Madeleine CARROLL
 Actrice britannique
Citée par le New York Times pour sa performance dans Les Trente-Neuf Marches, comme «charmante et habile», Madeleine Carroll est devenue l’héroïne type des suspenses d’Alfred Hitchcock. Le roublard réalisateur a admis plus tard avoir beaucoup travaillé ce côté sexy de l’actrice, des qualités qu’elle possédait hors-champ, mais qui parfois disparaissaient quand la caméra tournait. Roger Ebert dans un livre consacré à Hichcock souligne qu’elle possédait les mêmes qualités que la plupart des héroïnes du réalisateur. Blondes et distantes, voire glacées, Hitchcock les emprisonnait dans des costumes qui combinaient subtilement la mode et le fétichisme. Elles fascinent les hommes, qui ont souvent un handicap psychologique ou physique.
Ses débuts en Angleterre
Madeleine Carroll, de son vrai nom Edith Madeleine Carroll, naît le 26 février 1906 à West Bromwich, en Angleterre. Elle est diplômée de l’université de Birmingham avec un baccalauréat ès arts. Elle étudie le français et devient professeur de français dans une école de jeunes filles avant de faire se laisser tenter par le théâtre. Elle fait ses débuts sur scène avec une troupe itinérante dans The Lash. Elle gagne un concours de beauté avant de débuter au cinéma. Largement reconnue comme l’une des belles femmes du cinéma, la petite brunette piquante et sexy va rapidement se métamorphoser en blonde à l’allure aristocratique et cultiver un style sophistiqué. Elle débute à l’écran dans Les Canons de Loos en 1928. Elle accède assez vite à la célébrité en Angleterre dans des productions populaires du début des années trente, comme Le Jeune Woodley, L’école de la médisance de Maurice Elvey d’après Sheridan, Atlantic de l’Allemand Edwald Andre Dupont qui retrace le naufrage du Titanic et J’étais une espionne de Victor Saville. Brusquement, elle annonce son intention de se retirer du cinéma pour se consacrer à sa vie privée avec son deuxième mari, le capitaine Philip Astley.
Les 39 marches de la gloire
Elle a cependant attiré l’attention d’Alfred Hitchcock qui voit en elle l’actrice idéale pour ses films d’espionnage et de suspense. C’est donc le tournage des Trente-neuf marches, d’après le roman de John Buchan qui va faire de Madeleine Carroll une star planétaire. Le réalisateur voudrait réunir son couple vedette Madeleine Carroll et Robert Donat l’année suivante dans Quatre de l’espionnage, un thriller d’espionnage basé sur un récit de Somerset Maugham. Toutefois, les problèmes de santé récurrents de Donat, qui souffre d’asthme, empêche la réunion et Hitchcock choisit le débutant John Gielgud pour le film.
Aventure hollywoodienne
Prête pour la célébrité internationale, Madeleine se rend aux États-Unis où elle décroche un important contrat avec Paramount Pictures. Ses premiers films d’aventure sont excellents. Elle partage l’affiche avec Gary Cooper dans Le général est mort à l’aube, avec Tyrone Power dans Le Pacte, avec Ronald Colman dans Le Prisonnier de Zenda et avec Henry Fonda dans Blocus. Elle s’essaie également à la comédie musicale avec On the Avenue aux côtés de Dick Powell. Réunie à Fred MacMurray dans Cafe Society, elle va se voir proposer quelques comédies insidipes, le plus souvent réalisées par Edward Griffith et Fred MacMurray comme partenaire. Ce sera Lune de Miel à Bali, Virginia, Une Nuit à Lisbonne et An Innocent Affair. Malgré une remarquable composition dans Les Tuniques écarlates de Cecil B. De Mille, ses autres films sont moins prestigieux comme La Blonde de mes rêves avec Bob Hope ou Bahama Passage avec Sterling Hayden, qu’elle épouse en 1941. En 1949, elle tourne son dernier film, L’Éventail de Lady Windermere, adapté d’Oscar Wilde par Otto Preminger.
Au service des autres
Après le décès de sa sœur Margaret, tuée dans le Blitz, elle change ses priorités. Elle travaille dans les hôpitaux de campagne comme infirmière de la Croix-Rouge et secourt les blessés de la campagne d’Italie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle fait don de son château à Sèvres, près de Paris pour accueillir plus de 150 orphelins. Naturalisée américaine en 1943, elle s’occupe également de la réinsertion d’adolescents en Californie. Elle revient sur les planches et se produit à la télévision dans les années 50. Toujours engagée dans les combats humanitaires, elle participe aux activités de l’Unesco en collaborant à des documentaires pour les Nations Unies. Madeleine Carroll est décédée le 2 octobre 1987 d’un cancer du pancréas à Marbella. Elle est inhumée à San Antoni de Calonge, en Catalogne. Elle était âgée de 81 ans et disparaît une semaine exactement après sa partenaire du Prisonnier de Zenda, Mary Astor.


FILMOGRAPHIE :

Avec Alma et Alfred
Hitchcock
1928 : Les Canons de Loos (The Guns of Loos) de Sinclair Hill
1928 : What money can buy d’Edwin Greenwood
1928 : Le Lien brisé (The first Bom) de Miles Mander
1929 : The Croocked Billet d’Adrian Brunel
1929 : The american Prisoner de Thomas Bentley
1929 : Atlantique (Atlantic) d’Ewald André Dupont
1929 : The W plan de Victor Saville
1929 : L’Instinct de Léon Mathot & & André Liabel
1930 : Young Woodley de Thomas Bentley
1930 : French leave de Jack Raymond
1930 : Escape de Basil Dean
1930 : L’École du Scandale (School for Scandal) de Maurice Elvey
1930 : Kissing cup’s race de Castleton Knight
1930 : Madame Guillotine de Reginald Fogwell
1931 : Fascination de Miles Mander
1931 : The written Law de Reginald Fogwell
1933 : Sleeping car d’Anatole Litvak
1933 : J’étais une espionne (I was a Spy) de Victor Saville
1934 : Le Monde en marche (The World moves on) de John Ford
1934 : Le Dictateur (The Dictator) de Victor Saville
1935 : Les trente-neuf marches (The Thirty-nine Steps) d’Alfred Hitchcock
1935 : Quatre de l’espionnage (Secret agent) d’Alfred Hitchcock
1935 : The Story of Papworth, the Village of hope d’Anthony Asquith (cm)
1936 : The Case against Mrs Ames de William A. Seiter
1936 : Le Général est mort à l’aube (The General died at Dawn) de Lewis Milestone
1936 : Le Pacte (Lloyd’s of London) de Henry King
1936 : Sur l’avenue (On the Avenue) de Roy Del Ruth
1937 : La joyeuse Héritière (It’s all yours) de Elliott Nugent
1937 : Le Prisonnier de Zenda (The Prisoner of Zenda) de John Cromwell
1938 : Blocus (blockade) de William Dieterle
1938 : Femme du monde (Cafe Society) d’Edward H. Griffith
1938 : It might be you de R.M. Lloyd (cm)
1939 : Honeymoon in Bali d’Edward H. Griffith
1939 : Mon fils, mon fils (My Son, my Son) de Charles Vidor
1940 : Safari d’Edward H. Griffith
1940 : Les tuniques écarlates (North West Mountain police) de Cecil B. DeMille
1940 : Virginia d’Edward H. Griffith
1941 : Une Nuit à Lisbonne (One Night in Lisbon) d’Edward H. Griffith
1941 : Sous le soleil de Polynésie (Bahama Passage) d’Edward H. Griffith
1942 : La blonde de mes rêves (my favorite blonde) de Sidney Lanfield
1946 : L’Orphelin (White Cradle Inn) d’Harold French
1948 : Tous les maris mentent (Don’t trust your Husband) de Lloyd Bacon
1949 : L’Éventail de Lady Windermere (The Fan) d’Otto Preminger


Filmographie de Madeleine CARROLL
 
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