Patty DUKE
 Actrice américaine
Révélée à l’âge de seize ans par le chef d’œuvre d’Arthur Penn Miracle en Alabama, tiré de l’histoire vraie d’une jeune sourde et muette Helen Keller, Patty Duke était promise à une grande carrière. Hélas, ses démons intérieurs et les influences de son entourage en ont décidé autrement. Lorsqu’on lit les mémoires de l’actrice, on ne peut être qu’horrifié par l’avalanche de malchance et de volonté qui l’accompagneront toute sa vie.
Anna Maria Duke, dite Patty Duke, est née le 14 décembre 1946 à New York. Peu gâtée par le destin, elle échappe à une mère dépressive et un père alcoolique pour tomber, alors qu’elle n’a que 8 ans, entre les mains d’un couple de managers peu scrupuleux. Ces derniers lui façonnent un costume d’actrice en troquant son prénom par celui de Patty, plus accrocheur, et en la vieillissant lorsqu’ils cèdent à l’appât du gain.
Miracle de courte durée en Alabama
Patty Duke débute sa carrière avec des spots publicitaires et des petits rôles, avant de décrocher, à l’âge de 16 ans, l’Oscar du meilleur second rôle féminin grâce au film de Arthur Penn, Miracle en Alabama. Aux côtés d’Anne Bancroft, elle incarne une jeune fille sourde, muette et aveugle qui, à force de volonté et avec l’aide de son professeur, parvient à communiquer avec les autres et même à obtenir un diplôme. C’est l’histoire vraie d’Helen Keller, racontée dans son autobiographie. L’ovation est telle que Patty Duke en profite pour se lancer dans une série télévisée plus personnelle The Patty Duke Show qui rencontre un grand succès et qu’elle anime pendant trois ans de 1963 à 1966.
L’après Oscar
Mais l’actrice n’a pas vraiment les coudées franches sous la coupe de managers qui cadenassent sa vie privée autant que ses gains. Et vont jusqu’à abuser d’elle sexuellement, comme elle le dévoile dans ses mémoires. Aussi sombre-t-elle dans l’alcool et la drogue, deux fléaux qui ne la quittent plus. À sa majorité, elle peut enfin se débarrasser de ce couple, qui n’a pas manqué de la spolier d’une grande partie de sa fortune, et se marie avec le metteur en scène Harry Falk, de 13 ans son aîné. Une union de quatre ans qui n’est pas source de résilience pour l’actrice, dévorée par ses démons auxquels s’ajoutent l’anorexie et les tentatives de suicide. La vallée des poupées de Mark Robson mêle la fiction et la réalité, Patty Duke se coulant dans le rôle d’une artiste dont l’addiction à l’alcool et aux drogues ruinent ses mariages et sa carrière. Le film, peu prisé par la critique, malmène également l’actrice soupçonnée d’avoir perdu un talent lié à la seule adolescence.
Moi, Patty
Son retour en grâce, auréolé du Golden Globe de la meilleure actrice dans la catégorie comédie ou film musical, survient avec Moi, Natalie de Fred Coe dans lequel elle joue une jeune femme avide de s’affirmer et de prendre son destin en main. Succès réitéré l’année suivante avec le téléfilm My sweet Charlie qui confronte, d’hostilité à amitié, deux êtres éprouvés par la vie. Patty Duke enchaîne les tournages, alternant grand et surtout petit écran, et construit une carrière saluée par la critique. Le cinéma la distingue dans un rôle phare pour Power of the air, un drame de Dave Christiano, à consonance chrétienne, qui dénonce l’influence néfaste des films hollywoodiens sur les croyants. Mais que l’actrice ne verra jamais à l’écran.
Le calvaire de la vie
Mariée 4 fois, divorcée 3 fois, mère de 3 enfants, Patty Duke trouve en son quatrième mari, le militaire Mike Pearce épousé en 1986, un apaisement conjugal et mental de trente années. Atteinte de troubles bipolaires à partir de 1982, elle milite ardemment pour de nombreuses causes ayant trait à la santé mentale et en est récompensée en 2007 par un doctorat honoraire. À la suite d’une perforation intestinale, elle succombe d’une septicémie le 29 mars 2016, à l’âge de 69 ans, après s’être battue contre elle-même et pour les autres avec compassion et amour infini, selon le bel hommage de son fils, l’acteur et réalisateur Sean Astin. Un parcours chaotique que l’exquise artiste et militante humanitaire a su vivre avec empathie.


FILMOGRAPHIE :

Avec Arthur Penn
1958 : Country Music Holiday d’Alvin Ganzer
1958 : La Déesse (The Goddess) de John Cromwell
1959 : Le Monstre aux abois (4D Man) d’Irvin S. Yeaworth Jr.
1959 : Meet Me in St. Louis de George Schaefer (tv)
1959 : Once upon a Christmas Time de Kirk Browning (tv)
1959 : Joyeux anniversaire (Happy Anniversary) de David Miller
1961 : Le Pouvoir et la Gloire (The Power and the Glory tv) de Marc Daniels
1962 : Miracle en Alabama (the miracle worker) d’Arthur Penn
1965 : Billie (Billie) de Don Weis
1967 : La vallée des poupées (Valley of the Dolls) de Mark Robson
1969 : Voyage vers l’Inconnu (Journey to the Unknown) de Don Chaffey & M. Linsay-Hogg (tv)
1969 : Moi, Natalie (Me, Natalie) de Fred Coe
1970 : My sweet Charlie (My Sweet Charlie) de Lamont Johnson (tv)
1970 : The Cliff d’Allen Reisner & Ralph Senensky (tv)
1971 : Two on a Bench de Jerry Paris (tv)
1971 : Demain finira par arriver (If Tomorrow comes) de George McCowan (tv)
1972 : L’Attente (She Waits) de Delbert Mann (tv)
1972 : Vous aimerez ma mère (You’ll like my Mother) de Lamont Johnson
1974 : Cauchemar (Nightmare) de William Hale (tv)
1976 : Phillip et Barbara (Phillip and Barbra) de Leonard Stern (tv)
1977 : Horizons en Flammes (Fire !) d’Earl Bellamy
1977 : La Malédiction de la Veuve noire (Curse of the Black Widow) de Dan Curtis (tv)
1977 : Navire en détresse (Killer on Board) de Philip Leacock (tv)
1977 : L’Homme qui racontait des Histoires (The Storyteller) de Robert Markowitz (tv)
1977 : L’inévitable catastrophe (The Swarm) de Irwin Allen
1978 : A Family Upside Down de David Lowell Rich (tv)
1979 : Les Femmes en blanc (Women in White) de Jerry London (tv)
1979 : Miracle en Alabama (The Miracle Worker) de Paul Aaron (tv)
1979 : Hanging by a Thread de Georg Fenady (tv)
1979 : Avant et après (Before and After) de Kim Friedman (tv)
1980 : The Babysitter de Peter Medak (tv)
1980 : Une Femme libérée (The Women’s Room) de Glenn Jordan (tv)
1980 : Mom, the Wolfman and Me d’Edmond Levy (tv)
1981 : Girl on the Edge of Town de Michael Ray Rhodes (tv)
1981 : Sur mesure (By Design) de Claude Jutra
1981 : Le Viol de Sarah McDavid (The Violation of Sarah McDavid) de John Llewellyn Moxey (tv)
1981 : Please don’t hit me, Mom de Gwen Arner (tv)
1981 : S.O.S. Affection (Something so right) de Lou Antonio (tv)
1983 : Le Fusil de Septembre (September Gun) de Don Taylor (tv)
1984 : Best Kept Secrets de Jerrold Freedman (tv)
1984 : George Washington (George Washington) de Buzz Kulik (tv)
1984 : Amityville 4 (Amityville Horror, the Evil escapes) de Sandor Stern
1985 : Gifts of greatness de Joyce Bulifant
1986 : Willy/Milly (I was a Teenage Boy) de Paul Schneider
1987 : Le Combat pour la Vie (Fight for Life) d’Elliot Silverstein
1988 : La Femme qui en savait trop (The Case of the Avenging Ace) de Christian I. Nyby II (tv)
1988 : Jugement fatal (Fatal Judgement) de Gilbert Cates (tv)
1988 : Amytiville 4 (Amityville 4) de Sandor Stern (tv)
1988 : The Hitch-Hikers d’Alan Bergmann
1989 : 58 Heures d’Angoisse (The Rescue of Jessica McClure) de Mel Damski (tv)
1990 : Les Vertiges de la Gloire (Call me Anna) de Gilbert Cates (tv)
1991 : Absolute Strangers de Gilbert Cates (tv)
1992 : Dernier Souhait, dernier Soupir (Last Wish) de Jeff Bleckner (tv)
1992 : Le Cimetière oublié (The Legacy of Hilltop Drive) de John Patterson (tv)
1992 : Le baiser empoisonné (Prelude to a kiss) de Norman René
1992 : A Killer among Friends de Charles Robert Carner (tv)
1993 : De Parents inconnus (Family of Strangers) de Sheldon Larry (tv)
1993 : Cas de Conscience (No Child of Mine) de Michael Katleman (tv)
1993 : En Quête de Justice (A Matter of Justice) de Michael Switzer (tv)
1994 : Le Courage d’une Femme (One Woman’s Courage) de Charles Robert Carner (tv)
1994 : Les Cris du Cœur (Cries from the Heart tv) de Michael Switzer (tv)
1995 : When the Vows break d’Eric Till (tv)
1996 : Le Poids du Passé (To Face her Past) de Steven Schachter
1997 : Un Noël mémorable (A Christmas Memory) de Glenn Jordan (tv)
1998 : Disparitions suspectes (When he didn’t come home) de Paul Schneider
1999 : Kimberly (Daddy who ?) de Frederic Golchan
1999 : La Saison des Miracles (A Season for Miracles) de Michael Pressman (tv)
2000 : Blanc comme l’Enfer (Miracle on the Mountain) de Michael Switzer
2000 : Leçons d’Amour (Love Lessons) de Douglas Barr (tv)
2002 : L’Enfant du Passé (Hjemsøkt) de Carl Christian Raabe
2004 : Les Cyrano de Portland (Bigger than the Sky) d’Al Corley
2004 : Innocence suspecte (Murder without Conviction) de Kevin Connor (tv)
2006 : Mariage contrarié (Falling in Love with the Girl next door) d’A. Mastroianni
2008 : The four children of Tander Welch d’Ashlon Langley
2009 : Les Chemins de l’Espérance (Love finds a Home) de David S. Cass (tv)
2009 : Throwing Stones de Mario Azzopardi (tv)
2010 : La Femme de Trop (Unanswered Prayers) de Steven Schachter
2012 : Amazing love (amazing love: The story of Hosea) de Kevin Downes
2015 : Power of the Air de Dave Christiano
2019 : Harvest of Fire d’Arthur Allan Seidelman


Filmographie de Patty DUKE
 
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