Frances Farmer est née le 19 septembre 1919 à Seattle. Troisième enfant d’Ernest et Lillian Farmer, elle a une soeur Edith, un frère Wesley mais aussi une demi-sœur Rita. Elle suscite la polémique très jeune en gagnant un prix pour un essai intitulé God Dies (Dieu meurt). La presse locale titre: "Seattle Girl Denies God and Wins Prize". Beaucoup de reproches et d'accusations qu'elle confiera, plus tard, dans son autobiographie, avoir très mal vécu, cet épisode la plongeant dans le désarroi et la solitude.
Actrice vedette
En septembre 1931, elle rejoint l'Université de Washington pour une formation de journaliste avant de s'orienter vers la dramaturgie. Elle devient membre du Théâtre Dramatique et rencontre le professeur Sophie Rosenstein. Elle excelle dans de nombreuses pièces. En 1935, un nouveau concours gagné lui permet de voyager en URSS, ce qui sera vu d'un très mauvais œil. Elle est suspectée injustement d'être communiste. De retour à New-York, elle signe un contrat pour sept ans avec la Paramount et rejoint Hollywood. À cette même époque, elle se lie avec le politicien Harry York qui restera proche d'elle. Elle tourne son premier film en 1936, Too many parents de Robert F. McGowan avec Leif Erickson. Elle épouse le beau jeune premier mais l’union est brève et malheureuse. Elle trouve son plus gros succès dans Rhythm on the Rarge de Norman Taurog où elle partage la vedette avec le célèbre Bing Crosby.
La nouvelle Garbo
En 1936, Frances Farmer trouve son plus beau rôle dans Le Vandale réalisé par Howard Hawks avec Joel McCrea et enchaîne en donnant la réplique à Cary Grant dans L’Or et la Femme, Fred MacMurray dans Exclusive et Ray Milland dans Le Voilier Maudit. La critique ne tarit pas d'éloges et voit en elle une nouvelle star, certains allant même jusqu'à la comparer à Greta Garbo. Mais la jeune femme rebelle refuse de céder à toutes les exigences de la Paramount et conteste la présentation qui est faite d’elle comme une starlette prête à tout pour réussir en étalant abondamment sa vie privée. L’actrice s’éloigne d’Hollywood pour se consacrer à sa vraie passion, la scène. Elle rencontre Clifford Odets qui lui offre le premier rôle de la pièce Golden Boy, un gros succès de Broadway. La liaison tourmentée de l’actrice avec le dramaturge l’exclue de la tournée européenne. Elle commence à s'adonner à une consommation excessive d'alcool et de médicaments.
La descente aux enfers
Menacée de rupture de contrat par la Paramount, elle se voit obligée d'accepter de tourner dans des films de second plan comme Pago Pago l’ile enchantée et World Premiere avec John Barrymore. Elle brille de son dernier éclat dans Le Chevalier de la vengeance de John Cromwell aux côtés de Tyrone Power en 1942. Cette même année, arrêtée en état d'ivresse et sans permis, elle est condamnée à une peine de prison avec sursis. Le cauchemar ne fait que commencer. En 1943, suite à une comportement agressif, elle est à nouveau arrêtée, renvoyée par la Paramount puis enfermée dans le sanatorium La Crescenta. On lui injecte des doses massives d'insuline. Après une fuite rapidement interrompue, elle est internée à Steilacoon à Washington à la demande de sa mère. Elle subit les pires tortures, des éléctrochocs, des séances d’hydrothérapie, plongée nue pendant des heures dans des bains d'eau glacée, des expérimentations de drogues et même plusieurs viols. On évoque une lobotomie mais sans certitude. Frances Farmer écrira dans son autobiographie: " J'ai été violée par des plantons, rongée par des rats et empoisonnée par la nourriture avariée. J'ai été enchaînée en cellule, enfermée dans des camisoles de force et à moitié noyée dans des bains glacés."
Dernières apparitions
En 1954 elle épouse Alfred Lobley et rejoint la Californie où elle exerce comme secrétaire dans un studio photo. Elle revient au cinéma dans The Party Crashers de Bernard Girard et apparaît dans des séries télévisées comme This is Your Life et Tongues of Angeles. Elle se remarie avec Lee Mikesell en 1958 et anime Frances Farmer Presents à Indianapolis. Mais l’actrice replonge dans ses excès et cesse toute activité professionnelle en 1964. Elle rédige son autobiographie Will There Really Be a Morning? en 1968. Frances Farmer est décédée d’un cancer de l’œsophage, le 1er août 1970 à Indianapolis.
FILMOGRAPHIE :
Avec Joel McCrea
1936 : Border Flight d’Otho Lovering
1936 : Rhythm on the Range de Norman Taurog
1936 : Le Vandale (Come and Get It) de Howard Hawks, William Wyler
1937 : Exclusive d’Alexander Hall
1937 : L’Or et la Chair (The Toast of New York) de Rowland V. Lee
1937 : Le Voililer maudit (Ebb Tide) de James P. Hogan
1938 : La Faute d’un Père (Ride a Crooked Mile) d’Alfred E. Green
1940 : South of Pago Pago d’Alfred E. Green
1940 : Flowing Gold d’Alfred E. Green
1941 : Première mondiale (World Premiere) de Ted Tetzlaff
1941 : Badlands of Dakota d’Alfred E. Green
1941 : Among the Living de Stuart Heisler
1942 : Le Chevalier de la Vengeance (Son of Fury) de John Cromwell
1943 : I Escaped from the Gestapo de Harold Young (coupé au montage)
1958 : The Party Crashers de Bernard Girard
Filmographie de Frances FARMER