Dorothy DANDRIDGE | ||
Actrice et chanteuse américaine | ||
C'est le cinéaste Otto Preminger qui va donner ses deux meilleurs rôles à Dorothy Dandridge dans Carmen Jones en 1954 et Porgy et Bess en 1959, où elle est une Bess émouvante avec Sidney Poitier pour partenaire. En dépit de ses deux coups d'éclat, Dorothy Dandridge ne retrouve pas de rôles à la mesure de son talent mais va marquer durablement le statut des actrices noires au cinéma. Ce n’est pas un hasard qu’elle sera incarnée dans un biopic télévisé par Halle Berry. Fille d’un pasteur et de la comédienne Ruby Dandridge, Dorothy Jean Dandridge voit le jour le 9 novembre 1922, à Cleveland dans l’Ohio. Véritable enfant de la balle, elle est formée à l’école du music-hall dès l’âge de quatre ans et se produit comme choriste avec sa sœur aînée Vivian dans les temples noirs de son quartier. Les deux sœurs débutent avec l’orchestre Jimmy Luneford sous le nom de Wonder Kids et font une tournée dans des spectacles chorégraphiés par Nat King Cole. Des débuts chantés en famille Dorothy Dandridge, Vivian et une amie d’enfance la musicienne Etta Jones sillonnent les États-Unis et sont remarquées par un découvreur de talents. En 1932, elles s’installent à Hollywood. Dorothy Dandridge commence d’abord par se faire un nom dans la musique. Mais sa véritable passion est le cinéma. Elle abandonne alors la chanson pour s’y consacrer entièrement. Elle enchaîne les petites prestations à Broadway, puis prête sa voix à plusieurs court-métrages d’animation. Enfin, elle aborde pleinement l’univers du cinéma, mais toujours en effectuant des seconds rôles dans La fille du péché avec John Wayne, Deux nigauds cow-boys avec Bud Abbott et Lou Costello, Jordan le révolté avec Alan Ladd et Depuis ton départ avec Claudette Colbert mais ses courtes prestations ne sont pas toujours créditées au générique. Elle chante également dans Meet the People à Broadway et avec l’orchestre de Desi Arnaz. Elle épouse en 1942 Harold Nicholas, l’un des frères Nicholas, danseurs de claquette afro-américain. Elle met au monde l’année suivante une fille Harolyn Suzanne Nicholas, née autiste. Carmen et Bess En 1950, l’année de son divorce, Dorothy Dandridge obtient le rôle de la reine d’Ashuba dans Tarzan en péril de Byron Haskin avec Lex Barker. Elle occupe pour la première fois la tête d’affiche en 1953 dans L’Appel de la Vie aux côtés d’Harry Belafonte. L’année suivante, elle décroche le rôle-titre de Carmen Jones, basé sur la comédie musicale d’Oscar Hammerstein II et réalisé par Otto Preminger. Le film est un succès critique comme commercial, et sa prestation, saluée de toutes parts, lui vaut des nominations pour l’Oscar de la meilleure actrice et pour les BAFTA la même année, une première pour une artiste noire. Elle confirme son talent dans Une Île au Soleil de Robert Rossen où elle retrouve son fidèle ami Harry Bellafonte, Tamango de Richard Pottier avec Curd Jürgens et Porgy and Bess, le célèbre opéra de George Gershwin adapté par Otto Preminger où Dorothy chante Summertime et forme un duo de charme émouvant avec Sidney Poitier. Une descente aux enfers Dorothy Dandridge est alors à l’apogée de sa carrière, multipliant les collaborations avec des acteurs en vogue comme James Mason dans Terreur en mer, Trevor Howard et Edmund Purdom dans Malaga de Laslo Benedek et même Alain Delon dans Marco Polo mais cette ambitieuse production de Raoul Léy ne sera jamais achevée. Au même moment, l’actrice vit une descente aux enfers. Non seulement, le divorce avec son second mari, Jack Denison, est très onéreux, mais de plus, elle découvre que l'équipe chargée de gérer sa fortune l’escroquait depuis des années. Elle est donc forcée de vendre tous ses biens immobiliers et de placer sa fille dans un centre hospitalier spécialisé. De plus une blessure au pied la rend dépendante au Tofranil, seule drogue parvenant à calmer sa douleur. Dépressive et lourdement endettée, Dorothy Dandridge est retrouvée morte dans son appartement hollywoodien, le 8 septembre 1965 d'une embollie pulmonaire consécutive à une overdose médicamenteuse. Elle avait 42 ans. Presque oubliée, elle est remise en lumière quand Halle Berry l’incarne pour le petit écran et que plusieurs acteurs afro-américains revendiquent son héritage artistique. En 1984, elle décroche une étoile dans la Hollywood Walk of Fame à titre posthume qui la fait rester dans l'Histoire. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Otto Preminger |
1935 : Teacher’s Beau de Gus Meins 1936 : Symphonie burlesque (The Big Broadcast of 1936) de Norman Taurog 1936 : Easy to Take de Glenn Tyron 1937 : It Can't Last Forever d’Hamilton MacFadden 1937 : Un jour aux courses (A Day at the Races) de Sam Wood 1938 : Le Cavalier errant (Going places) de Ray Enright 1940 : Irène (Irene) d’Herbert Wilcox 1940 : Four Shall Die de William Beaudine & Leo C. Popkin 1941 : La Fille du péché (Lady from Louisiana) de Bernard Vorhaus 1941 : Crépuscule (Sundown) d’Henry Hathaway 1941 : Tu seras mon mari (Sun Valley Serenade) de H. Bruce Humberstone 1941 : Sous le ciel de Polynésie (Bahama Passage) d'Edward H. Griffith 1941 : The Night before the Divorce de Robert Siodmak 1942 : Deux nigauds cow-boys (Ride’em Cowboy) d'Arthur Lubin 1942 : Night in New Orleans de William Clemens 1942 : Jordan le Révolté (Lucky Jordan) de Frank Tuttle 1942 : La Jungle rugit (Drums of the Congo) de Christy Cabanne 1942 : Ce que Femme veut (Orchestra Wives) d’Archie Mayo 1943 : Happy Go Lucky de Curtis Bernhardt 1943 : Hit Parade of 1943 d’Albert S. Rogell 1944 : Depuis ton départ (Since you went away) de John Cromwell 1944 : Atlantic City de Ray McCarey 1945 : Pillow to Post de Vincent Sherman 1951 : Tarzan en Péril (Tarzan's Peril) de Byron Haskin 1951 : Les Harlem Globetrotters (The Harlem Globetrotters) de Phil Brown 1953 : L’Appel de la Vie (Bright Road) de Gerald Mayer 1954 : Carmen Jones (Carmen Jones) d'Otto Preminger 1957 : Une île au soleil (Island in the Sun) de Robert Rossen 1958 : Tamango (La Rivolta dell’Esperanza) de John Berry 1958 : Terreur en Mer (The Decks Ran Red) d'Andrew L. Stone 1959 : Porgy and Bess (Porgy & Bess) d'Otto Preminger 1960 : Le Chemin de la Peur (Malaga) de Laslo Benedek 1961 : Les Barons de la Pègre (Blues for a Junkman) de John Peyser 1962 : Marco-Polo de Christian-Jaque (inachevé) Filmographie de Dorothy DANDRIDGE | |
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs D > Contact |