Charles BICKFORD
 Acteur américain
Charles Bickford n’a jamais vraiment cherché la popularité et la gloire éphémère. Il préféra vivre de son art. Le théâtre et le cinéma devinrent son apostolat rejetant la vie et les règles d’Hollywood et refusant la toute puissance des studios. Une vie de rebelle qui en fit un des grands seigneurs de la capitale du cinéma.
Charles Bickford est né le 1er janvier 1891, à Cambridge, ville au nord de Boston dans le Massachusetts. Cinquième de sept enfants, il se révèle un garçon intelligent mais très indépendant et indiscipliné. Une relation particulièrement forte avec son grand-père maternel, un capitaine de la marine va avoir une grande influence pendant sa jeunesse. À neuf ans, il est jugé et acquitté pour avoir tenté d’assassiner un cocher qui a tué son chien. Le fougueux Charles prépare un diplôme d’ingénieur à l’Institut de Technologie du Massachusetts mais en conflit perpétuel avec ses parents, il quitte le foyer familial pour travailler comme bûcheron avant de diriger une petite société de dératisation.
Débuts avec Cecil B. DeMille et Garbo
Alors qu’il sert comme pompier dans la United States Navy, un ami lui propose de participer à un spectacle burlesque. Il fait ainsi ses premiers pas sur scène au début des années 1910, des débuts prometteurs qui le mèneront jusqu’à Broadway où il jouera une dizaine de pièces jusqu’en 1938. En 1926, Charles Bickford est approché par Herbert Brenon pour un rôle dans Beau Geste, le comédien refuse par peur de ternir sa célébrité au théâtre. Une décision qu’il finit par regretter et trois ans plus tard, il finit par accepter une proposition de Cecil B. DeMille et signer un contrat avec la Metro-Goldwyn-Mayer. Après une première apparition dans un film de la Fox, DeMille le fait tourner dans Dynamite en 1929, un drame où il partage l’affiche avec Conrad Nagel et Kay Johnson. Il accède en 1930 au vedettariat après avoir interprété l’amant de Greta Garbo dans Anna Christie, l’adaptation du roman d’Eugen O’Neill par Clarence Brown au ton mélodramatique et grottesque.
Le rebelle de la MGM
Violent, intransigeant et avec un franc-parler, Charles Bickford connaît plusieurs différents avec la direction de la MGM, et Louis B. Mayer en particulier. Il est rapidement congédié. Sa réputation d’acteur difficile lui vaut d’être placé sur une liste noire. Ne trouvant pas d’engagement dans d’autres studios, il décide alors de rester indépendant en gérant lui-même sa carrière, une situation très inhabituelle pour l’époque. Jusqu’à la fin de sa vie, Charles Bickford va être le protagoniste de plus de quatre-vingts films en tous genres, sous la direction des plus grands cinéastes, de Michael Curtiz (Les Chevaliers du Stade) à Blake Edwards (Le Jour du Vin et des Roses), en passant par Raoul Walsh (Under Pressure), Victor Fleming (La jolie Batelière), Lewis Milestone (Des Souris et des Hommes), Henry Hathaway (Porte-Avions X), King Vidor (Duel au Soleil), Jules Dassin (Les Démons de la Liberté), George Cukor (Une Étoile est née), Frank Capra (Jour de Chance), Otto Preminger (Condamné au silence), John Huston (Le Vent de la Plaine), William Wyler (Les grands Espaces) et à nouveau Cecil B. DeMille (Les Naufrageurs des Mers du Sud).
Un seigneur de l’écran
Son jeu puissant et sa forte présence lui permettent d’être nommé trois fois aux Oscars, dans la catégorie du meilleur second rôle masculin, pour son rôle du prêtre dans Le chant de Bernadette d’Henry King, celui du majordome Joseph Clancy dans Ma femme est un grand homme d’H.C. Potter avec Loretta Young et le père de Jane Wyman dans Johnny Belinda de Jean Negulesco. À partir des années cinquante, Charles Bickford fait de fréquentes apparitions dans des productions télévisées. On le voit, notamment, dans des épisodes de La grande caravane, Échec et mat et surtout le patriarche dans Le Virginien de 1962 à 1967. Tumultueux et bouillonnant à l'écran, Charles Bickford n'a été l’homme que d’une seule femme dans sa vie, Beatrice Loring, épousée en 1916 et qui lui donna deux enfants, Doris et Rex. En 1965, l'acteur publie son autobiographie, Bulls Balls Bicycles & Actors où il règle ses comptes avec nombre de personnalités de la profession. Charles Bickford meurt le 9 novembre 1967, à Los Angeles, d’une infection du sang à l’âge de soixante-seize ans, quelques jours après le tournage d’un épisode du Virginien.


FILMOGRAPHIE :

Avec Greta Garbo
1929 : South Sea Rose d’Allan Dwan
1929 : Dynamite de Cecil B De Mille
1930 : Far-West (Hell's Heroes) de William Wyler
1930 : Le Démon de la mer (The Sea Bat) de Wesley Ruggles
1930 : Anna Christie (Anna Christie) de Clarence Brown
1930 : Passion Flower de William C De Mille
1931 : River's End de Michael Curtiz
1931 : Le Mari de l'indienne (The Squaw Man) de Cecil B De Mille
1931 : Men in Her Life de William Beaudine
1931 : Volupté sous les Tropiques (East of Borneo) de George Melford
1931 : Pagan Lady de John Francis Dillon
1932 : Gangsters de Broadway (Panama Flo) de Ralph Murphy
1932 : La Foudre d’en bas (Thunder Below) de Richard Wallace
1932 : Scandale à vendre (Scandal for Sale) de Russell Mack
1932 : The Last Man d’Howard Higgin
1932 : Vanity Street de Nick Grinde
1933 : Sa femme (No Other Woman), de J. Walter Ruben
1933 : Le Baron de la Bière (Song of the Eagle) de Ralph Murphy
1933 : La Loi du Lynch (This Day and Age) de Cecil B. de Mille
1933 : Le Fou des îles (White Woman) de Stuart Walker
1933 : La Caravane rouge (Red Wagon) de Paul E. Stein
1934 : Petite Miss (Little Miss Marker) d’Alexander Hall
1934 : Une méchante femme (A Wicked Woman) de Charles Brabin
1935 : A Notorious Gentleman d’Edward Laemmle
1935 : Rivaux (Under Pressure) de Raoul Walsh
1935 : La Jolie Batelière (The Farmer takes a wife) de Victor Fleming
1935 : À l’Est de Java (East of Java) de George Melford
1936 : La Rose du Ranch (Rose of the Rancho) de Marion Gering
1936 : La Mascotte de la Marine (Pride of the Marines) de D. Ross Lederman
1936 : Une aventure de Buffalo Bill (The Plainsman) de Cecil B. De Mille
1936 : La Furie de l'or noir (High, Wide and Handsome) de Rouben Mamoulian
1937 : Thunder Trail de Charles Barton
1937 : Le Crime du docteur Tindal (Night Club Scandal) de Ralph Murphy
1937 : La Fille de Shangaï (Daughter of Shangaï) de Robert Florey
1938 : La Loi de la pègre (Gangs of New York) de James Cruze
1938 : La Vallée des géants (Valley of the Giants) de William Keighley
1938 : Tempête (The Storm) d’Harold Young
1939 : La Tragédie de la forêt rouge (Romance of The Redwoods) de Charles Vidor
1939 : La Rue des Hommes perdus (Street of Missing Men) de Sidney Salkow
1939 : Our Leading Citizen d’Alfred Santell
1939 : Thou Shalt Not Kill de John H. Auer
1939 : Trafic d’Hommes (Stand Up and Fight) de W. S. Van Dyke
1939 : One Hour to Live d’Harold D. Schuster
1939 : Les Mutinés de Big House (Mutiny in the Big House) de William Nigh
1939 : Des souris et des hommes (Of Mice and Men) de Lewis Milestone
1940 : Girl from God's Country de Sidney Salkow
1940 : Queen of the Yukon de Phil Rosen
1940 : Le Train de la Terreur (South to Karanga) d’Harold Schuster
1941 : Les Justiciers du Désert (Riders of Death Valley) de Ford Beebe et Ray Taylor
1941 : Convoi vers la Birmanie (Burma Convoy) de Noel M. Smith
1942 : Les Naufrageurs des mers du sud (Reap The Wild Wind) de Cecil B. De Mille
1942 : Tarzan à New York (Tarzan's New York Adventure) de Richard Thorpe
1943 : Pile ou Face (Mr. Lucky) de H. C. Potter
1943 : Le Chant de Bernadette (The Song of Bernadette) d’Henry King
1944 : Le Porte-avions X (Wing and a Prayer) d’Henry Hathaway
1945 : Capitaine Eddie (Captain Eddie) de Lloyd Bacon
1945 : Crime passionnel (Fallen angel) d’Otto Preminger
1946 : Duel au soleil (Duel in the Sun) de King Vidor
1947 : Ma femme est un grand homme (The Farmer's Daughter) de H. C. Potter
1947 : La Femme sur la plage (The Woman on the Beach) de Jean Renoir
1947 : Les Démons de la liberté (Brute Force) de Jules Dassin
1948 : 3000 Dollars mort ou vif (Four Faces West) d’Alfred Green
1948 : L’Homme le plus aimé (The Babe Ruth Story) de Roy Del Ruth
1948 : Johnny Belinda (Johnny Belinda) de Jean Negulesco
1948 : Tragique décision (Command Decision) de Sam Wood
1949 : Roseanna McCoy d’Irving Reis
1949 : Le Mystérieux docteur Korvo (Whirlpool) d’Otto Preminger
1950 : Trahison à Budapest (Guilty of Treason) de Felix Feist
1950 : Jour de chance (Riding High) de Frank Capra
1950 : Marqué au fer (Branded) de Rudolph Mate
1951 : Le Chevalier du stade (Jim Thorpe, all american) de Michael Curtiz
1951 : La quatrième Issue (The Raging Tide) de George Sherman
1951 : Enlevez-moi, Monsieur! (Elopement) de Henry Koster
1953 : La Dernière Chevauchée (The Last Posse) d’Alfred L. Werker
1954 : Une étoile est née (A star is born) de George Cukor
1955 : Les Prince des Acteurs (Prince of players) de Philip Dunne
1955 : Pour que vivent les hommes (Not as a Stranger) de Stanley Kramer
1955 : Condamné au silence (The Court Martial of Billy Mitchell) d’Otto Preminger
1956 : L'Extravagante héritière (You can't run away from it) de Dick Powell
1957 : L'Extravagant Monsieur Cory (Mister Cory) de Blake Edwards
1958 : Les Grands Espaces (The Big Country) de William Wyler
1960 : Le Vent de la plaine (The Unforgiven) de John Huston
1962 : Le Jour du vin et des roses (Days of wine and roses) de Blake Edwards
1964 : Della (Fatal Confinement) de Robert Gist
1966 : Gros Coup à Dodge-City (A big hand for the little lady) de Fielder Cook


Filmographie de Charles BICKFORD
 
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