Marie DRESSLER
 Actrice canadienne
Marie Dressler, plantureuse actrice canadienne fait partie de ces forts tempéraments inclassables et difficiles à diriger. Malgré une longue carrière théâtrale et de gros succès dans le domaine du cinéma burlesque, elle n’a connu qu’une gloire tardive et brève au début du parlant.
Née Leila Marie Koerber, Marie Dressler voit le jour à Cobourg dans l’Ontario, le 9 novembre 1868 (1871 sur sa pierre tombale). Fille d’un ancien officier de l’armée autrichienne, devenu pianiste et organiste après son immigration au Canada, et d’une mère autrichienne, Marie Dressler fait ses débuts de comédienne dès sa quinzième année au sein d’une troupe itinérante. Elle acquiert bientôt une petite notoriété aux États-Unis en travaillant au théâtre et au music-hall.
Début à Broadway et dans le burlesque
Depuis 1894, Marie Dressler est l’épouse du directeur de théâtre George Hoeppert, une union marquée par des drames et qui s’achève en 1896. Elle remporte un grand succès en 1910 à Broadway grâce à la comédie musicale Tillie’s Nightmare. La même année, elle apparaît à l’écran dans son propre rôle, aux côtés d’autres célébrités, dans Actor’s Fund Field Day. En 1914, Mack Sennett en fait sa vedette, aux côtés de Mabel Normand et Charlie Chaplin dans Le roman d’amour de Charlot et Lolotte, le premier long métrage comique de l’histoire du cinéma américain, qui n’est autre que l’adaptation pour l’écran de Tillie’s Nightmare. La réussite commerciale de ce film lui apporte une soudaine notoriété cinématographique.
La puissance comique
Elle est ensuite l’héroïne de deux moyens-métrages, Tillie’s Tomato Surprise et Tillie Wakes Up et fonde sa propre compagnie, la Marie Dressler Motion Picture Company, d’où sortiront sept courts-métrages distribués par la Mutual en 1916 et par Goldwyn en 1917 et 1918. Mais, malgré toutes ces tentatives, l’actrice ne réussit pas à renouer avec le succès et, en 1919, sa filmographie s’interrompt. Une période noire commence pour elle. Sa carrière sur scène est en net déclin et elle a de plus en plus de difficultés à trouver des engagements, une situation due notamment au fait que plusieurs producteurs ne lui pardonnent pas d’avoir soutenu une grève d’acteurs en 1919 et accentuée par le décès de son compagnon, l’homme d’affaires James Dalton. Elle prétendra l’avoir épousé au cours d’un faux mariage, la première femme de l’intéressé refusant obstinément le divorce. Décédé en 1921, son compagnon la laisse dans un grand désarroi. Alors qu’elle se trouve dans une situation délicate, envisageant d’abandonner définitivement le métier, elle réussit à revenir au Septième Art en 1927 grâce au soutien de sa grande amie, l’écrivain Frances Marion. Néanmoins, The Callahans and the Murphys, première tentative de la remettre au premier plan échoue, le film étant retiré de la circulation suite aux protestations de la communauté irlando-américaine, qui s’estime bafouée.
Star à plus de 60 ans
Heureusement Marie Dressler renoue avec la chance et le succès en retrouvant un bon second rôle dans C’est une gamine charmante avec Marion Davies qui lui permet de remonter peu à peu la pente. L’avènement du parlant lui est bénéfique et sa création de pocharde dans Anna Christie où elle donne la réplique à Greta Garbo lui vaut d’élogieuses critiques. Se rendant enfin compte de tout son potentiel, la Metro fait alors de Marie Dressler, à soixante ans passés, une grande star d’Hollywood. Elle est ainsi l’interprète de Min and Bill avec Wallace Beery, qui lui vaut l’oscar de la meilleure actrice, Emma qui lui vaut une nouvelle nomination, Annie la batelière avec le jeune Robert Young, Les invités de 8 heures où elle retrouve Wallace Beery et Christopher Bean. Elle forme aussi avec Polly Moran, son souffre-douleur pour plusieurs films dès 1927, un duo comique très apprécié dans Pension de famille, Ma Sœur masseuse, Élection orageuse et Prospérité. En 1932 et 1933, elle est la vedette la plus populaire au box-office américain. Rattrapée par la maladie, elle entretient une amitié de quelques années avec l’actrice Claire Du Brey qui tiendra auprès d’elle, non sans faire naître de perfides rumeurs, un rôle de soignante dévouée. Victime d’un cancer, Marie Dressler disparaît en pleine gloire, le 28 juillet 1934, à Santa Barbara nous laissant une courte filmographie d’une trentaine de titres.


FILMOGRAPHIE :

Avec Lionel Barrymore
1914 : Le Roman comique de Charlot et Lolotte (Tillie’s Punctured Romance) de Mack Sennett
1915 : Tillie’s Tomato Surprise d’Howell Hansel
1916 : Tillie Wakes up d’Harry Davenport
1917 : Fired de Marie Dressler (cm)
1917 : The Scrub Lady de Vincent Bryan
1927 : The Callahans and the Murphys de George W. Hill
1927 : L’Ambitieuse (The Joy Girl) d’Allan Dwan
1927 : Déjeuner à l’Aube (Breakfast at Sunrise) de Malcolm St. Clair
1928 : Bringing up Father de Jack Conway
1928 : C’est une Gamine charmante (The Patsy) de King Vidor
1928 : Lady Hamilton (The Divine Lady) de Frank Lloyd
1929 : Dangerous Females de William Watson
1929 : Hollywood chante et danse (The Hollywood Revue of 1929) de Charles F. Reisner
1929 : Le Vagabond du jazz (The Vagabond Lover) de Marshall Neilan
1929 : Chasseurs de Rêves (Chasing Rainbows) de Charles Reisner
1929 : Mademoiselle, écoutez-moi donc! (The Girl said no) de Sam Wood
1930 : Anna Christie (Anna Christie) de Clarence Brown
1930 : Le Cygne (One Romantic Night) de Paul L. Stein
1930 : Pension de Famille (Caught Short) de Charles Reisner
1930 : Soyons Gais (Let us be gay) de Robert Z. Leonard
1930 : Min et Bill (Min and Bill) de George W. Hill
1930 : Derelict de Rowland V. Lee
1930 : Ma Sœur masseuse (Reducing) de Charles Reisner
1931 : Élection orageuse (Politics) de Charles Reisner
1931 : Mes Petits (Emma) de Clarence Brown
1931 : The Christmas Party de Charles Reisner
1932 : Prospérité (Prosperity) de Sam Wood
1933 : Annie la Batelière (Tugboat Annie) de Mervyn LeRoy
1933 : Les Pantins (Broadway to Hollywood) de Willard Mack
1933 : Les Invités de huit Heures (Dinner at Eight) de George Cukor
1933 : Prenez garde à la Peinture ! (Christopher Bean) de Sam Wood
1934 : Au Pays du Rêve (Going Hollywood) de Raoul Walsh


Filmographie de Marie DRESSLER
 
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