Né à Manhattan le 14 janvier 1906, William Bendix est le fils unique d’Oscar Bendix, musicien dans plusieurs orchestres de New-York et ancien combattant de la Guerre Hispano-américaine de 1898, et de son épouse Hilda née Carnell, femme au foyer. Son oncle Max Bendix, est compositeur chef d'orchestre et violoniste au Metropolitan Opera. Diplômé de l’école publique du Bronx, le jeune William poursuit ses études à la Townsend Harris High School pour une brève période.
Une présence athlétique
À quinze ans, il est engagé comme bat boy dans l’équipe de baseball new-yorkaise des Yankees où joue le fameux Babe Ruth. Après une visite au Henry Street Settlement, un établissement de services sociaux du Lower East Side de Manhattan qui fournit à la fois des soins et des activités artistiques aux personnes défavorisées, il décide d’intégrer la troupe de comédiens de cet organisme. En octobre 1927, il épouse Teresa Stefanotti, mais, sans travail fixe, son beau-père l’associe pour la gestion d’une épicerie dans le New-Jersey. Au milieu des années trente, alors que les ravages de la Grande Dépression a fait sombrer son entreprise, William Bendix décide de reprendre son métier de comédien. Il fait de la figuration puis joue des petits rôles de dans quelques pièces à Broadway avant de rencontrer son premier succès avec la comédie de William Saroyan, The time of your life. Son interprétation du policier Krupp est remarquée par le producteur Hal Roach qui lui signe un contrat pour Hollywoodet lui donne son premier rôle remarquable, son rôle d'un col bleu robuste dans The McGuerins from Brooklyn.
La brute épaisse
En 1940, William Bendix fait ses premiers pas au cinéma dans des rôles de gangster, de détective ou de militaire. En 1941, il donne la réplique sous le sobrique de Pinkie à Katharine Hepburn et Spencer Tracy dans La femme de l’année de George Stevens. Un an plus tard, son interprétation du Soldat Smacksie Randall dans La sentinelle du Pacifique, un film de guerre de John Farrow, lui permet de décrocher une nomination pour l’Oscar du meilleur second rôle attribué à Van Heflin. Sa carrière au cinéma est lancée, William Bendix va imposer sa stature massive dans une soixantaine d’autres productions cinématographiques. On le voit, entre autres, en brute épaisse à l’air balourd dans Lifeboat d’Alfred Hitchcock, La belle et la brute avec Susan Hayward, Le Dahlia bleu avec Veronica Lake et Alan Ladd, L’homme le plus aimé de Roy Del Ruth où il incarne son héros de jeunesse Babe Ruth, Le paradis des mauvais garçons de Josef von Sternberg avec Jane Russell et Robert Mitchum, Ça commence à Vera Cruz de Don Siegel ou Histoire de détective de William Wyler. L’acteur ne renie pas pour autant la comédie faisant preuve d’autodérision dans Un Yankee à la cour du roi Arthur avec Bing Crosby ou Une Fille dans chaque port aux côtés de Groucho Marx.
Monsieur tout le monde
En dehors de son intense activité cinématographique, William Bendix devient très populaire de 1944 à 1951, avec La vie de Riley, une émission radiophonique adaptée au cinéma en 1948 sous le titre Monsieur tout le monde et poursuivie pour une série télévisée à succès entre 1953 et 1958. Jusqu’à la fin de sa vie, il alterne cinéma, radio et télévision, militaire dans LEn Patrouille et Évasion en Corée, bistrotier dans Garçonnière pour quatre ou flibustier dans Barbe-Noire le pirate. Il revient même à Broadway en 1960, pour remplacer Jackie Gleason dans la pièce Take me alone. L'acteur doit renoncer en raison d'une santé précaire à son grand retour aux côtés de Martha Raye dans une série télévisée. Souffrant d’une maladie chronique de l’estomac qui entraîne une malnutrition, William Bendix est emporté par une pneumonie le 14 décembre 1964, à Los Angeles, laissant sa veuve Teresa Stefanotti après 37 ans de vie commune et leur fille Lorraine et de Stefanie qu'ils ont adoptée. Il est inhumé au cimetière de la Mission à San Fernando, en Californie.
FILMOGRAPHIE :
Avec George Marshall
1942 : La Reine de Brooklyn (Brooklyn Orchid) de Kurt Neumann
1942 : La Sentinelle du Pacifique (Wake Island) de John Farrow
1942 : La Clé de verre (The Glass Key) de Stuart Heisler
1942 : Deux nigauds détectives (Who Done It?) de Erle C. Kenton
1942 : The McGuerins from Brooklyn de Kurt Neumann
1943 : La Boule de cristal (The Crystal Ball) d’Elliott Nugent
1943 : Taxi, Mister de Kurt Neumann
1943 : Le Défilé de la mort (China) de John Farrow
1943 : Les Otages de la Moldau (Hostages) de Frank Tuttle
1943 : Guadalcanal (Guadalcanal Diary) de Lewis Seiler
1944 : Lifeboat (Lifeboat) d’Alfred Hitchcock
1944 : Le Singe velu (The Hairy Ape) d’Alfred Santell
1944 : Abroad with Two Yanks d’Allan Dwan
1944 : Montmartre à New York (Greenwich Village) de Walter Lang
1945 : Don Juan Quilligan de Frank Tuttle
1945 : Une cloche pour Adano (A Bell for Adano) d’Henry King
1946 : Voyage sentimental (Sentimental Journey) de Walter Lang
1946 : Révolte à bord (Two Years Before the Mast) de John Farrow
1946 : L'Impasse tragique (The Dark Corner) d’Henry Hathaway
1946 : Le Dahlia bleu (The Blue Dahlia) de George Marshall
1946 : White Tie and Tails de Charles Barton
1947 : Mon Cœur t’appartient (I'll Be Yours) de William A. Seiter
1947 : Meurtres à Calcutta (Calcutta) de John Farrow
1947 : Ils étaient quatre Frères (Blaze of Noon) de John Farrow
1947 : Le Traquenard (The Web), de Michael Gordon
1947 : Hollywood en folie (Variety Girl) de George Marshall
1947 : À vos ordres, ma Générale (Where There's Life) de Sidney Lanfield
1948 : Le Bar aux illusions (The Time of Your Life), de H. C. Potter
1948 : La Nuit désespérée (Race Street) d’Edwin Marin
1948 : L’Homme le plus aimé (The Babe Ruth Story) de Roy Del Ruth
1949 : Two Knights from Brooklyn de Kurt Neumann
1949 : L'Indésirable monsieur Donovan (Cover Up) d’Alfred E. Green
1949 : Un Yankee à la cour du roi Arthur (A Connecticut Yankee in King's Court) de T. Garnett
1949 : Monsieur Tout le Monde (The Life of Riley) d’Irving Brecher
1949 : La Chevauchée de l'honneur (Streets of Laredo) de Leslie Fenton
1949 : Ça commence à Vera Cruz (The Big Steal) de Don Siegel
1949 : Prison de la Liberté (Johnny Holiday) de Willis Goldbeck
1950 : Kill the Umpire de Lloyd Bacon
1951 : Jeux clandestins (Gambling House) de Ted Tetzlaff
1951 : Histoire de détective (Detective Story) de William Wyler
1951 : Duel sous la mer (Submarine Command) de John Farrow
1952 : Une fille dans chaque port (A Girl in Every Port) de Chester Erskine
1952 : Le Paradis des mauvais garçons (Macao) de Josef von Sternberg
1952 : Barbe-Noire le pirate (Blackbeard, the Pirate) de Raoul Walsh
1954 : Mission périlleuse (Dangerous Mission) de Louis King
1955 : Les Assassins meurent aussi (Crashout) de Lewis R. Foster
1956 : L'Enfer du Pacifique (Battle Stations) de Lewis Seiler
1958 : En patrouille (The Deep Six) de Rudolph Maté
1958 : The Time Element d’Allen Reisner (tv)
1959 : Les Seins de Glace (The Rough and the Smooth) de Robert Siodmak
1959 : Tire-au-flanc au Régiment (Idle on Parade) de John Gilling
1959 : The Ransom of Red Chief d’Alvin Rakoff (tv)
1959 : A Quiet Game of Cards d’Alex Segal (tv)
1960 : Overland Trail de Virgil W. Vogel (tv)
1961 : Johnny Nobody de Nigel Patrick
1961 : The Phony American (Toller Hecht auf krummer Tour) d’Ákos Ráthonyi
1962 : Garçonnière pour quatre (Boys' Night Out) de Michael Gordon
1963 : Rockabye the Infantry de Don Taylor (tv)
1963 : Trois filles à marier (For Love or Money) de Michael Gordon
1963 : Évasion en Corée (The Young and the Brave) de Francis D. Lyon
1964 : Condamné à être pendu (Law of the Lawless) de William F. Claxton
1965 : Furie sur le Nouveau-Mexique (Young Fury) de Christian Nyby
Filmographie de William BENDIX