Un prince de la scène
En 1955, Alan Bates fait ses débuts professionnels sur scène à Coventry et aurait tourné un petit rôle dans un film dont Phyllis Calvert est la vedette. L’année suivante, il est distribué dans La Paix du dimanche de John Osborne dans le West End. La pièce est un immense succès et fait de son jeune interprète un des comédiens les plus en vue des planches londoniennes. Il reprend son rôle de Cliff Lewis à la télévision et le jouera à Broadway d’octobre 1957 à septembre 1958. Tout au long de sa carrière, Alan Bates est à l’affiche de plusieurs pièces en Angleterre et également dans des tournées à travers le monde. Il est encore présent à Broadway dans quatre pièces, dont Butley de Simon Gray et Fortune’s fool d’après Ivan Tourgueniev, pour lesquelles il remporte deux Tony Awards.
Un acteur éclectique
Pour son premier grand rôle au cinéma, Alan Bates est opposé à Laurence Olivier, en 1959, dans Le cabotin réalisé par le jeune Tony Richardson. Tout au long des années soixante, il est la vedette de plusieurs films importants, parmi lesquels Un amour pas comme les autres de John Schlesinger, Le concierge de Clive Donner, Zorba le Grec de Michael Cacoyannis avec Anthony Quinn, Le roi de cœur réalisé en France par Philippe de Broca, L’homme de Kiev de John Frankenheimer qui lui vaut une nomination aux Oscars et surtout le sulfureux Love de Ken Russell qui va faire de lui et de ses covedettes, Glenda Jackson et Oliver Reed, des stars planétaires. Par la suite, Alan Bates est encore tête d’affiche de quelques productions comme Le messager de Joseph Losey, palme d’or à Cannes, Butley d’Harold Pinter ou Le cri du sorcier de Jerzy Skolimowski. Très investi par son parcours théâtral, il est majoritairement distribué dans des rôles secondaires au cinéma. Les plus remarquables restent celui du manager de Bette Midler dans The rose, le mari de Maggie Smith dans Quartet de James Ivory ou l’avocat de Force majeure de Pierre Jolivet. Doté d’une grande palette, il passe du dandy facétieux au mentor gay en passant par le dandy cynique ou des gens plus modestes comme garde-chasse ou paysan. Il rencontre de grands réalisateurs internationaux comme Andrei Konchalovsky (Duo pour une soliste), Paul Mazursky (Une femme libre), Claude Chabrol (Docteur M) ou Robert Altman (Gosford Park).
Ambivalence sexuelle
Alan Bates est fait Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique (CBE) en 1996, puis est anobli en 2003. Il a été marié avec Victoria Ward de 1970 jusqu’à la mort de celle-ci en 1992, mais ils vivaient séparés depuis de nombreuses années. Ils ont eu deux fils jumeaux nés en novembre 1970, les acteurs Benedick et Tristan Bates. Le comédien a eu aussi de nombreuses relations homosexuelles tout au long de sa vie. Dans les dernières années de sa vie, il vit une relation avec l’actrice galloise Angharad Rees. Après avoir subi une arthroplastie de la hanche, Alan Bates est diagnostiqué avec un cancer inopérable du pancréas en janvier 2003. Peu après, il est victime d’un accident vasculaire cérébral et meurt le 27 décembre de cette année après plusieurs semaines de coma.
FILMOGRAPHIE :
Avec John Schlesinger
1961 : Le Vent garde son secret (Whistle Down the Wind) de Bryan Forbes
1962 : Un amour pas comme les autres (A Kind of Loving) de John Schlesinger
1963 : Le Deuxième Homme (The Running Man) de Carol Reed
1963 : Le Concierge (The Caretaker) de Clive Donner
1963 : Tout ou rien (Nothing But the Best) de Clive Donner
1964 : Zorba le Grec de Michael Cacoyannis
1965 : Georgy Girl de Silvio Narizzano
1965 : Once Upon a Tractor de Leopolo Tore Nilsson (cm)
1966 : Le Roi de cœur de Philippe de Broca
1967 : Loin de la foule déchaînée (Far from the Madding Crowd) de John Schlesinger
1968 : L'Homme de Kiev (The Fixer) de John Frankenheimer
1968 : Love (Women in Love) de Ken Russell
1970 : Les Trois Sœurs (The Three Sisters) de Laurence Olivier
1971 : Le Messager (The Go-Between) de Joseph Losey
1971 : A Day in the Death of Joe Egg de Peter Medak ; Bri
1972 : Second Best de Stephen Dartnell (court-métrage)
1973 : L'Impossible Objet (Story of a Love Story) de John Frankenheimer
1974 : Butley de Harold Pinter
1975 : Le Froussard héroïque (Royal Flash) de Richard Lester
1976 : In Celebration de Lindsay Anderson
1977 : La Femme libre (An Unmarried Woman) de Paul Mazursky
1978 : Le Cri du sorcier (The Shout) de Jerzy Skolimowski
1979 : The Rose de Mark Rydell
1980 : Nijinski de Herbert Ross
1981 : Quartet de James Ivory
1982 : Le Retour du soldat (The Return of the Soldier) d’Alan Bridges
1982 : Britannia Hospital de Lindsay Anderson
1983 : La Dépravée (The Wicked Lady) de Michael Winner
1986 : Duo pour une soliste (Duet for One), d’Andreï Kontchalovski
1987 : L'Irlandais (A Prayer for Dying) de Mike Hodges
1988 : We Think the World of You de Colin Gregg
1989 : Force majeure de Pierre Jolivet
1990 : Mister Frost de Philippe Setbon
1990 : Docteur M de Claude Chabrol
1991 : Hamlet (Hamlet) de Franco Zeffirelli
1991 : Entre chien et loup (Shuttlecock) d’Andrew Piddington
1991 : Secret Friends de Dennis Potter
1994 : Le Gardien des esprits (Silent Tongue) de Sam Shepard
1995 : Grave Indiscrétion (The Grotesque) de John-Paul Davidson
1999 : La Cerisaie (The Cherry Orchard) de Michael Cacoyannis
2001 : Gosford Park (Gosford Park) de Robert Altman
2002 : La Prophétie des ombres (The Mothman Prophecies) de Mark Pellington
2002 : La Somme de toutes les peurs (The Sum of All Fears) de Phil Alden Robinson
2002 : Evelyn (Evelyn) de Bruce Beresford
2003 : Hollywood North de Peter O'Brian
2003 : Meanwhile de Jason Millward
2003 : Crime contre l'humanité (The Statement) de Norman Jewison
Télévision :
1960 : The Four Just Men, « Treviso Dam » de Basil Dearden
1978 : Le Maire de Casterbridge (The Mayor of Casterbridge) de David Giles
1980 : Very Like a Whale d’Alan Bridges
1981 : The Trespasser de Colin Gregg
1982 : A Voyage Round My Father d’Alvin Rakoff
1983 : Separate Tables de John Schlesinger
1983 : An Englishman Abroad de John Schlesinger
1984 : Le Docteur Fisher de Genève (Dr. Fischer of Geneva) de Michael Lindsay-Hogg
1985 : Summer Season de Kenneth Ives
1987 : Espionnage à Londres (Pack of Lies) d’Anthony Page
1988 : And so died Riabouchinska de Denys Granier-Deferre (série)
1989 : The Dog It Was That Died de Peter Wood
1990 : 102 boulevard Hausmann d’Udayan Prasad
1992 : Losing Track de Jim Lee
1994 : Hard Times de Peter Barnes
1995 : Oliver's Travels de Giles Foster
1998 : Un cœur pour la vie (Nicholas' Gift) de Robert Markowitz
2000 : St. Patrick, The Irish Legend de Robert Hughes
2000 : Au commencement… (In the beginning) de Kevin Connor
2000 : Le Prince et le Pauvre (The Prince and the Pauper) de Giles Foster
2001 : Love in a Cold Climate de Tom Hooper
2002 : Bertie & Elizabeth de Giles Foster
2002 : Le Procès des Sorcières de Salem (Salem Witch Trials) de Joseph Sargent
2004 : Spartacus de Robert Dornhelm
Filmographie d'Alan BATES