Anita EKBERG
 Actrice suédoise
Anita Ekberg ncarnera, à jamais, un symbole sexuel dévastateur, affolant et irrésistible. Il aura suffi d’un film, La Dolce Vita de Federico Fellini et d’une scène culte où la plantureuse blonde suédoise s’offre une averse ruisselante dans la fontaine de Trévi à Rome dans les bras de Marcello Mastroianni pour entrer dans la légende du cinéma.
Sixième des huit enfants d’un docker et d’une mère au foyer, Kerstin Anita Marianne Ekberg voit le jour à Malmö, le 29 septembre 1931. Beauté précoce, elle travaille comme mannequin pendant son adolescence. Elle participe en 1950 au concours de Miss Malmö à la demande de sa mère et remporte le titre de Miss Suède. Elle se rend aux États-Unis et perfectionne son anglais pour concourir au titre de Miss Univers, titre non officiel à l’époque.
Débuts à Universal
Anita Ekberg est remarquée par un agent d’Universal Studios et prend des cours d’art dramatique, d’élocution, de danse, d’escrime et d’équitation. Blonde et sculpturale, elle fait quelques apparitions dans Le Gentilhomme de la Louisiane avec Tyrone Power, dans Deux Nigauds chez Venus avec Abbott et Costello, dans La Séductrice aux cheveux rouges avec Sterling Hayden et Ann Sheridan et L’Épée magique avec Rock Hudson. Elle remplace Marilyn Monroe dans un show de Bob Hope pour la télévision. Pourtant Universal rompt son contrat après six mois.
Atout de charme de la Paramount
Passée à la Paramount, le physique voluptueux d’Anita Ekberg commence à faire des ravages, autant que sa vie dissolue et ses nombreuses romances avec Frank Sinatra, Tyrone Power, Yul Brynner ou Errol Flynn. Au milieu des années 1950, Anita abandonne le mannequinat et débute une réelle carrière au cinéma. Elle croise John Wayne et Lauren Bacall dans L’Allée sanglante de William A. Wellman et le tandem Jerry Lewis-Dean Martin dans Artistes et Modèles et Un vrai cinglé de cinéma. Elle tourne à Rome Guerre et Paix de King Vidor et décroche un excellent rôle dans Les Évadés de l’Enfer de John Farrow pour RKO. Anita retourne à Hollywood pour Valérie de Gerd Oswald, un drame où elle est la prétendue victime de violences conjugales commises par Sterling Hayden. Sa carrière est véritablement lancée et elle se produit dans des genres divers comme la comédie Paris Holiday avec Fernandel et Bob Home, le drame La Vénus blonde de Gerd Oswald, le polar Signes particuliers, néant de John Gilling avec Jack Palance et le péplum Sous le signe de Rome de Guido Brignone.
La Dolce Vita
Anita Ekberg prolonge son séjour à Rome pour tourner La Dolce Vita de Federico Fellini qui lui confie le rôle de la femme de rêve, Sylvia Rank qui obsède Marcello Mastroianni jusqu’à lui lancer un vibrant « Marcello, come here » pour l’inviter à plonger tout habillé dans la fontaine de Trevi. Avec sa longue robe noire et sa crinière blonde tombant sur ses épaules nues, la belle incendiaire devient un sex-symbol qui affole la censure mais séduit le festival de Cannes qui attribue la Palme d’or à l’œuvre de Fellini. Anita Ekberg se permet de déclarer, sans sourciller, "C’est moi qui ait rendu Fellini célèbre, pas le contraire". Il faut admettre qu’elle était déjà une vedette en vue avant de tourner sous la direction du maestro et que pour le spectateur américain moyen son nom était plus connu que celui de Fellini. Elle retrouve le cinéaste pour Boccace 70 dans un sketch obsessionnel, Les Clowns et Intervista dans son propre rôle.
Le déclin et l'oubli
Devenue une diva incontournable, Anita Ekberg complète le quatuor de Quatre aux Texas avec Frank Sinatra, Dean Martin et Ursula Andress. Par la suite, elle ne paraît plus que dans des films commerciaux sans grande valeur comme Les Mongols, ABC contre Hercule Poirot, La Mort sonne toujours deux fois, Sept fois femme partout en Europe où l’actrice déplore qu’on lui demande surtout de réitérer l’image de La Dolce Vita. Anita Ekberg a épousé deux acteurs, Anthony Steel de 1956 à 1959 et Rik Van Nutter de 1963 à 1975. Son grand amour reste Gianni Agnelli, l'industriel italien et propriétaire de Fiat. Ils sont restés amants pendant plusieurs années bien que mariés chacun de son côté. De santé instable, Anita Ekberg est admise plusieurs fois à l’hôpital depuis son domicile de Genzano et accumule les poncifs, une fracture à la hanche, un incendie dans sa villa, et un appartement dévalisé si bien que l’actrice se retrouve dans une situation financière difficile. Elle termine sa vie en fauteuil roulant et succombe à une succession de maladies chroniques le 11 janvier 2015 à la clinique San Raffaele de Rocca di Papa à l’âge de 83 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Federico Fellini
1953 : Le Gentilhomme de la Louisiane (The Mississippi Gambler) de Rudolph Maté
1953 : Deux nigauds chez Vénus (Abbott and Costello Go to Mars) de Charles Lamont
1953 : La Séductrice aux cheveux rouges (Take me to Town) de Douglas Sirk
1953 : La Légende de l'épée magique (The Golden Blade), de Nathan Juran
1955 : L'Allée sanglante (Blood Alley) de William A. Wellman
1955 : Artistes et Modèles (Artists and Models) de Frank Tashlin
1956 : Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust) de Frank Tashlin
1956 : Guerre et paix (War and Peace) de King Vidor
1956 : Un Vol sensationnel (Man in the Vault) d’Andrew V. McLaglen
1956 : Les Échappés du néant (Back from Eternity) de John Farrow
1957 : Zarak le valeureux (Zarak) de Terence Young
1957 : Police internationale (Interpol) de John Gilling
1957 : Valérie (Valerie) de Gerd Oswald
1958 : Signes particuliers néant (The Man Inside) de John Gilling
1958 : À Paris tous les deux (Paris Holiday) de Gerd Oswald
1958 : Le Ballet du désir (Screaming Mimi) de Gerd Oswald
1959 : Sous le signe de Rome (Nel segno di Roma) de Guido Brignone
1960 : La Douceur de Vivre (La dolce Vita) de Federico Fellini
1960 : Petites femmes et haute finance (Anonima cocottes) de Camillo Mastrocinque
1960 : Les Trois etc. du colonel de Claude Boissol
1960 : Le Dernier Train de Shanghai (Apocalisse sul fiume giallo) de Renzo Merusi
1961 : Les Mongols (I mongoli), d’André de Toth et Leopoldo Savona
1961 : À huis clos (A porte chiuse) de Dino Risi
1962 : Boccace 70, « Le tentazioni del dottor Antonio » de Federico Fellini
1963 : Quatre du Texas (Four for Texas) de Robert Aldrich
1963 : Appelez-moi chef (Call me Bwana), de Gordon Douglas
1964 : Lo que el sexo se llevó de Massimo Mida
1965 : ABC contre Hercule Poirot (The Alphabet Murders) de Frank Tashlin
1965 : Belles d’un soir (Das Liebeskarussell) d’Alfred Weidenmann
1966 : Comment j'ai appris à aimer les femmes (Come imparai ad amare le donne) de L. Salce
1966 : Tiens bon la rampe, Jerry (Way... Way Out) de Gordon Douglas
1966 : Scusi, lei è favorevole o contrario? d’Alberto Sordi
1967 : Sept fois femme (Woman Times Seven) de Vittorio De Sica
1967 : Le Cobra (Il cobra) de Mario Sequi
1967 : Un sphinx tout en or (it) (La sfinge d’oro) de Luigi Scattini
1968 : La Nuit du massacre (Crónica de un atraco) de Jesús Balcázar
1968 : Malenka la Vampire (Malenka, la nipote del vampiro) d’Amando D’Ossorio
1969 : Mardi, c’est donc la Belgique (If It’s Tuesday, This Must Be Belgium) de Mel Stuart
1969 : La Mort sonne toujours deux fois (Blonde Köder für den Mörder) d’Harald Philipp
1969 : Quella chiara notte d’ottobre de Massimo Franciosa
1969 : Un sudario a la medida de José María Elorrieta
1970 : Il divorzio de Romolo Guerrieri
1970 : Il debito conjugale de Franco Prosperi
1971 : Les Clowns (I clowns) de Federico Fellini
1971 : Maison de rendez-vous (Casa d’appuntamento) de Fernando Merighi
1972 : La Longue Chevauchée de la vengeance (La lunga cavalcat...) de Tonino Boccia
1972 : Northeast of Seoul de David Lowell Rich
1975 : El valle de las viudas de Vokler Vogeler
1978 : La Petite Sœur du diable (Suor Omicidi), de Giulio Berruti
1979 : L'Or des Amazones (Gold of the Amazon Women) de Mark L. Lester (tv)
1980 : Pour les yeux de Jessica B (S*H*E, Security Hazards Expert) de Robert Michael Lewis
1982 : La Grosse Fille (Cicciabomba) d’Umberto Lenzi
1986 : La douce peau d’Angela (Dolce pelle di Angela) d’Andrea Bianchi
1987 : Intervista (Intervista) de Federico Fellini
1988 : Quando Ancora Non C'erano i Beatles de Marcello Aliprandi (tv)
1991 : Le Comte Max (Il conte Max) de Christian De Sica
1992 : Ambrogio de Wilma Labate
1996 : La Signora Della Citta de Beppe Cino (tv)
1997 : Bambola (Bambola) de Bigas Luna
1998 : Le Nain rouge d’Yvan Le Moine
2002 : Il Bello Delle Donne de Maurizio Ponzi (tv)


Filmographie d'Anita EKBERG
 
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