Ingrid BERGMAN | ||
Actrice suédoise | ||
Dissimulé sous les larges bords de sa capeline blanche dans Casablanca, ou les cheveux au vent sur l'île de Stromboli, le visage d'Ingrid Bergman s'est toujours défendu d'appartenir à une seule lumière. Elle fut pour cette raison même l'actrice pure parce que fondamentalement déracinée, ou plutôt s'enracinant là où son désir de jouer l'emportait. Actrice mais aussi star par excellence, celle dont la vie privée brille du même éclat qu'une filmographie n'a jamais cessé d'être le secret commentaire de sa vie de femme. Fille du suédois Justus Bergman et de 'allemande Friedel Adler, Ingrid Bergman voit le jour le 29 août 1915, à Stockholm. Orpheline de mère à l'âge de trois ans puis de père en 1929, elle est élevée par un oncle. Adolescente timide et gauche, elle réussit malgré tout à convaincre son tuteur de lui payer des cours de comédie à l'École d'Art Dramatique de Stockholm. À dix-sept ans, elle fait ses premiers pas au cinéma avec une figuration dans Landskamp de Gunnar Stoglund. L'année suivante, elle sort diplômée de l'École d'Art Dramatique et commence à se produire sur la scène du Théâtre Royal. Edvin Adolphson la remarque et lui offre un petit rôle dans Le conte du Pont au Moine en 1934. C'est finalement Gustaf Molander qui révèle la jeune Suédoise dans Les Swedenhielms, suivi de cinq autres productions, dont Intermezzo qui va en faire une vedette dans son pays. Le succès de cette production dépasse les frontières de la Suède. La pureté d'un visage La qualité du jeu et la beauté de son interprète attirent l'attention du producteur américain David O. Selznick qui l'invite en Californie, en 1939, pour tourner un remake du film, La Rançon du Bonheur de Gregory Ratoff. Le producteur lui signe un contrat de sept ans après avoir essayé vainement de lui donner un nom américainisé. Elle est décrite comme un illustre cadeau de la Suède à Hollywood. Ingrid Bergman tranche avec les autres actrices de son époque en affichant une beauté naturelle quasiment sans maquillage. Dès lors, toutes les apparitions d'Ingrid Bergman reconduisent cet effet de voir apparaître une trace nue et étincelante sur l'écran, comme un peu de poussière d'étoiles. Elle tient la vedette dans La Famille Stoddard, La Proie du Mort de W. S. Van Dyke qui lui permettent d'améliorer son anglais et son jeu d'actrice. Pour Docteur Jekyll et M. Hyde de Victor Fleming, les studios ont la bonne idée d'inverser les rôles en faisant d'Ingrid une belle garce auprès de Spencer Tracy tandis que Lana Turner représente la sagesse. Elle accède vraiment au rang de star avec sa composition d'Ilsa, éprise d'amour pour Humphrey Bogart, dans le légendaire Casablanca de Michael Curtiz, un rôle pressenti pour Michèle Morgan, puis Maria, la jeune fille espagnole violée qui se réfugie dans les bras de Gary Cooper dans Pour qui sonne le glas de Sam Wood d'après le roman d'Ernest Hemingway, la femme maladive et persécutée par son mari Charles Boyer dans Hantise de George Cukor, couronné par un premier Oscar et, en 1947, la vaillante Jeanne d'Arc dans le film éponyme de Victor Fleming et la religieuse des Cloches de Sainte Marie de Leo McCarey auprès de Bing Crosby. Ingrid devient l'interprète idéale d'Alfred Hitchcock dans trois œuvres du cinéaste, la psychanaliste dans La maison du Docteur Edwardes avec Gregory Peck, la femme débauchée et alcoolique dans Les enchaînés avec Cary Grant où elle échange le plus long baiser du cinéma et la cousine alcoolique d'un colon en Australie dans Les amants du Capricorne avec Joseph Cotten. Scandale à Rome En 1949, alorss au sommet de sa renommée, Ingrid Bergman rencontre le réalisateur Roberto Rossellini qui l'avait bouleversé avec son film Rome, ville ouverte. Elle tourne pour Rossellini Stromboli, un des classiques du néoréalisme italien. Bergman et le cinéma tombent amoureux et déclenche un des plus grands scandales qu'ait jamais connu l'Amérique puritaine. Elle quitte son premier mari, Peter Linstrom, sa fille Pia et Hollywood pour vivre à Rome avec Rossellini. Les deux amants se marient en 1950, font trois enfants dont l'actrice Isabella et tournent ensemble quatre autres films, Europe 51, Voyage en Italie, La Peur, Jeanne au bûcher. Après sept ans de mariage tumultueux, le couple divorce. Elle tourne en France Eléna et les Hommes sous la direction de Jean Renoir et retourne aux États-Unis. Elle incarne le rôle principal d'Anastasia, la prétendue héritière inconnue des Romanov réalisé par Anatole Litvak. Ingrid remporte son second Oscar. Pardonnée par Hollywood, elle reprend sa place parmi les stars. Remariée avec Lars Schmidt en 1958, elle achète l'île de Dalmonen. Ses films deviennent plus banals et s'appuient sur son prestige. Elle donne la réplique à Yves Montand et Anthony Perkins dans Aimez-vous Brahms ?, Anthony Quinn dans La Rancune, Alain Delon dans La Rolls-Royce jaune. Elle remporte un troisième Oscar pour un petit rôle d'étrangère impressionnante dans Le crime de l'Orient Express de Sidney Lumet. Ingrid Bergman renoue avec la Suède et fait ses adieux au cinéma dans la belle chronique Sonate d'automne tournée par le maître Ingmar Bergman. La grande actrice livre encore une composition saisissante de Golda Meir pour la télévision. Vaincue par un cancer du sein, Ingrid Bergman meurt le 13 août 1982, à Londres. Elle laisse un livre de souvenirs à succès, My Story. FILMOGRAPHIE : | ||
Tournage de Stromboli avec Roberto Rossellini |
1934 : Le conte du Pont au Moine (Munkbrogreven) d'Edvin Adolphson 1935 : Lames de l'océan (Bränningar) d'Ivar Johansson 1935 : Les Swedenhielms (Swendenhielms) de Gustaf Molander 1935 : La nuit de la Saint-Jean (Valborgsmässoafton) de Gustaf Edgren 1936 : Du côté du soleil (På solsidan) de Gustaf Molander 1936 : Interlude (Intermezzo) de Gustaf Molander 1937 : Dollar (Dollar) de Gustaf Molander 1938 : Un visage de femme (En kvinnas anskite) de Gustaf Molander 1938 : Quatre filles courageuses (die vier gesellen) de Carl Froelich 1939 : Une seule nuit (En enda natt) de Gustaf Molander 1939 : La rançon du bonheur (Intermezzo) de Gregory Ratoff 1940 : Quand la chair est faible (Juninatten) de Per Lindberg 1940 : La famille Stoddart (Adam had four sons) de Gregory Ratoff 1940 : La proie du mort (Rage in heaven) de W.S. Van Dyke 1941 : Docteur Jekyll et M. Hyde (Dr. Jekyll and Mr. Hyde) de Victor Fleming 1942 : Casablanca (Casablanca) de Michael Curtiz 1943 : Pour qui sonne le glas (For whom the bell tolls) de Sam Wood 1944 : Hantise (Gaslight) de George Cukor 1945 : La maison du docteur Edwardes (Spellbound) d'Alfred Hitchcock 1945 : L'intrigante de Saratoga (Saratoga trunk) de Sam Wood 1945 : Les cloches de Sainte-Marie (The bells of St. Mary's) de Leo McCarey 1946 : Les enchaînés (Notorious) d'Alfred Hitchcock 1947 : Jeanne d'Arc (Joan of Arc) de Victor Fleming 1947 : Arc de triomphe (Arch of Triumph) de Lewis Milestone 1948 : La Voix humaine (L'Amore) de Roberto Rossellini 1949 : Les amants du capricorne (Under capricorn) d'Alfred Hitchcock 1950 : Stromboli (Stromboli, terra di dio) de Roberto Rossellini 1951 : Europe 51 (Europa' 51) de Roberto Rossellini 1953 : Voyage en Italie (Viaggio in Italia) de Roberto Rossellini 1954 : Nous les femmes (Siamo donne) de Roberto Rossellini 1955 : Jeanne au bûcher (Giovanna d'Arco al rogo) de Roberto Rossellini 1955 : La peur (La Paura) de Roberto Rossellini 1956 : Eléna et les hommes de Jean Renoir 1956 : Anastasia (Anastasia) d'Anatole Litvak 1958 : Indiscret (Indiscreet) de Stanley Donen 1958 : L'auberge du 6e bonheur (The inn of the sixth happiness) de Mark Robson 1960 : Aimez-vous Brahms ? (Goodbye again) d'Anatole Litvak 1963 : La rancune (The visit) de Bernhard Wicki 1964 : La Rolls-Royce jaune (The yellow Rolls-Royce) d'Anthony Asquith 1965 : Stimulantia de Gustaf Molander 1969 : Fleur de cactus (Cactus flower) de Gene Saks 1970 : Pluie de printemps (Walk in the spring rain) de Guy Green 1973 : The hideaways de Fielder Cook 1974 : Le crime de l'Orient Express (Murder on the Orient Express) de Sidney Lumet 1976 : Nina (A matter of time) de Vincente Minnelli 1977 : Sonate d'automne (Höstsonaten) d'Ingmar Bergman Filmographie d'Ingrid BERGMAN | |
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