Nelson Ackerman Eddy est né à Providence dans le Rhode Island, le 29 juin 1901. Fils de William Eddy, un machiniste et Caroline Kendrick, une soliste d’église, l’enfant surnommé Bricktop pendant son enfance a vu ses cheveux roux blanchir prématurément. Le père sombre rapidement dans l’alcoolisme et devient violent.
Débuts de chanteur lyrique
Ayant grandi dans la pauvreté, le jeune Eddy quitte rapidement l’école pour suivre un apprentissage de plombier. Mais fort de sa volonté de réussir, il travaille comme reporter puis comme rédacteur publicitaire. Il développe dans le même temps son talent de soprano dans les chœurs d’église et apparaît au théâtre dans The Marriage Tax, sans que l’on prenne la peine de le citer au programme. En 1924, il remporte le premier prix d’un concours organisé par la Philadelphia Opera Society. Intégrant la compagnie, il se produit dans Aida, La Bohème, La Flûte enchantée, Les Noces de Figaro et Tannhäuser. Après le décès subit de son professeur David Scull Bispham, il devient l’élève de William Vilonat. En 1928, il se lie d’amitié avec le jeune pianiste Ted Paxson qui restera son accompagnateur jusqu’au décès du chanteur.
Nelson et Jeanette
Nelson Eddy est découvert par Hollywood lors d’un concert à Los Angeles. Il signe un contrat avec la Metro-Goldwyn Mayer et apparaît dans le film musical Le Tourbillon de la Danse auprès de Clark Gable et Joan Crawford. En 1935, il est choisi pour le rôle principal de La Fugue de Mariette dont la partenaire est Jeanette MacDonald. Sa chanson Ah, sweet mystery of life devient un des plus gros succès de l’année. Le tandem enchaîne les triomphes avec Rose-Marie, Le Chant du Printemps, Rosalie, Amants, L’Île des Amours, premier film en Technicolor. Derrière la caméra, la firme au Lion fait confiance aux vieux routiers maison que sont Robert Z. Leonard et W. S. Van Dyke. Malgré les démentis publics des deux stars au sujet d’une relation personnelle, la documentation démontre le contraire. Mariés l’un avec Denitz Franklin, l’ancienne épouse du réalisateur Sidney Franklin et l’autre avec l’acteur Gene Raymond, les deux vedettes auraient poursuivi une liaison adultère qui selon certains biographes auraient duré jusqu’à la mort de Jeanette MacDonald en 1965.
Anti-nazi actif
Pendant la guerre, Nelson Eddy est resté très actif. Il donne son premier concert pour l’effort de guerre fin 1939. En 1942, il dirige des raids aériens et commentera des diffusions des forces armées tout au long de la guerre. Parce qu’il parlait couramment allemand, ayant étudié à l’opéra de Dresde, il effectue un travail inestimable d’espion jusqu’à ce que sa couverture soit découverte lors d’une mission au Caire. L’artiste crée sa propre émission radiophonique et tourne quelques opérettes comme Balalaika avec Ilona Massey, Le Soldat de Chocolat avec Risë Stevens, Le Fantôme de l’Opéra avec Susanna Foster, son premier film après son départ de la MGM et Knickerbocker Holiday avec Constance Dowling.
Une fin de carrière de chanteur
Nelson Eddy écrit lui-même une biographie de Chaliapine mais l’adaptation cinématographique ne verra jamais le jour. Il connaît son plus gros succès avec Jeanette MacDonald dans Ma Femme est un Ange en 1942 et tourne son dernier film, Poste avancé, un petit western pour Republic Studios en 1947. Il poursuit sa carrière à la radio et la télévision. Associé à Gale Sherwood, il connaît un succès permanent dans les night-clubs et les plateaux de télévision. En mars 1967, Nelson Eddy se produit à l’hôtel Sans-Souci de Miami lorqu’il est frappé sur scène d’une hémorragie cérébrale. Sa partenaire Gale Sherwood et son accompagnateur Ted Paxson sont à ses côtés. Il décède quelques heures plus tard, le 6 mars 1967 à l’âge de 65 ans. Sa veuve Denitz Franklin lui survivra une vingtaine d’années.
FILMOGRAPHIE :
Avec Jeanette
MacDonald
1933 : Le tourbillon de la danse (Dancing Lady) de Robert Z. Leonard
1934 : Student tour de Charles Reisner
1934 : La Fugue de Mariette (Naughty Marietta) de W.S. Van Dyke & Robert Z. Leonard
1935 : Rose-Marie (Indian love call) de W.S. Van Dyke
1936 : Le Chant du printemps (Maytime) de Robert Z. Leonard
1937 : Rosalie de W.S. Van Dyke
1937 : La belle Cabaretière (Girl of the Golden West) de Robert Z. Leonard
1938 : Amants (Sweethearts) de W.S. Van Dyke
1938 : Le Flambeau de la Liberté (Let Freedom ring) de Jack Conway
1939 : Balalaïka (Balalaika) de Reinhold Schünzel
1940 : L’Île des Amours (New Moon) de Robert Z. Leonard
1940 : Douce amère (Bitter Sweet) de W.S. Van Dyke
1941 : Le Soldat de Chocolat (The Chocolate Soldier) de Roy Del Ruth
1942 : Ma Femme est un ange (I married an Angel) de W.S. Van Dyke
1943 : Le Fantôme de l’Opéra (Phantom of the Opera) d’Arthur Lubin
1944 : Un sourire pour toi (Knickerbocker Holiday) d’Harry Joe Brown
1947 : Poste avancé (Northwest Outpost) d’Allan Dwan
1953 : Make for Daddy de Sheldon Leonard
1955 : Le Chant du Désert (The Desert Song) de Max Liebman
Filmographie de Nelson EDDY