Clara BOW
 Actrice américaine
Balayée de la mémoire du grand public, Clara Bow demeure au sommet du panthéon cinématographique. Son origine modeste, son ambition démesurée, sa soif de reconnaissance, qui passe d’abord par la reconnaissance de sa beauté et de son charisme, l’ont menée à la gloire, à la déchéance et à l’oubli. Au cours de sa vie, Bow a été l’objet des rumeurs les plus folles sur sa vie sexuelle, la plupart étant révélées fausses.
Clara Bow naît à New York, dans le quartier pauvre de Brooklyn, le 29 juillet 1907, selon son acte de décès. Ayant déjà perdu deux filles et persuadés que leur derrière ne survivrait pas, ses parents n’ont pas pris la peine de faire établir un certificat de naissance. Elle passe une enfance solitaire et misérable entre un père très souvent absent et incapable de subvenir aux besoins de sa famille, et une mère épileptique et psychotique, prostituée occasionnelle. Afin de s’évader de cette atmosphère oppressante, la jeune Clara développe un goût immodéré pour le cinéma.
Prix de beauté
Elle décide en 1921 de participer à un concours dont le premier prix est un rôle dans un film. Sa beauté et son naturel convainquent les membres du jury et elle est proclamée gagnante. Elle débute ainsi à l’écran dans Beyond the Rainbow de Christy Cabanne. Malheureusement les scènes tournées seront retirées au montage. Elle aura sa petite revanche lorsqu’elle sera devenue célèbre et que le film ressortira avec ses scènes réinstallées. Clara se trouve forcée de travailler dans un bureau. Heureusement, après un petit rôle dénudé non crédité dans Enemies of woman, le réalisateur Elmer Clifton lui offre alors d’être une des interprètes de Down to the Sea in Ships, une prestation qui lui vaudra des critiques élogieuses. Nous sommes en 1922 et l’ascension de Clara Bow commence. Au cours de 1923, elle signe avec les studios Preferred dont elle devient bientôt une des principales vedettes. Elle obtient un rôle dans The Daring Years et dans l’été, elle interprète à nouveau un rôle de garçon manqué dans Grit, un film qui traite de la délinquance juvénile, écrit par F. Scott Fitzgerald. Clara Bow rencontre son premier petit ami, le cameraman Arthur Jacobson, et fait la connaissance du réalisateur Frank Tuttle, avec qui elle travaillera beaucoup par la suite.
Parfums de scandale
Grâce à Ernst Lubitsh notamment dans Embrasse-moi, Clara devient une nouvelle figure sexy du cinéma. Elle sort avec Sam Jaffe, directeur de production du studio et beau-frère de Bud Schulberg, le grand patron, ainsi qu’avec l’acteur mexicain Gilbert Roland, sa co-vedette dans The Plastic Age de Wesley Ruggles. Lorsque Preferred Pictures est absorbée par Paramount Pictures, Schulberg obtient carte blanche et décide de faire de Clara Bow sa première étoile. Elle tient son premier rôle en tête de générique dans Wine de Louis Gasnier puis dans Mantrap réalisé par Victor Fleming. Elle entame une liaison avec celui-ci qui sort tout juste d’une aventure avec Norma Shearer, tandis qu’elle vit encore avec Roland. Il la dirige ensuite dans l’exotique Hula. Le premier scandale qui touche l’actrice est dû à un étudiant avec qui elle a déjeuné et qui simule un suicide par désespoir d’amour... Par la suite elle tourne le monumental Les Ailes, considéré comme un des principaux chefs d’œuvre du Hollywood muet. L’actrice retrouvera l’année suivante Wellman pour Ladies of the Mob avec Richard Arlen, déjà présent dans Les Ailes, en gangster. Mais c’est dans le registre de la comédie qu’elle s’impose bientôt. En 1927, elle tourne It de Clarence C. Badger. Ce mot de deux lettres est plus ou moins synonyme de sex-appeal et Clara, qui n’en manque pas, est surnommée la It Girl. Elle incarne à merveille la jeune fille délurée des années folles et est alors une des actrices les plus populaires de son époque. On la voit par la suite dans, notamment, Children of Divorce avec Gary Cooper, Red Hair, The Fleet’s In.
Clara fait entendre sa voix
Elle passe le cap du parlant dans The Wild Party qui remporte un grand succès et le public réserve également un bon accueil à Dangerous Curves et La cadette. La ronde des amours de Clara n’en finit plus. La rumeur lui prête une liaison avec Fredric March, son partenaire dans The Wild Party. Après Harry Richman, le roi de Broadway du moment, elle jette son dévolu sur Rex Bell, ancien livreur de matériel à la Fox et son partenaire dans True to the Navy, autre film mis en scène par Frank Tuttle. Au début des années trente, la toute puissante Commission Hays, après un nouveau scandale dans la presse, veut obliger Clara à épouser Rex Bell ou à abandonner le cinéma. Clara semble un temps pencher vers la seconde solution. Cependant Paramount choisit de presser les dernières gouttes du citron dans Her Wedding Night. Malgré le succès public, Clara s’écroule, incapable de travailler. Elle est renvoyée par la Paramount. Elle a vingt-cinq ans. Clara Bow quitte Hollywood avec Rex Bell pour un ranch au Nevada. Ils se marient peu de temps après à Las Vegas. Cependant Clara est loin d’être oubliée.
Une longue retraite
Elle reçoit des propositions de tous les studios, sauf la Paramount, car sa célébrité est intacte. Elle signe un gros contrat pour deux films à la Fox. Dans Fille de feu, ultime collaboration avec Frank Lloyd, avec pour partenaire son ancien amant Gilbert Roland, figurent alcool, sexe, scène de flagellation, viol et soupçon de zoophilie et de syphilis. Le public salue ce retour avec enthousiasme, et ses nouveaux patrons offrent à Clara, pour la remercier de sa performance, un voyage en Europe notamment à Paris dont elle apprécie la liberté. Dans son film suivant, Hoopla, son rôle de danseuse sexy ameute moins les foules. Clara Bow se retire définitivement de l’écran et de la vie publique. Son existence post-cinématographique ne sera pas exempte de périodes troublées. Victime sans doute d’une lourde hérédité (sa mère et sa grand-mère maternelle étant décédées dans des asiles psychiatriques), Clara Bow souffrira notamment de certaines perturbations d’ordre psychologique qui l’amèneront à faire quelques séjours en clinique. Elle s’éteint le 27 septembre 1965 à Los Angeles, victime d’une crise cardiaque. Rarement l’industrie du cinéma américain aura exploité de manière aussi ostentatoire une de ses stars, mais rarement une star du cinéma aura donné autant de fil à retordre aux pontes de Hollywood ! Si sa carrière a été brisée par les scandales, ceux-ci l’ont pourtant entretenue. L’histoire du cinéma retient une star délurée dont les films restent hélas invisibles, une actrice naturelle, moderne, qui annonçait d’autres bombes comme Jean Harlow et Marilyn Monroe.


FILMOGRAPHIE :

Avec Victor Fleming
1922 : Beyond the Rainbow de Christy Cabanne
1923 : Le Harpon (Down to the Sea in Ships) d’Elmer Clifton
1923 : Les Ennemis de la femme (Ennemies of Women) d’Alan Crosland
1923 : The Pill Pounder de Gregory La Cava (cm)
1923 : Son premier amour (The Daring Years) de Kenneth S. Webb
1923 : Maytime de Louis Gasnier
1923 : Le Mouton noir (Black Oxen) de Frank Lloyd
1924 : Grit de Frank Tuttle
1924 : Poisoned Paradise de Louis Gasnier
1924 : Filles de Plaisir (Daughters of Pleasure) de William Beaudine
1924 : Wine de Louis Gasnier
1924 : Empty Hearts d’Alfred Santell
1924 : Helen's Babies de William A. Seiter
1924 : O sole mio (This Woman) de Phil Rosen
1924 : Cœur de chien (Black Lightning) de James P. Hogan
1925 : Pari tragique (Capital Punishment) de James P. Hogan
1925 : The Adventurous Sex de Charles Giblyn
1925 : Eve's Lover de Roy Del Ruth
1925 : The Lawful Cheater de Frank O'Connor
1925 : The Scarlet West de John G. Adolfi
1925 : My Lady's Lips de James P. Hogan
1925 : Parisian Love de Louis Gasnier
1925 : Ma femme et son flirt (Kiss Me Again) d’Ernst Lubitsch
1925 : The Keeper of the Bees de James Leo Meehan
1925 : The Primrose Path d’Harry O. Hoyt
1925 : Free to Love de Frank O'Connor
1925 : Sans crier gare! (The Best Bad Man) de John G. Blystone
1925 : Quand on a vingt ans (The Plastic Age) de Wesley Ruggles
1925 : The Ancient Mariner de Chester Bennett et Henry Otto
1925 : My Lady of Whims de Dallas M. Fitzgerald
1926 : L’Ombre de la Loi (Shadow of the Law) de Wallace Worsley
1926 : Two Can Play de Nat Ross
1926 : La Soif de vivre (Dancing Mothers) d’Herbert Brenon
1926 : Son fils avait raison (Fascinating Youth) de Sam Wood
1926 : The Runaway de William C. de Mille
1926 : Mantrap de Victor Fleming
1926 : Quel Séducteur ! (Kid Boots) de Frank Tuttle
1927 : Coup de foudre (It) de Clarence G. Badger et Josef von Sternberg
1927 : Les Enfants du divorce (Children of Divorce) de Frank Lloyd
1927 : Un Direct au Cœur (Rough House Rosie) de Frank R. Strayer
1927 : Les Ailes (Wings) de William A. Wellman
1927 : Hula (Hula) de Victor Fleming
1927 : Il faut que tu m'épouses (Get Your Man) de Dorothy Arzner
1928 : La Belle aux cheveux roux (Red Hair) de Clarence G. Badger
1928 : Tu ne tueras pas ! (Ladies of the Mob) de William A. Wellman
1928 : Quand la flotte atterrit (The Fleet's In) de Malcolm St. Clair
1928 : L'amour joue et gagne (Three Week Ends) de Clarence G. Badger
1929 : Les Endiablées (The Wild Party) de Dorothy Arzner
1929 : La Danseuse de corde (Dangerous Curves) de Lothar Mendes
1929 : La Cadette (The Saturday Night Kid) d’A. Edward Sutherland
1930 : Paramount on Parade, film collectif
1930 : True to the Navy de Frank Tuttle
1930 : Love Among the Millionaires de Frank Tuttle
1930 : Sa Nuit de Noces (Her Wedding Night) de Frank Tuttle
1931 : No Limit de Frank Tuttle
1931 : Kick In de Richard Wallace
1932 : Fille de feu (Call Her Savage) de John Francis Dillon
1933 : Houp là (Hoop-La) de Frank Lloyd


Filmographie de Clara BOW
 
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