Jean Harlow, de son vrai nom Harlean Carpenter, est née le 3 mars 1911 à Kansas City dans le Missouri. Fille d'un dentiste prospère de Kansas City, la petite Harlean s'installe à Los Angeles avec sa mère Jean Poe née Harlow, après la séparation de ses parents. Elle quitte l'école à seize ans et s'enfuit pour se marier avec un lycéen de 19 ans Charles Fremont McGrew III dit Chuck. En 1928, sous l’insistance de sa mère et contre la volonté de son mari, elle se lance dans une carrière d'actrice sous le nom de sa mère Jean Harlow. Le couple divorce en 1929.
La blonde platine
Temporairement sous contrat avec le producteur de films comiques Hal Roach, elle marque profondément les esprits avec un rôle, certes petit mais inoubliable, dans le court-métrage Double Whoopee avec Laurel et Hardy, dans lequel apparaissent pour la première fois à l'écran ses jambes légendaires. Après ses débuts dans le parlant avec La Cadette d’A. Edward Sutherland, elle est remarquée par l'industriel et producteur Howard Hughes, qui l'engage pour remplacer l'actrice suédoise Greta Nissen dans Les Anges de l’Enfer, film à grand spectacle consacré à l'aviation. Malgré une performance inégale, elle fait sensation avec une réplique devenue classique : « Seriez-vous choqué si j'enfilais quelque chose de plus confortable ? » Après la sortie de Hell's Angel, Hughes prête Jean Harlow à d'autres studios. Elle interprète des rôles plus décoratifs qu'exigeants dans des films comme L'Ennemi public de William A. Wellman avec James Cagney et Blonde platine de Frank Capra. Anita Loos lui écrit un rôle sur mesure dans La Femme aux Cheveux rouges où elle démontre tout son potentiel comique.
Un talent certain pour la sophistication
La cote de popularité de Jean Harlow auprès du public, des critiques et du milieu du cinéma ne cesse de croître et la belle blonde enchaîne les succès avec La Belle de Saigon de Victor Fleming avec Clark Gable, Les Invités de huit heures de George Cukor avec Wallace Beery, Dans tes bras de Sam Wood avec Gable, Mademoiselle Volcan avec Pat O’Brien. Après le durcissement du Code de la censure par l’intermédiaire du Code Hayes, elle compense la plus faible dimension érotique de sa présence à l'écran en jouant d'une sophistication nouvellement acquise et d'une séduisante vulnérabilité. Elle alterne les films exotiques comme La Malle de Singapour et les comédies romantiques comme La Belle du Missouri, Imprudente Jeunesse avec Franchot Tone, Sa Femme et sa Dactylo avec James Stewart, Suzy avec Cary Grant et Valet de Cœur avec Robert Taylor.
La poupée brisée
Si la star atteint des sommets, sa vie privée est désastreuse. Son deuxième mariage avec le producteur Paul Bern se termine par son suicide en 1932. Remarié avec Harold Rosso, l’union ne dure que quelques mois. Elle multiplie les liaisons tapageuses et trouve un peu de sérénité auprès de William Powell, son amant de longue date et son partenaire dans Une fine mouche de Jack Conway, une de ses dernières comédies décontractées. Le tournage de son dernier film, Saratoga de Jack Conway est souvent interrompu par l’état de santé de la vedette. Elle souffre d’urémie mais sa mère s’oppose à son hospitalisation. L’actrice tombe dans le coma et malgré les soins tardifs prodigués, elle décède à vingt-six ans, le 7 juin 1937. Le film Saratoga sort de manière posthume. La figurante Mary Dees remplace Jean Harlow dans plusieurs scènes. De nombreuses références à sa courte vie n’ont pas cessé dès lors de fleurir.
FILMOGRAPHIE :
Avec Jack Conway
et Clark Gable
1928 : Chasing Husbands de James Parrott (cm)
1929 : Vive la liberté (Liberty) de Leo McCarey (cm)
1929 : Fugitives de William Beaudine (cm)
1929 : Why Be Good? de William A. Seiter
1929 : Why Is a Plumber? de Leo McCarey (cm)
1929 : Close Harmony de John Cromwell et A. Edward Sutherland
1929 : The Unkissed Man de Leo McCarey (cm)
1929 : Son Altesse Royale (Double Whoopee) de Lewis R. Foster (cm)
1929 : Thundering Toupees de Robert F. McGowan (cm)
1929 : Une saisie mouvementée (Bacon Grabbers) de Lewis R. Foster (cm)
1929 : La Cadette (The Saturday Night Kid) de A. Edward Sutherland
1929 : Parade d’amour (Love parade) d’Ernst Lubitsch
1929 : This Thing Called Love de Paul L. Stein
1929 : Weak But Willing de William Watson (cm)
1929 : Les Nuits de New York (New York Nights) de Lewis Milestone
1930 : Les Anges de l'enfer (Hell's Angels) d’Howard Hughes
1931 : Les Lumières de la ville (City Lights) de Charles Chaplin
1931 : Tribunal secret (The Secret Six) de George W. Hill
1931 : L'Ennemi public (The Public Enemy) de William Wellman
1931 : L'Homme de fer (Iron Man) de Tod Browning
1931 : Goldie (Goldie) de Benjamin Stoloff
1931 : La Blonde platine (Platinum Blonde) de Frank Capra
1931 : Les Deux Légionnaires (Beau Hunks) de James W. Horne (cm)
1932 : Three Wise Girls de William Beaudine
1932 : La Bête de la cité (The Beast of the City) de Charles Brabin
1932 : Scarface (Scarface) d’Howard Hawks et Richard Rosson
1932 : La Femme aux cheveux rouges (Red-Headed Woman) de Jack Conway
1932 : La Belle de Saïgon (Red Dust) de Victor Fleming
1933 : Dans tes bras (Hold Your Man) de Sam Wood
1933 : Les Invités de huit heures (Dinner at Eight) de George Cukor
1933 : Mademoiselle volcan (Bombshell) de Victor Fleming
1934 : La Belle du Missouri (The Girl from Missouri) de Jack Conway
1935 : Imprudente Jeunesse (Reckless) de Victor Fleming
1935 : La Malle de Singapour (China Seas) de Tay Garnett
1936 : La Loi du plus fort (Riffraff) de J. Walter Ruben
1936 : Sa femme et sa dactylo (Wife versus Secretary) de Clarence Brown
1936 : Une belle Blonde (Suzy) de George Fitzmaurice
1936 : Une fine Mouche (Libeled Lady) de Jack Conway
1937 : Valet de cœur (Personal Property) de W. S. Van Dyke
1937 : Saratoga (Saratoga) de Jack Conway
Filmographie de Jean HARLOW