COOPER Gary
 Acteur américain
Figure légendaire du cinéma américain, Gary Cooper doit son étoile à une seule et même attitude dans la vie, son courage. C’est d’ailleurs ainsi que sa carrière commence, alors qu’il parvient à tomber d’un cheval au galop sans se rompre les os. Pour ce cavalier né, il n’y a là qu’un moindre défi. Gary Cooper devient le héros de l’Ouest et l’une des plus grandes stars du cinéma américain.
Fils d’un Juge à la Cour Suprême de l’état du Montana et riche propriétaire terrien, Frank James Cooper naît le 7 mai 1901, à Helena dans le Montana. Il passe son enfance à Dunstable en Angleterre avec sa mère Alice et son frère aîné Arthur. À l'âge de treize ans, il rejoint son père dans un ranch du Montana où il apprend à monter à Cheval. Il a pour voisine Myrna Loy. En 1922, il s'inscrit au Grinnell College de l’Iowa où il fait des études d'art mais quitte l'université au bout de 18 mois. Il cherche du travail à Chicago et après le départ de son père à la Cour suprême, rejoint la Californie où il dessine des caricature pour des journaux locaux.
Cavalier émérite
À Los Angeles, l’athlétique et beau jeune homme se lie d’amitié avec le champion de rodéo Jay Slim Talbot qui le fait engager comme cascadeur. Après quelques figurations dans une dizaine de westerns, aux côtés de Buck Jones, il quitte parfois le genre pour incarner un cosaque masqué dans L'Aigle noir ou un garde-romain dans Ben-Hur. Il est remarqué pour son premier vrai rôle auprès de Vilma Banky dans La conquête de Barbara Worth d'Henry King. La Paramount lui signe un contrat de sept ans et le jeune Frank James change son nom en Gary Cooper. Il obtient des rôles de premier plan aux côtés de Clara Bow dans Les Enfants du Divorce de Frank Lloyd, Les Ailes de William Wellman et Le Coup de Foudre (It) de Clarence G. Badger. Son charme et son aisance éclairent des films comme Les Pilotes de la Mort et Le premier baiser avec Fay Wray, Ciel de Gloire de George Fitzmaurice avec Coleen Moore, Le Rêve immolé avec Nancy Carroll et Le Chant du Loup de Victor Fleming avec Lupe Velez.
Acteurs de comédie des années trente
Gary Cooper devient le prototype du héros de l'Ouest dans Le Virginien, son premier film sonore réalisé par Victor Felming. En beau légionnaire, il forme un couple de légende avec Marlene Dietrich dans Cœurs brûlés malgré la hargne et le mépris de Joseph von Sternberg à son égard. L'acteur brille dans tous les genres, du polar de Dashiell Hammet dans Les Carrefours de la ville de Rouben Mamoulian auprès de Sylvia Sidney aux comédies sophistiquées comme I take this Woman avec Carole Lombard ou Sa Femme avec Claudette Colbert. Le rythme effréné des tournages épuise l'acteur anémique et amaigri qui fait un break en Algérie puis en Italie. Le 15 décembre 1933, il épouse Veronica Balfe, une débutante surnommée Rocky qui partage ses passions pour l'équitation et le ski. Elle arrête sa carrière pour se consacrer à son époux et leur fille Maria. Gary Cooper revient en force avec L'Adieu au drapeau de Frank Borzage. adapté d'Hemingway. Il confirme son statut de vedette dans des films d'aventure comme Les Aventures de Marco Polo d'Archie Mayo, Les trois lanciers du Bengale d'Henry Hathaway qu'il retrouve pour le romantique Peter Ibbetson, des westerns comme Madame et son Cowboy avec Merle Oberton ou Une Aventure de Buffalo Bill de Cecil B. DeMille. Son personnage de boyscout naïf luttant contre les puissants dans la satire sociale L’extravagant Mr Deeds de Frank Capra définit durablement son emploi dans la comédie. Mais sous son immense stature, l’acteur ne se sent pas à la hauteur de ce qu’on lui demande de faire. Il lui faut surmonter sa timidité naturelle pour jouer le parfait héros, et c’est justement cette maladresse face à la caméra qui va créer le mythe du séducteur. Il retrouve Marlène Dietrich dans Ange et Claudette Colbert dans La huitième femme de Barbe-bleue, deux merveilleuses comédies d’Ernst Lubitsch.
L'apogée des années quarante
Gary Cooper confirme son statut de héros de l'Ouest exemplaire dans Le cavalier de l'Ouest de William Wyler en défenseur à la dérive de colons contre Roy Bean incarné par Walter Brennan. Il retrouve Cecil B. DeMille pour le western Les Tuniques écarlates, tournée au Canada. Les années quarante témoigne de sa maturité. Son interprétation du courageux Sergent Alvin C. York, tireur d'élite pendant la première guerre mondiale dans Sergent York d’Howard Hawks lui vaut l’Oscar du meilleur acteur en 1942. Il diversifie sa palette avec talent et sobriété en incarnant le combattant républicain Richard Jordan dans Pour qui sonne le glas de Sam Wood, le naïf John Doe, manipulé par Barbara Stanwyck dans la comédie moralisatrice L’Homme de la Rue, le professeur célibataire Bertram Potts dans Boule de Feu d'Howard Hawks, la star du baseball Lou Gehrig dans Vainqueur du Destin de Sam Wood, le docteur missionnaire dans L'Odyssée du Docteur Wassell de Cecil B. DeMille. En raison de son âge et de son état de santé, l'acteur est exempté de service pendant la deuxième guerre mondiale mais multiplie les tournées dans le Pacifique-Sud aux côtés d'Una Merkel et Phyllis Brooks. Après le conflit, il devient le héros de Cape et Poignard de Fritz Lang, le Capitaine Christopher Holden dans Les conquérants du nouveau monde de Cecil B. DeMille et l’architecte Howard Roark dans Le rebelle de King Vidor. Il entretient une passion amoureuse pendant plusieurs années avec sa partenaire Patricia Neal.
Le Héros de l’Ouest
PAprès le conflit, Gary Cooper malgré une carrière en léger déclin reste incontestablement une des plus grandes stars qu’Hollywood. Il enchaîne les westerns de haute tenue dans Le Roi du Tabac de Michael Curtiz, Les Aventures du Capitaine WWyatt de Raoul Walsh ou Dallas, ville frontière de Stuart Heisler. En 1952, il décroche un second Oscar pour sa magistrale interprétation du Marshal Will Kane dans Le train sifflera trois fois de Fred Zinnemann. Souffrant d'ulcères à l'estomac, l'acteur présente un visage ravagé qui amplifie l'efficacité de sa performance. Il partage la vedette avec des nouvelles stars comme Anthony Quinn dans Le Souffle sauvage d'Hugo Fregonese, Susan Hayward et Richard Widmark dans Le Jardin du Diable d'Henry Hathaway, Burt Lancaster dans le chef-d’œuvre de Robert Aldrich Vera Cruz, Audrey Hepburn dans la sympathique comédie Ariane de Billy Wilder ou Anthony Perkins dans La Loi du Seigneur de William Wyler, palme d'or à Cannes en 1957. Fervent Républicain, il combat les influences communistes au sein de l’organisation conservatrice Alliance cinématographique. Héros fatigué, il donne la réplique à Julie London dans L'Homme de l'Ouest d'Anthony Mann, à Maria Schell dans le western larmoyant La Colline des Potences de Delmer Daves et à Rita Hayworth dans Ceux de Cordura de Robert Rossen. Malgré la souffrance, il accepte d'effectuer lui-même les scènes de plongées sous-marines dans Cargaison dangereuse où il campe un officier de marine en disgrâce. Il endosse son dernier rôle pour la première fois antipathique en 1961 dans le film policier anglais La lame nue de Michael Anderson. La même année, l’Academy Award, qui le sait très malade, lui décerne un Oscar d’honneur remis à James Stewart en son absence. Gary Cooper s’éteint le 13 mai 1961, à Beverly Hills, emporté par un cancer de la prostate qui s’est propagé aux poumons et aux os. Il affronte la maladie avec son élégance légendaire. Du courage, jusqu’au bout.


FILMOGRAPHIE :

Avec Ernst Lubitsch, Miriam Hopkins
et Frederic March
1924 : La Ruée sauvage (The Thundering Herd) de William K. Howard
1925 : Tom le vengeur (Riders of the Purple Sage) de Lynn Reynolds
1925 : Blanco, cheval indompté (Wild Horse Mesa) de George B. Seitz
1925 : The Lucky Horseshoe de John G. Blystone
1925 : Tel... Don Juan de John G. Blystone
1925 : La Race qui meurt (The Vanishing American) de George B. Seitz
1925 : L'Aigle noir (The Eagle) de Clarence Brown avec Rudolf Valentino
1925 : Tricks de Bruce M. Mitchell
1926 : La Colline enchantée (The Enchanted Hill) de Irvin Willat
1926 : Watch your Wife de Sven Gade
1925 : Ben-Hur de Fred Niblo
1926 : La Conquête de Barbara Worth (The Winning of Barbara Worth) de Henry King
1927 : Le Coup de foudre (It) de Clarence G. Badger
1927 : Le Démon de l'Arizona (Arizona Bound) de John Waters
1927 : Les Enfants du divorce (Children of Divorce) de Frank Lloyd
1927 : Au service de la loi (The Last Outlaw) d’Arthur Rosson
1927 : Les Ailes (Wings) de William A. Wellman
1927 : Nevada (Nevada) de John Waters
1928 : Mariage à l'essai (Half a Bride) de Gregory La Cava
1928 : Le Spahi (Beau sabreur) de John Waters
1928 : Doomsday de Rowland V. Lee
1928 : Les Pilotes de la mort (The Legion of the Condemned) de William A. Wellman
1928 : La Belle aux cheveux roux (Red hair) de Clarence G. Badger
1928 : Ciel de gloire (Lilac Time) de George Fitzmaurice et Frank Lloyd
1928 : The First Kiss de Rowland V. Lee
1928 : Le Rêve immolé (The Shopworn Angel) de Richard Wallace
1929 : Le Chant du loup (The Wolf Song) de Victor Fleming
1929 : Mensonges (Betrayal) de Lewis Milestone
1929 : Le Cavalier de Virginie (The Virginian) de Victor Fleming
1930 : Seven Days Leave de Richard Wallace
1930 : Only the Brave de Frank Tuttle
1930 : Paramount on Parade d’Ernst Lubitsch
1930 : The Texan de John Cromwell
1930 : A Man from Wyoming de Rowland V. Lee
1930 : Les Écumeurs (The Spoilers) d’Edwin Carewe
1930 : Cœurs brûlés (Morocco) de Josef von Sternberg
1931 : L'Attaque de la caravane (Fighting Caravans) d’Otto Brower et David Burton
1931 : Les Bijoux volés (The Slippery Pearls) de William C. McGann (court-métrage)
1931 : Les Carrefours de la ville (City Streets) de Rouben Mamoulian
1931 : I Take This Woman de Marion Gering
1931 : Sa femme (His Woman) de Edward Sloman
1932 : Le Démon du sous-marin (Devil and the Deep) de Marion Gering
1932 : Si j'avais un million (If I Had a Million), d’Ernst Lubitsch et Norman Z. McLeod
1932 : L'Adieu aux armes (A Farewell to Arms) de Frank Borzage
1933 : Après nous le déluge (Today We Live) d’Howard Hawks
1933 : One Sunday Afternoon de Stephen Roberts
1933 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland) de Norman Z. McLeod
1933 : Sérénade à trois (Design for Living) d’Ernst Lubitsch
1934 : L'Agent n° 13 (Operator 13), de Richard Boleslawski
1934 : C'est pour toujours (Now and Forever) d’Henry Hathaway
1935 : Les Trois Lanciers du Bengale (The Lives of a Bengal Lancer) de Henry Hathaway
1935 : Soir de noces (The Wedding Night) de King Vidor
1935 : Peter Ibbetson de Henry Hathaway
1935 : La Fiesta de Santa Barbara de Louis Lewyn (cm)
1936 : Désir (Desire) de Frank Borzage
1936 : L'Extravagant Mr. Deeds (Mr. Deeds Goes to Town) de Frank Capra
1936 : Le général est mort à l'aube (The General Died at Dawn) de Lewis Milestone
1936 : Une aventure de Buffalo Bill (The Plainsman) de Cecil B. DeMille
1937 : Âmes à la mer (Souls At Sea) d’ Henry Hathaway
1938 : La Huitième Femme de Barbe-Bleue (Bluebeard's Eighth Wife) d’Ernst Lubitsch
1938 : Les Aventures de Marco Polo (The Adventures of Marco Polo) d’Archie Mayo
1938 : Madame et son cowboy (The Cowboy and the Lady) d’Henry C. Potter
1939 : Beau Geste (Beau Geste) de William A. Wellman
1939 : La Glorieuse Aventure (The Real Glory) d’ Henry Hathaway
1940 : Le Cavalier du désert (The Westerner) de William Wyler
1940 : Les Tuniques écarlates (North West Mounted Police) de Cecil B. DeMille
1941 : L'Homme de la rue (Meet John Doe) de Frank Capra
1941 : Sergent York (Sergeant York) de Howard Hawks
1941 : Boule de feu (Ball of Fire) de Howard Hawks
1942 : Vainqueur du destin (The Pride of the Yankees) de Sam Wood
1943 : Pour qui sonne le glas (For Whom The Bell Tolls) de Sam Wood
1944 : L'Odyssée du docteur Wassell (The Story of Dr. Wassell) de Cecil B. DeMille
1944 : Casanova le petit (Casanova Brown) de Sam Wood
1945 : Le Grand Bill (Along Came Jones) de Stuart Heisler
1945 : L'Intrigante de Saratoga (Saratoga Trunk) de Sam Wood
1946 : Cape et Poignard (Cloak and Dagger) de Fritz Lang
1947 : Hollywood en folie (Variety Girl) de George Marshall
1947 : Les Conquérants d’un nouveau monde (Unconquered) de Cecil B. DeMille
1948 : Ce bon vieux Sam (Good Sam) de Leo McCarey
1949 : Le Rebelle (The Fountainhead) de King Vidor
1949 : Horizons en flammes (Task Force) de Delmer Daves
1950 : Le Roi du tabac (Bright Leaf) de Michael Curtiz
1950 : Dallas, ville frontière (Dallas) de Stuart Heisler
1951 : La marine est dans le lac (You're in the Navy Now) d’Henry Hathaway
1951 : It's a Big Country de William A. Wellman
1951 : Les Aventures du capitaine Wyatt (Distant Drums) de Raoul Walsh
1951 : La Ronde des étoiles (Starlift) de Roy Del Ruth
1952 : Le train sifflera trois fois (High Noon) de Fred Zinnemann
1952 : La Mission du commandant Lex (Springfield Rifle) d’André de Toth
1953 : Retour au paradis (Return to Paradise) de Mark Robson
1953 : Le Souffle sauvage (Blowing Wild) d’Hugo Fregonese
1954 : Le Jardin du diable (Garden of Evil) de Henry Hathaway
1954 : Vera Cruz (Vera Cruz) de Robert Aldrich
1955 : Condamné au silence (The Court Martial of Billy Mitchell) d’Otto Preminger
1956 : La Loi du Seigneur (Friendly Persuasion) de William Wyler
1957 : Ariane (Love in the Afternoon) de Billy Wilder
1958 : 10, rue Frederick (Ten North Frederick) de Philip Dunne
1958 : L'Homme de l'Ouest (Man of the West) d’Anthony Mann
1958 : La Colline des potences (The Hanging Tree) de Delmer Daves
1959 : Ne tirez pas sur le bandit (Alias Jesse James) de Norman Z. McLeod
1959 : Ceux de Cordura (They Came to Cordura) de Robert Rossen
1959 : Cargaison dangereuse (The Wreck of the Mary Deare) de Michael Anderson
1961 : La Lame nue (The Nacked Edge) de Michael Anderson


Filmographie de Gary COOPER
 
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