Jean HAGEN
 Actrice américaine
Il a suffi d’apparaître avec ses tenues extravagantes estampillées belle époque, sa voie nasillarde et son zézaiement dans le formidable Chantons sous la Pluie pour que Jean Hagen entre dans l’histoire du cinéma. Mais prisonnière de ce personnage de fofolle obligée de céder sa place à Debbie Reynolds, elle n’est jamais parvenu à atteindre un tel niveau de popularité. C’était pourtant une actrice de grand talent.
Jean Shirley Verhagen, plus tard raccourcie en Hagen, est née à Chicago le 3 août 1923. Son père Christian était un immigrant néerlandais et sa mère Marie native de Chicago. Jean et sa famille déménagent à Elkhart dans l’Indiana quand elle a douze ans. Elle est ensuite diplômée de l’Elkhart High School puis de l’Université Northwestern, où elle étudie le théâtre et a pour colocataire l’actrice Patricia Neal. Installée à New York, elle travaille comme ouvreuse de jour et animatrice radio la nuit. Jean Hagen commence sa carrière dans le show-business à la fin des années 40, se produisant dans des programmes radio. Elle joue également dans des pièces de Broadway comme Another Part of the Forest, Ghosts, The Traitor et Comment l’esprit vient aux femmes. Elle épouse en 1947 l’acteur Tom Seidel avec qui elle a deux enfants Christine en 1950 et Aric Phillip en 1952.
Inoubliable Lina Lamont
Jean fait ses débuts au cinéma en 1949 avec un rôle de femme fatale comique dans Madame porte la culotte avec en vedette le couple Katharine Hepburn-Spencer Tracy. Elle trouve son premier rôle principal l’année suivante, quand elle joue en face de Sterling Hayden dans le classique du film noir Quand la ville dort de John Huston, une performance qui lui vaut une attention et des éloges considérables. Elle est également la petite amie sincère mais sombre d’un gangster dans La Rue de la Mort d’Anthony Mann. Sa performance la plus marquante est survenue en 1952, quand elle apporte son soutien à la comédie musicale classique Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly. Un rôle inoubliable de star du cinéma muet Lina Lamont, avec ses robes froufroutantes, son turban dans les cheveux, ses caprices dantesques et sa voix ridicule. Elle obtient une nomination aux Oscars de la meilleure actrice dans un second rôle, battue par Gloria Grahame pour Les ensorcelés. Après son succès dans Chantons sous la pluie, Jean Hagen obtient un contrat avec la MGM mais les rôles marquants sont rares. Épouse de James Stewart dans L’homme à la Carabine, elle soutient Gig Young dans L’Arène, retrouve un emploi de vedette insupportable dans Le Grand Couteau de Robert Aldrich. En 1953, elle rejoint le casting de la sitcom télévisée Make Room for Daddy. Elle est nominée pour trois Emmy Awards pour son rôle de Margaret Williams, mais se lasse de ce rôle après trois saisons et quitte la série.
Télévision et déclin
Pour le reste de sa carrière, Jean Hagen fait principalement des apparitions dans de nombreuses émissions de télévision, comme Alfred Hitchcock présente, The Andy Griffith Show, La grande caravane, Les Rues de San Francisco et Starsky et Hutch. Elle donne la réplique à Greer Garson dans Sunrise at Campobello, à Bette Davis dans La Mort frappe trois fois de Paul Henried, à Fred MacMurray dans la production Disney Quelle Vie de Chien et à Ray Milland dans le film de science-fiction Panique année zéro que l’acteur réalise, des rôles trop confidentiels pour relancer sa carrière qui plonge dans une éclipse totale après la série Make Room for Daddy, en 1964, date à laquelle elle décide de prendre sa retraite. Dans les années 1960, la santé de Jean Hagen décline et elle passe de nombreuses années sous soins médicaux. Elle sombre dans l’alcoolisme malgré le combat de Tom Seidel qui doit se résoudre à demander le divorce en 1965. Peu après, elle sombre dans le coma. Au milieu des années 1970, après avoir subi une chirurgie radicale et un traitement de cobalt pour son cancer de la gorge, Jean Hagen a vaillamment tenté un retour dans des rôles de caractères différents. Elle est décédée d’un cancer de l’œsophage le 29 août 1977 à l’âge de 54 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Don Taylor
1949 : Madame Porte-la-Culotte (Adam’s rib) de George Cukor
1949 : Embuscade (Ambush) de Sam Wood
1949 : La Rue de la Mort (Side Street) d’Anthony Mann
1949 : Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) de John Huston
1950 : Ma vie à moi (A Life of her Own) de George Cukor
1951 : Cœurs enchaînés (Night into Morning) de Fletcher Markle
1951 : Discrétion assurée (No Questions asked) de Harold F. Kress
1951 : Chantons sous la pluie (Sigin’ in the Rain) de Gene Kelly & Stanley Donen
1951 : Shadow in the Sky de Fred M. Wilcox
1952 : L’homme à la carabine (Carbine Williams) de Richard Thorpe
1953 : Arène (Arena) de Richard Fleischer
1953 : Lune de miel au Brésil (Latin Lovers) de Mervyn LeRoy
1953 : Le Héros du jour (Half a Hero) de Don Weis
1953 : Make Room for Daddy de Sheldon Leonard
1955 : Le grand Couteau (The Big Knife) de Robert Aldrich
1956 : L’Histoire de Lou Gehrig (Climax, The Lou Gehrig Story) d’Allen Reisner (tv)
1956 : Par la faute de son père (Spring Reunion) de Robert Pirosh
1957 : L’Histoire de Mary Brandt (Wagon Train, the Marie Brandt Story) de Virgil W. Vogel
1957 : Enough Rope for two de Paul Henreid
1958 : Quelle Vie de chien (The Shaggy Dog) de Charles Barton
1960 : Sunrise at Campobello de Vincent J. Donahue
1960 : Andy and the Woman Speeder de Sheldon Leonard (tv)
1962 : Panique année zéro (Panic in Year Zero !) de Ray Milland
1963 : La Mort frappe trois fois (Dead Ringer) de Paul Henreid
1977 : Alexander, the other Side of Dawn de John Erman (tv)


Filmographie de Jean HAGEN
 
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