Corinne CALVET
 Actrice française
Rares sont les françaises qui ont tenté leur chance à Hollywood. Corinne Calvet est de celles qui ont entrepris l'aventure mais la tentative n'a été qu'à moitié concluante. Si elle fut longtemps cantonnée dans des rôles de frenchies, elle a croisé la route de grands réalisateurs qui rendent son bilan tout à fait honorable.
Corinne Calvet, de son vrai nom Corinne Dibos, est née à Paris le 30 avril 1925. Son père Pierre Dibos et sa mère anglaise Juliette née Munier sont des chimistes qui ont fait fortune grâce à la création du Sibor, mieux connu sous le nom de Pyrex. Elle a trois sœurs Christiane, Colette et Chantal et un frère Hugues. Après des études de droit à la Sorbonne, elle travaille comme décoratrice d'intérieur mais rêve d'une carrière artistique. Elle débute à la radio et prend des cours de théâtre avec Charles Dullin puis avec Maurice Escande. Elle fait des apparitions dans quelques films d'après guerre comme modèle dans Nous ne sommes pas mariés avec Claude Dauphin et danseuse de boîte de nuit tenue par Marcel Dalio dans Petrus de Marc Allégret avec Fernandel. Le producteur Hal Wallis tombe sous le charme de la belle débutante et l'emmène en Amérique où il prétend faire de cette blonde voluptueuse, au regard de braise, une autre Rita Hayworth ou Lauren Bacall. Il est vrai que Corinne, avec sa poitrine pulpeuse possède un vrai potentiel de star. La petite parigote prend le nom de Calvet et se trouve remodelée en vamp estampillée à la crinière de feu et aux lèvres pulpeuses dans des poses alanguies.
Des rôles de frenchies
En quelques années, de 1949 à 1954, Corinne Calvet tourne, le plus souvent dans des rôles de Françaises, une poignée de films, dont certains, dirigés par d'excellents réalisateurs. Dans son premier film hollywoodiens, La corde de sable de William Dieterle, elle incarne une prostituée française, qui doit extorquer à Burt Lancaster la cachette d'un sac de diamants. On la retrouve en résistante française dans un film méconnu de John Ford, Planqué malgré lui où elle confie un message ultrasecret pour Londres à Dan Dailey. Le couple est reformé dans Deux durs à cuire toujours sous la houlette de John Ford où elle est une charmante fille d'aubergiste français courtisée par Dailey et James Cagney. Sans atteindre la popularité de Rita Hayworth, elle obtient de bonnes critiques dans les séries B de la Paramount. Elle joue les faire valoir auprès de Dean Martin et Jerry Lewis dans Irma à Hollywood où elle répond au nom d'Yvonne Yvonne et dans La Polka des marins d'Hal Walker. Séduisante parisienne, elle accompagne le médecin incarné par Joseph Cotten en mission pour les Nations Unis à bord du Pékin express filmé par William Dieterle et joue les artistes de music-hall auprès de Danny Kaye dans Sur la riviera de Walter Lang, sans jamais chanter ni danser. Elle est encore la pétillante Frenchie du saloon dans Le Bar de la Vengeance de Louis King auprès de Rory Calhoun. Elle trouve son meilleur rôle dans , Je suis un aventurier, un beau western picaresque où elle joue Renée, une Canadienne pleine d'allant qui séduit James Stewart en conducteur de bétail. Elle donne également la réplique à Alan Ladd dans Tonnerre sur le temple de Charles Vidor et à Jack Palance dans Vol sur Tanger de Charles Marquis Warren. Mais déjà, ses fims ne font plus recette et Corinne Calvet préfère retourner en France. Elle apparaît dans un honnête thriller d'Henri Decoin, Bonnes à tuer où elle joue les starlettes cupides auprès de Michel Auclair et Danielle Darrieux. Cette dernière n'est pas tendre avec l'actrice qu'elle trouve ridicule avec ses manières de stars hollywoodiennes et son bel accent anglais factice.
Plus dure la chute
Les années soixante confirme son déclin. Elle est une comtesse italienne qui conduit une ambulance de la Croix-Rouge pendant le premier conflit mondial, dans Aventures de jeunesse de Martin Ritt, inspiré d'un personnage semi-autobiographique créé par Ernest Hemingway incarné par Richard Beymer. Puis elle se perd dans des westerns de série Z de R.G. Springsteen ou dans des films d'horreur de seconde zone, comme Dr Heckyll and Mr Hype de Buck B. Griffith. Elle joue les guest-stars anonymes dans de nombreuses séries télévisées, comme The Red Skelton show, L'homme à la Rolls avec Gene Barry, Batman, Starsky et Hutch ou encore Pour l'amour du risque. Corinne Calvetsuit une formation en psychologie et s'établit à Los Angeles comme thérapeute en hypnose. Elle publie une autobiographie dont le titre est tout un programme : Has Corinne been a good girl ? parue en 1993. Elle y revient sur sa vie sentimentale très agitée. Corinne s'est mariée quatre fois mais à chaque fois ces unions se sont conclues par un divorce. Elle prétend que son premier mariage avec l'acteur John Bromfield en 1948 est arrangé par les studios. Après son divorce en 1954, elle convole l'année suivante avec Jeffrey Stone, le père de son seul enfant Robin mais dont elle se sépare en 1960. Elle épouse pour quelques mois le réalisateur des Pillards de la Prairie, Albert C. Gannaway et en 1968 le producteur Robert J. Wirt qui aboutit à un nouveau divorce en 1971. Elle collectionne les chevaliers servants et bataille avec ses rivales, dont Zsa Zsa Gabor, la reine du potin, qui prétend qu'elle n'est pas française. Mais en femme du monde, elle s'implique dans des œuvres caritatives et religieuses. Corinne Calvet décède le 23 juin 2001 à Los Angeles, des suites d'une hémorragie cérébrale.


FILMOGRAPHIE :

Avec Walter Brennan
et James Stewart
1945 : La part de l'ombre de Jean Delannoy
1945 : Nous ne sommes pas mariés de Bernard-Roland
1946 : Le château de la dernière chance de Jean-Paul Paulin
1946 : Pétrus de Marc Allégret
1949 : La corde de sable (Rope of sand) de William Dieterle
1949 : Planqué malgré lui (When Willie comes marching home) de John Ford
1950 : Irma à Hollywood (My friend Irma goes West) d'Hal Walker
1951 : Sur la Riviera (On the Riviera) de Walter Lang
1951 : Québec (Quebec) de George Templeton
1951 : Pékin Express (Peking Express) de William Dieterle
1951 : La polka des marins (Sailor beware !) d'Hal (apparition)
1952 : Tonnerre sur le temple (Thunder in the East) de Charles Vidor
1952 : Deux durs à cuire (What price glory ?) de John Ford
1953 : Vol sur Tanger (Flight to Tangier) de Charles Marquis Warren
1953 : Operazione notte de Giuseppe Bennati
1953 : La Rivière de la Poudre (Powder River) de Louis King
1954 : Je suis un aventurier (The far country) d'Anthony Mann
1954 : Les filles de San Frediano (Le ragazze de San Frediano) de V Zurlini
1954 : Ça c'est Paris (So this is Paris) de Richard Quine
1954 : Bonnes à tuer d'Henri Decoin
1954 : Napoléon de Sacha Guitry (Scènes coupées au montage)
1955 : Casanova (Le Avventure di Giacomo Casanova) de Steno
1958 : Les pillards de la prairie (Plunderers of Painted Flats) d'Albert C. Gannaway
1959 : La 10e femme de Barbe Bleue (Bluebeard's 10 honeymoons) de W. Lee Wilder
1962 : Aventures de jeunesse (Adventures of a young Man) de Martin Ritt
1965 : Sur la piste des Apaches (Apache uprising) de R.G. Springsteen
1970 : Pound de Robert Downey
1976 : Samantha une nana explosive (To hot to handle) de Don Schain
1980 : Dr. Heckyl and Mr. Hype de Buck B. Griffith
1982 : L'épée sauvage (The Sword and the Sorcerer) d'Albert Pyun


Filmographie de Corinne CALVET
 
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