Brian DONLEVY
 Acteur américain
Cet Irlandais robuste et séduisant avec sa fine moustache a été surtout abonné au rôle de méchants dans une filmographie inégale mais qui comporte quelques chefs-d’oeuvres du cinéma hollywoodien. Accédant aux premiers rôles pendant la deuxième guerre mondiale, il aurait pu figurer parmi les plus sûres valeurs. Son inconstance l’a ramené au rang de second couteau, tâche dont il s’est acquitté brillamment. Lors de son décès, une chroniqueuse du Times soulignait que sans lui, le film noir des années 40 serait incomplet.
Une tête brûlée
De son nom complet Waldo Brian Donlevy, il est né dans le comté d’Armagh, en Irlande, le 9 février 1901. Son père est distilleur de whisky. Ses parents émigrent dans le Wisconsin alors qu’il est à peine âgé de 10 mois. Il grandit à Racine jusqu’à ses neuf ans quand ses parents déménagent à Cleveland, dans l’Ohio. Il s’engage dans l’armée en 1916, trichant de deux ans sur son âge (il a alors quatorze ans). Il fait partie de l’expédition du général John J. Pershing pour envahir le Mexique à la poursuite de Pancho Villa. Les rebelles mexicains sous le commandement de Villa tuent 16 soldats américains à Columbus où stationne Donlevy. Démobilisé, il débute sur les planches à New York en 1920, jouant dans de nombreux pièces et faisant quelques apparitions au cinéma comme dans Monsieur Beaucaire avec Rudolph Valentino. Son plus beau succès à Broadway est dans La Vie commence à 8 h 30, au début des années trente. Il doit patienter jusqu’en 1935 pour trouver un rôle remarquable au cinéma. Cela se produit dans Ville sans Loi d’Howard Hawks, opposé à Edward G. Robinson. La même année, il tourne Another Face de William Cabanne. Il va désormais jouer les méchants dans quelques productions remarquables des années trente comme L’Incendie de Chicago, Born Reckless, Le Brigand bien-aimé ou Pacific Express.
Un acteur populaire mais pas une vedette
En 1939, il est nominé pour un Academy Award du meilleur second rôle masculin pour son rôle de l’impitoyable sergent Markoff dans Beau Geste, mais l’Oscar est allé à Thomas Mitchell pour Stagecoach. L’année suivante, il a joué le rôle pour lequel il est peut-être le plus connu, celui de McGinty dans Gouverneur malgré lui, un rôle qu’il a repris quatre ans plus tard dans Miracle au village. En 1942, Donlevy joue dans La Sentinelle du Pacifique et La Clé de verre. Puis il obtient deux premiers rôles auprès de réalisateurs prestigieux. C’est An American Romance, peut-être le film le plus personnel de King Vidor et Les Bourreaux meurent aussi, un film anti-nazi de Fritz Lang qui évoque l’assassinat de Heindrich. Il apparaît dans plusieurs westerns comme Le Réfractaire avec Robert Taylor, Femme ou Démon avec James Stewart et Marlene Dietrich, Le Passage du Canyon avec Susan Hayward et Dana Andrews ou Kansas en Feu avec Audie Murphie. Il y incarne le propriétaire sans pitié ou le notable corrompu. Il marque surtout le film noir de son empreinte avec Le Carrefour de la Mort de Henry Hathaway et Association Criminelle de Joseph Lewis où il porte un sonotone que Richard Conte lui enlève au moment de son exécution.
Le déclin dans des films mineurs
En 1955, Brian Donlevy se rend en Angleterre où il incarne le professeur Bernard Quatermass dans Le Monstre, basé sur une série pour la BBC d’après Nigel Kneale. Il y reprend le personnage créé par John Mills et tourne une suite, La Marque en 1957. Il fera dès lors de nombreux aller-retours entre Hollywood et Londres. On le retrouve un peu empâté dans des films mineurs, excepté Cowboy de Delmer Daves. Il apparaît dans Le Zinzin d’Hollywood de Jerry Lewis où il semble l’ombre de lui-même. Tout au long de sa carrière au cinéma, Donlevy aura fait plusieurs émissions de radio, y compris une reprise de The Great McGinty. Il tourne également beaucoup pour la télévision dans les années 1960, guest star pour des séries populaires comme Perry Mason, Wagon Train et Rawhide. Il tourne son dernier film en 1969.
Une vie privée discrète
Donlevy a été marié trois fois. D’abord à Yvonne Grey de 1928 à 1936, puis à l’actrice Marjorie Lane de 1936 à 1947, avec qui il aura une fille Judy. Il épouse enfin Lillian Arch Lugosi, l’ex-épouse de Bela Lugosi en 1966 et elle restera à ses côtés jusqu’à sa mort en 1972. Donlevy est mort d’un cancer de la gorge le 5 avril 1972 à Woodland Hills, en Californie. Ses cendres ont été dispersées dans la baie de Santa Monica. Il aurait pu avec son indéniable présence devenir une des grandes stars d’Hollywood. Mais, peut-être n’en avait-il pas l’ambition ?


FILMOGRAPHIE :

Avec Marjorie Laine
1923 : Damage Hearts de T. Hayes Hunter
1924 : Monsieur Beaucaire (Monsieur Beaucaire) de Sidney Olcott
1925 : School for Wives de Victor Halperin
1926 : A Man of Quality de Wesley Ruggles
1929 : Gentlemen of the Press d’Harry Webb
1929 : Maman chérie (Mother’s Boy) de Bradley Baker
1935 : Ville sans loi (Barbary Coast) d’Howard Hawks
1935 : Mary Burns, la Fugitive (Mary Burns, Fugitive) de William K. Howard
1935 : L’Homme aux deux Visages (Another Face) de William Cabanne
1935 : Cent Blagues (Strike me pink) de Norman Taurog
1936 : Treize Heures dans l’Air (Thirteen Hours by Air) de Mitchell Leisen
1936 : Cargaison Humaine (Human Cargo) d’Allan Dwan
1936 : High Tension d’Allan Dwan
1936 : Trente-six Heures à tuer (36 Hours to Kill) d’Eugene Forde
1936 : Sous le masque (Crack-Up) de Malcolm St. Clair
1937 : Un Taxi dans la Nuit (Midnight Taxi) d’Eugene Forde
1937 : Sa dernière Chance (This is my Affair) de William A. Seiter
1937 : L’Incendie de Chicago (In Old Chicago) de Henry King
1937 : Casse-Cou (Born Reckless) de Malcolm St. Clair
1938 : Les deux Bagarreurs (Battle of Broadway) de George Marshall
1938 : C’était mon Homme (We’re going to be rich) de Monty Banks
1938 : Sharpshooters de James Tinling
1939 : Le Brigand bien-aimé (Jesse James) d’Henry King
1939 : Pacific Express (Union Pacific) de Cecil B. de Mille
1939 : Behind Prison Gates de Charles Barton
1939 : Beau Geste (Beau Geste) de William Wellman
1939 : Behind Prison gates de Charles Barton
1939 : Le Premier Rebelle (Allegheny Uprising) d’Henry Hathaway
1939 : Femme ou démon (Destry Rides Again) de George Marshall
1940 : Gouverneur malgré lui (The Great McGinty) de Preston Sturges
1940 : Les Dalton arrivent (When the Daltons Rode) de George Marshall
1940 : L’Odyssée des Mormons (Brigham Young) d’Henry Hathaway
1940 : L’Escadrille des Jeunes (I wanted Wings) de Mitchell Leisen
1941 : Le Réfractaire (Billy the Kid) de David Miller
1941 : Par la Porte d’or (Hold back the Dawn) de Mitchell Leisen
1941 : Au Sud de Tahiti (South of Tahiti) de George Waggner
1941 : Cavalcade du Rythme (Birth of the Blues) de Victor Schertzinger
1941 : L’Homme à l’Héliotrope (A Gentleman after dark) d’Edwin L. Marin
1942 : André et les Fantômes (The Remarkable Andrew) de Stuart Heisler
1942 : Les Gangsters du Régiment (Two Yanks in Trinidad) de Gregory Ratoff
1942 : L’Inspiratrice (The Great Man’s Lady) de William Wellman
1942 : La Sentinelle du Pacifique (Wake Island) de John Farrow
1942 : La Clé de verre (The Glass Key) de Stuart Heisler
1942 : Cauchemar (Nightmare) de Tim Whelan
1942 : L’Heure H (Stand by for Action) de Robert Z. Leonard
1943 : Les Bourreaux meurent aussi (Hangmen Also Die) de Fritz Lang
1943 : Miracle au Village (The Miracle of Morgan’s Creek) de Preston Sturges
1944 : Romance Américaine (An American Romance) de King Vidor
1946 : Révolte à bord (Two Years Before the Mast) de John Farrow
1946 : Le Traître du Far-West (The Virginian) de Stuart Gilmore
1946 : Our Hearts Were Growing Up de William D. Russell
1946 : Le Passage du canyon (Canyon passage) de Jacques Tourneur
1946 : Révolte à bord (Two Years before the Mast) de John Farrow
1946 : Le Commencement de la Fin (The Beginning of the End) de Norman Foster
1947 : Le Chant de Schéhérazade (Song of Scheherazade) de Walter Reisch
1947 : Le Dompteur de Femme (The Trouble with Women) de Sidney Lanfield
1947 : Le Carrefour de la mort (Kiss of Death) d’Henry Hathaway
1947 : Montana Mike (Heaven only knows) d’Albert S. Rogell
1947 : McCoy aux poings d’or (Killer McCoy) de Roy Rowland
1948 : Mon Héros (A Southern Yankee) d’Edward Sedgwick
1948 : Tragique Décision (Command Decision) de Sam Wood
1949 : Le Fantôme d’Anne-Marie (The Lucky Stiff) de Lewis Foster
1949 : Choc en Retour (Impact) d’Arthur Lubin
1950 : Reportage Fatal (Shakedown) de Joseph Pevney
1950 : Le Kansas en feu (Kansas Raiders) de Ray Enright
1951 : Alerte aux Garde-Côtes (Fighting Coast Guard) de Joseph Kane
1951 : La Piste des Vigilants (Slaughter Trail) d’Irving Allen
1952 : Au Royaume de la Pègre (Hoodlum Empire) de Joseph Kane
1952 : Capturez cet Homme (Ride the Man down) de Joseph Kane
1952 : La Femme qui faillit être lynchée (The Woman they almost lynched) d’Allan Dwan
1955 : Association criminelle (The Big Combo) de Joseph L. Lewis
1955 : Le Monstre (The Quatermass Xperiment) de Val Guest
1956 : Un Cri dans la Nuit (A Cry in the Night) de Frank Tuttle
1957 : La Marque (Quatermass 2) de Val Guest
1957 : Les Fugitifs de l’Arizona (Escape from Red Rock) d’Edward Bernds
1958 : Cow-boy (Cowboy) de Delmer Daves
1959 : Juke Box Rhythm (Juke Box Ketten) d’Arthur Driefuss
1959 : La Proie des Vautours (Never so few) de John Sturges
1960 : Girl in Room 13 de Richard E. Cunha
1961 : Le Zinzin d’Hollywood (The Errand Boy) de Jerry Lewis
1962 : Le Pigeon qui sauva Rome (The Pigeon that took Rome) de Melville Shavelson
1965 : La Malédiction de la mouche (Curse of the Fly) de Don Sharp
1965 : How to stuff a wild Bikini de William Asher
1965 : Gamera, l’Invincible (Daikaijû Gamera) de Noriaki Yuasa et Sandy Howard
1966 : La Loi des Hors-la-Loi (Waco) de R.G. Springsteen
1967 : Cinq Dragons d’Or (Five Golden Dragons) de Jeremy Summers
1967 : Hostile Guns de R. G. Springsteen
1968 : Les Rebelles de l’Arizona (Arizona Bushwhackers) de Lesley Selander
1968 : Rogue’s Gallery de Leonard Horn
1968 : Pit Stop (The Winner) de Jack Hill


Filmographie de Brian DONLEVY
 
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