William Conrad, de son vrai nom John William Cann Jr est né le 27 septembre 1920 à Louisville dans le Kentucky. Ses parents, John William Cann Sr et Ida Mae Upchurch Cann possédent une salle de cinéma et le petit William grandit en regardant des films. Il fréquente l'Excelsior Union High School à Norwalk et se spécialise dans le théâtre et la littérature au Fullerton College en Californie. Il commence sa carrière comme annonceur et scénariste à la station de radio KMPC de Los Angeles.
Le gangster massif et veule
Après avoir servi comme pilote de chasse pendant la Seconde Guerre mondiale avec le grade de capitaine, William Conrad déménage à Hollywood et débute dans un rôle marquant de gangster dans le film noir Les Tueurs de Robert Siodmak auprès de Burt Lancaster et Ava Gardner. Tout en poursuivant une féconde carrière de plus de 7 500 rôles à la radio, il crée le maréchal Matt Dillon pour la série radiophonique Gunsmoke et anime Rocky et Bullwinkle et Le Fugitif. Au cinéma, il multiplie les silhouettes menaçantes d'hommes veules et ambigus, aussi bien en gangster dans Sang et Or de Robert Rossen face à John Garfield, Raccrochez c’est une erreur d’Anatole Litvak, Faites vos jeux face à Clark Gable ou L’Impasse maudite d’Hugo Fregonese qu’en policier dans Ville Haute, Ville Basse et Tension de John Berry. Il devient procureur dans Jeanne d’Arc de Victor Fleming face à Ingrid Bergman et gouverneur dans Quand la Marabunta gronde. Pour Allen Miner, il est le massif et impitoyable shérif Chris Hamish dans La Chevauchée du Retour traquant le pistolero Anthony Quinn.
Une voix exceptionnelle
Ne trouvant plus de rôles d’envergures à la fin des années cinquante, William Conrad devient producteur et réalisateur. D’abord spécialisé dans les séries (Naked City, L’Homme à la Carabine, Bat Masterson ou 77 Sunset Strip), il signe quelques films solides pour le cinéma comme The Man from Galveston tiré d'une pièce de théâtre, Two on a Guillotine, My Blood runs cold, Brainstorm, considéré comme un classique du film noir des années soixante,le saisissant polar Mon Sang se glace et Objectif Lune pour lequel Robert Altman se joint à lui. Doté d'une voix exceptionnelle, il est surtout employé comme narrateur pour À l’heure zéro, Geronimo, La Bataille des Ardennes, La Chambre des Horreurs ou Chisum. Il produit quelques films comme Chef de Patrouille de Christian Nyby ou Les Tueurs sont lâchés de Sheldon Reynolds.
Deux détectives colossaux
C’est à la télévision que William Conrad va découvrir la popularité en jouant les obèses fatigués mais perspicaces dans des séries à succès. Il est Frank Cannon de 1971 à 1976 dans la série Cannon initiée par Edward Hume où il se montre un flic avide de luxe en matière culinaire ou automobile. En 1981, il endosse le rôle de Nero Wolfe, tout aussi gastronome et passionné de fleurs dans L’Homme à l’Orchidée pour 14 épisodes. S’il fait surtout entendre sa belle voix comme narrateur (Buck Rogers, The Lone Ranger), il fait aussi des apparitions dans L’Homme qui tombe à pic, Flynn agent double ou La Loi c’est la Loi. William Conrad s’est marié en 1957 avec l'ancien mannequin Susan Randall qui lui donne un fils Christopher. En 1980, il se remarie avec Tipton « Tippy » Stringer, une pionnière de la télévision et veuve du présentateur Chet Huntley. Pendant leur mariage de 14 ans, cette femme énergique et efficace va aider à gérer sa carrière. William Conrad est décédé d'une crise cardiaque à 73 ans à Los Angeles le 11 février 1994. Il est enterré dans la section Lincoln Terrace de Forest Lawn, au cimetière d'Hollywood Hills en Californie. Dans sa carrière, il a reçu deux nominations aux Golden Globes au titre de meilleur acteur de télévision en 1972 et 1973.
FILMOGRAPHIE :
Avec Julie Andrews
1946 : Les Tueurs (The Killers) de Robert Siodmak
1947 : Sang et or (Body and Soul) de Robert Rossen
1948 : Arc de triomphe (Arch of Triumph) de Lewis Milestone
1948 : Ombres sur Paris (To the Victor) de Delmer Daves
1948 : Trois mille dollars mort ou vif (Four Faces West) d’Alfred E. Green
1948 : Raccrochez, c'est une erreur (Sorry, Wrong Number) d’Anatole Litvak
1948 : Jeanne d'arc (Joan of Arc) de Victor Fleming
1949 : Faites vos jeux (Any Number Can Play) de Mervyn LeRoy
1949 : Ville haute, ville basse (East Side, West Side) de Mervyn LeRoy
1950 : Tension (Tension) de John Berry
1950 : L'Impasse maudite (One Way Street) d’Hugo Fregonese
1950 : Le Laitier sonne toujours deux fois (The Milkman) de Charles Barton
1950 : Les Âmes nues (Dial 1119) de Gerald Mayer
1951 : L’Implacable (Cry Danger) de Robert Parrish
1951 : L’Épée de Monte Cristo (The Sword of Monte Cristo) de Maurice Geraghty
1951 : Racket (The Racket) de John Cromwell
1952 : L'Étoile du destin (Lone Star) de Vincent Sherman
1953 : Le Mystère des Bayous (Cry of the Hunted) de Joseph H. Lewis
1953 : Le Nouveau Chant du Désert (The Desert Song) d’H. Bruce Humberstone
1954 : Quand la marabunta gronde (The Naked Jungle) de Byron Haskin
1955 : On ne joue pas avec le crime (Five Against the House) de Phil Karlson
1956 : Le Conquérant (The Conqueror) de Dick Powell
1956 : Johnny Concho (Johnny Concho) de Don McGuire
1957 : La Chevauchée du retour (The Ride Back) d’Allen Miner
1965 : Une Guillotine pour deux (Two on a Guillotine) de William Conrad
1977 : Lutte au finish (Moonshine County Express) de Gus Trikonis
1986 : Killing Cars de Michael Verhoeven
Télévision :
1970 : La Fraternité ou la Mort (The Brotherhood of the Bell) de Paul Wendkos
1971 : D.A.: Conspiracy to Kill de Paul Krasny
1971 : O'Hara, U.S. Treasury de Jack Webb
1971 : Cannon (Cannon) de George McCowan
1973 : Barnaby Jones (Requiem for a Son) de Walter Grauman
1978 : Night Cries de Richard Lang
1978 : Keefer (Keefer) de Barry Shear
1980 : Battles: The Murder That Wouldn't Die de Ron Satlof
1980 : Turnover Smith de Bernard L. Kowalski
1980 : Le Retour de Cannon (The Return of Frank Cannon) de Corey Allen
1981 : L'Homme à l'orchidée (Nero Wolfe) de Michael O’Herlihy
1982 : Le Mikado (The Mikado) de Rodney Greenberg
1982 : Shocktrauma d’Eric Till
1985 : Flynn, agent double (In Like Flynn) de Richard Lang
1986 : La Justice de Tony Cimo (Vengeance: The Story of Tony Cimo) de Marc Daniels
1986 : Matlock (Matlock, the Don) de Leo Penn
1987 : La loi est la loi (Jake and the Fatman) d’E. W. Swackhamer
Filmographie de William CONRAD