Beulah Bondi est née le 3 mai 1889 à Valparaiso, en Indiana. Elle est la fille d’Eva Suzanna Marble, un auteur et d’Abraham O. Bondy, un agent immobilier. Férue de théâtre, elle fait très tôt, dès l’âge de sept ans, ses débuts sur la scène, dans sa ville natale. Elle y tient un petit rôle dans Le petit Lord Fauntleroy. Elle obtient son baccalauréat et une maîtrise à l’université de Valparaiso. En 1925, la voilà à Broadway, dans One of the family de Kenneth S. Webb. On l’applaudit aussi, en 1926, dans Saturday’s children de Maxwell Anderson. C’est son rôle dans la pièce d’Elmer Rice, Street scene, qui lui permet de commencer, en 1931 avec son adaptation, une longue carrière au cinéma, alors qu’elle a dépassé la quarantaine.
Petite femme volontaire
La carrière de Beulah Bondi, petite femme frêle et décidée sera surtout marquée par deux grands rôles, qui ne peuvent que marquer la mémoire des amoureux du cinéma. Dans l’admirable film de Leo McCarey, Place aux jeunes, Beulah Bondi est Ma Cooper et elle forme avec Victor Moore un couple âgé qui, n’ayant plus de ressources, doit accepter d’aller vivre chez ses enfants, chacun de son côté. Beulah Bondi est sublime de dignité et d’émotion contenue dans ce pur chef-d’œuvre, qui décrit sans pathos ni mièvrerie la paupérisation de la vieillesse. Dans L’homme du sud de Jean Renoir, avec Betty Field et Zachary Scott, elle incarne, avec une verve et une vérité confondantes, une mégère édentée et ronchonnante, pestant contre la misère où elle vit avec ses petits-enfants et prête à disputer bec et ongles sa maigre pitance. Elle est une des cinq femmes nominées pour le premier Oscar de la catégorie de meilleure actrice dans un second rôle pour L’Enchanteresse mais perd au profit de Gale Sondergaard.
La mère des stars
Beulah Bondi, qui ne s’est jamais mariée, a incarné à l’écran beaucoup de mères et de grand-mères. Elle a ainsi souvent James Stewart pour fils, notamment dans des films de Capra, comme M. Smith au Sénat ou La vie est belle, mais aussi dans l’émouvant Of Human Hearts de Clarence Brown et Le mariage incognito de George Stevens, où, fragile et cardiaque, elle se lie d’amitié avec sa bru, Ginger Rogers. Elle campe aussi la mère de Bette Davis, dont elle désapprouve le mariage avec Errol Flynn, dans Nuit de bal d’Anatole Litvak, ou celle de Rosalind Russell qui, dans Sœur Kenny, interprète une courageuse infirmière du bush australien, qui lutte sans relâche contre la polio. Elle incarne la mère puritaine de Bonita Granville dans Maid of Salem et celle de la souffreteuse Emily Webb dans Our Town. Dans Track of the cat le très beau film de William A. Wellman, elle incarne une femme bigote et austère, qui essaie d’influencer ses fils, Robert Mitchum, Tab Hunter et William Hopper. Les producteurs lui confient d’autres rôles de grands-mères, comme cette Grandma Blanchard qui, dans Le livre noir d’Anthony Mann, protège un patriote français, incarné par Robert Cummings, contre la fureur vengeresse d’un Robespierre assoiffé de sang incarné par Richard Basehart ou bien la sévère grand-mère de Bobby Driscoll qui, dans Danny le petit mouton noir, une production Walt Disney, tente de dissuader son petit-fils d’élever un mouton noir.
Prestation TV
L’actrice apparaît aussi beaucoup sur le petit écran entre 1952 et 1976. Jusqu’à un âge avancé, on la voit dans des séries populaires, comme Alfred Hitchcock presents, Climax avec William Lundigan, Route 66 avec Martin Milner, Perry Mason ou bien encore La famille des collines qui lui permet d’obtenir en 1977 un Emmy Award, seule récompense de sa riche carrière. Beulah Bondi décède le 11 janvier 1981 à Los Angeles, de complications pulmonaires consécutives à une chute. Elle a été incinérée et ses cendres ont été dispersées dans le Pacifique.
FILMOGRAPHIE :
Avec James Stewart
1931 : Arrowsmith de John Ford
1932 : Pluie (Rain) de Lewis Milestone
1933 : Le Retour de l’Étranger (The stranger’s return) de King Vidor
1933 : Prenez garde à la peinture ! (Christopher Bean) de Sam Wood
1933 : Two alone d’Elliott Nugent
1934 : L’Ombre du Passé (Registered nurse) de Robert Florey
1934 : Filles d’Amérique (fFnishing School) de Wanda Tuchock & G Nichols Jr.
1934 : Ready for love de Marion Gering
1934 : La bonne Fée (The good Fairy) de William Wyler
1935 : Bad Boy de John G. Blystone
1935 : Le Rayon invisible (The invisible Ray) de Lambert Hillyer
1935 : La Fille du bois maudit (The Trail of the Lonesome Pine) d’Henry Hathaway
1936 : Le Diable au Corps (The Moon’s our home) de William A. Seiter
1936 : The Case against Mrs Ames de William A. Seiter
1936 : Betsy (Hearts divided) de Frank Borzage
1936 : L’Enchanteresse (The gorgeous Hussy) de Clarence Brown
1936 : Le Démon sur la ville (Maid of Salem) de Frank Lloyd
1937 : Place aux jeunes (Make way for tomorrow) de Leo McCarey
1937 : Les Flibustiers (The Buccaneer) de Cecil B. DeMille
1937 : Of Human Hearts de Clarence Brown
1938 : Le Mariage incognito (Vivacious lady) de George Stevens
1938 : Nuit de Bal (The Sisters) d’Anatole Litvak
1939 : L’étrange Sursis (On borrowed time) d’Harold S. Bucquet
1939 : Les petites Pestes Tthe under-pup) de Richard Wallace
1939 : Monsieur Smith au Sénat (Mr. Smith goes to Washington) de Frank Capra
1939 : L’Aventure d’une nuit (Remember the night) de Mitchell Leisen
1940 : Une petite Ville sans histoire (Our Town) de Sam Wood
1940 : The Capitan is a lady de Robert B. Sinclair
1941 : La Chanson du Passé (Penny Serenade) de George Stevens
1941 : Le Retour du Proscrit (The Shepherd of the Hills) d’Henry Hathaway
1941 : Au seuil du paradis (One foot in Heaven) d’Irving Rapper
1942 : Tonight we raid Calais de John Brahm
1943 : Quand le Jour viendra (Watch on the Rhine) d’Herman Shumlin
1944 : She’s a Soldier too de William Castle
1944 : I love a Soldier de Mark Sandrich
1944 : Our Hearts were young and gay de Lewis Allen
1944 : The very throught of you de Delmer Daves
1944 : Le Bonheur est pour demain (And now tomorrow) d’Irving Pichel
1945 : L’Homme su Sud (The Southerner) de Jean Renoir
1945 : Retour aux Philippines (Back to Bataan) d’Edward Dmytryk
1945 : Breakfast in Hollywood d’Harold D. Schuster
1946 : Sœur Kenny (Sister Kenny) de Dudley Nichols
1946 : La Vie est belle (It’s a wonderful Life) de Frank Capra
1947 : Haute Lutte (High Conquest) d’Irving Allen
1948 : Deux sacrées Canailles (The sainted Sisters) de William D. Russell
1948 : La Fosse aux Serpents (The snake pit) d’Anatole Litvak
1948 : Danny le petit mouton noir (so dear to my heart) d’Harold D. Schuster
1948 : Monsieur tout le monde (The Life of Riley) d’Irvin Brecher
1949 : Cinq millions dans une poubelle (Mr. Soft touch) de G Douglas & H Levin
1949 : Le Livre noir (Reign of Terror) d’Anthony Mann
1949 : Le Baron de l’Arizona (The Baron of Arizona) de Samuel Fuller
1950 : Les Furies (The Furies) d’Anthony Mann
1951 : L’Étoile du Destin (Lone Star) de Vincent Sherman
1953 : Lune de miel au Brésil (Latin lovers) de Mervyn LeRoy
1954 : Track of the Cat de William A. Wellman
1955 : Our Cook’s Treasure de Robert Stevens (tv)
1956 : Les Évadés de l’Enfer (Back from Eternity) de John Farrow
1957 : La Femme et le Rôdeur (The unholy Wife) de John Farrow
1959 : Simon le Pêcheur (The big Fisherman) de Frank Borzage
1959 : Ils n’ont que vingt ans (A Summer Place) de Delmer Daves
1961 : Les Lycéennes (Tammy tell me true) d’Harry Keller
1962 : Les Amours enchantées (The wonderful world of the Brothers Grimm) d’H. Levin & G. Pal
1963 : Tammy et le docteur (Tammy and the doctor) d’Harry Keller
1961 : La Grande Caravane (Wagon Train) de Mitchell Leisen (tv)
1972 : L’Attente (She waits) de Delbert Mann (tv)
1974 : La Famille des Collines (The Waltons) de Ralph Senensky (tv)
Filmographie de Beulah BONDI