Daniel DAY-LEWIS
 Acteur britannique
Se réclamant de l’Actors Studio, Daniel Day-Lewis a la réputation de se vouer totalement aux personnages qu’il incarne, passant, dans chaque registre, par une très large palette d’émotions, de la plus excessive à la plus enfouie, et de rester dans la peau de son personnage pendant toute la durée du tournage. Un journaliste évoque le « talent de l’acteur irlandais passé maître dans le langage et la vérité du corps aux dépens de l’éloquence» qui fait partie de cette «race d’acteurs, proche de l’aphasie, dont la révolte sourde transpire par tous les pores de son corps, sans jamais parvenir à s’énoncer.»
Daniel Michael Blake Day-Lewis, né à Londres le 29 avril 1957, est le fils du poète Cecil Day-Lewis, né en Irlande mais ayant vécu la plus grande partie de sa vie en Angleterre où il devient poète lauréat de la reine Élisabeth II en 1967. Sa mère, l’actrice Jill Balcon, est la fille de Michael Balcon, directeur des studios Ealing.
Acteur shakespearien
La famille déménage à Greenwich, où Daniel grandit aux côtés de sa grande sœur Tamasin qui deviendra réalisatrice de documentaires. Souvent rudoyé par une bande de voyous. il en profite pour assimiler l’accent local, ainsi que les particularités du milieu ouvrier. À 11 ans, ses parents l’envoient en internat dans une école privée de Sevenoaks dans le Kent. Il obtient son premier rôle de figuration à l’âge de 14 ans, dans Un dimanche comme les autres de John Schlesinger. Son père meurt en 1972, et peu après, Daniel Day-Lewis est interné en hôpital psychiatrique à la suite d’une overdose médicamenteuse. Il quitte Bedales en 1975 et décide de devenir ébéniste mais refusé en apprentissage, il s’inscrit au Bristol Old Vic. Après trois ans d’études, il apparaît dans des productions telles que Another Country ou Dracula au Royal National Theatre et intègre la Royal Shakespeare Company pour Roméo et Juliette et Le Songe d’une nuit d’été. Il joue aussi dans plusieurs téléfilms et mini-séries pour la télévision britannique.
Des rôles soigneusement choisis
Onze ans après sa première apparition au cinéma, Day-Lewis est embauché par Richard Attenborough pour Gandhi, dans le rôle d’un jeune voyou raciste. L’année suivante, il obtient le rôle secondaire de John Fryer dans Le Bounty. Mais c’est le personnage d’homosexuel marginal amoureux d’un immigré pakistanais dans My Beautiful Laundrette de Stephen Frears et son interprétation d’un jeune anglais de bonne famille dans Chambre avec vue de James Ivory, deux rôles opposés, qui le révèlent au grand public. En 1987, il endosse le rôle du jeune médecin tchèque dont les relations sentimentales sont bouleversées par le Printemps de Prague dans L’Insoutenable Légèreté de l’être de Philip Kaufman, au côté de Juliette Binoche et Lena Olin. Pour préparer le rôle, et durant les huit mois de tournage, il a appris à parler tchèque et refuse pour la première fois de quitter le personnage entre les scènes. Daniel Day-Lewis interprète sa propre version de la Méthode pour le rôle du poète irlandais infirme Christy Brown dans My Left Foot de Jim Sheridan en 1989, pour lequel il reçoit l’Oscar du meilleur acteur et de nombreux autres prix. Au cours du tournage, ses excentricités sont à leur apogée, il passe des mois en fauteuil et est nourri à la petite cuillère. Il revient sur scène en 1989 pour travailler sur Hamlet. Pris de malaise pendant la scène où le fantôme du père de Hamlet apparaît à son fils, il refuse de revenir sur scène. Remplacé par Ian Charleson puis Jeremy Northam, c’est sa dernière apparition sur scène.
Des anti-héros irlandais
Au début des années 1990, Daniel Day-Lewis rencontre Isabelle Adjani, avec qui il a un fils, Gabriel-Kane, né en 1995 quelques mois après leur séparation. Ses performances sont exceptionnelles dans Le Dernier des Mohicans de Michael Mann et Le Temps de l’Innocence de Martin Scorsese. En 1993, il prend la double nationalité irlandaise et s’installe dans le comté de Wicklow. C’est alors qu’il campe le personnage de Gerry Conlon, l’un des Quatre de Guildford, injustement accusé d’un attentat perpétré par l’IRA provisoire. Le film Au nom du père est signé Jim Sheridan. Il retrouvera le cinéaste irlandais pour The Boxer en 1998. En 1996, alors qu’il travaille sur l’adaptation cinématographique de la pièce Les Sorcières de Salem, il visite la maison du dramaturge Arthur Miller, où il rencontre sa fille, Rebecca Miller. Ils se marient l’année suivante, et ont deux fils Ronan Cal, né le 14 juin 1998 et Cashel Blake, né en mai 2002, avec qui ils partagent leur vie entre les États-Unis et l’Irlande. Daniel Day-Lewis prend une semi-retraite d’acteur et revient à son ancienne passion de l’ébénisterie. Il apprend la cordonnerie à Florence.
Le retour
Après avoir refusé le rôle d’Aragorn dans la saga Le Seigneur des Anneaux, Daniel Day-Lewis revient au cinéma pour tourner le film historique Gangs of New York de Martin Scorsese. Il y campe un inquiétant Bill le Boucher dans le New York du XIXe siècle. Fidèle à lui-même, il garde l’accent new-yorkais pendant le tournage et atteint d’une pneumonie, il refuse d’avaler un traitement antibiotique, parce que celui-ci n’existait pas à l’époque. Il interprète un ancien hippie mourant dans The Ballad of Jack and Rose de Rebecca Miller et devient le prospecteur meurtrier dans There Will Be Blood, adapté du roman Pétrole ! d’Upton Sinclair par Paul Thomas Anderson. Acteur insaisissable, Daniel Day-Lewis rejoint Marlon Brando et Jack Nicholson parmi les acteurs ayant reçu un Oscar du premier rôle au cours de deux décennies non-consécutives. En 2012, il est dirigé pour la première fois par Steven Spielberg dans Lincoln, consacré à la dernière partie de la vie d’Abraham Lincoln. Fidèle à ses principes d’immersion, il exige que l’équipe le nomme « Monsieur le président » en toutes circonstances pendant le tournage. Il remporte son troisième Oscar du meilleur acteur en 2012. En 2014, il est anobli par la reine Élisabeth II pour services rendus aux arts britanniques. L'acteur annonce sa retraite en 2017 après le tournage de Phantom Thread où il retrouve le cinéaste Paul Thomas Anderson.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jim Sheridan
1971 : Un dimanche comme les autres (Sunday bloody Sunday) de John Schlesinger
1981 : Artemis 81 (Artemis ’81) d’Alastair Reid (tv)
1981 : Thank You, P.G. Wodehouse de Brian Morgan (tv)
1982 : Virage Dangereux (Dangerous Corner) de James Ormerod (tv)
1982 : How Many Miles To Babylon ? de Moira Armstrong
1983 : Gandhi (Gandhi) de Richard Attenborough
1984 : Le Bounty (The Bounty) de Roger Donaldson
1985 : Mon Frère Jonathan (My Brother Jonathan) d’Anthony Garner (tv)
1986 : Chambre avec vue (A Room with a View) de James Ivory
1986 : My Beautiful Laundrette (My Beautiful Laundrette) de Stephen Frears
1987 : Nanou (Nanou) de Conny Templeman
1987 : Franz Kafka (The Insurance Man) de Richard Eyre (tv)
1988 : L'Insoutenable Légèreté de l'être (The Unbearable Lightness of Being) de Philip Kaufman
1988 : Stars and Bars (Stars and Bars) de Pat O’Connor
1989 : Eversmile, New Jersey (Eversmile, New Jersey) de Carlos Sorin
1989 : My Left Foot (My Left Foot) de Jim Sheridan
1992 : Le Dernier des Mohicans (The Last of the Mohicans) de Michael Mann
1993 : Au nom du père (In the Name of the Father) de Jim Sheridan
1993 : Le Temps de l'innocence (The Age of Innocence) de Martin Scorsese
1996 : La Chasse aux sorcières (The Crucible) de Nicolas Hytner
1998 : The Boxer (The Boxer) de Jim Sheridan
2003 : Gangs of New York (Gangs of New York) de Martin Scorsese
2006 : La Ballade de Jack et Rose (The Ballad of Jack and Rose) de Rebecca Miller
2008 : There Will Be Blood (There Will Be Blood) de Paul Thomas Anderson
2009 : Nine (Nine) de Rob Marshall
2012 : Lincoln (Lincoln) de Steven Spielberg
2017 : Phantom Thread (Phantom Thread) de Paul Thomas Anderson


Filmographie de Daniel DAY-LEWIS
 
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