Née Dorothea Heermance le 19 août 1906 à New York, elle est très tôt attirée par le métier du spectacle. Dès ses débuts, elle adopte le nom de naissance de sa mère pour devenir June Collyer. Son frère d’un an son cadet lui emboîte le pas sous le nom de Bud Collyer. Le cadet Richard V. Heermance choisira quant à lui le métier de monteur et de producteur. Fille de la bonne société, elle a pour grand-père maternel, Dan Collyer qui a occupé la scène pendant plus de cinquante ans.
Star du muet
En 1927, June est retenue par Allan Dwan et décroche son premier rôle en vedette dans A l’ombre de Brooklyn aux côtés de George O’Brien. L’année suivante, elle figure au nombre des treize jeunes actrices dont Sally Eilers et Lupe Vélez, recevant le WAMPAS Baby Stars. Vite connue pour son élégance et sa beauté, elle enchaîne au total onze films durant l’ère du muet. Elle tourne Quand j’étais bandit de Raoul Walsh et participe aux succès d’Illusion de Lothar Mendes avec Paul Lukas et Kay Francis, Le Feu au poudre avec Conrad Nagel et Le Docteur Amour avec Richard Dix.
Actrice fétiche de John Ford
June Collyer apparaît surtout dans trois réalisations de John Ford, La Maison du bourreau avec Victor McLaglen, Les Quatre Fils avec James Hall et George Meeker et The Brat avec Sally O’Neil et Alan Dinehart, les premiers films sonores du maître. Car, contrairement à nombre d’autres actrices, June Collyer réussit pleinement sa transition vers le parlant. On la découvre ainsi dans le film musical Kiss Me Again de William A. Seiter avec Edward Everett Horton et Walter Pidgeon et le western L’homme du Wyoming où elle forme un couple glamour avec Gary Cooper. En 1930 June Collyer est la vedette de huit films parmi lesquels Les Trois Sœurs face à Louise Dresser et Joyce Compton, Sweet Kitty Bellairs avec Claudia Dell et Docteur Karlov avec Warner Oland. En 1931, elle est secrétaire de la Catholic Motion Picture Guild of America auprès d’Ina Mae Merrill et Leo McCarey.
Sa vie avec Stu
Après Le Démon dans la brume de Robert F. Hill avec Lloyd Hughes, sorti en 1936, June prend ses distances avec le cinéma. Elle évoque un choix personnel mais son retrait est peut-être aussi du au fait que l’on ne lui propose plus de rôles principaux. Elle apparaît de façon surprenante dans un court métrage musical réalisé par Buster Keaton, Hollywood Handicap où elle tient son propre rôle auprès de Mickey Rooney, Charles Ruggles et la formation The Original Sing Band. Durant les années 1950, elle revient devant les caméras pour jouer son propre rôle dans Main Street to Broadway et tient un rôle régulier à la télévision dans The Stu Erwin Show, aussi appelé Trouble With Father totalisant 130 épisodes de 1950 à 1955. Elle apparaît également face à Stu dans un épisode de la série Playhouse 90 intitulé The Right Hand Man en 1958 puis se retire définitivement. Elle demeure à Los Angeles quand Stu Erwin meurt en décembre 1967. June Collyer ne lui survit que quelques mois, victime d’une pneumonie le 16 mars 1968. Son frère Bud décède l’année suivante, également à 61 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Stuart Erwin
1927 : Fay et Fanchette (Broadway nights) de Joseph C. Boyle
1927 : Woman wise d’Albert Ray
1927 : Les quatre fils (Four Sons) de John Ford
1928 : La Maison du Bourreau (Hangman’s House) de John Ford
1928 : Quand j’étais bandit (Me, Gangster) de Raoul Walsh
1928 : Le Feu aux Poudres (Red Wine) de Raymond Cannon
1928 : Le docteur Amour (The Love doctor) de Melville W. Brown
1929 : No quite decent d’Irving Cummings
1929 : Capitaine Blake (River of Romance) de Richard Wallace
1929 : Illusion de Lothar Mendes
1930 : The three Sisters de Paul Sloane
1930 : A Man from Wyoming de Rowland V. Lee
1930 : Sweet Kitty Bellairs d’Alfred E. Green
1930 : Extravagance de Phil Rosen
1930 : La Marraine de Charley (Charley’s Aunt) d’Al Christie
1930 : Kiss me again de William A. Seiter
1930 : Damaged love d’Irvin Willat
1930 : Docteur Karlov (The Drums of Jeopardy) de George B. Seitz
1931 : Dude Ranch de Frank Tuttle
1931 : Honeymoon Lane de William James Craft
1931 : The Brat de John Ford
1931 : Alexander Hamilton de John G. Adolfi
1932 : Revenge at Monte Carlo de B. Reeves Eason
1933 : Before Midnight de Lambert Hillyer
1934 : Escrocs (Cheaters) de Phil Rosen
1934 : Perdus dans la Stratosphère (Lost in the Stratosphere) de Melville W. Brown
1934 : The Ghost Walks de Frank R. Strayer
1935 : Murder by Television de Clifford Sandforth
1935 : Le Démon dans la Brume (A Face in the Fog) de Robert F. Hill
Filmographie de June COLLYER