Paul DOUGLAS
 Acteur américain
Paul Douglas était un acteur d’une espèce rare. Il est devenu une improbable star de cinéma d’âge moyen en capitalisant simplement sur son grand attrait cinglant, impertinent et grossier. Il a abandonné une carrière extrêmement fructueuse d’ animateur radio pour prouver sa valeur d’acteur. Le risque a payé dès sa première apparition à Broadway. Il a ensuite renforcer son statut de vedette tant dans la comédie que dans le mélodrame.
Paul Douglas Fleischer est né le 11 avril 1907 dans un quartier huppé de Philadelphie. Destiné à être un médecin aisé, il étudie à la West Philadelphia High School. Après avoir obtenu son diplôme, il passe des examens d’entrée à Yale, mais il n’a jamais fréquenté l’établissement. Son intérêt pour le jeu d’acteur est le plus fort mais sa famille s’y oppose. Sportif de haut niveau, une petite entorse interrompt sa carrière de football professionnel avec les Frankford Yellow Jackets.
Commentateur sportif
En 1928, il transforme sa passion pour l’athlétisme en carrière de commentateur et de diffuseur sportif extrêmement réussie. Il débute dans une station de radio à Philly et déménage au siège de CBS à New York en 1934, où Douglas co-anime son programme populaire de musique swing The Saturday Night Swing Club de 1936 à 1939. Mais ce n’est pas suffisant. Après quelques apparitions dans de nombreuses pièces de théâtre, il fait ses débuts à Broadway en novembre 1936 et à la radio dans le satirique Double Dummy au John Golden Theatre. Il retourne à la radio où il occupe une place de choix auprès de Jack Benny, Fred Allen et l’équipe de George Burns et Gracie Allen dans leurs séries respectives. Il trouve du travail pour une foule de courts métrages documentaires juste avant la Seconde Guerre mondiale.
La gloire à 40 ans
Paul Douglas est devenu une personnalité hautement reconnue quand il décide de tout abandonner et d’accepter un salaire hebdomadaire dérisoire lorsque l’écrivain Garson Kanin lui a offre le rôle principal du gangster Harry Brock dans Comment l’esprit vient aux femmes à Broadway en 1946, en compagnie de Judy Holliday et Gary Merrill. Il va personnifier dès lors les personnages colériques. Il fait irruption sur les plateaux hollywoodiens avec son tout premier film, Chaînes conjugales de Joseph L. Mankiewicz. Dans un geste inattendu, Douglas a l’audace de rejeter l’offre à Hollywood pour recréer son rôle de Harry Brock, estimant que le personnage est trop réduit favorisant les vedettes Judy Holliday et William Holden. C’est Broderick Crawford qui assume le rôle du film. Comme Douglas l’avait prédit, c’est Judy Holliday qui se taille la part du lion avec un oscar à la clé.
Des seconds rôles massifs
Cantonné dans des personnages de seconds plans, Paul Douglas réussit à donner la réplique aux plus belles stars d’Hollywood parmi lesquelles Celeste Holm, Joan Bennett (The Guy who came back), Jean Peters (It happened every Spring, Ma brute chérie), Janet Leigh (Angels in the Outfield), Grace Kelly (Quatorze heures), Rosalind Russell (N'embrassez pas les Wacs) et Ruth Roman (Joe Macbeth). Il retrouve Linda Darnell dans Si ma moitié savait ça et The Guy who came back. Il est le copain d’armée de Montgomery Clift dans La Ville écartelée de George Seaton, le capitaine de police Warren dans Panique dans la rue d'Elia Kazan avec Richard Widmark, le mari soupçonneux de Barbara Stanwyck dans Le Démon s’éveille la nuit de Fritz Lang, l’amant opportuniste de Shelley Winters dans La Tour des Ambitieux de Robert Wise. Il rend hommage à ses racines sportives dans deux films de qualité sur le baseball, Faux Jeu de Lloyd Bacon et Angels in the Outfield de Clarence Brown.
5 femmes et 2 enfants
Paul Douglas a été marié cinq fois. Deux brefs mariages au début des années trente avec Sussie Welles et Elizabeth Farnsworth se concluent par un divorce, avec Geraldine Higgins, il ne dure qu’un an. Il a un enfant de son union avec Virginia Field et un fils Adam avec Jan Sterling épousée en 1950 et avec qui il restera uni jusqu’à son décès. Il est écarté de Ouragan sur le Caine pour avoir critiqué la mentalité sudiste. En 1959, il est pressenti par Billy Wilder pour La Garçonnière, le réalisateur ne tarissant pas d’éloge sur l’interprète. Entre temps, il tourne un épisode de Twilight Zone mais apparaît très fatigué. Il succombe à une crise cardiaque le 11 septembre 1959 dans la salle de bain de son appartement de Los Angeles. Fred MacMurray tiendra le rôle de Jeff Sheldrake dans La Garçonnière et Jack Warden retournera entièrement les scènes de Twilight Zone. La carrière de cet acteur hors-pair se termine ainsi brutalement à 51 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jan Sterling
1948 : Chaînes conjugales (A Letter to three Wives) de Joseph L. Mankiewicz
1949 : It happens every Spring de Lloyd Bacon
1949 : Si ma Moitié savait ça (Everybody does it) d’Edmund Goulding
1950 : La Ville écartelée (The Big Lift) de George Seaton
1950 : Ma Brute chérie (Love that Brute) de Alexander Hall
1950 : Panique dans la Rue (Panic in the Streets) d’Elia Kazan
1951 : Quatorze Heures (Fourteen Hours) de Henry Hathaway
1951 : The Guy who came back de Joseph M. Newman
1951 : Les Anges et les Pirates (Angels in the Outfield) de Clarence Brown
1951 : Aventure à Rome (When in Rome) de Clarence Brown
1952 : Le Démon s’éveille la nuit (Clash by Night) de Fritz Lang
1952 : Cinq mMriages à l’Essai (We’re not married !) d’Edmund Goulding
1952 : N’embrassez pas les Wacs (Never wave at a WAC) de Norman Z. McLeod
1953 : L’éternel Féminin (Forever Female) d’Irving Rapper
1953 : Maggie (the Maggie) d’Alexander Mackendrick
1954 : La Tour des Ambitieux (Executive Suite) de Robert Wise
1954 : L’Émeraude tragique (Green Fire) d’Andrew Marton
1955 : Joe Macbeth (Joe MacBeth) de Ken Hughes
1955 : Les Secrets du docteur Bronski (The Gamma People) de John Gilling
1956 : L’Ange du Ring (The Leather Saint) d’Alvin Ganzer
1956 : Une Cadillac en Or massif (The solid Gold Cadillac) de Richard Quine
1956 : Cette Nuit ou jamais (This could be the Night) de Robert Wise
1957 : L’ingrate Cité (Beau James) de Melville Shavelson
1957 : Fortunella (Fortunella) d’Eduardo de Filippo
1958 : Comment dénicher un Mari (The Mating Game) de George Marshall


Filmographie de Paul DOUGLAS
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs D > Contact