Lars Hanson de son nom complet Lars Mauritz Hanson, voit le jour le 26 juillet 1886 à Göteborg, Le jeune Lars étudie les arts dramatiques, en particulier à la Dramatens Elevskola, l’école du Théâtre dramatique royal de Stockholm abrégé Dramaten. Il prend des cours auprès de Signe Hebbe et débute dans ce théâtre en 1908, entre autres avec deux pièces de Molière, Les Précieuses ridicules et Le Bourgeois gentilhomme aux côtés de Gustaf Molander qu’il retrouvera plus tard comme réalisateur.
Un grand du théâtre suédois
Lars Hanson joue au Dramaten jusqu’en 1964 (122 rôles en tout), interprétant par exemple Macbeth, Comme il vous plaira, Othello, Henri IV et Le Roi Lear de Shakespeare, Le Deuil sied à Électre d’Eugene O’Neill, Amphytrion de Jean Giraudoux, Marius et Topaze de Marcel Pagnol ou Le Pélican de Strindberg. Fait particulier, il participe aux créations mondiales, toujours au Dramaten, de deux pièces d’O’Neill, Le Long Voyage vers la nuit en 1956, avec Jarl Kulle, puis La Marque du poète en 1957, avec Eva Dahlbeck, avant leurs créations américaines à Broadway. À signaler sa collaboration, à de nombreuses reprises, avec Alf Sjöberg, acteur, réalisateur et, surtout metteur en scène. En 1922, Lars Hanson épouse l’actrice de théâtre et de cinéma Karin Molander, divorcée en 1918 de Gustaf Molander, aux côtés de laquelle il joue à plusieurs reprises, au cinéma ou au Dramaten.
L’étoile du nord
Au cinéma, Lars Hanson débute en 1915 et participe à trente-cinq films, majoritairement suédois, dont vingt-quatre films muets. Un de ses films suédois les mieux connus est La Légende de Gösta Berling tourné en 1923 et sorti l’année suivante, où il interprète le rôle-titre. Dans un second rôle, une jeune débutante, Greta Garbo, joue pour la deuxième fois avec Hanson après un court métrage en 1921. Le film est réalisé par Mauritz Stiller, avec lequel il a déjà tourné six films dont Les Ailes, Dans les remous, Wolo et Vers le bonheur. Il tourne aussi avec les autres géants du cinéma suédois de l’époque, Victor Sjöström dans La Fille de la Tourbière et John W. Brunius dans La petite Fée de Solbakken.
Lars à Hollywood
En 1926, Lars Hanson est sollicité par Hollywood pour jouer avec Lillian Gish, à la demande de celle-ci dans La Lettre écarlate, film réalisé par son compatriote Victor Sjöstrom. Le succès du film est retentissant et donnera lieu à de nombreux remakes. Il participe à cinq autres films muets américains jusqu’en 1928, à nouveau avec Lillian Gish dans Le Vent, le chef-d’œuvre de Sjöström et par deux fois avec Greta Garbo dans La Chair et le Diable et La Femme divine. Mais au moment du passage au parlant, l’accent suédois de l’acteur est jugé rédhibitoire, et Larson repart alors en Europe. Il y tourne en 1928 le film muet allemand, Le Chant du prisonnier, avec Gustav Fröhlich et Dita Parlo et un film britannique, partiellement sonorisé, en 1929, The Informer d’Arthur Robison. Par la suite, il apparaît exclusivement dans des films suédois, à partir de 1935. Sous la houlette de son ami Gustav Molander, il guide les pas d’une autre jeune prestigieuse débutante, Ingrid Bergman.
Retour au théâtre suédois
Lars Hanson apparaît pour la dernière fois au cinéma dans Dårskapens hus de Hasse Ekman en 1951. Il consacre son temps au théâtre dans les années cinquante où il s’illustre dans Macbeth, Vu du Pont d’Arthur Miller mis en scène par Alf Sjöberg, La maison des cœurs brisés de George Bernard Shaw avec Eva Dahlbeck et Erland Josephson et Les Séquestrés d’Altona de Jean-Paul Sartre. Curieusement cette légende du cinéma et du théâtre scandinave n’a jamais croisé la route d’Ingmar Bergman. Il revient aux États-Unis en 1962, où il joue à Broadway, expérience unique, Le Père, une pièce de Strindberg, co-produite par le Dramaten. Il décède à Stockholm, le 8 avril 1965 après une brève maladie à l’âge de 78 ans. Comme un clin d’œil, le nom de Lars Hanson est donné au rôle interprété par Karl Swenson dans La petite Maison dans la prairie. Une curieuse façon de passer à la postérité.
FILMOGRAPHIE :
Avec Greta Garbo
et Victor Sjöström
1916 : Guldspindeln de Fritz Magnussen
1916 : Les Ailes (Vingarne) de Mauritz Stiller
1916 : Thérèse (Therèse) de Victor Sjöström
1916 : Wolo (Balettprimadonnan) de Mauritz Stiller
1917 : La Fille de la tourbière (Tösen från stormyrtorpet), de V Sjöström
1919 : Dans les remous (Sången om den eldröda blomman) de Mauritz Stiller
1919 : La Petite Fée de Solbakken (Synnöve Solbakken) de John W. Brunius
1919 : Quand l'amour commande (Ett farligt frieri) de Rune Carlsten
1920 : La Vengeance de Jacob Vindas (Fiskebyn) de Mauritz Stiller
1920 : Vers le bonheur (Erotikon) de Mauritz Stiller
1921 : Konsum Stockholm Promo de John Magnus Ragnar Ring (court métrage)
1921 : Les Émigrés (De landsflyktige) de Mauritz Stiller
1924 : La Légende de Gösta Berling (Gosta Berlings saga) de Mauritz Stiller
1925 : Les Maudits (Ingmarsarvet) de Gustaf Molander
1926 : Vers l’Orient (Till österland) de Gustaf Molander
1926 : La Lettre écarlate (The Scarlet Letter) de Victor Sjöström
1926 : La Chair et le Diable (Flesh and the Devil) de Clarence Brown
1927 : Captain Salvation de John Stuart Robertson
1927 : Va, petit Mousse (Buttons) de George W. Hill
1928 : La Femme divine (The Divine Woman) de Victor Sjöström
1928 : Le Vent (The Wind) de Victor Sjöström
1928 : Le Chant du prisonnier (Heimkehr) de Joe May
1928 : Péché (Synd) de Gustaf Molander
1929 : Le Mouchard (The Informer) d’Arthur Robison
1935 : La Nuit de la Saint-Jean (Valborgsmässoafton) de Gustaf Edgren
1936 : Du côté du soleil (På solsidan) de Gustaf Molander
1937 : Conflit (Konflikt) de Per-Axel Branner
1938 : Autour du phare (Vingar kring fyren) de Ragnar Hyltén-Cavallius
1941 : La première Escadrille (Första divisionen) de Hasse Ekman
1942 : Chevauchée nocturne (Rid i natt!) de Gustaf Molander
1943 : La Flamme éternelle (Det brinner en eld) de Gustaf Molander
1944 : Excellensen de Hasse Ekman
1948 : Intill helvetets portar de Göran Gentele
1951 : Dårskapens hus de Hasse Ekman
Filmographie de Lars HANSON