Marlon BRANDO | ||
Acteur et réalisateur américain | ||
Marlon Brando a présenté au public américain le visage douloureux d’une jeunesse en crise. Véritable mythe, il a su mieux que personne incarné des personnages rebelles et tourmentés. Il voit le jour le 3 avril 1924, à Omaha dans le Nebraska. Son père, Marlon Brando sénior, est un ancien fabricant de pesticides grand coureur de jupons reconverti dans la production, sa mère Dorothy Julia née Pennebaker est actrice bohème. Des parents alcooliques qui ne cessent de se battre, se séparer et se réconcilier. Marlon a une sœur Jocelyn qui tentera également une carrière d'acrice et Frances. Mauvais élève, il est envoyé à la Shattuck Military Academy du Minnesota. Toujours aussi indiscipliné, il excelle au théâtre. Vivant de petits boulots, l'adolescent tente de s'engager dans l'armée mais est réformé à cause d'une blessure au genou lors d'un match de football américain. À 18 ans, il rejoint ses sœurs aînées Frances et Jocelyn à New York. Il suit un peu par hasard la formation de Stella Adler à la méthode Stanislavski. Le jeune Brando développe un nouvelle façon d'interpréter basée sur l'improvisation et l'approfondissement psychologique du personnage.. Symbole d’une génération En 1944, Marlon Brando fait sa première apparition à Broadway dans Tendresse, avec pour mère Mady Christians et obtient un premier succès d'estime dans Truckline Cafe. C'est Elia Kazan qui lui offre sa première chance dans le rôle de Stanley Kowalski dans Un tramway nommé Désir de Tennessee Williams. Pendant une représentation, un machiniste lui brise accidentellement le nez et l'acteur conservera de cet incident un nez légèrement déformé. En 1950, il transpose pour la première fois au cinéma son style de jeu en incarnant un paralysé de guerre dans C’était des hommes de Fred Zinnemann. L’année suivante, il devient une star avec l’adaptation de la pièce Un tramway nommé Désir sous la direction d’Elia Kazan, aux côtés de Vivien Leigh, oscarisée pour l'occasion. En plus de son jeu révolutionnaire et sa prestation époustouflante de vulgarité, Marlon Brando s'impose comme un sex-symbol et redéfinit les critères de beauté masculine, par un mélange de violence et de sensualité. Il confirme son extraordinaire talent dans Viva Zapata ! toujours de Kazan et pour lequel il remporte un prix d’interprétation à Cannes, Jules César adapté de Shakespeare par Joseph L. Mankiewicz, L’équipée sauvage de Laslo Benedek qui lance la mode des blousons noirs et Sur les quais d'Elia Kazan, véritable appel à la délation. Pour ce dernier film, il remporte un premier Oscar pour son rôle de Terry Malloy, un jeune docker qui se rebelle contre son puissant syndicat. Marlon Brando refuse dès lors de se prêter aux contraintes des studios et ses exigences font alors capoter plusieurs grands projets. Le splendide cabotin La star consacrée n'a peur de rien et va s'essayer à différents genres de la comédie musicale aux films exotiques, du film de guerre aux aventures maritimes. Mais se laissant aller avec complaisance au cabotinage, il provoque l’échec de films honorables comme Désirée où il joue Napoléon, Blanches colombes et vilains messieurs, seule comédie musicale de Joseph L. Mankiewicz avec Frank Sinatra et Jean Simmons, La petite maison de thé et Sayonara en asiatique hollywoodien, Le bal des maudits en soldat nazi, L’homme à la peau de serpent d'après Tennessee Williams face à Anna Magnani et Les Révoltés du Bounty où il multiplie les caprices de star jusqu’à vouloir changer de rôle en cours de route. Seule consolation de ce dernier fiasco, il y fait la connaissance de la Polynésie et sa troisième épouse Tarita Teriipaia avec qui il restera uni pendant dix ans, un record Brando avait été marié de 1957 à 1959 avec Anna Kashfi, actrice indo-britannique toxicomane avec qui il a un fils Christian en 1958. Puis en 1960, il épouse l'actrice Movita Castaneda, mère de Miko en 1961 et Rebecca 1966. Tarita mettra au monde deux enfants Simon en 1963 et Tarita Cheyenne en 1970. Aussi imprévisible à la ville que dans les studios, Marlon Brando a multiplié les aventures amoureuses aussi bien avec des femmes que des hommes. La revanche du has been En 1960, Marlon Brando passe à la réalisation avec La vengeance aux deux visages avec son ami Karl Malden. Mais en raison de ses lubies, la production atteint un montant record qui interdit tout succès commercial. Ce révolté du cinéma a du mal à retrouver la passion de ses débuts et tourne de moins en moins. Seuls Arthur Penn pour La poursuite impitoyable et John Huston pour Reflets dans un œil d’or lui offrent des rôles à la hauteur de son talent. La Comtesse de Hong Kong de Charles Chaplin avec Sophia Loren est en revanche un échec sans appel. Alors que tout le monde le croit fini, Marlon Brando revient en force en 1971 avec Le parrain de Francis Ford Coppola où il joue le chef de clan mafieux Vito Corleone. Le film est un triomphe et l’acteur remporte un second Oscar, qu’il refuse en solidarité pour la cause du peuple indien. Un an plus tard, il enchaîne avec le très controversé Dernier tango à Paris de Bernardo Bertolucci qui multiplie les scènes sexuelles provocantes. Il exerce encore son pouvoir de fascination dans le rôle court mais marquant du colonel Kurtz dans Apocalypse now de Coppola, l’avocat McKenzie dans Une saison blanche et sèche d’Euzhan Palcy, le grand propriétaire David Braxton dans Missouri Breaks d'Arthur Penn face à Jack Nicholson et The brave de et avec Johnny Depp. Pour des raisons alimentaires avec une exigence financière extravagante, il enfante de Superman en 1978 et danse sur des patins avec Faye Dunaway dans Don Juan de Marco et initie Matthew Broderick au grand banditisme dans Quelques pas dans la Mafia. Il apparaît une dernière fois à l’écran en 2000 dans The score de Frank Oz aux côtés de Robert De Niro. Après une vie pleine de triomphes, de scandales, d’honneurs et de tragédies, Marlon Brando s’éteint, entouré de ses proches, le 1er juillet 2004, à l’Hôpital Universitaire de Los Angeles, emporté par une fibrose pulmonaire. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Charles Chaplin et Sophia Loren |
1950 : C'étaient des hommes (The Men) de Fred Zinnemann 1951 : Un Tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire) d'Elia Kazan 1952 : Viva Zapata ! (Viva Zapata !) d'Elia Kazan 1953 : L'Équipée sauvage (The Wild One) de László Benedek 1953 : Jules César (Julius Caesar) de Joseph Mankiewicz 1954 : Sur les quais (On The Waterfront) d'Elia Kazan 1954 : Désirée (Desiree) d'Henry Koster 1955 : Blanches colombes et vilains messieurs (Guys and Dolls) de Joseph Mankiewicz 1956 : La Petite Maison de thé (The Tea House of the August Moon) de Daniel Mann 1957 : Sayonara (Sayonara) de Joshua Logan 1957 : Le Bal des maudits (The Young Lions) d'Edward Dmytryk 1960 : L’Homme à la peau de serpent (The Fugitive Kind) de Sidney Lumet 1961 : La Vengeance aux deux visages (One-Eyed Jacks) de Marlon Brando 1962 : Les Révoltés du Bounty (Mutiny on the Bounty) de Lewis Milestone 1963 : Le Vilain Américain (The Ugly American) de George Englund 1964 : Les Séducteurs (Bedtime Story) de Ralph Levy 1965 : Morituri (Morituri) de Bernhard Wicki 1966 : La Poursuite impitoyable (The Chase) d'Arthur Penn 1966 : L'Homme de la Sierra (The Appaloosa) de Sidney J. Furie 1967 : La Comtesse de Hong-Kong (A Countess From Hong Kong) de Charlie Chaplin 1967 : Reflets dans un œil d’or (Reflections In A Golden Eye) de John Huston 1968 : Candy (Candy) de Christian Marquand 1968 : La Nuit du lendemain (The Night of the Following Day) d'Hubert Cornfield et Richard Boone 1969 : Queimada (Queimada) de Gillo Pontecorvo 1971 : Le Corrupteur (The Nightcomers) de Michael Winner: Peter Quint 1972 : Le Parrain (The Godfather) de Francis Ford Coppola 1972 : Le Dernier Tango à Paris (Ultimo tango a Parigi) de Bernardo Bertolucci 1976 : Missouri Breaks (The Missouri Breaks) d'Arthur Penn 1977 : Raoni de Jean-Pierre Dutilleux 1978 : Superman (Superman) de Richard Donner 1979 : Apocalypse Now (Apocalypse Now) de Francis Ford Coppola 1980 : La Formule (The Formula) de John G. Avildsen 1989 : Une saison blanche et sèche (A Dry White Season) d'Euzhan Palcy 1990 : Premiers pas dans la mafia (The Freshman) d'Andrew Bergman 1992 : Christophe Colomb La découverte (Christopher Columbus: The Discovery) de John Glen 1995 : Don Juan De Marco (Don Juan Demarco) de Jeremy Leven 1996 : L’Île du docteur Moreau (The Island of Dr. Moreau) de John Frankenheimer 1997 : The Brave (The Brave) de Johnny Depp 1998 : Free Money d'Yves Simoneau 2001 : The Score (The Score) de Frank Oz Filmographie de Marlon BRANDO | |
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