Née le 29 septembre 1910 à Minneapolis dans le Minnesota, Virginia Bruce, de son vrai nom Helen Briggs, grandit avec ses parents Eral et Margaret Briggs à Fargo dans le Dakota du Nord. Adolescente, après l'obtention de son diplôme à l'école centrale supérieure de Fargo, elle part sur la côte Ouest afin de poursuivre ses études à l’Université de Californie. Le destin va en décider autrement et sur un pari amical, la belle blonde aux yeux clairs de dix-neuf ans va chercher du travail dans les studios.
Débuts dans la comédie musicale
Alors qu’elle accompagne sa tante couturière chez des clients, le maître de maison, le réalisateur William Beaudine, est admiratif de la beauté de la jeune femme. Le cinéaste lui fait jouer du piano et la fait chanter, trouve décidément qu’Helen a beaucoup de talent et la recommande à la Paramount. Un contrat est signé, son nom est changé en Virginia Bruce et elle fait ses premiers pas devant la caméra de William Beaudine, en 1929, dans Fugitives. Elle joue quelques petits rôles comme Godwyn Girl et se produit parallèlement comme danseuse dans des spectacles des Ziegfeld Follies. À New-York, en 1930, elle apparaît dans la comédie musicale Smile au théâtre Ziegfeld puis, l’année suivante, dans America’s sweetheart au théâtre Broadhurst pour un rôle plus conséquent.
Blonde glamour de séries B
De retour à Hollywood en 1932, Virginia Bruce épouse John Gilbert, son partenaire dans Le nouveau chauffeur de Monta Bell. La cérémonie qui se déroule rapidement dans la loge de l'acteur en présence d'Irving Thalberg et le directeur artistique Cedric Gibbons. Alors que la belle actrice commence à se faire un nom à Hollywood, la carrière du légendaire acteur du cinéma muet, partenaire de Greta Garbo, est en plein déclin. Elle lui donne une fille, Susan Ann, puis divorce en 1934. John Gilbert meurt deux ans plus tard d'alcoolisme. Dans les années trente, Virginia Bruce accède au vedettariat avec des films comme Tout au vainqueur de Roy Del Ruth avec James Cagney, Le grand Barnum de Walter Lang avec Wallace Beery et Adolphe Menjou, La double vengeance de Tim Whelan avec Spencer Tracy, Le grand Ziegfeld de Robert Z. Leonard avec William Powell, L’amiral mène la danse de Roy Del Ruth avec Eleanor Powell et James Stewart pour lequel elle crée le standard de Cole Porter I've got you under my skin, ou Le retour d’Arsène Lupin de George Fitzmaurice avec Melvyn Douglas. Employée dans des rôles de blonde glamour plutôt gentille, elle démontre de belles qualités dramatiques dans Congo, film d’aventure où elle est opposée à Lupe Velez.
Fin de carrière discrète
La décennie suivante, son parcours s’oriente vers des productions moins prestigieuses. On la voit notamment dans la comédie burlesque Deux nigauds dans une île d’Earle C. Kenton, aux côtés de Bud Abbott et Lou Costello en 1942, et dans le film noir Les yeux de la Nuit face à Edward G. Robinson et Gail Russell. À la fin des années quarante, elle s’éloigne des plateaux de cinéma, puis tient quelques rôles dans des épisodes de séries télévisées. Elle tente quelques come-backs épisodiques dans Épouse-moi chérie avec John Carroll où en secrétaire dans Liaisons secrètes de Richard Quine auprès de Kirk Douglas. Elle a fait sa dernière apparition cinématographique non créditée dans Madame Wang de Paul Morrissey en 1981.
Vie sentimentale
Après son mariage avec John Gilbert, Virginia Bruce épouse le réalisateur J. Walter Ruben en 1937, qui vient de la diriger auprès de Wallace Beery dans Arizona Bill. Un fils, Christopher, naît de cette union, mais le réalisateur la laisse veuve en 1942. Quatre ans plus tard, elle convole une troisième fois avec le militaire turc Ali Ipar de onze ans son cadet. En 1951, ils doivent divorcer pour permettre à Ali Ipar d’obtenir une promotion (une loi turque interdisant aux soldats mariés avec des étrangères d’accéder aux grades supérieurs). Ali promu, ils se remarient en 1952. Reconverti dans le cinéma, Ipar dirige sa femme dans le film L’épidémie en 1953. Cette union dure douze ans. Démocrate convaincue, elle soutient la campagne d'Adlai Stevenson en 1952. Virginia Bruce est morte d’un cancer le 24 février 1982 à Woodland Hills, en Californie, à l'âge de 71 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec J. Walter Ruben
1929 : Blue skies d’Alfred L. Werker
1929 : Capitaine Blake (River of Romance) de Richard Wallace
1929 : Illusion de Lothar Mendes
1929 : Le Maestro (Fashions in love) de Victor Schertzinger
1929 : Why bring that up ? de George Abbott
1929 : Parade d’amour (The Love Parade) d’Ernst Lubitsch
1929 : Woman trap de William A. Wellman
1929 : Only the brave de Frank Tuttle
1929 : Lilies of the Field d’Alexander Korda
1930 : Slighty Scarlet de Louis J. Gasnier & Edwin K. Knoff
1930 : Les Jeunes Aigles (Young Eagle) William A. Wellman
1930 : Safety in numbers de Victor Schertzinger
1930 : Paramount on parade d’Edmund Goulding
1930 : The Social Lion d’A. Edward Sutherland
1930 : Raffles, gentleman cambrioleur (Raffles) de George Fitzmaurice
1930 : Let’s go native de Leo McCarey
1930 : Whoopee ! de Thornton Freeland
1930 : Follow thru de Lloyd Corrigan & Lawrence Schwab
1931 : The miracle Man de Norman Z. McLeod
1932 : La Fiancée du ciel (Sky Bride) de Stephen Roberts
1932 : Tout au vainqueur (Winner take all) de Roy Del Ruth
1932 : Le nouveau Chauffeur (Downstairs) de Monta Bell
1932 : Congo (Kongo) de William J. Cowen
1932 : Week-end tragique (A Scarlet Weekend) de George Melford
1933 : Jane Eyre de Christy Cabanne
1933 : Tournant dangereux (Dangerous Corner) de Phil Rosen
1934 : Le grand Barnum (The mighty Barnum) de Walter Lang
1934 : Médecin mondain (Society Doctor) de George B. Seitz
1934 : L’Ombre du doute (Shadow of Doubt) de George B. Seitz
1935 : Times Square lady de George B. Seitz
1935 : La double Vengeance (The murder Man) de Tim Whelan
1935 : Le Roman d’un chanteur (Metropolitan) de Richard Boleslawski
1935 : L’Ennemi public N°1 (Let’em have it) de Sam Wood
1935 : La Femme au Masque (Escapade) de Robert Z. Leonard
1935 : L’Amérique chante (Here comes the band) de Paul Sloane
1935 : L’affaire Garden (The Garden murder case) d’Edwin L. Marin
1936 : Le grand Ziegfeld (The great Ziegfeld) de Robert Z. Leonard
1936 : L’Amiral mène la danse (Born to dance) de Roy Del Ruth
1937 : Arizona Bill (The bad Man of Brimstone) de J. Walter Ruben
1937 : Women of Glamour de Gordon Wiles
1937 : Jeux de Dames (Wife, doctor and nurse) de Walter Lang
1937 : Amour et jeunesse (When love is young) d’Hal Mohr
1937 : Entre deux Femmes (Between two Women) de George B. Seitz
1937 : The first hundred Years de Richard Thorpe
1937 : Le retour d’Arsène Lupin (Arsène Lupin returns) de George Fitzmaurice
1938 : La pauvre Millionnaire (There goes my heart) de Norman Z. McLeod
1938 : Yellow Jack de George B. Seitz
1938 : Woman against Woman de Robert B. Sinclair
1938 : Ah ! Quelle femme ! (There’s that woman again) d’Alexander Hall
1938 : Un Avocat mondain (Society Lawyer) d’Edwin L. Marin
1938 : Le Flambeau de la Liberté (Let Freedom ring) de Jack Conway
1939 : Témoin imprévu (Stronger than desire) de Leslie Fenton
1940 : Quand les Femmes ont des ailes (Flight Angels) de Lewis Seiler
1940 : J’ai loué ma femme (Hired Wife) de William A. Seiter
1940 : La Femme invisible (The invisible Woman) d’A. Edward Sutherland
1940 : L’Homme qui parlait trop (The Man who talked too much) de V Sherman
1941 : Adventure in Washington d’Alfred E. Green
1942 : Careful, soft shoulder d’Oliver H.P. Garrett
1942 : Deux nigauds dans une île (Pardon my Sarong) d’Erle C. Kenton
1942 : Butch minds the Baby d’Albert S. Rogell
1943 : Intrigue à Damas (Action in Arabia) de Léonide Moguy
1944 : Brazil de Joseph Santley
1945 : Love, honor and goodbye d’Albert S. Rogell
1948 : Les Yeux de la Nuit (Night has a thousand eyes) de John Farrow
1949 : Assignment in China de Sam Newfield
1953 : Istanbul (Salgin) d’Ali Ipar
1955 : Épouse-moi chérie (The reluctant Bride) d’Henry Cass
1959 : Les Liaisons secrètes (Strangers when we meet) de Richard Quine
1981 : Madame Wang’s de Paul Morrissey
Filmographie de Virginia BRUCE