Richard BURTON
 Acteur britannique (gallois)
Considéré comme le successeur naturel de Laurence Olivier, Richard Burton possédait tout pour lui, une voix douce de baryton, une présence charismatique et une large palette d'émotion. Mais une vie dissolue et une trop grande consommation d'alcool a nui à son image alors qu'il est encore considéré comme l'un des meilleurs acteurs de sa génération.
Richard Walter Jenkins Jr. voit le jour le 10 novembre 1925, à Pontrhydyfen au Pays de Galles. Douzième des treize enfants d'une famille de mineurs, son père Richard Jenkins Sr est mineur de fond grand consommateur de pintes tandis que sa mère, catholique autoritaire est serveuse dans un pub. Sa mère décède en 1937 et l'adolescent est confié à sa sœur aînée Cecilia, qu'il appelle Cis qui habite à Port Talbot avec son mari et ses deux enfants. Son frère Ifor l'initie au cricket et surtout au rugby. Pendant sa scolarité, le jeune homme développe un don pour interprèter pour le chant et l'interprétation de poésie. Avec l'aide de son maître d'école Philip Burton, il travaille sa voix pour interpréter brillamment tous les classiques du théâtre anglais. Il quitte l'école en 1941 pour travailler à la mine. Il s’engage dans la Royal Air Force, comme navigateur pendant trois ans jusqu'en 1947. Il reprend ses études au Collège d’Exeter à Oxford.Il rejoint le Taibach Youth Centre, une groupe de théâtre amateur et devenu le pupille légal de Philip change son nom de famille en Richard Burton. Il poursuit ses apparitions scéniques dans Pygmalion de Shaw et The Druid's Rest d'Emlyn Williams.
Acteur shakespearien
En 1948, Richard, devenu un acteur shakespearien confirmé des planches britanniques, débute au cinéma dans Les derniers jours de Dolwyn d’Emlyn Williams. L'essai concluant encourage Alexander Korda a lui signer un contrat. Il tourne Now Barrabas avec Richard Greene, La Femme sans nom avec Phuyllis Calver et Waterfront avec Rex Harrison. Il trouve un rôle plus important dans Green Grow the Rushes aux côtés d'Honor Blackman. Sa performance attire l'attention d'Hollywood. Contacté par la Twentieth Century Fox, pour tourner dans Ma cousine Rachel aux côtés d’Olivia de Havilland, son interprétation est récompensée du Golden Globe du meilleur espoir masculin. Sa carrière est caractérisée par l’alternance entre cinéma et théâtre. Alors qu’il tourne le péplum La tunique, premier film en cinémascope avec Jean Simmons, il signe pour deux saisons à l’Old Vic, théâtre londonien en vogue à l’époque. Ses interprétations de Shakespeare (Henry IV, Hamlet, Henry V) lui apporte sa gloire d’acteur. De 1949 à 1963, Richard est marié avec Sybil Williams avec qui il a eu deux filles, Kate et Jessica.
Le roi du péplum
Dans les années cinquante, il serre dans ses bras les plus grandes stars féminines, parmi lesquelles Lana Turner dans La mousson, Maggie McNamara dans Le Prince des Acteurs, Joan Collins dans L’Épouse de la Mer et Angie Dickinson dans Le buisson ardent. À l’aise en costume, il s’illustre en empereur conquérant dans Alexandre le Grand de Robert Rossen, puis en Marc Antoine dans Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz où il remplace Stephen Boyd. La plus coûteuse production de l’époque lui permet de donner la réplique à Elizabeth Taylor. Les deux stars qui poursuivent leur histoire d’amour hors des plateaux, se marient le 15 mars 1964. C'est le début de l'histoire mythique d'un couple hors normes.
Burton-Taylor.
Cette même année, Richard Burton tourne avec un autre monstre sacré, Ava Gardner dans La nuit de l’iguane sous la direction de John Huston. S’il est certainement l’un des plus grands acteurs de son époque, il préfère souvent afin de financer les dépenses faramineuses de son couple, tourner dans des productions qui ne se montrent pas à la hauteur de son indéniable talent mais confirme la force de son jeu face à son épouse Elizabeth Taylor dans Hôtel international d'Anthony Asquith, La Mégère apprivoisée de Franco Zeffirelli, Le Chevalier des Sables de Vincente Minelli, Qui a peur de Virginia Woolf ? de Mike Nichols, Les comédiens de Peter Glenville et Boom ! de Joseph Losey. Divorcé en 1974, il épouse à nouveau Liz l’année suivante pour rompre définitivement le 29 juillet 1976. Il obtient un Laurel d'Or pour sa composition grandiloquente de Becket de Peter Glenville et un BAFTA pour L'Espion qui venait du froid de Martin Ritt.
Victime de ses excès
Dans les années soixante dix, Richard est un homme usé, fatigué par les excès d’alcool, de mariages, de divorces et de scandales. Il tourne encore dans quelques films alimentaires comme Quand les aigles attaquent de Brian G. Hutton avec Clint Eastwood ou Anne des Mille Jours de Charles Jarrott où il est un tonitruant Henry VIII. Il accepte également d’être dirigé par de grands cinéastes, mais hélas, pas toujours dans leurs meilleurs films. Il joue un homosexuel amer, frustré et angoissé dans la tragédie de Stanley Donen, L’escalier, est salué pour son interprétation du leader bolchevique dans L’assassinat de Trotsky de Joseph Losey, étonne sous les traits d’un prêtre exorciste dans L’exorciste II, l’Hérétique de John Boorman, terrifie par ses pouvoirs surnaturels dans La Grande Menace de Jack Gold. Et parfois, son incroyable génie refait surface, notamment en 1977, dans Equus de Sidney Lumet. Il interprète un impressionnant Wagner dans un téléfilm de neuf heures, projeté en salles dans une version très raccourcie. Il exhibe une dernière fois son tempérament fougueux sous les traits d’O’Brien dans 1984 adapté du roman de George Orwell par Michael Radford. Richard Burton convole encore deux fois avec Susan Hunt de 1976 à 1983 et Sally Hay épousée en 1983 et sa dernière compagne. Épuisé par une vie d’abus en tous genres, Richard Burton meurt le 5 août 1984, à Nyon en Suisse, victime d’une hémorragie cérébrale. Il n’avait que 58 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Elizabeth Taylor
et Peter Glenville
1946 : Le Blé est vert (The Corn is green) de Kenneth Thomas (tv)
1949 : The Last Days of Dolwyn (The Last Days of Dolwyn) d’Emlyn Williams
1949 : Now Barabbas (Now Barabbas was a Robber) de Gordon Parry
1950 : La Femme sans nom (The Woman with No Name) de Ladislas Vajda
1950 : Waterfront (Waterfront) de Michael Anderson
1951 : Green Grow the Rushes (Green Grow the Rushes) de Derek Twist
1952 : Ma cousine Rachel (My Cousin Rachel) de Henry Koster
1953 : Les Rats du désert (The Desert Rats) de Robert Wise
1953 : La Tunique (The Robe) de Henry Koster
1955 : La Mousson (The Rains of Ranchipur) de Jean Negulesco
1955 : Le Prince des acteurs (Prince of Players) de Philip Dunne
1956 : Alexandre le Grand (Alexander the great) de Robert Rossen
1957 : Amère Victoire (Bitter Victory) de Nicholas Ray
1957 : L'Épouse de la mer (Sea Wife) de Bob McNaught
1959 : Les Corps sauvages (Look Back in Anger) de Tony Richardson
1960 : La cinquième Colonne (The Fifth Column) de John Frankenheimer (tv)
1960 : Le Buisson ardent (The Bramble Bush) de Daniel Petrie
1960 : Les Aventuriers (Ice Palace) de Vincent Sherman
1960 : La Tempête (The Tempest) de George Schaefer (tv)
1962 : Le Jour le plus long (The Longest Day) de Ken Annakin
1963 : Cléopâtre (Cleopatra) de Joseph L. Mankiewicz
1963 : Hôtel international (The VIPs) d’Anthony Asquith
1964 : Zoulou (Zulu) de Cy Endfield
1964 : Becket (Becket) de Peter Glenville
1964 : La Nuit de l'iguane (The Night of the Iguana) de John Huston
1964 : Hamlet de Bill Colleran et John Gielgud
1965 : Le Chevalier des sables (The Sandpiper) de Vincente Minnelli
1965 : L'Espion qui venait du froid (The Spy who came in from the Cold) de Martin Ritt
1965 : Quoi de neuf, Pussycat ? (What's new, Pussycat?) de Clive Donner
1966 : Qui a peur de Virginia Woolf ? (Who's afraid of Virginia Woolf ?) de Mike Nichols
1967 : Les Comédiens (The Comedians) de Peter Glenville
1967 : Doctor Faustus (Doctor Faustus) de Nevill Coghill et Richard Burton
1967 : La Mégère apprivoisée (The Taming of the Shrew) de Franco Zeffirelli
1968 : Boom ! (Boom) de Joseph Losey
1968 : Candy (Candy) de Christian Marquand
1968 : Quand les aigles attaquent (Where Eagles Dare) de Brian G. Hutton
1969 : Anne des mille jours (Anne of the Thousand Days) de Charles Jarrott
1969 : L'Escalier (Staircase) de Stanley Donen
1971 : Le Cinquième Commando (Raid on Rommel) de Henry Hathaway
1971 : Salaud (Villain) de Michael Tuchner
1972 : Under Milk Wood d’Andrew Sinclair
1972 : L'Assassinat de Trotsky (The Assassination of Trotsky) de Joseph Losey
1972 : Barbe-Bleue (Bluebeard) d’Edward Dmytryk
1972 : Liberté provisoire (Hammersmith Is Out) de Peter Ustinov
1973 : Divorce (Divorce His, Divorce Hers) (téléfilm) de Waris Hussein
1973 : La Cinquième Offensive (Sutjeska) de Stipe Delic
1973 : SS Représailles (Massacre in Rome) de George P. Cosmatos
1974 : L'Homme du clan (The Klansman) de Terence Young
1974 : Brève Rencontre (Brief Encounter) d’Alan Bridges (tv)
1974 : Le Voyage (Il Viaggio) de Vittorio de Sica
1974 : The Gathering Room d’Herbert Wise (tv)
1977 : L'Exorciste 2 L'Hérétique (Exorcist II The Heretic) de John Boorman
1977 : Equus de Sidney Lumet
1978 : Absolution (Absolution) d’Anthony Page
1978 : La Percée d’Avranches (Sergeant Steiner) d’Andrew V. McLaglen
1978 : La Grande Menace (The Medusa Touch) de Jack Gold
1978 : Les Oies sauvages (The Wild Geese) d’Andrew V. McLaglen
1980 : Les Âges du Cœur (Circle of Two) de Jules Dassin
1981 : Lovespell de Tom Donovan
1983 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland) de Kirk Browning (tv)
1983 : Wagner (Wagner) de Tony Palmer (tv)
1984 : 1984 (1984) de Michael Radford
1984 : Ellis Island, les portes de l'espoir (Ellis Island) de Jerry London (tv)


Filmographie de Richard BURTON
 
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