Henry FONDA
 Acteur américain
Henry Fonda appartient à la race des hommes qui font la légende de l’Ouest et de l’Amérique des solides valeurs morales en imposant des personnages idéalistes et intraitables. Jeune premier gauche, timide et raide, avec ses yeux bleus et son regard profond, il incarne des hommes forts et intègres. L’acteur mûri et marqué va s’orienter vers des compositions plus ambiguës voire effrayantes. L’une des plus grandes stars d’Hollywood sera peu récompensée mais recevra un Oscar au terme d’une carrière exceptionnelle en 1982.
Fils d’imprimeur, Henry Fonda voit le jour à Grand Islands dans le Nebraska, le 16 mai 1905. Il fait des études à la Central High School d’Omaha puis à l’université du Minnesota où il se passionne pour le journalisme. De retour à Omaha, il rencontre Dorothy Brando, mère du célèbre Marlon, qui l’engage pour jouer au théâtre You and I de Philip Barry. En 1929, il débute à Broadway. Le succès qu’il remporte avec New faces of 1934 lui permet de jouer The farmer takes a wife, d’après Marc Connelly. La Fox en fait une adaptation cinématographique et lui confie de nouveau le rôle dans La jolie Batelière. Il paraît sous les traits exemplaires d’un montagnard isolé dans La fille du bois maudit d’Henry Hathaway, Mais c’est J’ai le droit de vivre de Fritz Lang qui le révèle au côté de Sylvia Sidney en chômeur dressé contre le destin. Un drame sudiste, L’insoumise de William Wyler, qui préfigure Autant en emporte le vent, le met à l’épreuve avec Bette Davis. Son pas mesuré, son geste sobre et éloquent à la fois, son regard intense suffisent à en faire une figure remarquable.
Héros fordien
Auprès de stars masculines telles que Tyrone Power, il s’affirme grâce à la précision de sa composition comme Frank James dans Le brigand bien-aimé d’Henry King et sa suite signée Fritz Lang. Le rôle emblématique du jeune Abraham Lincoln dans Vers sa destinée, pour lequel l’acteur porte un faux nez, inaugure une longue collaboration avec John Ford. On le voit se lancer Sur La Piste des Mohamks avant de prononcer les monologues de Tom Joad d’une voix nouée dans Les raisins de la colère. Il se prête à la comédie sophistiquée auprès de Barbara Stanwyck avec Miss Manton est folle, Tu m’appartiens et Un Cœur pris au piège de Preston Sturges. Cependant, la Fox lui impose trop de films secondaires à son goût. L’étrange incident de William A. Wellman, qui l’offre en pâture à des lyncheurs déchaînés, est selon lui l’unique bon film qu’il tourne en cinq ans. D’août 1942 à octobre 1945, Henry Fonda sert la Marine américaine sur un destroyer.
Wyatt Earp et le général Custer
Après la guerre, Henry Fonda retourne sur les planches après onze ans d’absence pour interpréter à Philadelphie Mister Roberts mis en scène par Joshua Logan. Il joue également Point of no return de John P. Marquand, Ouragan sur le Caine, Deux sur la balançoire de William Gibson et Clarence Darrow. Après une longue interruption due à la guerre et au théâtre, il reprend le rôle de Jean Gabin dans La longue Nuit d’Anatole Litvak, remake du Jour se lève de Marcel Carné. John Ford en fait un extraordinaire Wyatt Earp dans La poursuite infernale et l’officier de cavalerie inflexible et glacial dans Le massacre de Fort Apache. En revanche, Fonda a toujours détesté Dieu est mort où il est un prêtre traqué par des révolutionnaires mexicains alors que Ford le considère comme un de ses films préférés. Henry Fonda reprend le rôle du lieutenant Roberts pour Mister Roberts, rôle refusé par William Holden. Il se brouille alors avec John Ford. Les propositions cependant affluent.
Droit et intraitable
Scrupuleux Pierre du Guerre et Paix de King Vidor, il est la même année le pathétique Faux coupable d’Alfred Hitchcock puis le juré dissident qui s’oppose aux préjugés de ses collègues dans Douze hommes en colère de Sydney Lumet. Son meilleur rôle est Leffingwell, l’ancien communiste que le président mourant s’efforce de faire nommer secrétaire d’Etat dans Tempête à Washington d’Otto Preminger. Il participe à plusieurs films de guerre de grand prestige comme Le Jour le plus long, La bataille des Ardennes ou La bataille de Midway. En 1969, il surprend en devenant démoniaque pour Il était une fois dans l’ouest de Sergio Leone. Sa présence est toujours exceptionnelle mais sa production devient plus banale et il multiplie les apparitions pour le petit écran jusqu’à ce qu’il se retrouve aux prises avec la peur de la mort dans La maison du lac de Mark Rydell qu’il tourne avec sa fille Jane et Katharine Hepburn. Il obtient le seul oscar de sa carrière mais succombe à une nouvelle attaque cardio-respiratoire le 12 août 1982 à Los Angeles. Marié à Margaret Sullavan de 1931 à 1933, Frances Seymour, mère de Jane et Peter, jusqu’en 1950, Susan Blanchar mère d’Amy, Alfera Franchetti de 1957 à 1961 et Shirlee Adams de 1965 à son décès, Henry Fonda a connu des relations difficiles avec ses enfants. Mais heureusement, jamais avec son public.


FILMOGRAPHIE :

Avec Alfred Hitchcock
1935 : La Jolie Batelière (The farmer takes wife) de Victor Fleming
1935 : À travers l'orage (Way Down East) de Henry King
1935 : Griseries (I dream too much) de John Cromwell
1936 : La Fille du bois maudit (The trail of the lonesome pine) de Henry Hathaway
1936 : Le Diable au corps (The Moon’s our Home) de William A. Seiter
1936 : Spendthrift de Raoul Walsh
1937 : La Baie du destin (Wings of the morning) d’Harold Schuster
1937 : J'ai le droit de vivre (You only live twice) de Fritz Lang
1937 : Rivalité (Slim) de Ray Enright
1937 : Une certaine femme (That certain Woman) d'Edmund Goulding
1938 : J'ai retrouvé mes amours (I met my love again) de Joshua Logan et Arthur Ripley
1938 : L'Insoumise (Jezebel) de William Wyler
1938 : Blocus (Blocus) de William Dieterle
1938 : Les Gars du large (Spawn of the North) de Henry Hathaway
1938 : Miss Manton est folle (The mad miss Manton) de Leigh Jason
1939 : Le Brigand bien-aimé (Jesse James) d’Henry King
1939 : Laissez-nous vivre (Let Us Live!) de John Brahm
1939 : Et la parole fut (The Story of Alexander Graham Bell) d’Irving Cummings
1939 : Vers sa destinée (Young Mr Lincoln) de John Ford
1939 : Sur la piste des Mohawks (Drums along the Mohawk) de John Ford
1940 : Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath) de John Ford
1940 : Lillian Russell (Lillian Russell) d’Irving Cummings
1940 : Le Retour de Frank James (The Return of Frank James) de Fritz Lang
1940 : La Belle écuyère (Chad Hanna) d’Henry King
1941 : Un cœur pris au piège (The Lady Eve) de Preston Sturges
1941 : L'Appel du Nord (Wild Geese calling) de John Brahm
1941 : Tu m'appartiens (You belong to me) de Wesley Ruggles
1942 : Si Adam avait su... (The Male Animal) d’Elliott Nugent
1942 : Qui perd gagne (Rings on her Fingers) de Rouben Mamoulian
1942 : Le Nigaud magnifique (The Magnificent Dope) de Walter Lang
1942 : Six destins (Tales of Manhattan) de Julien Duvivier
1942 : La Poupée brisée (The Big Street) d’Irving Reis
1943 : Aventure en Libye (Immortal Sergeant) de John M. Stahl
1943 : L'Étrange Incident (The Ox-box Incident) de William A. Wellman
1946 : La Poursuite infernale (My Darling Clementine) de John Ford
1947 : La Longue Nuit (The Long Night) d’Anatole Litvak
1947 : Dieu est mort (The Fugitive) de John Ford
1947 : Femme ou Maîtresse (Daisy Kenyon) d’Otto Preminger
1948 : La Folle Enquête (On our merry Way) de King Vidor et Leslie Fenton
1948 : Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) de John Ford
1949 : L'Ange de la haine (Jigsaw) de Fletcher Markle
1951 : Benjy de Fred Zinnemann (cm)
1955 : Permission jusqu'à l'aube (Mister Roberts) de John Ford et Mervyn LeRoy
1956 : Guerre et Paix (War and Peace) de King Vidor
1956 : Le Faux Coupable (The Wrong Man) d’Alfred Hitchcock
1957 : Douze hommes en colère (Twelve Angry Men) de Sidney Lumet
1957 : Du sang dans le désert (The Tin Star) d’Anthony Mann
1958 : Les Feux du théâtre (Stage Struck) de Sidney Lumet
1959 : L'Homme aux colts d'or (Warlock) d’Edward Dmytryk
1959 : L'Homme qui comprend les femmes (The Man who understood Women) de N. Johnson
1962 : Tempête à Washington d(Advise and Consent) d’Otto Preminger
1962 : Le Jour le plus long (The Longest Day) d’Andrew Marton
1962 : La Conquête de l'Ouest (How the West was won) d’Henry Hathaway
1963 : La Montagne des neuf Spencer (Spencer’s Mountain) de Delmer Daves
1964 : Que le meilleur l'emporte (The Best Man) de Franklin Schaffner
1964 : Point limite (In Harm’s Way) de Sidney Lumet
1964 : Une vierge sur canapé (Sex and the Single Girl) de Richard Quine
1965 : Le Mors aux dents (The Rounders) de Burt Kennedy
1965 : Première Victoire (In Harm’s Way) d’Otto Preminger
1965 : Guerre secrète (The Dirty Game) de Terence Young
1965 : La Bataille des Ardennes (Battle of the Bulge) de Ken Annakin
1966 : Gros coup à Dodge City (A Big Hand for the Little Lady) de Fielder Cook
1967 : Frontière en flammes (Welcome to Hard Times) de Burt Kennedy
1968 : Les Cinq Hors-la-loi (Firecreek) de Vincent McEveety
1968 : Police sur la ville (Madigan) de Don Siegel
1968 : Les Tiens, les Miens, le Nôtre (Yours, mine and ours) de Melville Shavelson
1968 : L'Étrangleur de Boston (The Boston Strangler) de Richard Fleischer
1968 : Il était une fois dans l'Ouest (C’era una volta il West) de Sergio Leone
1970 : Trop tard pour les héros (Too late the Hero) de Robert Aldrich
1970 : Attaque au Cheyenne Club (The Cheyenne Social Club) de Gene Kelly
1970 : Le Reptile (There was a crooked Man) de Joseph L. Mankiewicz
1970 : Le Clan des irréductibles (Sometimes a great Notion) de Paul Newman
1973 : Le Serpent d’Henri Verneuil
1973 : Les Noces de cendre (Ash Wednesday) de Larry Peerce
1973 : Mon nom est Personne (Il moi nome è Messino) de Tonino Valerii
1974 : Les Derniers Jours de Mussolini (Mussolini, ultimo atto) de Carlo Lizzani
1976 : La Bataille de Midway (Midway) de Jack Smight
1977 : Tentacules (Tentacoli) d’Ovidio G. Assonitis
1977 : La Dernière Route (The Last of the Cowboys) de John Leone
1977 : Le Toboggan de la mort (Rollercoaster) de James Goldstone
1978 : La Grande Bataille (Il grande attacco) de Umberto Lenzi
1978 : Fedora (Fedora) de Billy Wilder
1978 : L'Inévitable Catastrophe (The Swarm) d'Irwin Allen
1979 : Cité en feu (City on Fire) de Alvin Rakoff
1979 : Wanda Nevada (Wanda Nevada) de Peter Fonda
1979 : Météor (Meteor) de Ronald Neame
1981 : La Maison du lac (On Golden Pond) de Mark Rydell

Télévision :
1959 : The Deputy de Don Medford
1967 : L'Homme en fuite (Stranger on the Run) de Don Siegel
1970 : Howdy de Seymour Berns
1971 : Ah ! Quelle famille (The Smith Family) d’Herschel Daugherty
1973 : Le Poney rouge (The Red Pony) de Robert Totten
1973 : Un camion en or massif (The Alpha Caper) de Robert Michael Lewis
1974 : Clarence Darrow (Clarence Darrow) de John Rich
1974 : Parker Adderson, Philosopher d’Arthur Barron
1975 : L’École de Musique (The Music School) de John Korty
1975 : The Jolly Corner d’Arthur Barron
1976 : Almos' a Man de Stan Lathan
1976 : Truman contre MacArthur (Collision Course, Truman s MacArthur) d’Anthony Page
1976 : Capitaines et Rois (Captains and the Kings) d’Allen Reisner
1977 : I’m a Fool de Noel Black
1977 : Blue Hôtel (The Blue Hotel) de Jan Kadar
1978 : Home to Stay (Home to Stay) de Delbert Mann
1979 : Racines 2 (Roots: The Next Generations) de John Erman
1980 : Barn Burning de Peter Werner
1980 : The Oldest Living Graduate de Jack Hofsiss
1980 : La Trompette de Gidéon (Gideon's Trumpet) de Robert L. Collins
1981 : Summer Solstice de Ralph Rosenblum


Filmographie d'Henry FONDA
 
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