Marion DAVIES
 Actrice et productrice américaine
Jolie blonde aux yeux clairs, pétillante de malice, Marion Davies a tous les atouts pour être une grande star. Mais sa liaison tapageuse avec le milliardaire Randolph Hearth va beaucoup nuire à sa carrière en même temps qu’elle va lui procurer de solides revenus. Elle valait pourtant beaucoup mieux que cette réputation d’enfant gâtée, ses talents d’actrice étant indéniables.
Une carrière protégée
Marion Cecilia Douras naît dans le quartier new-yorkais de Brooklyn, le 3 janvier 1897.Formée dans un couvent religieux, elle est poussée par son père, le juge Bernard Douras et sa mère Rose Reilly, comme choriste avec ses sœurs aînées, Rose, Reine et Ethel. Elle fait ses débuts à Broadwy en 1914 dans la comédie musicale Chin Chin et devient rapidement une vedettes des célèbres Ziegfeld Follies.
La déesse du muet
En 1917, elle endosse le rôle principal de La Romanichelle, produit et réalisé par son beau-frère, George W. Lederer. Elle devient la maîtresse du magnat de la presse William Randolph Hearst. Elle a tout juste dix-neuf ans, il en a 53. Pour les beaux yeux de sa belle, Hearst fonde la compagnie cinématographique, la Cosmopolitan est produit les premiers succès de la jeune actrice. Elle accède directement au rang de vedette avec La Belle de New York de Julius Steger, Getting Mary married d’Allan Dwan, April folly de Robert Z. Leonard, Le Pirate de George D. Baker et Enchantement de Robert G. Vignola. Elle incarne une Mary Tudor belle et drôle dans Sur les Marches du Trône, du même Vignola. Cette énorme succès conforte son statut de star et ne doit rien à l'influence de son mentor.
Une sombre rumeur
Ce début de carrière brillant a bien failli être compromis le 19 novembre 1924. Ce jour-là, pour fêter le 42e anniversaire du grand réalisateur Thomas Harper Ince, le magnat de la presse américaine, William Randolph Hearst invite sur son yacht des personnalités du cinéma. Sont présents notamment Marion Davies, Charlie Chaplin et la chroniqueuse Louella Parsons. Ince tombe malade, est transporté inconscient à l’hôpital et décède dans la nuit à son domicile. La version officielle de sa mort fait état d’une crise cardiaque. La vérité est qu’il s’est empoisonné avec de la nourriture. Mais les rumeurs commencent à circuler. La plus persistante raconte que Hearst, très jaloux de sa maîtresse Marion Davies, croyant la surprendre avec son amant, aurait abattu Ince d’une balle en pleine poitrine. En réalité, c’était Charlie Chaplin, qui fut un temps amant de Marion, qui aurait été visé. La fortune et l’influence de Hearst seraient parvenues à étouffer le scandale. Louella Parsons, présente au moment du drame, aura ensuite une bonne place dans la presse de Hearst. Il semble qu’il n’y a pas eu d’enquête et le corps de Ince a été incinéré. Mais ce scandale ternira un temps la star.
Un vrai tempérament comique
Marion Davies poursuit sa carrière dans des registres divers en faisant preuve de sex-appeal et de fantaisie. Elle est Patricia pour Sidney Olcott, incarne une grand-mère dans L’Amazone pour George W. Hill et se fait passer pour un officier dans Beverly of Graustark de Sidney Franklin. Elle déploît tout son charme et son énergie dans Lights of Old Broadway de Monta Bell, Tillie the toiler de Hobart Henley, Son fils avait raison de Sam Wood. Elle tourne deux films avec King Vidor, C’est une gamine charmante et Mirages et fait des apparitions en guest-star dans Le Pèlerin de Chaplin et Ben-Hur de Niblo. Dotée d’un beau tempérament, elle excelle dans la parodie où elle s’amuse souvent à mimer ses rivales. En 1929, Marianne de Robert Z. Leonard est tourné en version muette puis sonore. Handicapée par un bégaiement persistant, Marion passe cependant sans entrave le cap difficile du parlant. Capable d'incarner des personnages dramatiques, elle est plus performante dans le domaine de la comédie. Si sa carrière connaît un net recul dans les années trente (Marion n'a plus l'âge de jouer les ingénues), elle réussit d'attrayantes prestations dans Blondie of the Follies avec Robert Montgomery, Agent 13 avec Gary Cooper, Going Hollywood avec Bing Crosby et Cain et Mabel avec Clark Gable.Écartée du drame historique Marie-Antoinette et Miss Barrett aux profits de Norma Shearer, elle déclenche la fureur de Randolph Hearst qui rompt son soutien à Irving Thalberg, monsieur Shearer et patron de la MGM. Marion Davies abandonne le cinéma en 1937 après Bataille de Dames de Lloyd Bacon où elle a à nouveau comme partenaire Robert Montgomery. Sa maison de production, la Cosmopolitan Pictures, dont elle s'impliquait considérablement auprès de W. R. Hearst venait de fermer ses portes.
Citizen Hearst et Susan Davies
Quelques années plus tard, sa réputation sera à nouveau entachée par Citizen Kane, chef-d’œuvre d’Orson Welles, biographie déguisée de William Randolph Hearst. En effet, alors qu’elle avait été une brillante et populaire comédienne, on l’identifiera bien injustement au personnage de Susan Alexander, la cantatrice sans talent incarnée par Dorothy Comingore. Marion Davies reste aux côtés de Hearst, dont l’épouse officielle, la mondaine Millicent Wilson, ne consentira jamais au divorce. Le richissime homme d'affaires meurt en 1951. Marion Davies épouse Horace G. Brown, un policier qui fera quelques apparitions au cinéma et à la télévision dans Monsieur Ed, le cheval qui parle. La star devenue discrète se consacre essentiellement à des œuvres de bienfaisance. Marion Davies décède à Hollywood le 22 septembre 1961, d’un cancer du poumon, à l'âge de 64 ans. Une rumeur présente en 1993, Patricia Van Cleve Lake, la fille de Rose Douras et de George Van Cleve comme la fille illégitime du couple Hearst-Davies, accouchée en secret dans un hôpital parisien. En réalité, Patricia est née en 1919 et Marion n'a séjourné en Europe qu'en 1922. Même après son décès, Marion Davies a été poursuivie par la rumeur et le scandale.


FILMOGRAPHIE :

Avec William Randolph Hearst
1917 : La Romanichelle (Runaway, Romany) de George W. Lederer
1918 : Cecilia of the Pink Roses de Julius Steger
1918 : The Burden of Proof de John G. Adolfi & Julius Steger
1919 : The Belle of New York de Julius Steger
1919 : Getting Mary Married d’Allan Dwan
1919 : The Dark Star d’Allan Dwan
1919 : The Cinema Murder de George D. Baker
1920 : April Folly de Robert Z. Leonard
1920 : Les Incomprises (The Restless Sex) de Robert Z. Leonard
1921 : Le Pirate (Buried Treasure) de George G. Baker
1921 : Enchantement (Enchantement) de Robert G. Vignola
1922 : Bride's Play de George Terwilliger
1922 : Beauty's Worth de Robert G. Vignola
1922 : La Vierge folle (The Young Diana) d’Albert Capellani et Robert G. Vignola
1922 : Sur les Marches du Trône (When Knighthood Was in Flower) de Robert G. Vignola
1923 : Adam et Ève (Adam and Eva) de Robert G. Vignola
1923 : Le Pèlerin (The Pilgrim) de Charles Chaplin
1923 : Patricia (Little Old New York) de Sidney Olcott
1924 : Yolande (Yolanda) de Robert G. Vignola
1924 : Janice Meredith (The Beautiful Rebel) d’E. Mason Hopper
1925 : L’Amazone (Zander the Great) de George W. Hill
1925 : Lights of Old Broadway de Monta Bell
1925 : Ben-Hur (Ben-Hur: A Tale of the Christ) de Fred Niblo
1926 : Quand la Femme est Roi (Beverly of Graustark) de Sidney Franklin
1927 : Le Moulin rouge (The Red Mill) de Roscoe Fatty Arbuckle
1927 : Tillie the Toiler d’Hobart Henley
1927 : Son Fils avait raison (The Fair Co-Ed) de Sam Wood
1927 : La Galante Méprise (Quality Street) de Sidney Franklin
1928 : The Five O'Clock Girl de Robert Z. Leonard
1928 : Une Gamine charmante (The Patsy) de King Vidor
1928 : L’Amant de papier (The Cardboard Lover) de Robert Z. Leonard
1928 : Mirages (Show People) de King Vidor
1929 : Marianne de Robert Z. Leonard
1929 : Dulcy (No so dumb) de King Vidor
1929 : Hollywood chante et danse (The Hollywood Revue of 1929) de Charles F. Reiner
1930 : The Florodora Girl (A Story of the Gay Nineties) d’Harry Beaumont
1931 : Le Père célibataire (The Bachelor Father) de Robert Z. Leonard
1931 : It's a Wise Child de Robert Z. Leonard
1931 : Fille de Luxe (Five and Ten) de Robert Z. Leonard
1932 : Trapèze (Polly of the Circus) d’Alfred Santell
1932 : La Reine des Girls (Blondie of the Follies) d’Edmund Goulding
1933 : Peg de mon Cœur (Peg o' My Heart de Robert Z. Leonard
1933 : Au pays du rêve (Going Hollywood) de Raoul Walsh
1934 : L'Agent n° 13 (Operator 13) de Richard Boleslawski
1935 : Reine de beauté (Page Miss Glory) de Mervyn LeRoy
1936 : Betsy (Hearts Divided) de Frank Borzage
1936 : Caïn et Mabel (Cain and Mabel) de Lloyd Bacon
1937 : Bataille de Dames (Ever Since Eve) de Lloyd Bacon


Filmographie de Marion DAVIES
 
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