Joan CRAWFORD
 Actrice américaine
Star emblématique de l’âge d’or de Hollywood, Joan Crawford a été l’une des actrices américaines dont la carrière a été la plus longue. Elle couvre plus de quarante ans du cinéma muet jusqu’aux années 1960. Joan Crawford joua les flappers des années folles, les jeunes femmes arrivistes, les victimes dans des mélodrames jusqu’aux femmes autoritaires, voire monstrueuses. Elle est nommée par l’American Film Institute parmi les dix meilleures actrices de légende du cinéma.
Joan Crawford, de son vrai nom Lucille Fay LeSueur, naît à San Antonio un 23 mars 1904. D'origine modeste et de parents séparés avant sa naissance, elle découvre dès son plus adolescence le monde du spectacle auprès d'un beau-père éphémère propriétaire d'un théâtre dans l'Oklahoma. En son honneur, Lucille se fit appeler Billie Cassin. Son univers fait de violence, d'humiliations et de misère lui forge un tempérament bien trempé qu'elle exprime dans la danse. Après avoir travaillé quelque temps comme chorus-girl dans des night-clubs et des revues, elle reprend son vrai nom et signe un contrat avec la MGM. Après quelques figurations, elle obtient son premier rôle important dans Vieux habits vieux amis aux côtés de Jackie Coogan, mais les studios jugeant son patronyme peu commercial la rebaptise Joan Crawford. La transformation peut commencer.
La flapper et l’arriviste
Joan Crawford est remarquée auprès de Constance Bennett dans Poupées de théâtre d’Edmund Goulding. Ambitieuse et impatiente de réussir, elle donne aussi bien la réplique à Harry Langdon dans Plein les bottes qu'à Ramon Novarro dans Un soir à Singapour. Pendant la période muette, Joan Crawford côtoie les plus grandes vedettes masculines de la firme au lion comme John Gilbert (La Prison du cœur et Le Bateau ivre), William Haines (Le Temps des Cerises et La tournée du grand Duke), Ramon Novarro (Les Cadets de la mer) ou encore Lon Chaney (L’Inconnu).
. Joan Crawford est enfin reconnue comme une star en 1928 en jouant les coquettes auprès d'Anita Page dans Les nouvelles vierges d’Harry Beaumont. Cheveux courts, sourcils très fournis, allure moderne et élégante, elle devient la flapper la plus en vue de son époque, en grande rivale de Norma Shearer qui jouit d'une concurrence déloyale grâce à son mariage avec le patron de la MGM Irving Thalberg. Les studios remodèlent la star en lui faisant redresser ses dents, maquillant savamment ses sourcils pour donner de la profondeur à son regard et la soumettant à un régime strict. La Crawford devient un exemple pour les jeunes filles de son époque.
Sous le signe du Lion
Elle tourne avec succès son premier film parlant dans Indomptée de Jack Conway et épouse le bellâtre Douglas Fairbanks Jr. Grâce à lui, elle pénètre les milieux les plus fermés de la haute société hollywoodienne. Mais Joan est déterminée à révéler tout son potentiel d’actrice dramatique. Elle remplace Greta Garbo dans Il faut payer! et rivalise avec la star dans Grand Hôtel d'Edmund Goulding. L'ambitieuse actrice écarte la concurrence des anciennes stars du muet inaccessibles en composant des filles du quotidien, vendeuses ou employées dans de grands succès commerciaux Elle donne la réplique aux plus beaux séducteurs de la MGM comme Clark Gable dans Le tourbillon de la danse, La Passagère, Souvent femme varie, Loufoque et Compagnie et Le cargo maudit, Robert Montgomery dans Cœurs impatients ou La Femme de sa vie,Robert Young dans Après nous le déluge et L’inconnue du Palace. Elle est remarquable dans Pluie de Lewis Milestone avec Walter Huston et L’Enchanteresse de Clarence Brown avec Robert Taylor. Mais ses films font moins recette et en 1938, elle est classée dans la liste des poisons du box-office. Par chance, George Cukor lui offre trois beaux rôles dans Femmes en vendeuse arriviste, Il était une fois où elle joue une femme défigurée dans sa jeunesse par un père alcoolique et la sémillante épouse de Fredric March dans Suzanne et ses idées. Malheureusement, les films de propagande comme Quelque part en France ou Un espion a disparu ne sont plus à la hauteur des espérances de la star, qui d’un commun accord, rompt son contrat avec la MGM en 1943.
Star de la Warner
Après un siège en règle, Joan Crawford signe pour la Warner qui souhaite en faire la rivale de la star maison Bette Davis en délicatesse avec Jack Warner. Elle fait un come-back retentissant avec Le roman de Mildred Pierce de Michael Curtiz et profite du désistement de plusieurs actrices de la compagnie pour enlever l’Oscar de la meilleure actrice. Avec les excuses de Curtiz qui ne croyait guère en elle, l'actrice reprend sa marche triomphale dans Humoresque avec John Garfield, Femme ou maîtresse d'Otto Preminger, La Possédée de Curtis Bernhardt et une série de films que son nouvel amant Vincent Sherman tourne à sa gloire comme L'Esclave du Gang, La Perfide et La Flamme du Passé. Prisonnière de sa propre image, elle détonne et surprend dans Johnny Guitar de Nicholas Ray en tenancière de saloon implacable tout de noir vêtue. Elle tient un second rôle dans Rien n’est trop beau auprès de Rossano Brazzi et s'éloigne des studios après le décès de son quatrième mari le businessman Alfred Steele en 1959. Elle fait à nouveau un come-back remarqué dans Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? de Robert Aldrich, dont elle partage l’affiche avec Bette Davis. Le succès est tel qu'Aldrich de réunir à nouveau les deux monstres sacrés dans Chut, chut, chère Charlotte mais malade, Joan Crawford doit céder sa place à Olivia de Havilland. Par la suite, Joan travaille beaucoup pour la télévision entre 1953 et 1972, s'autoparodie dans des films d'horreur de William Castle comme La Meurtrière diabolique ou Tueur n'est pas jouer et tourne des séries B en Angleterre comme La ronde sanglante de Jim O'Connolly et L’abominable homme des cavernes de Freddie Francis.
Maman très chère
En septembre 1974, Joan Crawford fait sa dernière apparition publique pour célébrer sa partenaires de Femmes, Rosalind Russell. Atteinte d'un cancer du pancréas, elle succombe à un infarctus à 73 ans, le 10 mai 1977 dans son appartement de Manhattan. L’année suivante, sort le livre Mommie Dearest, écrit Christina qu'elle avait adoptée en 1940. La star y est décrite comme une femme incontrôlable, névrosée et violente et la biographie sulfureuse est contestée par les jumelles Katherine et Cindy et les deux garçons prénommés Christopher qu'elle a également adoptés. L'ouvrage controversé qui s'attarde longuement sur la bisexualité prétendue de l'actrice est un grand succès qui donne lieu à une adaptation cinématographique Maman très chère en 1981 où l'actrice est incarnée par Faye Dunaway. Véritable croqueuse d’hommes, Joan Crawford a été mariée quatre fois avec Douglas Fairbanks Jr de 1929 à 1934, Franchot Tone de 1935 à 1939, Phillip Terry de 1942 à 1946 avec qui elle a eu un enfant et Alfred Steele de 1956 à 1959.


FILMOGRAPHIE :

Avec Michael Curtiz
1925 : Les Feux de la rampe (Pretty Ladies) de Monta Bell
1925 : La Dame de la nuit (Lady of the Night) de Monta Bell
1925 : Une femme sans mari (A Slave of Fashion), de Hobart Henley
1925 : La Veuve joyeuse (The Merry Widow) d’Erich von Stroheim (non créditée)
1925 : The Circle de Frank Borzage
1925 : Vieux Habits, Vieux Amis (Old Clothes) d’Edward F. Cline
1925 : Poupées de théâtre (Sally, Irene and Mary) d’Edmund Goulding
1926 : Plein les bottes (Tramp, Tramp, Tramp) de Harry Edwards
1926 : Le Balourd (The Boob) de William A. Wellman
1926 : Paris de Edmund Goulding
1927 : Les Écumeurs du Sud (Winners of the Wilderness) de W. S. Van Dyke
1927 : Taxi-girl (The Taxi Dancer) de Harry F. Millarde
1927 : Le Dernier Refuge (The Understanding Heart) de Jack Conway
1927 : L'Inconnu (The Unknown) de Tod Browning
1927 : Le Bateau ivre (Twelve Miles Out) de Jack Conway
1927 : Le Temps des cerises (Spring Fever) d’Edward Sedgwick
1927 : L'Irrésistible (West Point) d’Edward Sedgwick
1927 : La Mauvaise Route (The Law of the Range) de William Nigh
1928 : Rose-Marie de Lucien Hubbard
1928 : Un soir à Singapour (Across to Singapore) de William Nigh
1928 : La Prison du cœur (Four Walls) de William Nigh
1928 : Les Nouvelles Vierges (Our dancing daughters), de Harry Beaumont
1928 : Cœur de tzigane (Dream of Love) de Fred Niblo
1929 : Hollywood chante et danse (The Hollywood Revue of 1929) de Charles Reisner
1929 : La Tournée du grand duc (The Duke Steps Out) de James Cruze
1929 : Jeunes filles modernes (Our Modern Maidens) de Jack Conway
1929 : Indomptée (Untamed) de Jack Conway
1930 : Great Day de Harry Beaumont
1930 : Montana Moon de Malcolm St. Clair
1930 : Cœurs impatients (Our Blushing Brides), de Harry Beaumont
1930 : Il faut payer (Paid), de Sam Wood
1931 : La Pente (Dance fools, danse) de Harry Beaumont
1931 : Les Bijoux volés (The Slippery Pearls) de William C. McGann
1931 : La Pécheresse (Laughing sinners) de Harry Beaumont
1931 : Aimer, rire, pleurer (This Modern Age) de Nick Grinde
1931 : Fascination (Possessed) de Clarence Brown
1932 : Grand Hotel d’Edmund Goulding
1932 : Captive (Letty Lynton) de Clarence Brown
1932 : Pluie (Rain) de Lewis Milestone
1933 : Après nous le déluge (Today We Live) de Howard Hawks
1933 : Le Tourbillon de la danse (Dancing Lady) de Robert Z. Leonard
1934 : Vivre et aimer (Sadie McKee) de Clarence Brown
1934 : La Passagère (Chained) de Clarence Brown
1934 : Souvent femme varie (Forsaking all others) de W. S. Van Dyke
1935 : La Femme de sa vie (No more ladies) de George Cukor et Edward H. Griffith
1935 : Vivre sa vie (I Live My Life) de W. S. Van Dyke
1936 : L'Enchanteresse (The Gorgeous Hussy) de Clarence Brown
1936 : Loufoque et Cie (Love on the Run) de W. S. Van Dyke
1937 : La Fin de Mme Cheyney (The Last of Mrs Cheyney) de Richard Boleslawski
1937 : L'Inconnue du palace (The Bride Wore Red) de Dorothy Arzner
1937 : Mannequin (Mannequin) de Frank Borzage
1938 : L'Ensorceleuse (The Shining Hour) de Frank Borzage
1939 : La Féerie de la glace (Ice Follies of 1939) de Reinhold Schünzel
1939 : Femmes (The Women) de George Cukor
1940 : Le Cargo maudit (Strange cargo) de Frank Borzage
1940 : Suzanne et ses idées (Susan and God) de George Cukor
1941 : Il était une fois (A woman's face) de George Cukor
1941 : Duel de femmes (When Ladies meet) de Robert Z. Leonard
1942 : Embrassons la mariée (They All Kissed the Bride) de Alexander Hall
1942 : Quelque part en France (Reunion in France) de Jules Dassin
1943 : Un espion a disparu (Above suspicion) de Richard Thorpe
1944 : Hollywood Canteen de Delmer Daves
1945 : Le Roman de Mildred Pierce (Mildred Pierce) de Michael Curtiz
1946 : Humoresque (Humoresque) de Jean Negulesco
1947 : Femme ou Maîtresse (Daisy Kenyon) d’Otto Preminger
1947 : La Possédée (Possessed) de Curtis Bernhardt
1949 : Boulevard des passions (Flamingo Road) de Michael Curtiz
1949 : Les Travailleurs du chapeau (It's a Great Feeling) de David Butler
1950 : L'Esclave du gang (The Damned Don't Cry) de Vincent Sherman
1950 : La Perfide (Harriet Craig) de Vincent Sherman
1951 : La Flamme du passé (Good bye my fancy) de Vincent Sherman
1952 : La Reine du hold-up (This Woman Is Dangerous) de Felix E. Feist
1952 : Le Masque arraché (Sudden fear) de David Miller
1953 : La Madone gitane (Torch Song) de Charles Walters
1954 : Johnny Guitare (Johnny Guitar) de Nicholas Ray
1955 : La Maison sur la plage (Female on the beach) de Joseph Pevney
1955 : Une femme diabolique (Queen bee) de Ranald MacDougall
1956 : Feuilles d’automne (Autumn leaves) de Robert Aldrich
1957 : Le Scandale Costello (The Story of Esther Costello) de David Miller
1959 : Rien n’est trop beau (The Best of everything) de Jean Negulesco
1959 : Woman on the Run de Dick Powell (tv)
1961 : The Foxes d’Howard Jaffe (tv)
1962 : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (What Ever Happened to Baby Jane?) de Robert Aldrich
1963 : La Cage aux femmes (The Caretakers) de Hall Bartlett
1964 : Della de Robert Gist
1964 : La Meurtrière diabolique (Strait jacket) de William Castle
1965 : Tuer n'est pas jouer (I Saw What You Did) de William Castle
1968 : Le Cercle de sang (Berserk) de Jim O'Connolly
1969 : Night Gallery de Boris Sagal, Barry Shear et Steven Spielberg (tv)
1970 : Trog de Freddie Francis
1974 : Il était une fois Hollywood (That's Entertainement Part I) de Jack Haley Jr
1976 : Hollywood, Hollywood (That's Entertainment, Part II) de Gene Kelly


Filmographie de Joan CRAWFORD
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs C > Contact