Julie Christie voit le jour le 14 avril 1940 à Chabua dans la région d’Assam en Inde britannique où son père Francis travaille dans une plantation de thé tandis que sa mère Rosemary Ramsden s’adonne à la peinture. Ses parents se séparent alors qu’elle est enfant. Elle rejoint le Pays de Galles et reçoit une éducation anglicane dans un couvent du Sussex. Elle séjourne à Paris où elle perfectionne son français. Julie débute sa carrière de comédienne sur les planches au Royaume- Uni en 1957 et apparaît à la télévision britannique. Albert R. Broccoli rejette sa canditature pour tenir le rôle de Honey Rider dans le premier James Bond contre le Dr No estimant qu’elle a une poitrine trop petite et lui préfère la sculpturale Ursula Andress. Julie ne sera pas une icône sexy. Elle sera beaucoup mieux.
Les glorieuses sixties
Elle se fait remarquer en 1961 dans la série télévisée A for Andromeda et débute au cinéma en 1962 dans les rôles féminins principaux de deux comédies sans prétention, Ma douce Tigresse et La Merveilleuse Anglaise, toutes deux réalisées par Ken Annakin. Néanmoins, c’est son excellente prestation dans Billy le menteur du réalisateur préféré de ses débuts John Schlesinger qui lui apporte une importante notoriété. Après avoir figuré au générique de Young Cassidy, elle devient une grande star grâce à Darling où elle campe une jeune femme qui dissimule un égoïsme glaçant derrière une candeur de façade. Elle est récompensée d’un Oscar. Figure romantique, elle incarne Lara dans Le Docteur Jivago de David Lean, la résistante Clarisse dans le film de science-fiction Fahrenheit 451 de François Truffaut, la belle Bathsheba de Loin de la foule déchainée de Schlesinger ou l’indécise Petulia de Richard Lester.
Avec Warren Beatty
Dans les années 70, elle campe des personnages plus ambigus dans Le Messager de Joseph Losey et Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg. Elle se lie intimement à Warren Beatty qui en fait sa partenaire dans ses productions comme John McCabe de Robert Altman, Shampoo d’Hal Ashby et Le Ciel peut attendre qu’il réalise. Leur liaison s’achève au début des années 80. Par la suite, Julie Christie continue son parcours à sa façon et ne cherche pas à occuper à tout prix le devant de la scène en tournant n’importe quoi. Aspirant à une vie paisible et ayant une attitude détachée par rapport à sa carrière, elle travaille irrégulièrement selon ses envies mais, heureusement, le public peut encore profiter de son talent dans des productions comme Chaleur et Poussière de James Ivory, Les Coulisses du Pouvoir de Sidney Lumet, Hamlet de Kenneth Branath, L’Amour et après d’Alan Rudolph, Neverland de Marc Forster.
Une charme intact
Elle ne néglige ni le cinéma français tournant Les Quarantièmes rugissants de Christian de Chalonge, Champagne amer du tunisien Ridha Béhi ou Belphégor, le fantôme du Louvre de Jean-Paul Salomé, ni le cinéma de genre comme la comédie avec Autour de Lucy, le fantastique avec Cœur de Dragon ou le film de science-fiction comme Génération Proteus de Donald Cammell où elle est violée par un robot. Même si elle se fait plus rare sur les écrans à partir des années 2000, elle illumine de sa présence le poignant Loin d’Elle de la comédienne canadienne Sarah Polley, où atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle obtient le soutien de son mari interprété par Gordon Pinsent, une histoire d’amour complexe et profondément humaine. Elle fait aussi une apparition dans Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, troisième épisode de la célèbre saga signé Alfonso Cuaron. Même vieillie et sans fard, Julie Christie conserve ce charme indéfinissable qui a marqué ses heures de gloire.
FILMOGRAPHIE :
Avec Joseph Losey
1962 : La merveilleuse Anglaise (The Fast Lady) de Ken Annakin
1963 : Billy le menteur (Billy the Liar) de John Schlesinger
1965 : Darling chérie (Darling) de John Schlesinger
1965 : Le Jeune Cassidy (Young Cassidy) de Jack Cardiff et John Ford
1965 : Le Docteur Jivago (Doctor Zhivago) de David Lean
1966 : Fahrenheit 451 de François Truffaut
1967 : Loin de la foule déchaînée (Far from the Madding Crowd) de J. Schlesinger
1968 : Petulia (Petulia) de Richard Lester
1970 : À la recherche de Gregory (In search of Gregory) de Peter Wood
1970 : John McCabe (McCabe & Mrs Miller) de Robert Altman
1970 : Le Messager (The Go-Between) de Joseph Losey
1973 : Ne vous retournez pas (Don’t look now) de Nicolas Roeg
1975 : Shampoo (Shampoo) d’Hal Ashby
1975 : Nashville (Nashville) de Robert Altman
1977 : Génération Proteus (Demon Seed) de Donald Cammell
1978 : Le ciel peut attendre (Heaven can wait) de Warren Beatty
1981 : Mémoires d’un survivant (Memoirs of a Survivor) de David Gladwell
1982 : Les Quarantièmes rugissants de Christian de Chalonge
1982 : Le Retour du soldat (The Return of the Soldier) d’Alan Bridges
1983 : Tables séparées (Separate Tables) de John Schlesinger et Ken Price
1983 : Chaleur et Poussière (Heat and dust) de James Ivory
1983 : The Gold Diggers de Sally Potter
1986 : Miss Mary (Miss Mary) de María Luisa Bemberg
1986 : Champagne amer de Ridha Béhi
1986 : Les Coulisses du pouvoir (Power) de Sidney Lumet
1988 : Dernier voyage en Malaisie (Dadah is death) de Jerry London
1990 : Fools of Fortune de Pat O'Connor
1996 : Hamlet de Kenneth Branagh
1996 : Cœur de dragon (Dragonheart) de Rob Cohen
1997 : L'Amour... et après (Afterglow) d’Alan Rudolph
2001 : Belphégor, le fantôme du Louvre de Jean-Paul Salomé
2001 : No Such Thing de Hal Hartley
2002 : Autour de Lucy (I’m with Lucy) de Jon Sherman
2004 : Troie (Troy) de Wolfgang Petersen
2004 : Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban (HP and the Prisoner of Azkaban) d’A. Cuarón
2004 : Neverland (Neverland) de Marc Forster
2005 : The Secret Life of Words (La vida secreta de las palabras) d’Isabel Coixet
2007 : Loin d’elle (Away from her) de Sarah Polley
2009 : New York, I Love You de Shekhar Kapur
2009 : 1939 (Glorious 39) de Stephen Poliakoff
2011 : Le Chaperon rouge (Red Riding Hood) de Catherine Hardwicke
2013 : Sous surveillance (The Company you keep) de Robert Redford
Filmographie de Julie CHRISTIE