W. C. FIELDS
 Acteur américain
C’est un des plus grands génies comiques du cinéma. Il sait, comme Charles Chaplin ou Buster Keaton, créer un véritable personnage, celui d’un excentrique bougon et cynique. Il est vrai qu’il n’a pas réalisé ses films, même s’il en a souvent écrit les scénarios (sous des pseudonymes improbables, comme Charles Bogle, Otis Criblecoblis ou Mahatma Kane Jeeves!), mais il est pourtant le véritable auteur de ses films, bien davantage que les Edward F. Cline et A. Edward Sutherland, qui ont signé la mise en scène. Avec son gros nez et ses chapeaux claques, ses crises d’éthylisme et sa légendaire misanthropie, avec son goût immodéré pour les aphorismes provocateurs («Un homme qui déteste les enfants et les animaux ne peut être mauvais») il est à l’écran comme dans la vie, un personnage unique.
Fils de James Dukenfield, immigrant anglais, et de Kate Felton, native de Philadelphie, William Claude Fields voit le jour à Daby en Pennsylvanie, le 29 janvier 1880. Il ne passe que quatre années à l’école avant de devoir aider son père, marchand ambulant de fruits et légumes, à subvenir aux besoins financiers du ménage. Par la suite il accepte en parallèle d’autres petits emplois de livreur de glace, de vendeur de journaux, dans un magasin de cigares et une salle de billards où il apprend cette discipline et devient par la suite un habile joueur. Il développe ses capacités de jongleur après avoir assisté à une représentation d’un maître du genre. À 11 ans, il se fait engager dans un parc d’attraction de la banlieue à Norristown. En 1891, il décroche un engagement dans une salle de spectacles.
Les débuts muets
En 1899 il intègre une troupe de vaudeville dans des tournées à travers le pays. C’est durant cette période qu’il rencontre Harriet Hughes, membre de la troupe, qu’il épouse le 8 août 1900 et dont il fait son assistante. Le 28 juillet 1904 voit la naissance de son fils W. C. « Claude » Fields. En 1915 il se fixe à New York, participe jusqu’en 1921 aux Ziegfeld Follies et fait ses débuts au cinéma dans Sally of the Sawdust de D. W. Griffith. Il tourne douze films muets dont plusieurs signés Gregory La Cava, avant son premier parlant en 1930, The Golf Specialist et la révélation au public de sa voix si caractéristique. Il signe un contrat chez Paramount Pictures avec lesquels il tourne la majorité de ses films dont Tillie and Gus avec Alison Skipworth et Mr Wigs of the Cabbage Patch en chercheur d’or.
Poivrot à la ville et à l'écran
En 1935 W. C. Fields campe Mr. Micawber dans David Copperfield de George Cukor, tiré du roman de Dickens. Il tourne ses plus gros succès qui définissent encore plus son image de clown cocasse et agressif. Une Riche Affaire où il est épuisé par ses deux progénitures, Poppy où il sert de garde du corps à une riche héritière, Les Joies de la Famille où il tient une cave clandestine d’eau-de-vie, Mon Petit Poussin chéri en excentrique qui courtise la femme de petite vertu jouée par Mae West deviennent un véritable œuvre en soi où éclate son génie comique. Par son humour grinçant, son anti-conformisme et son alcoolisme chronique, W. C. Fields fait naître envers lui des animosités au sein de la Paramount. En 1936, gravement malade, il doit arrêter de tourner pendant un an et devient abstinent durant cette convalescence. Il est cependant limogé par la Paramount et reprend ses activités à la radio.
Vaincu par ses excès
Après son retour sur scène dans You Can’t Cheat an Honest Man en 1939, W. C. Fields signe chez Universal et joue dans des films qui sont principalement écrits par et pour lui comme Mines de rien ou Passez muscade. Mais les appels à la modération de la part de son médecin n’y font rien et W. C. Fields persiste dans sa consommation exagérée d’alcools, de gin en particulier. En revanche, Fields n’a jamais été vue en état d’ébriété sur un plateau. Son nez de clown alcoolo est en fait dû à une rosacée chronique. Au milieu des années 1940, souffrant de plusieurs maladies (crises de pneumonie, cirrhose…) aggravées par ses excès, il n’apparaît plus que sporadiquement jusqu’à devoir intégrer un sanatorium en 1945. Durant le mois de décembre 1946, W. C. Fields sombre dans le coma et ne se réveille que brièvement avant de mourir le jour de Noël, le 25 décembre 1946 à Pasadena en Californie des suites d’une hémorragie stomacale. Excentrique à souhait, se déguisant avec des habits incroyables, Fields est une icône du cinéma, témoin d’une époque où les excès de tout genre, même mal acceptés, étaient encore tolérés.


FILMOGRAPHIE :

Avec Mae West
1915 : Pool Sharks d’Edwin Middleton (cm)
1915 : His Lordship’s Dilemma de William F. Haddock (cm)
1924 : Janice Meredith (The Beautiful Rebel) d'E. Mason Hopper
1925 : Sally, fille de cirque (Sally of the Sawdust) de D. W. Griffith
1925 : Détresse (That Royle Girl) de D. W. Griffith
1926 : Un conte d’apothicaire (It's the Old Army Game) d’A. Edward Sutherland
1926 : Aïe, mes aïeux ! (So's Your Old Man) de Gregory La Cava
1927 : The Potters de Fred C. Newmeyer
1927 : Dans la peau du lion (Running Wild) de Gregory La Cava
1927 : Le Don Juan du cirque (Two Flaming Youths) de John Waters
1928 : Tillie's Punctured Romance d’A. Edward Sutherland
1928 : Ce bon monsieur Hunter (Fools for Luck) de Charles Reisner
1930 : The Golf Specialist de Monte Brice (cm)
1931 : Her Majesty, Love de William Dieterle
1932 : Folies olympiques (Million Dollar Legs) d’Edward F. Cline
1932 : Si j'avais un million (If I Had a Million) de James Cruze
1932 : Le Dentiste (The Dentist) de Leslie Pearce (cm)
1933 : The Fatal Glass of Beer de Clyde Bruckman (cm)
1933 : The Pharmacist d’Arthur Ripley (cm)
1933 : International House d’A. Edward Sutherland
1933 : The Barber Shop d’Arthur Ripley (cm)
1933 : Tillie et Gus (Tillie and Gus) de Francis Martin
1933 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland), de Norman Z. McLeod
1933 : Hip Action de George Marshall (cm)
1934 : Poker party (Six of a Kind) de Leo McCarey
1934 : Dollars et Whisky (You’re Telling Me! d’Erle C. Kenton
1934 : La Parade du rire (The Old Fashioned Way) de William Beaudine
1934 : Mrs. Wiggs of the Cabbage Patch de Norman Taurog
1934 : Une riche affaire (It’s a Gift) de Norman Z. McLeod
1935 : David Copperfield (David Copperfield, the Younger) de George Cukor
1935 : Mississippi (Mississippi) d’A. Edward Sutherland
1935 : Les Joies de la famille (Man on the Flying Trapeze) de Clyde Bruckman
1936 : Poppy (Poppy) d’A. Edward Sutherland
1938 : Big Broadcast of 1938 (The Big Broadcast of 1938) de Mitchell Leisen
1939 : Le Cirque en folie (You Can’t Cheat an Honest Man) de George Marshall
1940 : Mon petit poussin chéri (My Little Chickadee) d’Edward F. Cline
1940 : Mines de rien (The Bank Dick) d’Edward F. Cline
1941 : Passez muscade (Never Give a Sucker an Even Break) d’Edward F. Cline
1942 : Six destins (Tales of Manhattan) de Julien Duvivier
1944 : Hollywood Parade (Follow the boys) d’A. Edward Sutherland
1944 : Hollywood Mélodie (Song of the Open Road) de S. Sylvan Simon
1944 : Sensations of 1945 d’Andrew L. Stone


Filmographie de W. C. FIELDS
 
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