Elisha COOK Jr
 Acteur américain
Elisha Cook Jr, le plus fameux freluquet du cinéma américain, a lui-même donné la meilleure définition de son emploi : «J’ai joué des minables, des souteneurs, des mouchards, des alcooliques et des communistes. Je ne lisais pas les scripts, on me disait juste de venir bosser le lendemain.» Sur ces bases simples, il construisit à partir de 1936 une filmographie pléthorique de 150 rôles, tant au cinéma qu’à la télévision, en un demi-siècle de présence assidue à l’écran.
Elisha Vanslyck Cook Jr voit le jour le 26 décembre 1903, à San Francisco. Issu d’une famille de comédiens, il suit un cours d’art dramatique à Chicago et fait ses débuts sur scène à 14 ans. Pendant vingt ans, il ne quitte pas les planches, travaillant même à plusieurs reprises avec la grande Ethel Barrymore, sans parler de sa participation au succès de Her Unborn Child, aussitôt porté à l’écran et de Ah, Wilderness ! d’Eugene O’Neill qui triomphe à Broadway pendant deux ans. Curieusement, la célébrité venue, il refusera toutes les propositions théâtrales, considérant qu’il était avant tout un acteur de cinéma spécialisé dans les petits rôles, ce qui lui permet, le tournage achevé, de repartir pêcher la truite dans son repaire de la Sierra Nevada !
Le minable apeuré
Poids plume, il joue un jockey dans Two in a Crowd et chausse des lunettes rondes qui accentuent son air ahuri dans Pigskin Parade, L’amour en première page ou Charmante famille, une comédie loufoque d’un Otto Preminger débutant. L’Étranger du troisième étage, où il est accusé à tort de meurtre, oriente sa carrière naissante vers le polar. La consécration lui vient en 1941 d’un second rôle remarqué dans Le faucon maltais de John Huston. Chargé par son ventripotent patron (Sydney Greenstreet, sa parfaite antithèse !) de filer Bogart, Wilmer, porte-flingue malingre et parfumé, ne fait pas le poids mais son talent s’impose enfin à tous. La même année, il participe à trois autres classiques, Sergent York et Boule de feu d'Howard Hawks ainsi qu’au délirant Hellzapoppin où scénariste binoclard, il imagine les aventures loufoques d’Olsen et Johnson pour finir transformé en tonneau percé de toutes parts !
Présent dans de grands classiques
Très vite, Cookie devient une figure familière du film noir et collectionne les morts violentes, comme il aimait à le rappeler, poignardé par Lawrence Tierney dans Né pour tuer de Robert Wise, étranglé par Franchot Tone dans Les mains qui tuent de Robert Siodmak, il connaîtra plus souvent qu’à son tour la mort par balle, au détour de polars célèbres comme Dillnger, The Gangster, L’Ennemi public ou Hold-up. Lorsqu’il file de nouveau Bogart, dans Le grand sommeil de Hawks, cela ne lui porte pas chance puisqu’il meurt empoisonné ! Dans Troublez-moi ce soir, il a toutes les peines du monde à surveiller sa nièce névrosée, une certaine Marilyn Monroe qui finit par l’assommer… Sa meilleure performance, selon ses propres mots, il la doit à L’ultime razzia de Stanley Kubrick en époux trompé et soumis d’une belle garce, la pulpeuse Marie Windsor, il trahit ses complices et fait capoter le casse mitonné par Sterling Hayden.
Promis à une mort violente
Il découvre le western avec L’homme des vallées perdues où un Jack Palance ricanant le descend dans la gadoue. Il enchaîne sur d’autres classiques où il ne sera jamais à l’abri d’un tabassage en règle de L’aigle solitaire à La rivière de nos amours, de La chevauchée des bannis à La vengeance aux deux visages et plus tard Pat Garrett et Billy le Kidd de Sam Peckinpah. Dans le registre fantastique, il fréquente le maléfique Vincent Price chez les petits maîtres que sont William Castle (La nuit de tous les mystères) ou Roger Corman (La malédiction d’Arkham) avant de louer à Mia Farrow et John Cassavetes l’appartement démoniaque de Rosemary’s Baby. Dans La légende de Jesse James, il campe encore en employé de banque timoré à près de 70 ans. Il amène son efficace présence dans des séries télévisées populaires où il apparaît fréquemment, comme Les Mystères de l’Ouest, Rawhide ou Magnum. En hommage à ses films légendaires, de jeunes cinéastes font appel à lui, comme John Flynn pour Échec à l’organisation ou William Wiard pour Tom Horn. Il retrouve même le rôle de Wilmer Cook dans The Black Bird, une suite du fameux film de John Huston, et la boucle est bouclée lorsque Steven Spielberg lui réserve une apparition dans 1941, dont le titre évoque justement l’année de son premier grand succès et quand Wim Wenders lui donne son dernier rôle dans Hammett, une biographie de l’auteur du Faucon maltais. Elisha Cook décède le 13 juillet 1995, à Big Pine en Californie. Il s’était marié à deux reprises, avec Mary Lou Cook de 1929 à 1942 puis Peggy McKenna qu’il épousa en 1943 et qui restera à ses côtés jusqu’à son décès.


FILMOGRAPHIE :

Avec Stanley Kubrick
et Marie Windsor
1986 : Les Fugitifs de Francis Veber
1930 : Her Unborn Child d’Albert Ray
1931 : Honor among Lovers de Dorothy Arzner
1936 : Pigskin Parade de David Butler
1936 : Two in a Crowd d’Alfred E. Green
1937 : L'Amour en première page (Love is news) de Tay Garnett
1937 : Breezing Home de Milton Canuth
1937 : The Devil is driving d’Harry Lachman
1937 : La ville gronde (They Won't Forget) de Mervyn LeRoy
1937 : Jeux de dames (Wife, Doctor and Nurse) de Walter Lang
1937 : Life begins at College de William A Seiter
1937 : Charmante famille (Danger, love at work) d’Otto Preminger
1937 : Thoroughbreds Don't Cry d’Alfred E. Green
1938 : Trois Souris aveugles (Three blind Mice) de William A. Seiter
1938 : Le Mannequin du Collège (My lucky Star) de Roy del Ruth
1938 : Newsboy’s Home d’Harold Young
1938 : Patrouille en mer (Submarine Patrol) de John Ford
1939 : Grand Jury Secrets de James P. Hogan
1940 : L’Inconnu du 3e étage (Stranger on the Third Floor) de Boris Ingster
1940 : Il épouse sa femme (He married his Wife) de Roy del Ruth
1940 : Public Deb N° 1 de Gregory Ratoff
1940 : Tin Pan Alley de Walter Lang
1941 : Folie Douce (Love Crazy) de Jack Conway
1941 : Man at Large d’Eugene Forde
1941 : Qui a tué Vicky Lynn? (I Wake Up Screaming) d’H. Bruce Humberstone
1941 : Le Faucon maltais (the Maltese Falcon) de John Huston
1941 : Sergent York (Sergeant York) d’Howard Hawks
1941 : Boule de feu (Ball of Fire) d’Howard Hawks
1941 : Hellzapoppin d’H. C. Potter
1942 : Fantômes déchaînés (A-haunting we will go) d’Alfred Werker
1942 : A Gentleman at heart de Ray McCarey
1942 : Sleepytime Gal d’Albert S. Rogell
1942 : Manila Calling d’Herbert I. Leeds
1942 : Chat Sauvage (Wildcat) de Frank McDonald
1943 : Un fou s’en va-t-en guerre (Up in Arms) d’Elliott Nugent
1944 : Les Mains qui tuent (The Phantom Lady) de Robert Siodmak
1944 : Dark Mountain de William Berke
1944 : Dark Waters d’André de Toth
1945 : Dillinger l’ennemi public n° 1 (Dillinger) de Max Nosseck
1945 : Why Girls leave home de William Berke
1946 : Cinderella Jones de Busby Berkeley
1946 : Blonde Alibi de Will Jason
1946 : Qui veut la peau du Faucon(The Falcon’s Alibi) de Ray McCarey
1946 : Joe Palooka, champion (Joe Palooka, champ) de Reginald Le Borg
1946 : Le Grand Sommeil (The Big Sleep) d’Howard Hawks
1946 : Two Smart People de Jules Dassin
1947 : Fall Guy de Reginald Le Borg
1947 : Né pour tuer (Born to Kill) de Robert Wise
1947 : The Long Night d’Anatole Litvak
1947 : Le Gangster (The Gangster) de Gordon Wiles
1949 : Flaxy Martin de Richard L. Bare
1949 : Le Prix du silence (The Great Gatsby) d’Elliot Nugent
1951 : Symphonie en 6.35 (Behave Yourself) de George Beck
1952 : Troublez-moi ce soir (Don't bother to knock) de Roy Baker
1953 : J’ aurai ta peau (I the Jury) d’Harry Essex
1953 : L'Homme des vallées perdues (Shane) de George Stevens
1953 : La Trahison du Capitaine Porter (Thunder over the Plains) d’A. de Toth
1954 : Outlaw’s Daughter de Wesley Barry
1954 : L'Aigle solitaire (Drum Beat) de Delmer Daves
1955 : La Loi du plus fort (Timberjack) de Joseph Kane
1955 : Mon Fils est innocent (Trial) de Mark Robson
1955 : La Rivière de nos amours (The Indian Fighter) d’André de Toth
1956 : L'Ultime Razzia de Stanley Kubrick
1956 : Accusé de meurtre (Accused of Murder) de Joseph Kane
1957 : L’Ennemi public (Baby Face Nelson) de Don Siegel
1957 : Jicop le proscrit (Jicop) d’Henry Levin
1957 : Voodoo Island de Reginald Le Borg
1957 : Chicago Confidential de Sidney Salkow
1957 : Hold-up (Plunder Road) d’Hubert Cornfield
1958 : La Nuit de tous les mystères (House on haunted Hill) de William Castle
1959 : La Chevauchée des Bannis (Day of the Outlaw) d’André de Toth
1960 : Platinum High School de Charles F. Haas
1960 : College Confidential d’Albert Zugsmityh
1961 : La Vengeance aux deux Visages (One-eyed Jacks) de Marlon Brando
1963 : Papa’s Delicate Condition de George Marshall
1963 : Les Fauves meurtriers (Black Zoo) de Robert Gordon
1963 : La Vengeance du Sicilien de William Asher
1964 : La Cage de Verre (The Glass Cage) d’Antonio Santean
1964 : La Flèche sanglante (Blood on the Arrow) de Sidney Salkow
1967 : L’Espion au chapeau vert (The Spy in the Green Hat) de Joseph Sargent
1967 : Welcome to Hard Times de Burt Kennedy
1968 : Rosemary's Baby de Roman Polanski
1969 : Cry for Poor Wally de Marty Young
1969 : Le Plus Grand des Hold-up d’Hy Averback
1970 : El Condor de John Guillermin
1972 : La Légende de Jesse James de Philip Kaufman
1972 : Le Vampire noir (Blacula) de William Crain
1973 : Messiah of Evil de Willard Huyck
1973 : Pat Garrett et Billy le Kid (Pat Garrett & Billy the Kid) de Sam Peckinpah
1973 : L’Empereur du Nord (Emperor of the North Pole) de Robert Aldrich
1973 : Electra Glide in Blue de James William Guercio
1973 : Échec à l’Organisation (The Outfit) de John Flynn
1975 : Le Faucon blanc (The Winterhawk) de Charles B. Pierce
1975 : L’Oiseau noir (The Black Bird) de David Giler
1976 : Monsieur Saint-Ives (St. Ives) de Jack Lee-Thompson
1979 : Le Champion (The Champ) de Franco Zeffirelli
1979 : 1941 (1941) de Steven Spielberg
1979 : Les Vampires de Salem (Salem’s Lot) de Tobe Hooper
1980 : Tom Horn (Tom Horn) de William Wiard
1982 : Hammett de Wim Wenders
1984 : Golden Horse (In Search of the Golden Horse) de Sheldon Renan


Filmographie d'Elisha COOK Jr
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs C > Contact