Gert Froebe, né Karl Gerhard Fröbe voit le jour le 25 décembre 1912 à Planitz, dans l’ancien royaume de Saxe. C’est le fils de Karl-Otto, un cordonnier et marchand de cuir et d’Helena Alma, couturière au foyer. Il a une sœur prénommée Hanni. Enfant, il joue avec un petit théâtre de marionnettes et prend des leçons de piano et de violon. Il adhère à 16 ans au Parti national-socialiste des travailleurs allemands et intègre en 1933 un cirque comme mime, clown et jongleur. Gert trouve un emploi de machiniste et de décorateur au théâtre. Il debute comme acteur en 1935 et interprète des opérettes à Berlin. Pendant la guerre, il est mobilisé comme infirmier. Après la guerre, il se produit dans divers cabarets.
Berlinois en balade
Gert Froebe débute au cinéma en 1948 dans Ballade berlinoise, un classique de Robert A. Stemmle. Il y est Otto qui tente de se reconstruire dans le Berlin d’après-guerre. Trapu et jovial, il est souvent choisi pour interpréter des personnages typiquement teutons. Le cinéma allemand de l’après-guerre est si conventionnel que ses débuts ne comportent aucun film vraiment marquant. Sollicité par des cinéastes français, il tourne à partir de 1955 de nombreux films hexagonaux comme Les héros sont fatigués et Typhon sur Nagasaki d’Yves Ciampi, Celui qui doit mourir de Jules Dassin ou Charmants garçons d’Henri Decoin. Le succès international remporté par Les héros sont fatigués le rend célèbre à l’étranger. Ainsi tourne-t-il de petits rôles comme un policeman dans Mr Arkadin d’Orson Welles.
Le militaire teuton
Fritz Lang confie à Gert Froebe le rôle du commissaire Lohmann dans Le diabolique Doctor Mabuse, son ultime film. Il reprend ce rôle dans deux suites, Le Retour du Dr Mabuse d’Harald Reinl et Le Testament du Dr Mabuse de Werner Klinger. Il tourne trois films avec Jean-Paul Belmondo, Peau de Banane de Marcel Ophüls, Cent mille dollars au soleil d’Henri Verneuil et Échappement libre de Jean Becker. En 1964, il connaît la gloire en incarnant le méchant mythique que combat James Bond dans Goldfinger de Guy Hamilton. L’année suivante, René Clément lui donne le rôle du général Von Scholtitz dans Paris brûle-t-il ?. Il tourne de nombreux films d’action, dont certains restent célèbres comme Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines de Ken Annakin, Du Rififi à Paname de Denys de La Patellière, Chitty Chitty Bang Bang de Ken Hughes ou Dollars de Richard Brooks Acteur au large répertoire, Gert Froebe est principalement utilisé pour des rôles de militaires prussiens. Il est l’éternel officier de la Wermarcht des films sur la seconde guerre mondiale. Mais il tient aussi le rôle principal de J’ai tué Raspoutine de Robert Hossein, celui du père Hoffmann dans Le Crépuscule des dieux de Luchino Visconti et de l’inspecteur Bauer dans L’œuf du serpent d’Ingmar Bergman. Pour une de ses dernières apparitions, il est surnommé La Baleine dans Le Coup de Parapluie de Gérard Oury face à Pierre Richard.
Vie privée
Marié à Clara Peters en 1937, il a un fils Urs, né en 1940. Le couple divorce en 1953. Après une union de six ans avec Hannelore Görtz, il adopte le fils de sa troisième épouse Tatjana Iwanow, le comédien Andreas Seyferth puis après un quatrième mariage avec Beate Bach interrompue par le décès de cette dernière en 1968, il adopte aussi Beate la fille de sa dernière compagne Karin Pistorius épousée en 1970 et qui restera à ses côtés jusqu’à sa disparition. Souvent récompensé pour ses performances, il est atteint d’un cancer qui ne l’empêche pas après une opération de remonter sur les planches à Ambach près de Munich. Il succombe à une crise cardiaque à l’âge de 75 ans, le 5 septembre 1988 à Munich.
FILMOGRAPHIE :
Avec Sean Connery
1948 : L’homme à l’étoile changeante (Der Herr vom andern stern) d’H Hilpert
1948 : Ballade berlinoise (Berliner ballade) de Robert A. Stemmle
1949 : Nach regen scheint sonne d’Erich Kobler
1951 : Le Traître (Decision before Dawn) d’Anatole Litvak
1952 : La Veille du mariage (Der Tag vor der Hochzeit) de Rolf Thiele
1953 : Cirque en révolte (man on a tightrope) d’Elia Kazan
1953 : Le saut de la mort (Salto mortale) de Victor Tourjansky
1953 : L’amour n’est pas un jeu (Ein Herz spielt falsch) de Rudolf Jugert
1953 : Nuit de noces différée (Die vertagte Hochzeitsnacht) de Karl Georg Külb
1953 : Arlette à la conquête de Paris (Arlette erobert Paris) de Victor Tourjansky
1953 : Voyage de noces (Hochzeit auf reisen) de Paul Verhoeven
1953 : La petite ville veut aller dormir (Die sieben Sünder) d’Hans H. König
1954 : Les grisailles du matin (Morgengrauen) de Victor Tourjansky
1954 : La croix du sentier des chasseurs (Das Kreuz am Jägersteig) d’H. Kugelstadt
1954 : Esclaves pour Rio (Mannequin für Rio) de Kurt Neumann
1954 : Double destin (Das zweite Leben) de Victor Vicas
1954 : Le beau Danube (Ewiger walzer) de Paul Verhoeven
1954 : L’affaire Baby (Special Delivery) de John Brahm
1955 : Toxi, la petite négresse (Der dunkle Stern) d’Hermann Kugelstadt
1955 : Le procès d’une mère (Ich weiß, wofür ich lebe) de Paul Verhoeven
1955 : Dossier secret (Mr. Arkadin / Confidential Report) d’Orson Welles
1955 : Les héros sont fatigués d’Yves Ciampi
1955 : Das Forsthaus in Tirol d’Hermann Kugelstadt
1955 : Le Maître de poste (Dunja) de Josef von Báky
1955 : Une fille des Flandres (Ein Mädchen aus Flandern) d’Helmut Käutner
1955 : Quatre petits orphelins (Ein Herz schlägt für Erika) d’Harald Reinl
1955 : L’emprise de la forêt (Waldwinter) de Wolfgang Liebeneiner
1956 : Typhon sur Nagasaki d’Yves Ciampi
1956 : Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben) de Josef von Báky
1956 : Celui qui doit mourir de Jules Dassin
1957 : Les fredaines du capitaine (Der tolle Bomberg) de Rolf Thiele
1957 : Charmants garçons d’Henri Decoin
1957 : Nuits d’Hambourg (Das Hertz von St. Pauli) d’Eugen York
1957 : Échec au porteur de Gilles Grangier
1958 : La zone est interdite (Nasser Asphalt) de Frank Wisbar
1958 : Ça c’est passé en plein jour (El Cebo) de Ladislao Vajda
1958 : La fille Rosemarie Nitribitt (Das Mädchen Rosemarie) de Rolf Thiele
1958 : À l’Araignée Noire (Grabenplatz 17) d’Erich Engels
1958 : Le despote (Der Pauker) d’Axel von Ambesser
1958 : La fille aux yeux de chat (Das Mädchen mit dem Katzeaugen) d’Eugen York
1958 : Les av.de Nick Knatterton (Nick Knattertons Abenteuer) d’Hans Quest
1958 : Les bateliers de la Volga (I battellieri del Volga) de Victor Tourjansky
1959 : Douze heures d’horloge (Ihr Verbrechen war liebe) de Geza Radvanyi
1959 : Épouses coupables (Jons und Erdme) de Victor Vicas
1959 : Les géants de la forêt (Und ewig singen die Wälder) de Paul May
1959 : Grand Hôtel (Menschen in Hotel) de Gottfried Reinhardt
1959 : Le trésor des SS (Der Schatz vomToplitzsee) de Franz Antel
1959 : Vieil Heidelberg (Alt Heidelberg) d’Ernst Marischka
1959 : La grande vie (La gran vita) de Julien Duvivier
1959 : Le jour où la pluie viendra (Am Tag, als der Regen kam) de Gerd Oswald
1960 : Le bois des amants de Claude Autant-Lara
1960 : Les chacals meurent à l’aube (Soldatensender Calais) de Paul May
1960 : Le diabolique docteur Mabuse (Die 1000 Augen des Dr. Mabuse) de F Lang
1960 : Carrousel des passions (Bis daß das geld euch scheidet) d’Alfred Vohrer
1960 : Au nom de dieu (Der Gauner und der Liebe Gott) d’Axel von Ambesser
1960 : L’archer vert (Der grüne Bogenschütze) de Jürgen Roland
1961 : Via Mala de Paul May
1961 : Le retour du docteur Mabuse (Im Stahlnetz des Dr. Mabuse) d’Harald Reinl
1961 : Auf wiedersehn (Drei gegen Amerika) d’Harald Philipp
1961 : Le jour le plus long (The longest Day) de Bernhard Wicki
1962 : La Femme rousse (Die Rote) d’Helmut Käutner
1962 : Le testament du docteur Mabuse (Das Testament des Dr. Mabuse) de Werner Klingler
1962 : Le Meurtrier de Claude Autant-Lara
1962 : Heute kündigt mir mein mann de Rudolf Nussgruber
1962 : L’Opéra de quat’sous (Die Dreigroschenoper) de Wolfgang Staudte
1963 : Peau de banane de Marcel Ophüls
1963 : Cent mille dollars au soleil d’Henri Verneuil
1964 : Tonio Kröger de Rolf Thiele
1964 : Échappement libre de Jean Becker
1964 : Goldfinger (Ian Fleming’s Goldfinger) de Guy Hamilton
1964 : Cyclone à la Jamaïque (A High Wind in Jamaica) d’Alexander Mackendrick
1965 : Ces merveilleux fous volants (Those magnificent men...) de Ken Annakin
1965 : Belles d’un soir (Das Liebeskarussell) d’Alfred Weidenmann
1965 : Du rififi à Paname de Denys de la Patellière
1965 : Ganovenehre de Wolfgang Staudte
1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1966 : La fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman (Triple Cross) de T Young
1966 : J’ai tué Raspoutine de Robert Hossein
1967 : Le grand départ (Those fantastic flying Fools) de Don Sharp
1967 : Caroline Chérie de Denys de La Patellière
1968 : Chitty Chitty Bang Bang (Chitty Chitty Bang Bang) de Ken Hughes
1969 : Gonflés à bloc (Those daring young men in their jaunty jalopsies) de Ken Annakin
1971 : Dollars (Dollars) de Richard Brooks
1972 : Le crépuscule des dieux (Ludwig) de Luchino Visconti
1973 : Le voleur Hotzenplotz (Der Räuber Hotzenplotz) de Gustav Ehmck
1973 : Nuits rouges de Georges Franju
1974 : Dix petits nègres (And then there were none) de Peter Collinson
1974 : Mein onkel Theodor oder wie man viel geld im schlaf verdient de G. Ehmck
1975 : Docteur Justice (Doctor Justice) de Christian-Jaque
1975 : Les magiciens de Claude Chabrol
1976 : Das gesetz des clans d’Eugen York
1976 : L’œuf du serpent (The Serpent’s Egg) d’Ingmar Bergman
1977 : Tod oder freiheit de Wolf Gremm
1977 : Der Schimmelreiter d’Alfred Weidenmann
1978 : Der Tiefstapher de Karl-Heinz Bieber
1979 : Liés par le sang (Bloodline) de Terence Young
1980 : Le Coup de parapluie de Gérard Oury
1980 : La Vengeance du faucon (The Falcon) de Vatroslav Mimica
Filmographie de Gert FROEBE