Linda CHRISTIAN
 Actrice mexicaine
Pour beaucoup, la première James Bond Girl a la silhouette d’Ursula Andress. Sa sortie de mer en bikini blanc est une image restée gravée dans toutes les mémoires. Une vérité quelque peu déformée en fait. La première actrice à avoir endossé le costume (ou le maillot) de bimbo 007 s’appelait Linda Christian. Véritable star du cinéma hollywoodien des années 40, cette créature de rêve a marqué les esprits par son physique, ses frasques et son mariage avec Tyrone Power plus que sa carrière d’artiste plus discrète et modeste.
De son vrai nom Blanca Rosa Welter Vorhauer, Linda Christian naît le 13 novembre 1923 à Tampico, au Mexique. Son père Gerardus Welter, d’origine néerlandaise, est ingénieur pour la compagnie Shell et sa mère Blanca Vorhauer est d'origine mexicaine. La famille voyage dans le monde entier au gré de ses affectations du père. La jeune fille, aînée d'une fratrie de trois enfants, la future actrice Ariana Gloria Welter, Gerardus et Edward Albert, apprécie cette vie de nomade en Amérique, en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique et acquiert la maîtrise de sept langues. Elle entame des études de médecine, mais jeune et jolie, elle rencontre son idole Errol Flynn, très amateur de starlette en fleurs. Ils deviennent amants et il la personne de déménager à Hollywood. Peu de temps après son arrivée, elle est présentée Louis B. Mayer qui, toujours soucieux de découvrir de nouvelles beautés pour la MGM lui signe un contrat de sept ans et en fait une Goldwyn girl. Elle adopte le pseudonyme de Linda Christian, en référence au personnage de Fletcher Christian, le premier rôle d'Errol Flynn en Australie sur la mutinerie du Bounty.
Frasques et paillettes
La belle blonde aux yeux magnifiques et au corps de déesse fait ses débuts dans la comédie musicale Un Fou s'en va-t-en guerre avec Danny Kaye. Elle affiche dans les magazines sa dentition retouchée à prix d'or et est surnommée la bombe atomique dans Life. Elle devient la jeune vedette décorative de produits exotiques comme Féerie à Mexico ou Le Pays du Dauphin Vert, deux films avec le vétéran Walter Pidgeon. La superbe mexicaine se signale d'avantage par sa vie agitée et ses frasques sentimentales, qui défrayent la chronique mondaine des journaux à sensation que par ses prouesses cinématographiques. Elle épouse en grandes pompes à Rome, en 1947, Tyrone Power, à peine divorcé d’Annabella et le couple séduisant est reçu au Vatican, par Pie XII. Elle met au monde deux filles Romina Power en 1951 qui fera une carrière de chanteuse et Taryn Power, née en 1953 qui sera également l'interprète de huit fils. Elle divorce de Tyrone Power en 1956. Linda devient la grande rivale d'Ava Gardner et Zsa-Zsa Gabor et multiplie les aventures sentimentales médiatisées avec le milliardaire Bobby Schlesinger, le marquis et pilote automobile Alfonso de Portago, le torero Luis Miguel Dominguín, qu’elle dispute à Ava Gardner, le richissime Francisco Pignatari avec une nette préférence aux milliardaires qui lui organise de grandioses parties dans leur yacht ou l'héberge dans leur chalet de Saint-Moritz. Après une romance avec Glenn Ford au début des années soixante, elle revient à Rome pour un mariage éclair en 1962, avec Edmund Purdom, qui a été son amant alors qu'elle était encore unie à Tyrone Power et qu'il était le mari de sa meilleure amie la danseuse Anita Philips. Linda Christian se retire en Espagne et se découvre une dernière passion, celle de la corrida.
Filmo discrète
Si cette vie dissolue ne laisse guère de temps à son métier d'actrice, Linda Christian a cependant tourné une vingtaine de film entre 1948 et la fin des années soixante. En 1948, sirène au bikini étriqué, elle tombe dans les bras d’un Johnny Weissmuller quadragénaire qui, mousse une dernière fois son fameux cri dans Tarzan et les Sirènes de Robert Florey. Elle est chorus girl dans Show Boat, une infirmière convoitée par deux vétérans, John Hodiak et Stephen McNally dans Vainqueurs de Corée de Lesley Selander, une jeune domenestique canadienne au service d'unefamille excentrique dans Sacré printemps de Richard Fleischer. Elle peut rivaliser avec les déesses de Cinecitta dans des péplums ou elle incarne la princesse Panthea dans Les Esclaves de Babylone de William Castle ou la rivale de Lana Turner devant et derrière la caméra auprès d'Edmund Purdom dans Athena de Richard Thorpe. En 1954, Linda Christian a le privilège d’incarner la première James Bond girl, dans une version télévisée de Casino royale en 1954, avec Barry Nelson ans la peau du célèbre espion. Elle est associée à un Robert Taylor chercheur de trésors sous-marins dans La maison des sept faucons de Richard Thorpe. Elle tourne en Italie Le moment de la vérité, un film de Francesco Rosi consacré au monde de la corrida. Le cinéma n'étant pas sa préoccupation première, elle s'affiche dans des productions mineures comme La main du diable en grand prêtresse du vaudou par Robert Alda , Passeport pour un cadavre, un petit film d’horreur de Mario Gariazzo, 10h32 du matin où elle est la veuve d’un magistrat assassiné et la maîtresse d’un jeune peintre peut-être compromis dans le meurtre ou encore Nel Solo et L’oro del mondo en 1967 où elle donne la réplique à sa fille, Romina Power accouplée avec l’amateur de bel canto Al Bano. Linda Christian décède le 22 juillet 2011 à Palm-Springs, d’un cancer de l’intestin, à l'âge de 87 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Tyrone Power
1942 : Le Rocher des âmes (El peñón de las animas) de Miguel Zacarías
1943 : Un Fou s’en va-t-en guerre (Up in Arms) d’Elliott Nugent
1945 : Havana (Club Havana) d’Edgar G. Ulmer
1946 : Féerie à Mexico (Holiday in Mexico) de George Sidney
1947 : Le Pays du Dauphin vert (Green Dolphin Street) de Victor Saville
1948 : Tarzan et les Sirènes (Tarzan and the Mermaids) de Robert Florey
1951 : Show Boat de George Sidney
1952 : Les Vainqueurs de Corée (Battle Zone) de Lesley Selander
1952 : Sacré Printemps (The Happy Time) de Richard Fleischer
1953 : Les Esclaves de Babylone (Slaves of Babylon) de William Castle
1954 : Casino Royale (Casino Royale) de William H. Brown (tv)
1954 : Athena (Athena) de Richard Thorpe
1955 : Tempête (Tormenta) d’Alfonso Acebal & John Guillermin
1955 : Tempête des passions (Thunderstorm) de John Guillermin
1958 : Peter Voss (Peter Voss, der Millionendieb) de Wolfgang Becker
1959 : La Maison des sept Faucons (The House of the seven Hawks) de Richard Thorpe
1959 : Le Passager de la dernière Heure (Abschied von den Wolken) de Gottfried Reinhardt
1960 : Mélodie de l’Adieu (Das große Wunschkonzert) d’A. M. Rabenalt
1960 : Rendez-vous à Ischia (Appuntamento a Ischia) de Mario Mattoli
1961 : La Main du Diable (The devil’s Hand) de William J. Hole Jr.
1962 : Lasciapassare per il morto de Mario Gariazzo
1963 : Hôtel International (The V.I.P’s) d’Anthony Asquith
1963 : The beauty jungle de Val Guest
1964 : Un Cœur plein et les Poches vides (É la donna creò l’uomo) de Camillo Mastrocinque
1964 : L’Enfant et le Mur (El niño y el muro) d’Ismael Rodríguez
1964 : Le Moment de la Vérité (Il momento della verità) de Francesco Rosi
1965 : 10 heures 32 du matin (10:32 in the morning) d’Arthur Dreifuss
1966 : Go, go play-boy (Bel Ami 2000) de Michael Pfleghar
1967 : Nel sole d’Aldo Grimaldi
1967 : L’Or du Monde (L’Oro del mondo) d’Aldo Grimaldi
1986 : Delitti de Giovanna Lenzi
1987 : Amore inquieto di Maria de Sergio Pastore


Filmographie de Linda CHRISTIAN
 
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