Betsy BLAIR | ||
Actrice américaine | ||
Peu de gens se souviennent encore de Betsy Blair ni de Marty de Delbert Mann, Palme d’Or à Cannes en 1955 récompensant la belle humanité du film et l’interprétation de Betsy Blair et d’Ernest Borgnine. Celle qui fut l’épouse de Gene Kelly, la gauchiste américaine blacklistée par le maccarthysme, l’amie intime de Simone Signoret et de Serge Reggiani est pourtant une artiste d’une lucidité et d’une vive intelligence toute en subtilité et sensibilité. Fille de William Boger, courtier en assurances et de Frederica Ammon, enseignante, Betsy Blair est née Elizabeth Winifred Boger le 11 décembre 1923 à Cliffside Park dans le New Jersey. Á huit ans, sa mère l’inscrit dans l’école de danse des Sœurs Swift. En 1933, elle remporte un concours de danse amateur et se produit dans une radio locale. Deux ans plus tard, elle est engagée dans l’agence de modèles de John Robert Powers et pose régulièrement pour des photos. Après l’obtention de son diplôme de fin d’études au collège new-yorkais Sarah Lawrence, elle intègre la troupe de danse du Casino International de New York. Lors de la représentation de Diamond horseshoe de Billy Rose, elle fait la connaissance de Gene Kelly, le jeune chorégraphe du spectacle. Une belle rencontre qui aboutit à un mariage en septembre 1941. Ils auront une fille Kerry Kelly en 1942 et resterons mariés pendant seize ans. L’épouse de Gene Kelly En octobre 1940, Betsy Blair est engagée à Broadway pour la comédie musicale Panama Hattie de Cole Porter. Ethel Merman, Phyllis Brooks et Betty Hutton en sont les vedettes, entourées par d’autres jeunes danseuses débutantes qui vont elles aussi devenir célèbres, Vera Ellen, June Allyson et Lucille Bremer. Mais la jeune femme ne souhaite pas n’être qu’une danseuse. Elle s’intéresse à la méthode Stanislavsky et devient une comédienne exigeante, refusant un contrat avec la Fox. En 1942, Betsy joue son premier grand rôle dans la pièce de William Saroyan The beautiful people. Trois ans plus tard, elle est doublure de Julie Haydon pour La ménagerie de verre de Tennessee Williams au Playhouse Theatre. Á cette époque, elle développe un vif intérêt pour les idées communistes. La jeune actrice participe à des groupes d’études marxistes et soutient les premiers comités de lutte contre la discrimination. Betsy Blair fait ses débuts au cinéma, en 1946, auprès de Rosalind Russell et Melvyn Douglas dans Peter Ibbetson avait raison un drame d’Henry Levin. Jusqu’au début des années cinquante, elle interprète des rôles de premier plan dans Othello sous la direction de George Cukor, La Citadelle du Mal de Michael Gordon, La Fosse aux Serpents d’Anatole Litvak, l’opératrice dans La Porte s’ouvre de Joseph L. Mankiewicz et deux films de John Sturges, Le Mystère de la plage perdue et Femme en Péril. Actrice blacklistée Mais, ses implications en politique n’échappent pas aux investigations de la Commission des activités anti-américaines menées par l’inquisiteur Sénateur McCarthy. L’impact est considérable sur la carrière de Betsy qui se voit refuser les portes des studios. Avec le soutient de son mari Gene Kelly, qui menace de suspendre son contrat avec la MGM, elle est engagée par Delbert Mann pour interpréter Clara, la petite amie d’Ernest Borgnine dans Marty. Gros succès public, cette chronique des petites gens obtient la Palme d’or à Cannes. Malgré une nomination aux Oscars, Betsy est définitivement blacklistée et, comme tant d’autres artistes, elle quitte Hollywood et s’installe à Paris où elle tourne Rencontre à Paris de Georges Lampin. En 1956, elle travaille en Espagne avec Juan Antonio Bardem pour Grand’Rue, en Angleterre avec Joseph Lewis pour Le despote et en Italie avec Michelangelo Antonioni pour Le cri. L’éloignement avec Gene Kelly en souffre et le divorce est prononcé en avril 1957. Par la suite, Betsy Blair poursuit sa carrière en Europe dirigée, entre autres, par Mauro Bolognini, Claude Berri, Tony Richardson et Francis Girod et en acceptant de petites participations à la télévision. En 1963, elle épouse le cinéaste Karel Reisz et s’installe en Grande-Bretagne. Elle s’éloigne des plateaux de tournage pour s’occuper de sa famille. Veuve de Karel en novembre 2002, elle publie son autobiographie, Le souvenir de tout ça puis participe encore a quelques manifestaions honorifiques avant de s’éteindre à son tour le 13 mars 2009, à Londres, emportée par un cancer. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Gene Kelly |
1946 : Coupable ou non coupable (The Guilt of Janet Ames) de Henry Levin 1947 : Une double Vie/Othello (A double Life) de George Cukor 1948 : La Citadelle du Mal (Another part of the forest) de Michael Gordon 1948 : La Fosse aux serpents (The Snake Pit) d’Anatole Litvak 1949 : La Porte s’ouvre (No way out) de Joseph L. Mankiewicz 1950 : Le Mystère de la Plage perdue (Mystery Street) de John Sturges 1951 : Femme en Péril (Kind Lady) de John Sturges 1955 : Marty (Marty) de Delbert Mann 1955 : Rencontre à Paris de Georges Lampin 1956 : Grand’Rue (Calle Mayor) de Juan Antonio Bardem 1956 : Le Despote (The Halliday Brand) de Joseph H. Lewis 1956 : Rencontre à Paris de Georges Lampin 1957 : Le Cri (Il grido) de Michelangelo Antonioni 1959 : Les Mensonges que mon Père me contaient (Lies my Father told me) de Don Chaffey 1960 : Les Dauphins (I delfini) de Francesco Maselli 1962 : Quand la Chair succombe (Senilità) de Mauro Bolognini 1962 : Tout au long de la nuit (All Night Long) de Basil Dearden 1968 : Mazel Tov ou le Mariage de Claude Berri 1973 : A Delicate Balance de Tony Richardson 1978 : Autant en emporte l'argent (Gejaagd door de winst) de Guido Henderickx & Robbe De Hert 1985 : Flight of the Spruce Goose (Lot Swierkowej gesi) de Lech Majewski 1986 : Descente aux Enfers de Francis Girod 1988 : La Main droite du diable de Costa-Gavras Filmographie de Betsy BLAIR | |
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