Richard Allen Boone voit le jour le 18 juin 1917 à Los Angeles, en Californie. Il découvre les difficultés de la vie active après avoir été renvoyé de l’université de Stanford pour un délit mineur. Il est alors contraint d’exercer différents petits métiers qui lui permettent de vivre. Il enchaîne ainsi les emplois de barman, peintre, ouvrier pétrolifère, boxeur, navigateur, chercheur d’or et écrira même quelques nouvelles pour des petits journaux fauchés.
Sous contrat à la Fox
Lorsque les États-Unis entrent en guerre en 1941, il est engagé dans l’US Navy et effectue son service jusqu’à la fin de la guerre. Une fois libéré, il décide de s’inscrire à l’Actor’s Studio pour y étudier l’art dramatique. Malgré ses débuts tardifs, Il ne tarde pas à faire ses premiers pas sur scène à Broadway, en 1948, dans Médée, une pièce produite par Judith Anderson et dans laquelle il interprète le rôle de Jason. Il joue d’autres pièces de théâtre ainsi que des apparitions occasionnelles dans des séries télévisées dans lesquelles il joue souvent en second plan. En 1950, la 20th Century Fox lui propose un contrat et il apparaît alors dans son premier film, Okinawa, en interprétant le rôle d’un officier de marine durant la guerre. Il incarne plusieurs officiers des deux camps dans Le Renard du Désert, L’Enfer du Pacifique ou Brisants humains. Il faut attendre 1952 pour le voir aborder le genre western qui contribuera à une partie de son succès.
Le méchant impitoyable
En raison de son faciès et de son allure, il va alors devoir jouer régulièrement les bad guys (méchants), comme dans Le Gaucho où il persécute Gene Tierney et le capitaine nordiste Lionel Foster dans Le Raid de Hugo Fregonese, face à la bande sudiste de Van Heflin. Richard Boone réussit à rendre Foster antipathique, méprisable et presque pathétique. Il s’impose dans Dix Hommes à abattre face à Randolph Scott, L’Homme qui n’a pas d’étoile face à Kirk Douglas, Tonnerre Apache face à George Hamilton, Hombre face à Paul Newman et souvent en adversaire de John Wayne comme dans Alamo. Menant sa carrière au cinéma, mais également à la télévision, on le voit apparaître régulièrement dans des séries télévisées en guest star, pour ensuite tenir les rôles principaux comme dans Medic dans laquelle il interprète, en 1954 et durant deux saisons, le Dr Konrad Styner. En 1957, et jusqu’en 1963, il est le Paladin de la série Have Gun, Will Travel, un pistolero installé dans un hôtel de San Francisco et qui loue ses services durant 226 épisodes. La série offrira à Richard Boone l’occasion de réaliser quelques épisodes.
L’adversaire préféré de John Wayne
Il part alors s’installer à Hawai où il va vivre durant 7 ans. Il disparaît un peu des grands écrans durant les années 60 et ne tourne qu’une poignée de films durant ces 10 années. En 1970, il interprète Madron, un western sans grand intérêt, et l’année suivante, il donne la réplique à son vieil ami John Wayne dans l’excellent Big Jack dans lequel il reprend sa position de vilain avec tout le talent qu’on lui connaît. Il participe au dernier western de John Wayne, dans le mythique Le Dernier Des Géants, alors que les deux amis-ennemis luttent déjà contre la maladie. Richard Boone, qui a toujours proclamé être le descendant à la 5e génération du légendaire trappeur Daniel Boone, a renforcer au fil des ans la réputation de ne pas avoir un caractère très facile et d’avoir posé beaucoup de difficultés aux réalisateurs qui ont travaillé avec lui, ainsi qu’à ses partenaires de plateaux. S’il a surtout exploré les noirs desseins de l’homme, il est resté fidèle à sa formation théâtrale. Elia Kazan qui l’avait dirigé à ses débuts dans Le Cirque en folie lui rend hommage en lui faisant incarner le père dur mais émouvant de Kirk Douglas dans L’Arrangement. A la fin de sa vie, Richard Boone tient le poste d’ambassadeur culturel de la Floride. Son neveu, Randy Boone, s’illustrera également dans la série western, notamment dans Le Virginien et Cimarron, et son cousin, Pat Boone, dans d’autres genres. Richard Boone avait épousé Claire McAloon en 1951 et restera avec celle-ci jusqu’à sa mort, survenue le 10 janvier 1981 à St Augustine, en Floride des suites d’un cancer à la gorge.
FILMOGRAPHIE :
Avec John Wayne
1951 : Call me mister de Lloyd Bacon
1951 : Le Renard du désert (The Desert Fox: the Story of Rommel) de Henry Hathaway
1952 : La Loi du fouet (Kangaroo) de Lewis Milestone
1952 : Le Gaucho (Way of a Gaucho) de Jacques Tourneur
1952 : Duel dans la forêt (Red Skies of Montana) de Joseph M. Newman
1952 : Return of the Texan, de Delmer Daves
1953 : Tempête sous la mer (Beneath the 12-Mile Reef) de Robert D. Webb
1953 : Le Cirque en révolte (Man on a Tightrope) d’Elia Kazan
1953 : Le Crime était signé (Vicki) d’Harry Horner
1953 : La Cité des Tueurs (City of Bad Men) d’Harmon Jones
1953 : La Tunique (The Robe) de Henry Koster
1954 : Le Raid (The Raid) d’Hugo Fregonese
1954 : La police est sur les dents (Dragnet) de Jack Webb
1954 : L'Attaque de la rivière rouge (The Siege at Red River) de Rudolph Maté
1955 : Dix hommes à abattre (Ten wanted men) de H. Bruce Humberstone
1955 : Robber’s Roost de Sidney Salkow
1955 : Le Grand Couteau (The Big Knife) de Robert Aldrich
1955 : L'Homme qui n'a pas d’étoile (Man without a Star) de King Vidor
1956 : L’Enfer du Pacifique (Battle Stations) de Lewis Seiler
1956 : La Corde est prête (Star in the Dust) de Charles Haas
1956 : Brisants humains (Away All Boats) de Joseph Pevney
1957 : L’Homme de l’Arizona (The Tall T) de Budd Boeticher
1957 : Racket dans la Couture (The Garment Jungle) de Vincent Sherman
1957 : Lizzie d’Hugo Haas
1958 : J'enterre les vivants (I Bury the Living) d’Albert Band
1960 : Alamo (Alamo) de John Wayne
1961 : Tonnerre Apache (A Thunder of drums) de Joseph M. Newman
1964 : Rio Conchos, de Gordon Douglas
1965 : Le Seigneur de la guerre (The War Lord) de Franklin J. Schaffner
1967 : Hombre (Hombre) de Martin Ritt
1968 : La Nuit du lendemain (The Night of the Following Day) d’Hubert Cornfield
1968 : Kona Coast de Lamont Johnson
1969 : La Lettre du Kremlin (The Kremlin Letter) de John Huston
1969 : L'Arrangement (The Arrangement) d’Elia Kazan
1970 : Madron (Madron) de Jerry Hopper
1971 : Big Jake (Big Jake) de George Sherman
1971 : Terreur aveugle (In Broad Daylight) de Robert Day (tv)
1972 : Deadly Harvest de Michael O’Herlihy (tv)
1972 : Goodnight, my Love de Peter Hyams (tv)
1974 : Le grand Niagara (The Great Niagara de William Hale (tv)
1975 : Against a crooked Sky d’Earl Bellamy
1976 : Les Impitoyables (en) (Diamante Lobo) de Frank Kramer
1976 : Le Dernier des géants (The Shootist) de Don Siegel
1977 : Le dernier Dinosaure (The last Dinosaur) de Tom Kotani
1978 : Le Grand Sommeil (The Big Sleep) de Michael Winner
1979 : Qui a tué le Président ? (Winter Kills) de William Richert
1981 : The Buchido Blade de Tom Kotani (Tsugunobu Kotani)
Filmographie de Richard BOONE