Lee J. COBB
 Acteur américain
Lee J. Cobb, un des plus importants acteurs de composition du cinéma américain pendant trois décennies, est né Leo Jacoby à New York dans le Lower East Side le 8 Décembre 1911. Fils d’éditeur de journal juif, le jeune Leo est un enfant prodige de la musique et maîtrise le violon et l’harmonica. Tout espoir d’une carrière de virtuose du violon ont été anéantis quand il s’est cassé le poignet, mais son talent à l’harmonica lui a valu son premier succès professionnel. À l’âge de 16 ou 17 ans, il s’enfuit de la maison pour essayer de percer à Hollywood dans le cinéma en tant qu’acteur.
Un impressionnant commis-voyageur
Il fait ses débuts comme acteur de théâtre professionnel au Pasadena Playhouse en 1931 mais revient à New York. Cobb poursuit des études à l’université de New York quand il rejoint un groupe de théâtre de sensibilité de gauche, en 1935 et joue dans l’œuvre de Clifford Odets Waiting for Lefty, pièce mettant en scène des conducteurs de taxis pendant la Grande dépression. En 1937, il débute au cinéma dans Ali Baba Goes to Town réalisé par David Butler. Au théâtre, il marque son époque avec le rôle de Willy Loman dans Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller, dirigé par Elia Kazan. Miller a déclaré qu’il avait écrit le rôle avec Cobb à l’esprit.
Gangster ou patriarche
Lee J. Cobb tient le rôle du père de William Holden, dans L’Homme au mains d’or en 1939, alors qu’il n’a pas encore 30 ans. Le rôle d’un patriarche est celui qui lui convient le mieux et sera une constante de ses compositions au cinéma. Son autre emploi est celui du gangster impitoyable et violent. Il s’illustre ainsi dans Boomerang d’Elia Kazan, L’Heure du Crime de Robert Rossen, La Fin d’un tueur de Rudolph Maté et Les Bas-Fonds de Frisco de Jules Dassin. Il sait également s’amuser en homme de main de Rex Harrison dans Anna et le Roi de Siam ou en Padre de Capitaine de Castille avec Tyrone Power.
Témoin à l’HUAC
Cobb se retrouve sur les listes des communistes possibles du House Un-American Activities Committee (HUAC) du fait de ses débuts au théâtre dans un groupe marqué politiquement. Appelé à témoigner dans cette chasse aux sorcières, il commence par refuser, ce qui lui vaut quelques menaces, puis s’y résout en 1953, alors que sa femme vit une profonde dépression, en donnant une vingtaine de personnes comme anciens membres du Parti communiste des États-Unis d’Amérique (CPUSA). Après l’audience, il repend sa carrière et travaille avec Kazan et Budd Schulberg, deux autres témoins de la HUAC, dans le film Sur les quais, dans lequel on voit souvent une apologie du comportement de donneurs.
Le troisième juré en colère
En 1957, Sydney Lumet lui confie le rôle du troisième juré dans le film Douze hommes en colère qui est encore considéré aujourd’hui comme un des plus grands chefs-d’œuvre du Septième art. Pendant les années cinquante, il aura décroché par deux fois l’oscar du meilleur second rôle avec Sur les Quais et pour Les Frères Karamazov de Richard Brooks. Cette belle série s’achève avec le rôle du psychiatre Luther dans Les Trois Visages d’Ève et le gangster qui emploie l’avocat véreux interprété par Robert Taylor dans Traquenard de Nicholas Ray. Il ne pourra par la suite trouver de grands rôles alors que son jeu a atteint toute sa plénitude comme en attestent le pionnier d’Exodus de Preminger, le patron de Clint Eastwood dans Un Shérif à New York, le poignant patriarche d’On n’achète pas le silence de William Wyler. Il joue aussi le mentor de James Coburn dans Notre Homme Flint et F. comme Flint. Le brillant second rôle remporte un Emmy Award du meilleur acteur pour sa reprise télévisée de Mort d’un commis voyageur aux côtés de Gene Wilder et George Segal. On le retrouve souvent sur le petit écran par exemple dans Le Virginien et trouve son dernier rôle marquant au cinéma en 1973 comme commissaire dans L’Exorciste de William Friedkin, Lee J. Cobb est décédé d’une crise cardiaque à Woodland Hills, en Californie, le 11 Février 1976, à l’âge de 64 ans. Il est enterré au Mount Sinai Memorial Park Cemetery à Los Angeles, en Californie. Si on garde à l’esprit que le rôle de Willy Loman a été écrit pour lui, c’est grâce à Willy qu’il continuera à avoir une influence sur le théâtre américain loin dans l’avenir, aussi longtemps que La mort d’un commis-voyageur sera rejouée.


FILMOGRAPHIE :

Avec Henry Fonda
et Sidney Lumet
1934 : The Vanishing Shadow de Louis Friedlander
1937 : Au-delà du Rio Grande (en) (North of the Rio Grande) de Nate Watt
1937 : La Vallée des ruffians (en) (Rustlers' Valley) de Nate Watt (en)
1937 : Nuits d’Arabie (Ali Baba Goes to Town) de David Butler
1938 : Danger on the air d’Otis Garrett
1939 : L'Esclave aux mains d’or (Golden Boy) de Rouben Mamoulian
1940 : La Mariée célibataire (This Thing Called Love) d’Alexander Hall
1941 : Des hommes vivront (Men of Boys Town) de Norman Taurog
1941 : Ici Londres (Paris calling) d’Edwin L. Marin
1943 : La Nuit sans lune (The Moon Is Down) d’Irving Pichel
1943 : Tonight we raid Calais de John Brahm
1943 : La Vallée infernale (Buckskin Frontier) de Lesley Selander
1943 : Le Chant de Bernadette (The Song of Bernadette) d’Henry King
1944 : Winged Victory de George Cukor
1946 : Anna et le Roi de Siam de John Cromwell
1947 : L'Heure du crime de Robert Rossen
1947 : Boomerang ! d’Elia Kazan
1947 : Capitaine de Castille (Captain from Castile) d’Henry King
1948 : Appelez nord 777 de Henry Hathaway
1948 : Le Miracle des cloches d’Irving Pichel
1948 : L'Énigmatique Monsieur Horace (The Luck of the Irish) d’Henry Koster
1948 : La Fin d’un tueur (The Dark Past) de Rudolph Maté
1949 : Les Bas-fonds de Frisco (Thieve’s Highway) de Jules Dassin
1950 : Captif de l'amour (The Man Who Cheated Himself) de Felix E. Feist
1951 : Sirocco (Sirocco) de Curtis Bernhardt
1951 : Le Poids du Remords (The Family Secret) de Henry Levin
1952 : Le Libérateur (The Fighter) d’Herbert Kline
1953 : Les Démons du Texas (The Tall Texan) d’Elmo Williams
1954 : Yankee Pacha (Yankee Pasha) de Joseph Pevney
1954 : Panique sur la Ville (Gorilla at large) de Harmon Jones
1954 : Sur les quais (On the Waterfront) d’Elia Kazan
1954 : Day of triumph de John T. Coyle et Irving Pichel
1955 : Le Cercle infernal (The Racers) d’Henry Hathaway
1955 : Colorado Saloon (The Road to Denver) de Joseph Kane
1955 : La Main gauche du Seigneur (The Left Hand of God) d’Edward Dmytryk
1956 : L'Homme au complet gris (The Man in the gray Flannel Suit) de Nunnally Johnson
1956 : Meurtres à Miami/L’Homme à abattre (Miami Expose) de Fred F. Sears
1957 : Douze Hommes en colère (Twelve Angry Men) de Sidney Lumet
1957 : Racket dans la couture (The Garment Jungle) de Vincent Sherman
1957 : Les Trois Visages d’Ève (The Three Faces of Eve) de Nunnally Johnson
1958 : L'Homme de l'Ouest (Man of the West) d’Anthony Mann
1958 : Les Frères Karamazov (The Brothers Karamazov) de Richard Brooks
1958 : Traquenard (Party Girl) de Nicholas Ray
1959 : Dans la souricière (The Trap) de Norman Panama
1959 : Vertes Demeures (Green Mansions) de Mel Ferrer
1959 : La Vie à belles dents (But not for me) de Walter Lang
1960 : Exodus (Exodus) d’Otto Preminger
1962 : La conquête de l'Ouest (How the West was won) de John Ford
1962 : Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (4 Horsemen of the Apocalypse) de V. Minnelli
1963 : T'es plus dans la course, papa ! (Come blow your Horn) de Bud Yorkin
1966 : Notre homme Flint(Our Man Flint) de Daniel Mann
1967 : F comme Flint d(In Like Flint) de Gordon Douglas
1968 : La Mafia fait la loi (Il giorno della civetta) de Damiano Damiani
1968 : Un shérif à New York (Coogan’s Bluff) de Don Siegel
1968 : Les Hommes de Las Vegas (Las Vegas, 500 milliones) d’Antonio Isasi-Isasmendi
1969 : L'Or de MacKenna (Mackenna’s Gold) de Jack Lee Thompson
1970 : On n'achète pas le silence (The Liberation of L. B. Jones) de William Wyler
1970 : Macho Callahan (Macho Callahan) de Bernard L. Kowalski
1971 : L'Homme de la loi (Lawman) de Michael Winner
1973 : Le Fantôme de Cat Dancing (The Man who loved Cat Dancing) de Richard C. Sarafian
1973 : L'Exorciste (The Exorcist) de William Friedkin
1973 : Ultimatum de Jean-Pierre Lefebvre
1973 : Le Grand Kidnapping (La polizia sta a guardare) de Roberto Infascelli
1974 : Demain sera trop tard (Il Venditore di Palloncini) de Mario Gariazzo
1975 : Un flic voit rouge (Mark il poliziotto) de Stelvio Massi
1975 : Le Veinard (That Lucky Touch) de Christopher Miles
1975 : Marc la gâchette (Mark il poliziotto spara per primo) de Stelvio Massi
1976 : Gli amici di Nick Hezard de Fernando Di Leo
1976 : Magnum 44 spécial (La legge violenta della squadra anticrimine) de Stelvio Massi

Télévision :
1951 : The Moon and Sixpence d’Arnold Laven
1957 : Panic Button de Franklin J. Schaffner
1959 : Project Immortality de Fielder Cook
1960 : The Committeeman de Lloyd Richard
1961 : Vincent Van Gogh, Autoportrait (Vincent Van Gogh, a Self-Portrait) de Ray Garner
1962 : The Unstoppable Gray Fox de Sherman Marks
1966 : Mort d’un Commis Voyageur (Death of a Salesman) d’Alex Segal
1970 : To confuse the Angel d’Alex Segal
1972 : Heat of Anger de Don Taylor
1973 : Un shérif à New York (McCloud) de Lou Antonio
1973 : Assurance sur la mort (Double Indemnity) de Jack Smight
1974 : Docteur Max (Dr. Max) de James Goldstone
1974 : Trapped beneath the Sea de William A. Graham
1974 : Le grand Braquage (The Great Ice Rip-Off) de Dan Curtis
1976 : Les Origines de la Mafia (Alle origini della mafia) d’Enzo Muzii


Filmographie de Lee J. COBB
 
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