Nancy CARROLL
 Actrice américaine
La venue du son a propulsé Nancy Carroll comme star éphémère. Recrutée dans le théâtre de New York, où elle se produisait depuis son adolescence, elle fut l’une des premières femmes à chanter et à danser sur une scène sonore de studio. D’une présence dynamique devant les premiers micros, elle voit sa carrière décliner dans les années 1930, où, à juste titre ou non, elle a acquis la réputation d’être «difficile». Elle se hérissait d’être stéréotypée comme une ingénue musicale, mais c’est presque le seul emploi que les studios lui donneraient. Après quelques flops, le passage de Carroll comme tête d’affiche était terminé en 1936.
Femme-enfant au teint de porcelaine
Nancy Carroll, de son vrai nom Ann Veronica Lahiff, naît le 19 novembre 1903 à New-York. Fille de Thomas et Ann Lahiff, d'origine irlandaise, elle fait sa scolarité dans l'école catholique de la Holy Trinity à New York commence à travailler à seize ans comme sténographe chez un fabricant de dentelle. Elle participe avec sa sœur Elise à un concours local de danse, qui la conduit rapidement au théâtre. Elle développe à Broadway ses aptitudes au chant et ses dons pour la danse et se produit dans plusieurs musicals. Et le cinéma ne tarde pas à faire appel à elle. On est à la fin du muet, et le physique de Nancy Carroll, femme-enfant au teint de porcelaine, avec ses joues rondes et son sourire mutin, ses accroche-cœurs sur le front et ses yeux charbonneux, répond aux canons de l’époque. Dès 1928, Nancy Carroll, sous contrat avec Paramount, tourne pas moins de huit films, des comédies musicales (The Dance of Life, Laughter, Paramount on Parade), des mélodrames (The Wolf of Wall Street, The Kiss before the Mirror), ou des comédies légères (Hot Saturday avec Cary Grant). Easy come, easy go de Frank Tuttle, tourné la même année avec Richard Dix, fait d’elle une star. Deux ans plus tard, elle est nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans Voleuse d’Edmund Goulding. Le public l’adopte définitivement et ses fans lui envoient le plus volumineux courrier qu’une actrice des années 30 ait jamais reçu.
Star de la Paramount
Et Nancy Carroll, forte de sa popularité naissante enchaîne film sur film. Dans Mon curé chez mon rabbin de Victor Fleming, elle joue une Irlandaise catholique, qui épouse un juif, Charles Buddy Rogers. Elle est une étudiante qui rêve de devenir actrice et qui part à Broadway avec ses copains Richard Arlen et Danny O’Shea dans Manhattan cocktail de Dorothy Arzner. Sa mine aguicheuse et ses sourires enjôleurs lui valent plusieurs rôles de danseuse de cabaret, comme dans Sin Sister de Charles Klein, Dangerous paradise de William A. Wellman, ou encore dans Taxi girls d’Edward Buzzell, où son accent faubourien séduit le riche John Boles. Un autre rôle de fille du peuple lui échoit dans Stolen heaven de George Abbott, où elle s’accoquine avec un jeune voleur pour dérober une forte somme d’argent, le dépenser et enfin se suicider. La voilà encore dans Scarlet Dawn de William Dieterle en 1932, en domestique de Douglas Fairbanks Jr., aristocrate russe émigré en Turquie ou dans Springtime for Henry de Frank Tuttle, où elle campe une femme mariée qui a une aventure avec un riche héritier, Otto Kruger. Dans Jalousie de Roy William Neill, elle incarne la femme d’un boxeur jaloux, George Murphy, qui tue son rival.
Esprit rebelle
Mais, à une époque où les stars sous contrat sont soumises à la stricte discipline des studios, Nancy se fait remarquer par son esprit d’indépendance. Elle se rebelle et commence à critiquer les rôles qu’on lui propose, gagnant peu à peu une réputation d’actrice récalcitrante et non coopérative. Malgré les éloges constants de la critique et du public, la Paramount ne renouvelle pas son contrat. En 1934, Nancy Carroll signe pour quatre films avec Columbia, mais son heure de gloire est passée, et son nouveau studio ne lui proposant plus que des rôles secondaires. Elle tourne I associée à Thelma Todd, L'Aventure Transatlantique, un des derniers films burlesques d'Harry Langdon, I, une comédie poussive avec Frederic March et Cet Âge ingrat d'Edward Ludwig avec Melvyn Douglas. Puis Nancy Carroll décide de mettre un terme à sa carrière au cinéma en 1938. Elle revient alors à la scène dans For Heaven's Sake, Mother ! auprès d'Herschel Bentley et, à partir de la fin des années 1940, apparaît, sur le petit écran, dans des séries comme The Aldrich family, The egg and I avec sa fille, Patricia Kirkland, en vedette, The further adventures of Ellery Queen avec George Nader, Naked city en 1961 avec Harry Belaver ou Going my way en 1963 avec Gene Kelly et Leo G. Carroll. Nancy Carroll a été mariée trois fois. De sa première union avec Jack Kirkland de 1924 à 1931 est née Patricia en 1925. Son union avec Francis Bolton Mallory s’est soldé par un divorce en 1935. Plus stable, son mariage avec CH Jappe Groen durera jusqu’à son décès d’un anévrisme alors qu'elle se rendait au théâtre le 6 août 1965 à New-York.


FILMOGRAPHIE :

Avec Ernst Lubitsch
1927 : Ladies must dress de Victor Heerman
1928 : Mon Curé chez mon rabbin (Abie’s Irish Rose) de Victor Fleming
1928 : Easy come, easy go de Frank Tuttle
1928 : Les Fruits défendus (Chicken a la king) de Henry Lehrman
1928 : Comment on les mate ! (The water Hole) de F. Richard Jones
1928 : Manhattan Cocktail de Dorothy Arzner
1928 : Le Rêve immolé (The Shopworn Angel) de Richard Wallace
1928 : Sin sister de Charles Klein
1929 : Le Loup de Wall Street (The Wolf of Wall Street) de Rowland V. Lee
1929 : Harmonie (Close Harmony) d’A. Edward Sutherland & J Cromwell
1929 : La Danse de la Vie (The Dance of Life) d’A. Edward Sutherland & J Cromwell
1929 : Illusion de Lothar Mendes
1929 : Grande chérie (Sweetie) de Frank Tuttle
1929 : Dangerous paradise de William A. Wellman
1930 : Honey de Wesley Ruggles
1930 : Voleuse (The Devil’s Holiday) d’Edmund Goulding
1930 : Paramount on Parade d’Edmund Goulding
1930 : Laughter d’Harry d’Abbadie d’Arrast
1930 : Follow thru de Lloyd Corrigan & Lawrence Schwab
1930 : Stolen Heaven de George Abbott
1931 : L’Ange de la nuit (Night Angel) d’Edmund Goulding
1931 : Personal Maid de Monta Bell & Lothar Mendes
1931 : L’homme que j’ai tué (Broken Lullaby) d’Ernst Lubitsch
1931 : Wayward d’Edward Sloman
1932 : Hot Saturday de William A. Seiter
1932 : Fils de Russie (Scarlet Dawn) de William Dieterle
1932 : Under-cover Man de James Flood
1932 : Taxi girls (Child of Manhattan) d’Edward Buzzell
1933 : Celle qu’on accuse (Woman accused) de Paul Sloane
1933 : Le Baiser devant le miroir (The Kiss before the Mirror) de James Whale
1933 : I love that Man d’Harry Joe Brown
1934 : Springtime for Henry de Frank Tuttle
1934 : Folies transatlantiques (Transatlantic merry go-round) de Benjamin Stoloff
1934 : Jalousie (Jealousy) de Roy William Neill
1935 : I’ll love you always de Leo Bulgakov
1935 : Le Danseur masqué (After the Dance) de Leo Bulgakov
1935 : L’Aventure Transatlantique (Atlantic Adventure) d’Albert S. Rogell
1938 : La pauvre Millionnaire (There goes my Heart) de Norman Z. McLeod
1938 : Cet Âge ingrat (That certain Age) d’Edward Ludwig


Filmographie de Nancy CARROLL
 
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