Ruth Elizabeth Davis naît le 5 avril 1908, à Lowell dans la banlieue de Boston. Sa mère Ruth, photographe est séparée de son mari, avocat élève seule ses deux filles Bette en référence au roman de Balzac et Barbara. Diplômée de la Cushing Academy, Bette fait une première apparition dans un personnage de fée dans Le Songe d'une nuit d'été et prend des cours de danse auprès de Martha Graham. Elle s’inscrit à l’école d’art dramatique de John Murray Anderson et fait sa première apparition sur scène en 1923, dans The Earth between. En 1929, elle fait ses débuts professionnels dans Broken Dishes à Broadway. Remarquée pzar un dénicheur de talents de Universal, elle tourne Bad Sister d'Hobart Henley et enchaîne par deux films de la Universal aux côtés de John Boles puis Douglass Montgomery.
Le femme poison de la Warner
Elle signe un contrat de sept ans à la Warner Bros et apparît en vedette dans L'Homme qui jouait à être Dieu avec George Arliss. Elle épouse en 1932 le jazman Harmon O. Nelson dont elle divorce en 1938. Elle s’impose rapidement comme la principale star de la Warner, accumlant les succès comme Vingt mille ans sous les verrous de Michael Curtiz avec Spencer Tracy, Jimmy the Gent avec James Cagney, Une Allumette pour trois de Mervyn LeRoy, L’emprise de John Cromwell. Elle enchaîne les rôles de garces dans Ville Frontière d'Archie Mayo, La Forêt pétrifiée toujours de Mayo avec Humphrey Bogart, L’intruse d’Alfred E. Green pour lequel elle reçoit l'Oscar de la meilleure actrice, Le dernier combat de Michael Curtiz (Coupe Volpi à Venise), Femmes marquées de Lloyd Bacon, Une certaine femme d'Edmund Goulding avec Henry Fonda, L’insoumise de William Wyler pour lequel elle décroche son second Oscar, Victoire sur la nuit et La vieille fille tous les deux réalisés par Edmund Goulding ou la meurtrière de La Lettre et la femme cupide et montreuse dans La Vipère, deux films de William Wyler. Elle est impressionnante dans des rôles historiques comme l'impératrice Charlotte dans Juarez de William Dieterle ou la reine Elisabeth Ière dans La Vie privée d'Elisabeth d'Angleterre de Michael Curtiz.
La passion jusqu’à la cruauté
Son jeu est d’une précision époustouflante. Le mouvement de ses grands yeux, de sa bouche, ajoutés au placement toujours sûr de sa voix, peut traduire une violence intense. Le maximum d’émotion est obtenu avec le minimum d’action. Le mélange de coquetterie et de cruauté féminine qui s’affirme dans ses personnages est rarement dénué d’une ambivalence. Les années suivantes sont marquées par les conflits avec les frères Warner qui refusent notamment de la prêter à David O. Selznick pour jouer dans Autant en emporte le vent en 1939. Elle claque la porte des studios pour tourner deux films à Londres. Si les rôles semblent se repéter, Bette Davis continue à être régulièrement nominée aux Oscars pour L’étrangère d’Anatole Litvak, Une Femme cherche son destin d'Irving Rapper, Femme aimée est toujours jolie de Vincent Sherman. En 1949, après l’échec de La Garce de King Vidor, la star se libère enfin de son contrat avec la Warner.
La revanche de Margo Channing
Libérée de toute contrainte, Bette Davis reprend sa carrière en mains. Joseph Leo Mankiewicz lui propose le magnifique rôle de Margo Channing, actrice sur le déclin dans Ève, un chef d'œuvre d'humour caustique et de justesse psychologique reconstituant à merveille le monde du théâtre. Elle obtient le prix d'interprétation à Cannes mais échoue aux Oscars, de même que sa partenaire Anne Baxter. Après avoir atteint un tel sommet, la carrière de la star s'effrite. Elle enchaîne les films à sa gloire comme Jezabel d'Irving Rapper, La Star de Stuart Heisler ou Le Repas de Noce de Richard Brooks mais le succès n'est plus au rendez-vous. En 1961, Frank Capra la dirige en clocharde dans Milliardaire pour un jour, un remake d'un de ses succès du muet Lady for a Day. Elle défie un autre monstre sacré hollywoodien, Joan Crawford pour un rôle grand-guignolesque dans Qu’est-il arrivé a Baby Jane ? de Robert Aldrich. Le réalisateur pense reconstituer le tandem dans Chut, chut, chère Charlotte mais c'est sa grande rivale de la Warner qu’elle retrouve, Olivia de Havilland.
Un monstre sacré
Bette Davis a été mariée quatre fois avec Harmon Nelson, puis Arthur Farnsworth de 1940 à son décès en 1943, William G. Sherry en 1945 et la naissance d’une fille Barbara en 1947, puis Gary Merill de 1950 à 1960 et l’adoption de deux enfants, Margot et Michael. Sous un masque extrême, Bette Davis se caricature dans des films mineurs et des productions télévisées indignes de son talent. Elle trouve ses derniers bons rôles en Europe avec Mort sur la Nil de John Guillermin, une aventure d'Hercule Poirot où elle joue les vieilles dames riches collectionneuses de perles, L'Argent de la Vieille de Luigi Comencini, une comédie noire où elle joue les milliardaires excentriques qui s'intéresse aux habitants d'un bidonville et Les Baleines du mois d'août, magnifique cadeau d'adieu de Lindsay Anderson où elle donne la réplique à une autre légende du cinéma Lillian Gish. Atteinte d’un cancer du sein depuis plusieurs années, Bette Davis, après un courageux combat, s’éteint le 6 octobre 1989, à l’Hôpital Américain de Neuilly-sur-Seine, en France à l'âge de 81 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Robert Aldrich
1931 : Seed de John M. Stahl
1931 : Le Pont de Waterloo (Waterloo Bridge) de James Whale
1931 : Way Back Home de William A. Seiter
1932 : The Menace de Roy William Neill
1932 : Prisons d'enfants (Hell's House) d'Howard Higgin
1932 : L'Homme qui jouait à être Dieu (The Man who played God) de John G. Adolfi
1932 : Mon grand (So big) de William A. Wellman
1932 : The Rich Are Always with Us d'Alfred E. Green
1932 : The Dark Horse d'Alfred E. Green
1932 : Ombres vers le sud (Cabin in the cotton) de Michael Curtiz
1932 : Une allumette pour trois (Three on a Match) de Mervyn LeRoy
1933 : Vingt mille ans sous les verrous (20 000 Years in Sing Sing) de Michael Curtiz
1933 : Le Parachutiste (Parachute Jumper) d'Alfred E. Green
1933 : Le Roi de la chaussure (The Working Man) de John G. Adolfi
1933 : Ex-Lady de Robert Florey
1933 : Bureau des personnes disparues (Bureau of Missing Persons) de Roy Del Ruth
1934 : The Big Shakedown de John Francis Dillon
1934 : Les Pirates de la mode (Fashions of 1934) de William Dieterle
1934 : Jimmy the Gent de Michael Curtiz
1934 : Fog Over Frisco de William Dieterle
1934 : L'Emprise (Of Human Bondage) de John Cromwell
1934 : Femme d'intérieur (Housewife) d'Alfred E. Green
1935 : Ville frontière (Bordertown) d'Archie Mayo
1935 : Une femme dans la rue (The Girl from 10th avenue) d'Alfred E. Green
1935 : Sixième édition (Front page woman) de Michael Curtiz
1935 : Agent spécial (Special agent) de William Keighley
1935 : L'Intruse (Dangerous) d'Alfred E. Green
1936 : La Forêt pétrifiée (The Petrified Forest) d'Archie Mayo
1936 : La Flèche d'or (The Golden arrow) d'Alfred E. Green
1936 : Satan Met a Lady de William Dieterle
1937 : Femmes marquées (Marked Woman) de Lloyd Bacon
1937 : Le Dernier combat (Kid Galahad) de Michael Curtiz
1937 : Une certaine femme (That certain woman) d'Edmund Goulding
1937 : L'Aventure de minuit (It's love I am after) d'Archie Mayo
1938 : L'Insoumise (Jezebel) de William Wyler
1938 : Nuits de bal (The Sisters) d'Anatole Litvak
1939 : Victoire sur la nuit (Dark Victory) d'Edmund Goulding
1939 : Juarez (Juarez) de William Dieterle
1939 : La Vieille Fille (The Old maid) d'Edmund Goulding
1939 : La Vie privée d'Élisabeth d'Angleterre (... Elizabeth and Essex) de Michael Curtiz
1940 : L'Étrangère (All this and heaven too) d'Anatole Litvak
1940 : La Lettre (The Letter) de William Wyler
1941 : Le Grand Mensonge (The Great lie) d'Edmund Goulding
1941 : Shining Victory d'Irving Rapper
1941 : Fiancée contre remboursement (The Bride Came C.O.D.) de William Keighley
1941 : La Vipère (The Little Foxes) de William Wyler
1942 : L'Homme qui vint dîner (The man who came to dinner) de William Keighley
1942 : L'Amour n'est pas en jeu (In This Our Life) de John Huston
1942 : Une femme cherche son destin (Now Voyager) d'Irving Rapper
1943 : Quand le jour viendra (Watch on the Rhine) de Herman Shumlin
1943 : Remerciez votre bonne étoile (Thank your lucky stars) de David Butler
1943 : L'Impossible Amour (Old Acquaintance) de Vincent Sherman
1944 : Femme aimée est toujours jolie (Mr. Skeffington) de Vincent Sherman
1944 : Hollywood Canteen (Hollywood Canteen) de Delmer Daves
1945 : Le Blé est vert (The Corn is green) d'Irving Rapper
1946 : La Voleuse (A Stolen Life) de Curtis Bernhardt
1946 : Jalousie (Deception) d'Irving Rapper
1948 : Rencontre d'hiver (Winter meeting) de Bretaigne Windust
1948 : La Mariée du dimanche (June bride) de Bretaigne Windust
1949 : La Garce (Beyond the Forest) de King Vidor
1950 : Ève (All about Eve) de Joseph L. Mankiewicz
1951 : L'Ambitieuse (Payment on demand) de Curtis Bernhardt
1951 : Jezebel (Another Man's Poison) d'Irving Rapper
1952 : Appel d'un inconnu (Phone call from a stranger) de Jean Negulesco
1952 : La Star (The Star) de Stuart Heisler
1955 : Le Seigneur de l'aventure (The Virgin Queen) de Henry Koster
1956 : Le Repas de noces (The Catered affair) de Richard Brooks
1956 : Au cœur de la tempête (Storm center) de Daniel Taradash
1959 : John Paul Jones, maître des mers (John Paul Jones) de John Farrow
1959 : Le Bouc émissaire (The Scapegoat) de Robert Hamer
1961 : Milliardaire pour un jour (Pocketful of Miracles) de Frank Capra
1962 : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (What Ever Happened to Baby Jane?) de Robert Aldrich
1963 : L'Ennui et sa diversion, l'érotisme (La noia) de Damiano Damiani
1964 : La Mort frappe trois fois (Dead Ringer) de Paul Henreid
1964 : Rivalités (Where Love Has Gone) d'Edward Dmytryk
1964 : Chut... chut, chère Charlotte (Hush... Hush, Sweet Charlotte) de Robert Aldrich
1965 : Confession à un cadavre (The Nanny) de Seth Holt
1968 : L’Anniversaire (The Anniversary) de Roy Ward Baker
1970 : Chambres communicantes (Connecting rooms) de Franklin Gollings
1971 : Bunny O'Hare (Bunny O’Hare) de Gerd Oswald
1972 : L’Empire de Madame Sin (Madame Sin) de David Greene
1972 : L'Argent de la vieille (Lo Scopone Scientifico) de Luigi Comencini
1976 : Trauma (Burnt Offerings) de Dan Curtis
1978 : Les Visiteurs d'un autre monde (Return from Witch Mountain) de John Hough
1978 : Mort sur le Nil (Death on the Nile) de John Guillermin
1980 : Les Yeux de la forêt (Watcher in the woods) de John Hough
1987 : Les Baleines du mois d'août (The Whales of August) de Lindsay Anderson
1989 : Ma belle-mère est une sorcière (Wicked Stepmother) de Larry Cohen
Télévision :
1959 : Out There, Darkness de Paul Henreid
1965 : Le Décorateur (The Decorator) de Richard Kinon
1972 : Un juge pas comme les autres (The Judge and Jake Wyler) de David Lowell Rich
1973 : Scream, Pretty Peggy (en) de Gordon Hessler
1974 : Hello Mother, Goodbye! de Peter H. Hunt
1976 : The Disappearance of Aimee de Anthony Harvey
1977 : Laugh-In de Don Mischer
1978 : The Dark Secret of Harvest Home de Leo Penn
1979 : Strangers, The Story of a Mother and Daughter de Milton Katselas
1980 : White Mama de Jackie Cooper
1980 : Skyward (Skyward) de Ron Howard
1982 : Family Reunion de Fielder Cook
1982 : Un piano pour Madame Cimino (A Piano for Mrs. Cimino) de George Schaefer
1982 : Gloria ou la Course au Bonheur (Little Gloria... Happy at Last) de Waris Hussein
1983 : Hôtel (Hotel) de Jerry London
1983 : Right of Way de George Schaefer
1985 : Jeux de glaces (Murder with Mirrors) de Dick Lowry
1986 : Les derniers beaux Jours (As Summers Die) de Jean-Claude Tramont
Filmographie de Bette DAVIS