| Mary BOLAND | ||
| Actrice américaine | ||
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Alors qu’elle fut sans conteste l’une des comédiennes les plus extravagantes de l’écran américain des années 30, Mary Boland est peu connue en France. Sur une cinquantaine de rôles, une dizaine de titres seulement ont été présentés, et encore ne s’agit-il pas de la quinzaine de films dont elle tint la vedette comme Mama Runs Wild où, totalement déchaînée, elle est nommée chef honoraire de la police au grand dam de son époux Charles Ruggles ! Marie Anne Boland est née à Philadelphie, le 28 janvier 1880. Fille du comédien William A. Boland, Mary fait son apprentissage dès la fin de l’adolescence au sein de troupes itinérantes qui la mènent de Cincinatti à Los Angeles. Strongheart de William C. DeMille, qu’elle joue pendant deux ans, attire sur elle l’attention de la critique qui se réjouit de la voir débuter à Broadway en 1905. Boland et Drew Pendant six années consécutives, elle sera la partenaire privilégiée de John Drew, l’oncle de Lionel, John et Ethel Barrymore. Boland et Drew joueront ensemble à neuf reprises, l’occasion pour Mary de se faire remarquer par le pionnier Thomas H. Ince qui l’engage en 1915 pour une dizaine de films tournés pour la Triangle Film Corporation, comme The Prodigal Wife, un mélo dont elle est l’héroïne, Le Prix du Bonheur ou His Temporary Wife en maîtresse encombrante. Ensuite, tout au long des années 20, les succès théâtraux l’emportent, entre autres The Craddle Snatchers où, cougar avant l’heure, elle prend pour amant un juvénile Humphrey Bogart. Mrs Ruggles Lorsque la Paramount la prend sous contrat, après dix ans d’absence, elle n’a plus rien d’une jeune première mais tout de la matrone foldingue. "Pourtant, je ne suis pas drôle du tout en dehors du plateau !" s’étonnait-elle. A l’instar de Billie Burke ou Spring Byington, elle se spécialise dans les bourgeoises excentriques et écervelées comme la mère d’Ann Sothern dans Charmante famille, une comédie d’Otto Preminger où elle enchaîne les répliques sans queue ni tête. Ces saillies burlesques deviendront sa marque de fabrique au point qu’un critique du New York Times créera pour l’occasion le terme de bolandisme. Dans Stingaree de William A. Wellman, elle joue une bourgeoise australienne qui se rêve en chanteuse d’opéra, une véritable source d’inspiration pour Bianca Castafiore d’Hergé. Leo McCarey lui confie le rôle d’Effie Floud, une Américaine parvenue qui, pour réformer son plouc de mari, engage à son service le très stylé Charles Laughton alias L’extravagant Monsieur Ruggles. En réalité, c’est Mary Boland qui fut à quatorze reprises une extravagante Mrs Ruggles puisque son partenaire de prédilection fut Charles Ruggles, pauvre mari sans cesse houspillé par cette volubile épouse. Entamé en 1932 avec The Night of June 13th et Evenings For Sale, leur ménage fonctionne si bien qu’ils se partagent la vedette de People Will Talk, Wives Never Know, Mama Loves Papa ou Early To Bed où il est régulièrement sermonné comme un gamin pris en faute. Dans un sketch de Si j’avais un million, cette intarissable bavarde poursuit son époux jusque dans ses cauchemars. Dans Poker Party, un savoureux McCarey, nos tourtereaux envisagent une seconde lune de miel qui, hélas, vire à la catastrophe lorsque Mary se trouve suspendue dans le vide, sur un arbre perchée. Savoureuses apparitions Parmi les curiosités de sa filmographie, retenons Four Frightened People, un film d’aventures signé Cecil B. De Mille, où les guerriers Semang qui l’ont capturée exigent une rançon égale à son poids en riz. Dans The Magnificent Fraud, elle conte fleurette à un Akim Tamiroff déguisé en dictateur sud-américain. Dans Les Cuistots de Sa Majesté, elle joue Mrs Elvira Hawkley qui engage Laurel et Hardy et George Cukor en fait la Comtesse DeLave accro au mariage dans Femmes. Mary Boland trouve sur le tard son meilleur rôle dans Orgueil et Préjugés, belle adaptation du roman de Jane Austen, où cette chère Mrs Bennett, obsédée par ses cinq filles à marier, s’agite, piaille et couine tant et si bien que son brave homme de mari (Edmund Gwenn) préfère se réfugier dans sa bibliothèque plutôt que d’écouter ses babillages incessants. Elle renonce au cinéma après un dernier rôle déconcertant de logeuse louche dans Guilty Bystander, un film noir méconnu. On la reverra une dernière fois à Broadway en 1954 dans Lullaby. À la télévision, elle reprend le rôle de Marie Dressler dans une nouvelle version de Dinner At Eight et celui de Comtesse DeLave dans The Women dans la pièce originale de Claire Boothe qui avait inspiré le chef d’œuvre de Cukor. Mary Boland s’éteint à 85 ans, le 23 juin 1965, à New York. FILMOGRAPHIE : | |
![]() Avec Charles Ruggles |
1915 : Le bord de l’abîme (The Edge of the Abyss) de Walter Edwards 1916 : Le Prix du Bonheur (The Price of Happiness) d’Edmund Lawrence 1916 : The Stepping Stone de Reginald Barker & Thomas Harper Ince 1917 : Mountain Dew de Thomas N. Heffron 1918 : A Woman’s Experience de Perry N. Vekroff 1918 : La Femme prodigue (The Prodigal Wife) de Frank Reicher 1919 : The Perfect Lover de Ralph Ince 1920 : His Temporary Wife de Joseph Levering 1931 : Secrets of a Secretary de George Abbott 1931 : Personal Maid de Monta Bell 1932 : La Nuit du 13 juin (The Night of June 13) de Stephen Roberts 1932 : Evenings for sale de Stuart Walker 1932 : Si j’avais un Million (If i had a Million) de Leo McCarey 1933 : Mama Loves Papa de Norman Z.Mcleod 1933 : La Lune à trois coins (Three Cornered Moon) d’Elliott Nugent 1933 : L’Homme solitaire (The Solitaire Man) de Jack Conway 1934 : Four Frightened People de Cecil B. DeMille 1934 : Poker Party (Six of a Kind) de Leo McCarey 1934 : Mélodie de printemps (Melody in Spring) de Norman Z. McLeod 1934 : Stingaree (Stingaree) de William A. Wellman 1934 : Here comes the Groom d’Edward Sedgwick 1934 : Down To Their Last Yacht de Paul Sloane 1934 : À la poursuite du Bonheur (The Pursuit of Happiness) d’Alexander Hall 1935 : L'extravagant Mr.Ruggles (Ruggles Of Red Gap) de Leo McCarey 1935 : People Will Talk d’Alfred Santell 1935 : Two for tonight de Frank Tuttle 1935 : Symphonie burlesque (The big Broadcast of 1936) de Norman Taurog 1936 : 25 ans de Mariage (Early to bed) de Norman Z. McLeod 1936 : A Son comes home d’Ewald André Dupont 1936 : Wives never know d’Elliott Nugent 1936 : L’Appel de la Folie (College Holiday) de Frank Tuttle 1937 : Mariez-vous ! (Marry The Girl) de William C. McGann 1937 : Charmante Famille (Danger, Love at Work) d’Otto Preminger 1937 : There goes the Groom de Joseph Santley 1937 : Mama runs wild de Ralph Staub 1938 : Cabochards en Vacances (Little Tough Guys In Society) d’Erle C. Kenton 1938 : Artists and Models abroad de Mitchell Leisen 1939 : Boy Trouble de George Archainbaud 1939 : The Magnificent Fraud de Robert Florey 1939 : Travail de Nuit (Night Work) de George Archainbaud 1939 : Femmes (The Women) de George Cukor 1940 : Il épouse sa Femme (He Married His Wife) de Roy Del Ruth 1940 : Hit Parade of 1941/Romance And Rhythm de John H. Auer 1940 : L'île des Amours (New Moon) de Robert Z.Leonard 1940 : Orgueil et Préjugés (Pride and Prejudice) de Robert Z. Leonard 1940 : Une Nuit Sous Les Tropiques (One Night In The Tropics) d’E. Sutherland 1944 : In our Time de Vincent Sherman 1944 : Les Cuistots de Sa Majesté (Nothing But Trouble) de Sam Taylor 1944 : L'Espoir de Vivre (Forever Yours) de William Nigh Filmographie de Mary BOLAND | |
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