Yul BRYNNER
 Acteur américain
Citoyen du monde, Yul Brynner est le résultat d’un séduisant mélange entre un Russe, un Mongol, un Américain, un Suisse, un Tzigane et aussi un Français. C’est surtout une superposition de mystères. Roi de Siam, pharaon, mercenaire, cosaque, indien, sultan… S’il fut tout cela à la fois, il reste dans nos mémoires comme un personnage étrange, viril, parlant onze langues, au magnétisme surprenant avec une bonne dose d’autodérision et attirant tout à la fois.
Yul Brynner est né le 11 juillet 1920, à Vladivostok en République d’Extrême-Orient (ou sur l’île Russe de Sakhaline). S’il prétend s’appeler Taidje Khan, il est né Juli Borisovitch Bryner. Les affirmations paradoxales que Brynner va donner de sa naissance et de ses origines vont entretenir son mystère exotique. Son père Boris d’origine suisse épouse Natalia Kurkutova d’origine mongole. Le père abandonne le domicile conjugal en 1927 et la jeune mère emmène ses enfants Yul et Vera en Chine. Sa famille s’installe ensuite à Paris en 1934 où le jeune homme (censé avoir 14 ans mais probablement plus de 20 ans), gagne sa vie en jouant de la guitare dans des clubs de nuit dans un orchestre tzigane et comme garçon de piste puis trapéziste au Cirque d'Hiver.
Premiers succès à Broadway
À la veille de la Seconde Guerre Mondiale, il rencontre Michael Tchekhov, neveu de l’écrivain Anton, en partance pour les États-Unis. Il se lie d’amitié avec le grand acteur, et l’accompagne en Amérique en 1941. C'est à cette époque que Yul Brynner triche sur son âge car les services de l'immigration aecceptent rarement des individus célibataires de plus de trente ans sans expérience professionnelle. Après plusieurs années de tournées théâtrales, le jeune homme s’engage au Bureau des Informations Militaires. Il est employé comme speaker pour La voix de l’Amérique, une émission destinée à la propagande vers la France. En 1946, il s’impose à Broadway, aux côtés de Mary Martin, dans la pièce Lute song et gagne un prix d’interprétation. Suite à ce succès, Yul Brynner travaille pour la télévision et se distingue notamment dans la réalisation de plusieurs séries. Il apparaît pour la première fois au cinéma en 1949, dans La brigade des stupéfiants, un film policier de Laszlo Benedek où il porte encore ses cheveux naturels.
Pharaon et roi de Siam
En 1951, aux côtés de Gertrude Lawrence, Yul Brynner est le Roi de Siam Mongkut dans la comédie musicale Le roi et moi d’après l’œuvre d’Oscar Hammerstein et Richard Rodgers. Pour incarner ce personnage, l'acteur se rase la tête. C’est le rôle de sa vie qu'il joue 4625 fois et pour lequel il obtient un Tony Award en 1952. En 1955, Cecil B. DeMille l’engage pour interpréter le fougueux Pharaon Ramsès II, dans sa superproduction biblique Les dix commandements aux côtés de Charlton Heston en Moïse et une pléiade d’autres grands comédiens de renom comme Edward G. Robinson, Anne Baxter ou Yvonne De Carlo. Il est couronné meilleur acteur par la National Board of Review pour sa prestation. L’année suivante, sous la direction de Walter Lang, il tourne la version cinématographique du Roi est moi avec Deborah Kerr. Le film est un énorme triomphe. Yul Brynner, lauréat d’un Oscar, devient une star mondiale. La même année, il enchaîne avec Anastasia, un drame historique signé Anatole Litvak, aux côtés d’Ingrid Bergman oscarisée dans le rôle-titre. Les années suivantes, Yul Brynner, vedette très populaire, apparaît dans plusieurs superproductions d’aventures ou historiques, parmi lesquelles Les frères Karamazov avec Maria Schell, Salomon et la reine de Saba avec Gina Lollobrigida, où il remplace Tyrone Power décédé en début de tournage, Tarass Boulba avec Tony Curtis, Les Rois du Soleil sur le peuple inca et L’ombre d’un géant avec Kirk Douglas. Il se montre aussi brillant dans le drame comme Le Voyage d’Anatole Litvak, Le Bruit et la Fureur de Martin Ritt ou Morituri de Bernhard Wicki face à Marlon Brando. Au sommet de sa gloire naissante, il se fait cependant voler la vedette par Steve McQueen dans l’incontournable western Les Sept Mercenaires. Dans les années soixante-dix, le chauve le plus célèbre du cinéma international se consacre à l’adaptation télévisée de Le roi et moi et s’éloigne progressivement des plateaux de cinéma. En 1973, il joue son dernier grand rôle dans Mondwest de Michael Crichton et quelques films de SF comme New York ne répond plus ou Les Rescapés du futur.
Vie maritale mouvementée
Yul Brynner a épousé en 1944 l’actrice Virginia Gilmore qui lui donne un fils Yul junior dit Rock. Avant son divorce en 1960, il devient le père d’une petite Lark en 1958 suite à une liaison éphémère avec une jeune actrice suisse de 20 ans Frances Tilden. Après un court mariage avec le mannequin chilien Doris Kleiner qui met au monde une autre fille Victoria en 1962,Il entretient une longue relation avec la romancière belge Alika Lindbergh entre 1961 et 1967. il se marie ensuite avec une française, Jacqueline Thion de La Chaume, veuve de Philippe de Croisset avec qui il adopte deux petites vietnamiennes, Mia en 1974 et Melodie en 1975. Le couple se sépare en 1981. Il convole une dernière fois en 1983 avec une danseuse malaise Kathy Lee qui restera à ses côtés jusqu’à son décès. En 1985, Yul Brynner interprète une dernière fois sur scène le Roi du Siam. Il sait qu’un cancer du poumon le ronge, mais insiste pour terminer les représentations. Deux mois après, complètement épuisé, il entre dans un hôpital new-yorkais où il décède le 10 octobre de cette même année, à l'âge officiel de 65 ans mais probablement de 80 ans. Peu avant sa disparition, il enregistre des messages pour aider la lutte contre le cancer. Selon son désir, il repose en Touraine, dans le monastère de Saint-Michel de Bois-Aubry.


FILMOGRAPHIE :

Avec Anatole Litvak
et Ava Gardner
1949 : La Brigade des Stupéfiants (Port of New York) de Laslo Benedek
1955 : Les dix Commandements (The ten Commandments) de Cecil B. DeMille
1956 : Le Roi et moi (The King and I) de Walter Lang
1956 : Anastasia (Anastasia) d’Anatole Litvak
1957 : Les Frères Karamazov (The Brothers Karamazov) de Richard Brooks
1958 : Les Boucaniers (The Buccaneer) d’Anthony Quinn
1958 : Le Voyage (The Journey) d’Anatole Litvak
1958 : Salomon et la Reine de Saba (Salomon and Sheba) de King Vidor
1959 : Le Bruit et la Fureur (The Sound and the Fury) de Martin Ritt
1959 : Chérie recommençons (Once more, with Feeling) de Stanley Donen
1959 : Le Testament d’Orphée de Jean Cocteau
1960 : Un Cadeau pour le Patron (Surprise Package) de Stanley Donen
1960 : Les sept Mercenaires (The magnificent Seven) de John Sturges
1961 : Aimez-vous Brahms ? (Goodbye Again) d’Anatole Litvak
1961 : Les Fuyards de Zahrain (Escape from Zahrain) de Ronald Neame
1961 : Taras Boulba (Taras Bulba) de Jack Lee Thompson
1962 : Les trois Soldats de l’Aventure (Flight from Ashiya) de M Anderson
1963 : Les Rois du Soleil (Kings of the Sun) de Jack Lee Thompson
1963 : Le Mercenaire de Minuit (Invitation to a Gunfighter) de Richard Wilson
1964 : Morituri (The Saboteur code name : Morituri) de Bernhard Wicki
1965 : L’Ombre d’un Géant (Cast a giant Shadow) de Melville Shavelson
1965 : Opération Opium (The Poppy is also a flower) de Terence Young
1966 : Le Retour des Sept (Return of the Seven) de Burt Kennedy
1966 : La fantastique Histoire vraie d’Eddie Chapman (Triple Cross) de Terence Young
1966 : La Griffe (The double Man) de Franklin J. Schaffner
1967 : Les Turbans rouges (The long Duel) de Ken Annakin
1968 : Pancho Villa (Villa rides) de Buzz Kulik
1968 : Le Gang de l’Oiseau d’or (The File of the golden Goose) de Sam Wanamaker
1969 : Adios Sabata (Indio Sabata) de Gianfranco Parolini
1969 : La Folle de Chaillot (The Madwoman of Chaillot) de Bryan Forbes
1969 : La Bataille de la Neretva (La Battaglia della Neretva) de Veliko Bulajic
1969 : Un Beatle au Paradis (The magic Christian) de Joseph McGrath
1970 : Le Phare du bout du monde (The light at the Edge of the World) de Kevin Billington
1971 : Catlow (Catlow) de Sam Wanamaker
1971 : Le Voleur de Chevaux (Romance of a Horsethief) d’Abraham Polonsky
1971 : Les Poulets (Fuzz) de Richard A. Colla
1972 : Le Serpent (The Serpent) d’Henri Verneuil
1973 : Mondwest (Westworld) de Michael Crichton
1974 : New York ne répond plus (The ultimate Warrior) de Robert Clouse
1975 : L’Ombre d’un Tueur (Con la rabbia agli occhi) d’Antonio Margheriti
1976 : Les Rescapés du Futur (Futureworld) de Richard T. Heffron


Filmographie de Yul BRYNNER
 
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