Joanne DRU | ||
Actrice américaine | ||
Pour Joanne Dru, tout avait trop bien commencé. Deux westerns réussis par des maîtres, Howard Hawks et John Ford, lui offrirent le Duke comme partenaire. Hélas, hormis ceux évoqués, sa filmographie s’aligna trop facilement de titres tournés à satiété vers des plaines texanes trop éloignées d’un Eden prometteur.
Joanne Dru, de son vrai nom Joanne Letitia LaCock, vit le jour le 31 janvier 1922 à Logan, une petite localité de la Virginie Occidentale où Ralph, son père, s’était établi comme pharmacien tandis que Jeanne, sa mère, faisait des travaux de couture. Peu après la naissance de la fillette, la famille s’installe à Wheeling, une ville beaucoup plus importante proche de la frontière du Kentucky. Son frère cadet Ralph Peter deviendra une personnalité très importante du show-bizness sous le pseudonyme de Peter Marshall. À 18 ans, après le décès de son père, elle s’installe avec sa mère à New York où elle est vite engagée comme modèle pour une célèbre agence aux côtés de Joan Caulfield. Danseuse à Broadway Elle fait ses débuts de danseuse professionnelle dans une revue de Broadway où elle est remarquée par Dick Haymes qui l’épouse en 1941. Très amoureuse, naïve et ignorante de l’instabilité de son époux, Joanne a 19 ans et leur fils Richard Ralph naît l’année suivante puis Helen Joanna en 1944 et Barbara en 1947. Ses débuts dans Abie’s Irish Rose où elle campe une catholique irlandaise convolant avec un mari juif est un échec. Heureusement, Howard Hawks lui donne John Wayne, homme têtu et tyrannique dans La Rivière Rouge. On y découvre Montgomery Clift et un jeune cowboy, pas indifférent à notre héroïne féministe, il se nomme John Ireland. Mise en selle… Quinze mois plus tard, Joanne Dru retrouve John Wayne vieilli dans le chef-d’œuvre de John Ford, La Charge héroïque. Avec John Ireland, elle tourne le thriller politique Les Fous du Roi. Le divorce avec Haymes prononcé, les deux acteurs se marient six semaines plus tard à La Jolla en Californie. Croulant sous les propositions, Joanne aborde la décade nouvelle avec de belles perspectives. John Ford la dirige en bohémienne ensorceleuse dans Convoi des braves, elle parcourt les Montagnes Rocheuses avec Burt Lancaster dans La Vallée de la Vengeance. Malheureusement, la suite s’avère plus terne et seuls son charme, sa beauté et son enthousiasme illuminent par instants les quelques bandes où nous avons le bonheur de la voir apparaître. La voici infirmière face à l’arrogant Clifton Webb dans Monsieur Belvedere fait sa cure, attendrie par Dale Robertson dans Le Retour du Texan, enseignante auprès de Richard Widmark dans Sans Maman, fille de pêcheur dans Le port des passions avec James Stewart et la veuve d’un racquetteur dans Double Filature. John Ireland lui confie le rôle-titre de Hannah Lee, son seul rôle de femme mauvaise qui laisse un mauvais souvenir pour le couple. Ils divorcent en 1957 et Joanne Dru se présente au tribunal avec un œil au beurre noir. Une fin de carrière terne La suite est encore plus diffile avec Le Clown est roi du duo Jerry Lewis-Dean Martin, La Caravane du désert, un western en mules et chameaux, L’Armure noire avec un Errol Flynn vieillissant et un peu rouillé et quelques séries B comme Colère noire, Le Pays de la Haine ou Le Bagarreur solitaire. Après deux mariages ratés, Joanne s’était interdite de renouveler ce qu’elle appelait désormais de «belles absurdités». Elle tient bon jusqu’en 1963, année où elle convole avec George Pierose, un entrepreneur en bâtiments, qui décède neuf ans plus tard dans un accident de voiture. Son quatrième et dernier époux est Cornelius Vanderbilt Wood, homme d’affaires multimillionnaire qui la laisse veuve à son tour vingt ans plus tard. Pratiquement retirée de l’écran, elle ne fait qu’apparaître en ex-prostituée dans Sylvia/L’enquête. Quinze années s’écoulent avant que, toujours ravissante, elle ne fasse son retour, pour un ultime plaisir dans Un drôle de flic du tâcheron italien Sergio Corbucci. La télévision sollicite Joanne Dru à plusieurs reprises, pour des séries limitées aux foyers américains, animées par de vieilles gloires comme Red Skelton, David Niven, Jane Wyman, Robert Young ou Bob Hope. Joanne s’envole pour la grande prairie le 10 septembre 1996 à son domicile de Beverly Hills, succombant à un œdème lymphatique. Selon son désir, ses cendres furent dispersées au large de la baie de Monterey, à plus de 500 kilomètres d’Hollywood, une baie dont elle gardait d’heureux souvenirs. Sa fille Helen Joanna y réside toujours. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec John Ireland |
1946 : Abie's Irish Rose d’A. Edward Sutherland 1948 : La Rivière rouge (Red River) d'Howard Hawks 1949 : La Charge héroïque (She Wore a yellow Ribbon) de John Ford 1949 : Les Fous du roi (All the King's Men) de Robert Rossen 1950 : Le Convoi des braves (Wagon Master) de John Ford 1950 : Les Démons du Gain (711 Ocean Drive) de Joseph M. Newman 1951 : La Vallée de la vengeance (Vengeance Valley) de Richard Thorpe 1951 : Monsieur Belvédère fait sa cure (Mr. Belvedere Rings the Bell) de Henry Koster 1952 : Le Retour du Texan (Return of the Texan) de Delmer Daves 1952 : The Pride of St. Louis d’Harmon Jones 1952 : Sans Maman (My Pal Gus) de Robert Parrish 1953 : Le Port des passions (Thunder Bay) d'Anthony Mann 1953 : Hannah Lee (OutlawTerritory) de Lee Garmes & John Ireland 1953 : Double Filature (Forbidden) de Rudolph Maté 1954 : Day of Triumph d’Irving Pichel et John T. Coyle 1954 : L'Attaque de la rivière rouge (The Siege at Red River) de Rudolph Maté 1954 : Duffy of San Quentin de Walter Doniger 1954 : La caravane du désert (Southwest Passage) de Ray Nazarro 1954 : Le clown est roi (Three Ring Circus) de Joseph Pevney 1955 : Sa dernière Chance (Sincerely Yours) de Gordon Douglas 1955 : L'Armure noire (The Dark Avenger) d’Henry Levin 1955 : Colère noire (Hell on Frisco Bay) de Frank Tuttle 1957 : Le Pays de la Haine (en) (Drango) d’Hall Bartlett 1958 : La Lueur dans la forêt (The Light in the Forest) d'Herschel Daugherty 1959 : Le Bagarreur solitaire (The Wild and the Innocent) de Jack Sher 1960 : September Storm de Byron Haskin 1965 : L'enquête (Sylvia) de Gordon Douglas 1980 : Un drôle de flic (Super Fuzz) de Sergio Corbucci Filmographie de Joanne DRU | |
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