Montgomery CLIFT
 Acteur américain
Montgomery Clift naît à Omaha dans le Nebraska, le 17 octobre 1920, précédé par Roberta sa sœur jumelle. Son père William, gagne aisément sa vie dans le secteur bancaire et sa mère Ethel élève ses trois enfants, Brooks de dix-huit mois son aîné, Montgomery et Roberta de façon aristocratique. Surnommé par ses proches Monty, il fait, à 13 ans, ses débuts sur scène à Broadway. Servi par un physique avantageux, Clift se fait rapidement une solide réputation d’acteur. Au début des années 1940, l’actrice Libby Holman, qu’il ne laisse pas indifférent produit à son intention la pièce Mexican Mural. Cette relation avec l’actrice est probablement la dernière relation hétérosexuelle de Clift, Libby Holman constatant que l’acteur est homosexuel. L’influence de l’actrice n’en est pas moins importante sur sa carrière. Suivant ses conseils, il repousse les offres des studios hollywoodiens, afin de pouvoir interpréter des personnages dans un large registre d’émotions. Il tourne cependant pour la télévision Hay Fever, une pièce qu’il joue en 1938.
Le beau jeune homme tourmenté
Montgomery Clift débute au cinéma en 1948 dans le western La Rivière rouge, incarnant le fils adoptif de John Wayne sous la direction d’Howard Hawks. Si cette première prestation est remarquée, l’année suivante, le comédien remporte ses premiers succès personnel avec Les Anges marqués de Fred Zinneman, pour lequel il obtient sa première nomination aux Oscars et L’Héritière de William Wyler. En 1951, son interprétation d’un jeune employé issu d’un milieu modeste, dans le mélodrame Une place au soleil, en fait l’une des plus grandes vedettes d’Hollywood. Il partage l’affiche avec Shelley Winters et Elizabeth Taylor. Avec cette dernière, il entretient une relation mi-amicale, mi-amoureuse mais semble-til platonique qui perdure au fil des années. Désormais il a autour de lui quotidiennement nombre d’admiratrices et de photographes. En 1953, Fred Zinneman le dirige à nouveau dans Tant qu’il y aura des hommes, un film de guerre qui bouscule les codes et les conventions, traitant d’adultère, de prostitution, d’alcoolisme, de racisme et de torture en plein maccarthysme. Avec Marlon Brando, Monty Clift est alors l’acteur le plus prisé des réalisateurs de renom. Alfred Hitchcock en fait un prêtre victime de la confession d’un assassin dans Loi du silence, Vittorio De Sica un amant romantique dans Station Terminus avec Jennifer Jones. Épuisé par les tournages, l’acteur se retire. Peu à peu ses tourments psychiques, la prise régulière de pilules et d’alcool rendent son état de santé fragile.
L’accident
En 1956, Montgomery Clift partage une nouvelle fois l’affiche avec Elizabeth Taylor, dans L’Arbre de vie d’Edward Dmytryk. Tout s’interrompt le 12 mai, jour où le comédien est victime d’un accident d’automobile au volant de sa Chevrolet. Il heurte un pylône. Malgré les tentatives de la chirurgie plastique, son visage ne sera plus jamais le même. Malgré tout sa carrière se poursuit et, en 1958, il entreprend un second come-back, sous la direction une fois encore de Dmytryk dans Le Bal des maudits. Marlon Brando partage l’affiche avec lui et tente de l’aider à surmonter ses problèmes. Il est très lié avec Myrna Loy durant le tournage de Cœurs brisés, à tel point que persiste des rumeurs de mariage entre les deux. L’année suivante, il retrouve son amie Elizabeth Taylor pour le tournage de Soudain l’été dernier que réalise Joseph L. Mankiewicz d'après la pièce de Tennessee Williams. C’est elle qui l’impose à la production et au cinéaste. Pour la première fois, Clift n’incarne pas un être angoissé et son interprétation d’un médecin conciliant constitue l’un des sommets de sa carrière. Très actif, il tourne pour Elia Kazan, Le Fleuve sauvage aux côtés de Lee Remick. Un tournage difficile où il apparaît très amaigri et fatigué.
Descente aux enfers
Au début des années soixante, malgré sa mauvaise réputation, le cinéaste John Huston l’engage pour Les Désaxés avec Marilyn Monroe et Clark Gable, un tournage éprouvant et difficile. Les relations avec John Huston s’aggravent avec Freud, passions secrètes. Clift, qui peine à se souvenir de son texte, est malmené par le réalisateur. La même année, Montgomery Clift obtient une nouvelle nomination à l’Oscar, cette fois du meilleur second rôle pour Jugement à Nuremberg. En 1966, L’Espion de Raoul Levy face à Hardy Krüger est sa dernière apparition sur les écrans. Il consent à retrouver Elisabeth Taylor dans Reflets dans un œil d’or de John Huston mais le destin en décide autrement. Le 23 juillet 1966, son compagnon Lorenzo James, entrant dans sa chambre à Brooklyn, découvre Montgomery Clift terrassé par un infarctus. L’acteur ne supportant plus « le regard des autres sur sa sexualité » avait quitté Hollywood pour New York et s’était désintéressé du cinéma. Disparu à 46 ans, Montgomery Clift est malgré lui entré dans la légende.


FILMOGRAPHIE :

Avec Burt Lancaster
et Fred Zinnemann
1939 : Hay Fever d’Ed Sobol
1948 : La Rivière rouge (Red River) d’Howard Hawks
1948 : Les Anges marqués (The Search) de Fred Zinnemann
1949 : L’Héritière (The Heiress) de William Wyler
1950 : La Ville écartelée (The Big lift) de George Seaton
1951 : Une place au soleil (A Place in the sun) de George Stevens
1953 : La Loi du silence (I Confess) d’Alfred Hitchcock
1953 : Tant qu’il y aura des hommes (From here to eternity) de Fred Zinnemann
1954 : Station Terminus (Stazione Termini) de Vittorio de Sica
1957 : L’Arbre de vie (Raintree county) d’Edward Dmytryk
1958 : Le Bal des maudits (The Young Lions) d’Edward Dmytryk
1958 : Cœurs brisés (Lonelyhearts) de Vincent J. Donehue
1959 : Soudain l’été dernier (Suddenly last summer) de Joseph L. Mankiewicz
1960 : Le Fleuve sauvage (Wild river) d’Elia Kazan
1961 : Les Désaxés (The Misfits) de John Huston
1961 : Jugement à Nuremberg (Judgment at Nuremberg) de Stanley Kramer
1962 : Freud, passions secrètes (Freud) de John Huston
1966 : L’Espion de Raoul Lévy


Filmographie de Montgomery CLIFT
 
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