John DEREK
 Acteur, producteur et réalisateur américain
Véritable Pygmalion des temps modernes, John Derek a su mettre en veille sa carrière d’acteur pour mettre en valeur les charmes de ses épouses successives. Présenté comme le successeur d’Errol Flynn, ce Don Juan a parfaitement géré sa vie.
John Derek, de son vrai nom Derek Delevan Harris est né à Hollywood le 12 août 1926. Élevé dans le sérail, il est le fils d’un couple d’acteurs, Lawson Harris et Dolores Johnson. Il passe un test à la Fox en 1942 et suit des cours d’art dramatique jusqu’à sa mobilisation aux Philippines. Il débute comme acteur en 1943 dans Étranges Vacances dans un rôle de jeune soldat, ce qu’il est réellement à l’époque, puisqu’il achève son service. On le retrouve en jeune premier figurant dans Depuis ton Départ avec Claudette Colbert et Une double Vie de George Cukor. En 1949, son physique avantageux lui permet de décrocher un rôle de jeune délinquant qui sert de faire-valoir à Humphrey Bogart dans Les ruelles du malheur de Nicholas Ray. Robert Rossen confirme son nouveau statut dans Les Fous du Roi
Le nouvel Errrol Flynn
Derek devient le jeune premier à la mode et s’impose comme le nouvel Errol Flynn après avoir endossé le rôle de Robin des Bois dans La Revanche des Gueux et ferraillé dans plusieurs films de cape et d’épée comme L’Épée de Monte Cristo ou Le Roi Pirate en fanfaron survolté. Durant les quinze années suivantes, il enchaîne les personnages de beaux gosses dans des séries B à petit budget qui passent tous plus ou moins inaperçus. Tout juste remarque-t-on L’Inexorable Enquête, bon polar de Phil Karlson avec Broderick Crawford, Les Aventures d’Hadji de Don Weis en prince du désert bondissant, À l’Ombre des Potences face à James Cagney et Le Prince des Acteurs en John Wilkes Booth, assassin d’Abraham Lincoln et frère d’Edwin Booth incarné par Richard Burton. Il quitte la Columbia en 1953 pour signer avec la Paramount. Ses rares incursions dans des films prestigieux comme Les dix commandements de Cecil B. DeMille, Les Amours d’Omar Khayyam de William Dieterle ou Exodus d’Otto Preminger ne donnent aucun coup de pouce à sa carrière. Il tente une incursion dans le cinéma italien avec La Belle et le Corsaire avec Gianna Maria Canale et Les Bateliers de la Volga avec Elsa Martinelli mais l’acteur ne fait plus rêver personne.
Un homme à femmes
Quelque peu découragé par son avenir peu prometteur d’acteur, il se lance dans la production et la réalisation dans le courant des années 1960. Passionné de photographie, on note qu’il a un goût très judicieux pour ses modèles qu’il épouse et pour qui il va diriger la carrière. Il a épousé en 1946 l’actrice et danseuse Pati Behrs, petite nièce de Léon Tolstoï et mère de ses deux enfants. Leur fils Russell Andre restera paraplégique en raison d’un accident de moto et leur fille Sean Catherine publiera des mémoires sur leur relation dysfonctionnelle. Puis un an après son divorce en 1957, il se remarie avec Ursula Andress à Las Vegas. En 1966, il met en scène Ursula dans Une fois avant de mourir mais divorce peu après la fin du tournage lorsque la belle retourne en Europe et multiplie les liaisons avec Jean-Paul Belmondo ou Marcello Mastroianni. Il dirige sa troisième femme Linda Evans épousée en 1968 dans Childish things dans lequel il la façonne comme un clône d’Ursula Andress. John Derek fait la connaissance de Mary Cathleen Collins, jeune nymphette de 16 ans qu’il tente de lancer dans son film Fantasmes. Linda Evans demande le divorce en 1974.
La création de Bo
Il réussit le coup parfait avec sa quatrième épouse Mary Cathleen rebaptisée Bo Derek qu’il photographie pour Playboy et produit dans Once upon a love, dont il partage l’affiche avec elle. Devenue le sex-symbol de ce début des années 80 avec Elle de Blake Edwards, Bo retrouve son mari pour l’insignifiant Tarzan l’homme singe avec Miles O’Keefe. Le couple restera marié jusqu’au décès de l’acteur en 1998. Dans tous les films où il dirige ses trois épouses successives, il s’évertue ou se contente à mettre en scène leurs charmes. En 1990, il revient à la réalisation en signant Ghosts can’t do it. Il se rétablit d’une crise cardiaque en 1986. Devenu père, grand-père et arrière-grand-père d’Asia Duran arrêtée pour trafic de drogue, il succombe à une nouvelle attaque, le 22 mai 1998 à Santa Maria. S’il montre un talent d’acteur et de réalisateur limité, John Derek s’est montré un homme d’affaire avisé et a récolté de somptueux bénéfices.


FILMOGRAPHIE :

Avec Ursula Andress
et Bo Derek
1943 : The Nest de Kenneth Anger (cm)
1944 : Depuis ton départ (Since You Went Away) de John Cromwell
1944 : Étranges Vacances (I'll be seeing you) de William Dieterle
1947 : Une double Vie (A Double Life/Othello) de George Cukor
1949 : Les Ruelles du malheur (Knock on Any Door) de Nicholas Ray
1949 : Les Fous du roi (All the King's Men) de Robert Rossen
1950 : La Revanche des gueux (Rogues of Sherwood Forest) de Gordon Douglas
1951 : L'Épée de Monte Cristo (Mask of the Avenger) de Phil Karlson
1951 : Saturday's Hero de David Miller
1951 : Le Poids du Remords (The Family Secret) de Henry Levin
1952 : L'Inexorable Enquête (Scandal Sheet) de Phil Karlson
1952 : Les Diables de l'Oklahoma (Thunderbirds) de John H. Auer
1953 : La Dernière Chevauchée (The Last Posse) d'Alfred L. Werker
1953 : Le Roi pirate (Prince of Pirates) de Sidney Salkow
1953 : Les Forbans du Désert (Ambush at Tomahawk Gap) de Fred F. Sears
1953 : Mission en Corée (Mission over Korea) de Fred F. Sears
1953 : La Mer des bateaux perdus (Sea of Lost Ships) de Joseph Kane
1954 : Les Proscrits du Colorado (en) (The Outcast) de William Witney
1954 : Les Aventures de Hajji Baba (The Adventures of Hajji Baba) de Don Weis
1955 : Le Prince des acteurs (Prince of Players) de Philip Dunne
1955 : An Annapolis Story de Don Siegel
1955 : À l'ombre des potences (Run for Cover) de Nicholas Ray
1956 : The Leather Saint d'Alvin Galzer
1956 : Massacre à Sand Creek d’Arthur Hiller (tv)
1956 : Les Dix Commandements (The Ten Commandments) de Cecil B. DeMille
1957 : Fury at Showdown de Gerd Oswald
1957 : Le Trottoir (The Flesh Is Weak) de Don Chaffey
1957 : Les Amours d'Omar Khayyam (Omar Khayyam) de William Dieterle
1958 : L’Abîme infernal (High Hell) de Burt Balaban
1959 : La Belle et le Corsaire (Il corsaro della mezza luna) de Giuseppe Maria Scotese
1959 : Les Bateliers de la Volga (I battellieri del Volga) de Victor Tourjansky
1960 : Exodus (Exodus) d’Otto Preminger
1965 : Tendre garce (Nightmare in the Sun) de John Derek
1966 : Une fois avant de mourir (Once Before I Die) de John Derek


Filmographie de John DEREK
 
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