Ronald COLMAN
 Acteur britannique
Élevé à Ealing, ce fils d’un marchand de soie prospère découvre le théâtre dans une école du Sussex. Il a l’intention d’entrer à Cambridge et devenir ingénieur, mais la mort de son père le prive du soutien financier nécessaire. Il rejoint l’armée au début de la Première Guerre mondiale et est envoyé en France. Grièvement blessé à la bataille de Messines, il est rapatrié deux mois à peine après l’expédition pour la France. Dès son rétablissement, il tente d’entrer au service consulaire, mais une rencontre fortuite en décide autrement. Un petit rôle dans une pièce de théâtre à Londres lui fait abandonner ses activités pour le théâtre. Il en sera récompensé en devenant une des plus importantes stars de l’âge d’or d’Hollywood.
Débuts sur les planches
Ronald Colman est né en Angleterre, à Richmond dans le Surrey, le 9 février 1891. Quatrième enfant de Charles Colman et de Marjory Lire Fraser, il grandit avec ses frères et sœurs, Éric, Edith, et Marjorie. Il fait de brillantes études mais doit les abandonner, lorsque son père meurt subitement d’une pneumonie en 1907. Il fait une première apparition sur la scène professionnelle en 1914. Pendant la guerre, il sert aux côtés de Claude Rains, Herbert Marshall, Cedric Hardwicke et Basil Rathbone. Le 31 octobre 1914, il est grièvement blessé par des éclats d’obus à la cheville, ce qui l’oblige à boîter. Il tentera toute sa vie de le cacher. Une fois rétabli, il reprend des activités théâtrales. Il connaît le succès avec Damaged Goods, Le Petit Frère et The Bubble et obtient des petits rôles au cinéma.
Un séducteur aventureux
En 1920, il épouse l’actrice Thelma Ray et part tenter sa chance aux États-Unis. Il fait des tournées avec Robert Warwick et ensuite avec Fay Bainter. En 1921, il donne la réplique à George Arliss dans The Green Goddess et partage le succès de La Tendresse, à l’Empire Theatre de New York. Bien qu’il y tient un petit rôle, il est remarqué par le réalisateur Henry King qui l’engage pour donner la réplique à Lillian Gish dans The White Sister. Après le succès immédiat du film, il abandonne la scène pour le cinéma. Il devient un acteur très populaire du cinéma muet dans des films d’aventure exotique et kitch où son allure distinguée, sa fine moustache et la modernité de son jeu font merveille. Parmi ses succès, on peut citer The Dark Angel, Stella Dallas, Beau Geste, et Barbara, fille du désert. Le couple qu’il forme avec l’actrice hongroise Vilma Banky, sous la houlette de Samuel Goldwyn, rivalise avec celui formé par Greta Garbo et John Gilbert. Son léger handicap dû à sa vieille blessure ne l’empêche pas d’effectuer lui-même les cascades dans ses films.
L'aventurier bondissant
Malgré son énorme succès dans les films muets, il a été incapable de capitaliser sur l’un de ses principaux atouts, jusqu’à l’avènement du film parlant, sa voix modulée et cultivée à merveille. Les contemporains la décrivent comme «un envoûtement». Dans les années 30, il campe avec élégance aussi bien le détective amateur Bulldog Drummond que le gentleman cambrioleur Raffles. Il aime les transformations physiques et les films d’aventure en costumes comme Révolte aux Indes, Le Marquis de Saint-Evremond, Sous deux drapeaux, Le Prisonnier de Zenda et Les Horizons lointains de Frank Capra. Certains n’ont que peu de rapport avec la réalité historique comme Le Prince des Gueux où il incarne un François Villon devenu chevalier. Divorcé de Thelma Raye en 1934, il tombe sous le charme de Benita Hume, épousée en 1938. De leur union, naît Juliette, sa seule fille.
Oscarisé à 56 ans
À partir de 1939, son physique prend de la maturité. Plus question de jouer les séducteurs. Ses rôles n’en prennent que plus d’épaisseur comme dans La Lumière qui s’éteint de Mervyn Le Roy, Prisonnier du Passé où il joue un amnésique aux côtés de Greer Garson, La Justice des Hommes avec Cary Grant et Jean Arthur, le réactionnaire George Appley dans Mariage à Boston de Joseph Mankiewicz jusqu’à l’époustouflante performance dans Othello (A Double Life) qui lui permet de décrocher l’oscar du meilleur acteur en 1947. Colman participe également à des émissions radiophoniques avec Jack Benny et Benita Hume. De 1950 à 1952, il écrit et interprète des pièces radiophoniques, The Halls of Ivy. Il en sera fait avec bonheur une adaptation télévisée en 1954 et 1955. Il ne tourne que trois films dans les années cinquante, Quitte ou Double avec Celeste Holm, un rôle de colonial dans Le Tour du Monde en 80 jours et The Story of Mankind. Ronald Colman est décédé le 19 mai 1958 à l’âge de 67 ans, d’une infection pulmonaire à Santa Barbara. Au moment de sa mort, il était engagé par la MGM pour tenir le rôle principal dans Le village des damnés. Le film est momentanément abandonné et deviendra une production britannique avec George Sanders, qui avait épousé la veuve de Colman, Benita Hume. Comme une marque de solidarité de la scène anglaise.


FILMOGRAPHIE :

Avec Benita Hume
1917 : The Live Wire de George Dewhurst (cm)
1919 : La Lionne (Snow in the Desert) de Walter West
1919 : A Daughter of Eve de Walter West
1919 : Sheba de Cecil M. Hepworth
1919 : The Toilers de Tom Watts
1920 : Anna the Adventuress de Cecil M. Hepworth
1920 : A Son of David de Hay Plumb
1920 : The Black Spider de William J. Humphrey
1921 : Handcuffs or Kisses de George Archainbaud
1923 : Dans les laves du Vésuve (The White Sister) de Henry King
1923 : La Ville éternelle (The Eternal City) de George Fitzmaurice
1924 : Twenty Dollars a Week de F. Harmon Weight
1924 : L’étreinte du passé (Tarnish) de George Fitzmaurice
1924 : Her Night of Romance de Sidney Franklin
1924 : Romola (Romola) de Henry King
1925 : A Thief in Paradise de George Fitzmaurice
1925 : Une Femme très sport (The Sporting Venus) de Marshall Neilan
1925 : La Flamme victorieuse (His Supreme Moment) de George Fitzmaurice
1925 : Sa Sœur de Paris (Her Sister from Paris) de Sidney Franklin
1925 : L'Ange des ténèbres (The Dark Angel) de George Fitzmaurice
1925 : Le Sublime Sacrifice de Stella Dallas (Stella Dallas) d’Henry King
1925 : L'Éventail de lady Windermere (Lady Windermere's Fan) d’Ernst Lubitsch
1926 : Kiki (Kiki) de Clarence Brown
1926 : Beau Geste (Beau Geste) d’Herbert Brenon
1926 : La Conquête de Barbara Worth (The Winning of Barbara Worth) de Henry King
1927 : La Nuit d’amour (The Night of Love) de George Fitzmaurice
1927 : La Flamme d’amour (The Magic Flame) de Henry King
1928 : Le Masque de cuir (Two Lovers) de Fred Niblo
1929 : Le Forban (The Rescue) d’Herbert Brenon
1929 : Capitaine Drummond (Bulldog Drummond) de F. Richard Jones
1929 : Condamné (Condemned!) de Wesley Ruggles
1930 : Raffles, gentleman cambrioleur (Raffles) de George Fitzmaurice
1930 : The Devil to Pay! de George Fitzmaurice
1931 : Le Jardin impie (The Unholy Garden) de George Fitzmaurice
1931 : Arrowsmith de John Ford
1932 : Cynara (I was faithful) de King Vidor
1933 : Le Masque de l’autre (The Masquerader) de Richard Wallace
1934 : Le Retour de Bulldog Drummond (Bulldog Drummond Strikes Back) de Roy Del Ruth
1935 : Le Conquérant des Indes (Clive of India) de Richard Boleslawski
1935 : The Man Who Broke the Bank at Monte Carlo de Stephen Roberts
1935 : Le Marquis de Saint-Évremont (A Tale of Two Cities) de John Cromwell
1936 : Sous deux drapeaux (Under two Flags) de Frank Lloyd
1937 : Les Horizons perdus (Lost Horizon) de Frank Capra
1937 : Le Prisonnier de Zenda (The Prisoner of Zenda) de John Cromwell
1938 : Le Roi des gueux (If I Were King) de Frank Lloyd
1939 : La Lumière qui s'éteint (The Light That Failed) de William A. Wellman
1940 : Double Chance (Lucky Partners) de Lewis Milestone
1941 : My Life with Caroline de Lewis Milestone
1942 : La Justice des hommes (The Talk of the Town) de George Stevens
1942 : Prisonniers du passé (Random Harvest) de Mervyn LeRoy
1944 : Kismet (Kismet) de William Dieterle
1947 : Un mariage à Boston (The Late George Apley) de Joseph L. Mankiewicz
1947 : Othello (A Double Life) de George Cukor
1950 : Quitte ou double (Champagne for Caesar) de Richard Whorf
1954 : The Halls of Ivy de William Cameron Menzies, Norman Z. McLeod, William D. Russell (tv)
1956 : Le Tour du monde en 80 jours (Around the World in Eighty Days) de Michael Anderson
1957 : L'Histoire de l'humanité (The story of Mankind) d’Irwin Allen


Filmographie de Ronald COLMAN
 
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