Olivia DE HAVILLAND
 Actrice américaine
Dernière légende de l’âge d’or hollywoodien, décédée à 104 ans, l’actrice britannique Olivia De Havilland, naturalisée américaine puis française restera dans les mémoires comme la douce partenaire du bondissant Errol Flynn et la sœur de Scarlett O’Hara dans Autant en emporte le vent. Sa rivalité avec sa sœur Joan Fontaine débutée depuis l’enfance fut d’une incroyable cruauté.
Olivia De Havilland naît le 1er juillet 1916, à Tokyo au Japon, d’un père professeur d’anglais et d’une mère artiste de théâtre. Sa sœur cadette Joan naît quinze mois plus tard le 22 octobre 1917. Sa mère Lilian persuade son mari Walter de rentrer en Angleterre en 1919. Lassée des infidélités de son mari, elle demande le divorce et s’installe avec ses deux filles en Californie, où elle se remarie avec George Fontaine. Olivia prend des cours de danse et de piano dès l’âge de quatre ans et poursuit ses études à Saratoga. Elle participe à des spectacles de théâtre et fait ses débuts en amateur dans Alice au Pays des Merveilles. Elle quitte la maison pour emménager chez un ami de sa famille.
Marianne et Melanie
Repérée par le metteur en scène autrichien Max ReinhardtA, elle obtient le rôle d’Hermia dans Le Songe d’une nuit d’été que Reinhardt cosigne avec William Dieterle. Elle enchaîne avec deux coméies mineures, Alibi Ike où elle amoureuse de Joe E. Brown, joueur de baseball et Tête chaude pour la première fois face à James Cagney. Sous contrat avec la Warner, elle forme avec Errol Flynn l’un des plus beaux couple de cinéma dans Capitaine Blood de Michael Curtiz. Les deux débutants deviennent instantanément des stars et sont à nouveau réunis dans La charge de la brigade légère et surtout Les aventures de Robin des bois dans lequel Olivia est Dame Marianne. Très adaptée aux rôles en costume compte tenu de sa beauté et de sa distinction, elle incarne la douce et vertueuse Melanie dans le monument du cinéma américain, Autant en emporte le vent de Victor Fleming, somptueux mélodrame d’après Margaret Mitchell se déroulant pendant la Guerre de Sécession. Elle forme une dernière fois le couple mythique avec Errol Flynn dans La Charge fantastique de Raoul Walsh.
La rivalité avec sa sœur cadette
Grande star de la Warner, Olivia De Havilland tourne La Piste de Santa Fé de Michael Curtiz, Un Dimanche après midi de Raoul Walsh avec James Cagney et Par la porte d’or de Mitchell Leisen où son interprétation de candide institutrice auprès de Charles Boyer lui vaut une nomination aux Oscars. Sa sœur Joan Fontaine l’est aussi pour Soupçons d’Alfred Hitchcock et c’est elle qui remporte la statuette. Les relations conflictuelles entre les les deux sœurs rivales remontant à l’enfance se dégradent encore d’avantage. On rapporte qu'à l'annonce de la gagnante Joan Fontaine, Olivia s'est exclamée : "nous l'avons " et s'est vue repousser quand elle est venue féliciter sa sœur. La situation s'envenime encore lorsque que Joan lance des propose vénimeux sur le romancier Marcus Goodrich qu'Olivia épouse en 1946 et avec qui elle met au monde le futur mathématicien Benjamin en 1949. Il n'y aura pas d'excuses présentées par Joan Fontaine et cette rivalité haineuse aboutira à une brouille définitive en 1975.
Carrière indépendante
Alors que la star pensent pouvoir prétendre à des premiers rôles à la Warner, elle se voit reléguée au deuxième rang dans des mièvres comédies sentimentales comme My Love come back de Curtis Bernhardt, Government Girl de Dudley Nichols ou La petite exilée avec Robert Cummings. Lassée de jouer les ingénues, elle intente un procès à la Warner et le gagne, une grande première dans les studios hollywoodiens. L’actrice jouit d’une liberté de choix pour des rôles de caractère plus denses et plus complexes. Sa composition d’une mère à la recherche de son fils qu’elle avait abandonné en temps de guerre dans A chacun son destin de Mitchell Leisen, lui vaut l’Oscar de la meilleure actrice. Pour La double énigme de Robert Siodmak, elle incarne des sœurs jumelles, un exploit autant sur le plan du jeu que du point de vue technique. Elle est à nouveau encensée pour La fosse aux serpents où son impressionnante interprétation d’une schizophrène lui vaut la Coupe Volpi à Venise. Elle passe d’une timide ingénue à une femme dure et inflexible dans L’Héritière de William Wyler avec le débutant Montgomery Clift. Elle décroche son deuxième Oscar.
Des rôles diversifiés
Le divorce avec Goodrich est prononcé en 1954. Elle diversifie encore ses rôles en veuve énigmatique dans Ma cousine Rachel d’Henry Koster, en aristocrate borgne dans La Princesse d’Eboli, en femme handicapée dans Une femme dans une cage de Walter Grauman, ou encore en cousine ambiguë de Bette Davis dans Chut...chut...chère Charlotte de Robert Aldrich. Si elle tourne moins à partir du milieu des années soixante, elle participe à des superproductions comme Les Naufragés du 747, L’inévitable Catastrophe où elle finit dévorée par des abeilles. Honorée partout dans le monde, elle est Présidente du Jury au Festival de Cannes en 1965. Elle s’installe à Paris, ville dont elle tombe amoureuse en 1953, prend la nationalité française et se remarie avec le journaliste Pierre Galante. Elle gagne son duel avec sa sœur Joan Fontaine, décédée en 2013 à 96 ans. Olivia De Havilland s’éteint le 26 juillet 2020 à 104 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Raoul Walsh
1935 : Le songe d’une nuit d’été (A Midsummer Night’s Dream) de Max Reinhardt & W Dieterle
1935 : Alibi Ike de Ray Enright
1935 : Tête chaude (The Irish in us) de Lloyd Bacon
1935 : Capitaine Blood (Captain Blood) de Michael Curtiz
1936 : La charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade) de M Curtiz
1936 : Anthony Adverse (Anthony Adverse) de Mervyn LeRoy
1937 : Une Journée de Printemps (Call it a Day) d’Archie Mayo
1937 : Le grand Garrick (The great Garrick) de James Whale
1937 : L’Aventure de minuit (It’s love I’m after) d’Archie Mayo
1937 : La Bataille de l’or (Gold is where you find it) de Michael Curtiz
1938 : Robin des Bois (The Adventures of Robin Hood) de M Curtiz & W Keighley
1938 : La Vie privée d’Elizabeth d’Angleterre (Elizabeth and Essex) de Michael Curtiz
1938 : Une Enfant terrible (Hard to get) de Ray Enright
1938 : Quatre au Paradis (fFur’s a Crowd) de Michael Curtiz
1938 : Les Ailes de la Flotte (Wings of the Navy) de Lloyd Bacon
1939 : Les Conquérants (Dodge City) de Michael Curtiz
1939 : Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) de Victor Fleming
1939 : Raffles, Gentleman cambrioleur (Raffles) de Sam Wood
1940 : My Love come back de Curtis Bernhardt
1940 : La Piste de Santa Fé (Santa Fe Trail) de Michael Curtiz
1940 : Un Dimanche après-midi (The Strawberry Blonde) de Raoul Walsh
1941 : La Charge fantastique (They died with their Boots on) de Raoul Walsh
1941 : Par la Porte d’or (Hold back the Dawn) de Mitchell Leisen
1941 : Si Adam avait su… (The Male Animal) d’Elliott Nugent
1942 : L’Amour n’est pas un jeu (In this our Life) de John Huston
1943 : L’exubérante Smokey (Government Girl) de Dudley Nichols
1943 : Remerciez votre bonne Étoile (Thanks your lucky Star) de David Butler apparition
1943 : La petite Exilée (Princess O’Rourke) de Norman Krasna
1943 : La Vie passionnée des sœurs Brontë (Devotion) de Curtis Bernhardt
1946 : Champagne pour deux (The well-groomed Bride) de Sidney Lanfield
1946 : La double Énigme (The Dark Mirror) de Robert Siodmak
1946 : À chacun son Destin (To each his Own) de Mitchell Leisen
1948 : La Fosse aux Serpents (The Snake Pit) d’Anatole Litvak
1949 : L’Héritière (The Heiress) de William Wyler
1952 : Ma cousine Rachel (My Cousin Rachel) d’Henry Koster
1954 : La Princesse d’Eboli (That Lady) de Terence Young
1955 : Pour que vivent les hommes (Not as a Stranger) de Stanley Kramer
1955 : La Fille de l’Ambassadeur (The Ambassador’s Daughter) de Norman Krasna
1958 : Le fier Rebelle (The Proud Rebel) de Michael Curtiz
1959 : La Nuit est mon ennemi (Libel !) d’Anthony Asquith
1961 : Lumière sur la piazza (Light in thePiazza) de Guy Green
1963 : Une Femme dans une cage (Lady in a Cage) de Walter Grauman
1965 : Chut… chut… chère Charlotte (Hush…hush, sweet Charlotte) de Robert Aldrich
1969 : Les derniers Aventuriers (The Adventurers) de Lewis Gilbert
1972 : L'Enterrée vive (The Screaming Woman) de Jack Smight (tv)
1972 : Jeanne, Papesse du diable (Pope Joan) de Michael Anderson
1975 : Les Naufragés du 747 (Airport’ 77) de Jerry Jameson
1978 : L’inévitable Catastrophe (The Swarm) d’Irwin Allen
1979 : Le cinquième Mousquetaire (The fifth Musketeer) de Ken Annakin
1979 : Racines (Roots) de Marvin J. Chomsky (tv)
1982 : Un meurtre est-il facile ? (Murder is Easy) de Claude Whatham (tv)
1982 : The Royal Romance of Charles and Diana de Peter Levin (tv)
1986 : Nord et Sud (North and South de Richard T. Heffron (tv)
1986 : Anastasia (Anastasia, the Mystery of Anna) de Marvin J. Chomsky (tv)
1988 : Les Windsor, la force d’un amour (The Woman he loved) de Charles Jarrott (tv)


Filmographie d'Olivia DE HAVILLAND
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs D > Contact