Ricardo CORTEZ
 Acteur américain
Né dans une famille juive de New York City, Jacob Krantz s’essayait à la boxe en amateur et a travaillé sur Wall Street comme coursier avant d’entrer dans l’industrie du cinéma. Le majors d’Hollywood change son nom de Krantz en Ricardo Cortez afin de capitaliser sur la popularité des latin lovers de l’époque à l’image de Rudolph Valentino, Ramon Novarro ou Antonio Moreno. Lorsque la rumeur a commencé à circuler que Cortez n’était pas vraiment espagnol, les studios ont essayé de le faire passer pour français avant de finalement «admettre» une soi-disant origine viennoise.
Du latin lover au second couteau
Ricardo Cortez est donc né à New York et non à Vienne comme le prétendent certaines biographies, le 19 Septembre 1900. Son frère est le danseur et chorégraphe Ricardo D. six fois champion du monde UCWDC. Il débarque à Hollywood en 1922 et se fonde dans la vague des films romantiques. Il commence sa carrière au cinéma dans des rôles de séducteur latinisant comme dans Matador, O Sole Mio ou Argentine Love. La Paramount mise gros sur lui pour en faire le successeur de Rudolph Valentino. Mais Cortez n’en atteindra jamais la popularité. Les films de Valentino dépendent plus des gros plans sur le regard de velours, ce que ne pouvait avoir Cortez et des scénarios grottesques où le séducteur se fait d’abord éconduire à coup d’éventail avant de prendre la belle farouche tout à coup apprivoisée, au son du tango de préférence. De plus les films de Cortez ressemblent trop dans leur titre et leur inspiration à ceux de ses rivaux comme Tango tragique en 1924. Il montre cependant de bonnes dispositions d’acteur comme en attestent Pony Express ou Le Torrent auprès de Garbo mais ce type de rôle est assez rare.
Le premier Sam Spade
Lorsque le parlant arrive, la côte du séducteur s’effondre rapidement. On lui imaginait une voix de velours et on découvre un accent gutural typiquement newyorkais. L’acteur a l’intelligence de ne pas insister et de composer des personnages d’arrière-plan mais beaucoup plus riches que ceux qu’on lui proposait jusqu’à présent. Il tourne ainsi plus de cent films dans tous les genres avec parfois de grands cinéastes derrière la caméra et des partenaires prestigieux. Pour Montana Moon, on lui propose de donner la réplique à Joan Crawford et Johnny Mack Brown. Il obtient son plus gros succès personnel en incarnant le détective Sam Spade dans la première versiion sonore du Faucon Maltais d’après Dashiel Hamett. Il s’amuse dans Wonder Bar à parodier Les 4 Cavaliers de l’Apocalypse dans un tango endiablé avec Dolores Del Rio. On le voit donner la réplique à Bette Davis dans The Big Shakedown, James Cagney dans Émeutes, Barbara Stanwyck dans Illicite, Carole Lombard dans No One Man, Claudette Colbert dans Chanteuse de cabaret et à plusieurs reprises Loretta Young qui l’appréciait beaucoup dans La Rose de Minuit, sans oublier Kay Francis et Irene Dunne. Mais les rôles marquants se font de plus en plus rares. En 1936 , Cortez donne la réplique à Boris Karloff dans le curieux Le Mort qui marche, puis remplace au pied levé Warren William pour incarner Perry Mason dans The Case of the Black Cat. L’année suivante, il s’essaie à la réalisation avec The Man Inside mais dépourvus d’ambition, ni The Escape, ni City of Chance ne remportent le succès escompté.
Un retraité boursier
Sa fin de carrière est peuplé de petites séries B sans relief, parmi lesquelles un Charlie Chan, un Monsieur Moto où seul se distingue son rôle inquiétant dans Le Médaillon de John Brahm. Il se retire de l’écran et retourne à Wall Street, où il a travaillé comme coursier, plusieurs décennies auparavant; Cette fois, il y retourne comme membre de l’une des plus grandes sociétés de courtage de la citadelle financière, la David Greene & Company et termine une vie confortable. John Ford lui rend hommage en l’engageant auprès de Spencer Tracy pour La dernière Fanfare en même temps que plusieurs anciennes gloires d’Hollywood comme Pat O’Brien. Ricardo Cortez décède à New York, le 28 avril 1977 après une vie honorable même s’il n’a qu’à moitié rempli les espoirs mis en lui à ses débuts.


FILMOGRAPHIE :

Avec Dolores Del Rio
1923 : The Gentleman from America d’Edward Sedgwick (non crédité)
1923 : L'Appel de la vallée (The Call of the Canyon) de Victor Fleming
1924 : Scandale (A Socitey Scandal) d’Allan Dwan
1924 : Le Tango tragique d’Allan Dwan
1924 : The Next Corner de Sam Wood
1924 : O sole mio (This Woman) de Phil Rosen
1925 : In the Name of Love d’Howard Higgin
1925 : The Pony Express de James Cruze
1925 : The Spaniard de Raoul Walsh
1925 : Not So Long Ago de Sidney Olcott
1926 : Le Torrent (Torrent) de Monta Bell
1926 : The Cat's Pajamas de William A. Wellman
1926 : Le Corsaire masqué (The Eagle of the Sea) de Frank Lloyd
1926 : Volcano de William K. Howard
1929 : Loin du ghetto (The Younger Generation) de Frank Capra
1929 : The Lost Zeppelin d’Edward Sloman
1930 : Montana Moon de Malcolm St. Clair
1930 : Son homme (Her Man) de Tay Garnett
1931 : Le Faucon maltais (The Maltese Falcon) de Roy Del Ruth
1931 : Illicit d’Archie Mayo
1931 : Transgression d’Herbert Brenon
1931 : Behind Office Doors de Melville W. Brown
1931 : Ten Cents a Dance de Lionel Barrymore
1932 : L'Âme du ghetto (Symphony of Six Million) de Gregory La Cava
1932 : Une femme survint (Flesh) de John Ford
1932 : Hypnose (Thirteen Women) de George Archainbaud
1932 : Le Fantôme de Crestwood (The Phantom of Crestwood) de J. Walter Ruben
1933 : Mystérieux Week-end (Broadway Bad) de Sidney Lanfield
1933 : Rose de minuit (Midnight Mary) de William A. Wellman
1933 : Chanteuse de cabaret (Torch Singer) d’Alexander Hall et George Somnes
1934 : L'Oiseau de feu (The Firebird) de William Dieterle
1934 : The Big Shakedown de John Francis Dillon
1934 : Wonder Bar de Lloyd Bacon et Busby Berkeley
1934 : A Lost Lady, d’Alfred E. Green
1934 : Mandalay de Michael Curtiz
1935 : L'Ombre du doute (Shadow of Doubt) de George B. Seitz
1935 : Agent spécial (Special Agent) de William Keighley
1935 : Émeutes (Frisco Kid) de Lloyd Bacon
1936 : Le Mort qui marche (The Walking Dead) de Michael Curtiz
1936 : Postal Inspector d’Otto Brower
1937 : À l'est de Shanghaï (West of Shangaï) de John Farrow
1937 : Sa dernière carte (Her Husband Lies) d’Edward Ludwig
1939 : Mr. Moto's Last Warning de Norman Foster
1941 : A Shot in the Dark, de William C. McGann
1946 : Le Médaillon (The Locket) de John Brahm
1958 : La Dernière Fanfare (The Last Hurrah) de John Ford


Filmographie de Ricardo CORTEZ
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs C > Contact