Louise BROOKS
 Actrice américaine
Louise Brooks est considérée comme l’une des premières actrices « naturelles » du cinéma, son jeu étant subtil et nuancé par rapport à de nombreux acteurs du cinéma muet. Le gros plan étant en vogue chez les réalisateurs, le visage de Louise s’y prête parfaitement. De son propre aveu, c’est une femme libérée, encline aux expériences, posant même nue pour des photographes, et ses liaisons éphémères avec de nombreuses vedettes du cinéma, comme Charlie Chaplin, sont légendaires.
Louise Brooks, de son vrai nom Mary Louise Brooks est née le 14 novembre 1906 à Cherryvale dans le Kansas. Ses parents sont quelque peu absents et ne peuvent la protéger d’abus sexuels de la part d’un voisin à partir de 1915. Cela aura une influence majeure sur sa vie et sa carrière. Sa mère, pianiste de talent lui donne le goût de la musique et son père celui de la lecture. Elle reçoit une éducation stricte, prend des cours de danse classique dès son plus jeune âge, pour plaire à sa mère. Elle a à peine 17 ans lorsqu’elle triomphe dans le spectacle chorégraphique Les Sept Portes d’Ishtar. Déjà, elle se signale par son caractère obstiné et ses provocations. Elle rejoint la troupe légère des Scandal’s dont les chansons affriolantes sont écrites par George Gerschwin.
Naissance d’un sex symbol
Après une tournée en Angleterre, elle entre dans la troupe des Ziegfeld Follies, animée par Florenz Ziegfeld, à Broadway. Le passage à la danse légère et à la comédie érotique devient un barrage à la carrière de danseuse qu’elle prévoyait. Mais elle croit en sa bonne étoile et signe auprès des studios Paramount Pictures où elle passera la plus grande partie de sa carrière. En 1925, elle obtient un rôle non crédité dans le film muet L’École des Mendiants puis elle enchaîne rapidement les premiers rôles dans un certain nombre de comédies légères aux côtés d’Adolphe Menjou, Wallace Beery et W. C. Fields. Elle se fait remarquer grâce à son rôle de vamp dans Une fille dans chaque port de Howard Hawks. Sa coiffure à la garçonne appelée flapper et qui devient la mode à la fin des années vingt, son air mutin, sa présence érotique et son esprit rebelle la hissent au rang de star. Elle trouve un de ses grands rôles américains, celui d’une fille de la campagne en fuite, avec deux clochards joués par Richard Arlen et Wallace Beery dans Les Mendiants de la Vie. Fait rare pour l’époque, la plus grande partie de ce film est tournée en extérieurs et le réalisateur William A. Wellman invente le boom microphone pour tourner l’une des premières scènes parlantes du cinéma.
Une artiste flapper
À cette période de sa vie, elle est au firmament. Mais Louise se tient soigneusement à l’écart du milieu hollywoodien. Elle part en Europe tourner Loulou sous la direction de G.W. Pabst, le célèbre réalisateur expressionniste allemand, mettant un terme à l’apogée de sa carrière à Hollywood. Dans Loulou, son rôle de femme misérable aux prises avec Jack l’Éventreur après une série d’escapades salaces, fait d’elle une icône de la vie et de la mort dans la période jazzy. À son retour à Hollywood, elle perd tout crédit auprès des studios après son refus de sonorisation de La Chatte et le Canari et repart en Europe, où elle tourne à nouveau avec Pabst Le Journal d’une fille perdue, puis Prix de beauté, en France avec le réalisateur italien Augusto Genina, un sociodrame controversé largement censuré en raison de son caractère choquant, l’affichage de la sexualité et une critique acerbe de la société. Les « flappers » flamboyantes des années folles s’évanouissent du grand écran.
Une fin de carrière difficile
Elle ne retrouve les studios que pour des films mineurs. Elle joue tantôt les femmes fatales tantôt les mères de famille pleines d’énergie dans différents westerns. Parmi ceux-ci, Overland Stage Raiders, avec John Wayne. Humiliée de se retrouver dans des films de série B, elle se retire du show business en 1938. Elle reste à Los Angeles puis, retourne en 1941 vivre chez ses parents à Wichita. Louise sombre dans l’alcool mais parvient à exorciser par une foi nouvelle ses démons. Elle s’adonne à la peinture et à l’écriture, qui prennent petit à petit la place de la danse. Elle part à la recherche du temps désormais évanoui, où elle était une actrice adulée, et tente d’écrire parallèlement et sans illusion. Après la redécouverte de ses films, James Card, ami d’Henri Langlois et conservateur des films de la George Eastman House la retrouve recluse et en dépression à New York et la persuade de le suivre à Rochester en 1953. Un recueil de ses écrits paraîtra en 1982 sous le nom de Loulou à Hollywood. Elle donne rarement des entretiens et fait le choix de vivre seule. Seule, de son propre choix, elle succombe à une crise cardiaque le 8 août 1985 à Rochester, dans l’État de New York. Son premier mari est le réalisateur A. Edward Sutherland qu’elle l’épouse le 26 juillet 1926 à New-York, mais le couple divorce un an plus tard. Le second est le millionnaire de Chicago Deering Davis qu’elle épouse en 1933 et qui la quitte cinq mois plus tard. Ils divorcent en 1937, sans qu’elle lui demande la moindre pension alimentaire. En 2007, l’écrivain Roland Jaccard, qui a connu Louise Brooks, lui consacre une biographie, Portrait d’une flapper.


FILMOGRAPHIE :

Avec William Wellman
et Wallace Beery
1925 : L'École des mendiants (The Street of Forgotten Men) d’Herbert Brenon
1926 : Vénus moderne (The American Venus) de Frank Tuttle
1926 : Le Galant Étalagiste (Love 'Em and Leave 'Em) de Frank Tuttle
1926 : Au suivant de ces messieurs (A Social Celebrity) de Malcolm St. Clair
1926 : Un conte d’apothicaire (It's the Old Army Game) de A. Edward Sutherland
1926 : Moi (The Show Off) de Malcolm St. Clair
1926 : Just Another Blonde d’Alfred Santell
1927 : Un homme en habit (Evening Clothes) de Luther Reed
1927 : Frères ennemis (Rolled Stockings) de Richard Rosson
1927 : Now We're in the Air de Frank R. Strayer
1927 : La Cité maudite (The City Gone Wild) de James Cruze
1928 : Une Fille dans chaque port (A Girl in Every Port) de Howard Hawks
1928 : Les Mendiants de la vie (Beggars of Life) de William A. Wellman
1929 : Loulou (Die Büchse der Pandora) de Georg Wilhelm Pabst
1929 : Le Journal d’une fille perdue (Das Tagebuch einer Verlorenen) de Georg Wilhelm Pabst
1929 : The Canary Murder Case de Malcolm St. Clair et Frank Tuttle
1930 : Prix de beauté d’Augusto Genina
1931 : It Pays to Advertise de Frank Tuttle
1931 : God's Gift to Women de Michael Curtiz
1931 : Windy Riley Goes Hollywood de Roscoe 'Fatty' Arbuckle
1936 : Hollywood Boulevard de Robert Florey
1936 : Empty Saddles de Lesley Selander
1937 : King of Gamblers de Robert Florey
1938 : Overland Stage Raiders de George Sherman


Filmographie de Louise BROOKS
 
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