Eva BARTOK
 Actrice hongroise
Eva Bartok a surtout fait parler d’elle par sa vie privée mouvementée, notamment son bref mariage avec Curd Jürgens et ses liaisons avec un riche prince oriental et un marquis apparenté à la famille royale britannique. En 1957, la naissance de sa fille, déclarée de père inconnu, ne passe pas non plus inaperçue. Beaucoup plus tard, on apprendra que le géniteur pourrait être Frank Sinatra.
Fille unique d’un père journaliste d’origine juive et d’une mère catholique, Eva Bartok est née Éva Ivanova Márta Szoke, le 18 juin 1927 à Kecskemet en Hongrie. Elle se produitdans des productions scolaires dès l'âge de six ans, puis dans des spectacles pour les soldats blessés pendant la Seconde Guerre mondiale. Après le déclenchement de la guerre, son père reste à Budapest et sa mère ont déménagé pour vivre à Kecskemét dans sa famille. Pour éviter les persécutions, Eva est contrainte, à l'âge de 15 ans d'épouser Géza Kovács, un officier hongrois qui avait des liens avec les nazis. Elle parviendra à faire annuler son mariage pour contrainte sur une mineure à la fin de la guerre. La jeune comédienne prend des cours au Centre dramatique de Budapest, débute sur les scènes des théâtres où elle est remarquée dans Androcles et le Lion de George Bernard Shaw et La P. respectueuse de Sartre. Elle fait ses premiers pas au cinéma dans Le Prophète des champs de Frigyes Ban, sous son vrai nom.
La belle éxilée
En 1948, Eva Bartok, se sentant menacée par le nouveau régime communiste, fuit la Hongrie pour l’Angleterre avec son nouvel époux, le producteur Alexander Paal, un ami de son père. Celui-ci lui offre un rôle dans L’inconnue des cinq cités, un film à sketches qui, par manque de financement, ne sortira qu’en 1951. Après son divorce, elle est prise sous contrat par Alexander Korda, autre émigré hongrois à la London Films. Elle choisit le nom de Bartok en hommage au compositeur hongrois Bela Bartok. Elle joue un petit rôle dans Madeleine de David Lean, puis rayonne auprès de Burt Lancaster dans Le corsaire rouge de Robert Siodmak qui lui ouvre les portes du vedettariat. Avec la bénédiction de Korda, elle triomphe en Italie dans un spectacle de variété. Elle épouse le journaliste anglais William Wordsworth et acquiert la citoyenneté britannique. Au cours des années cinquante et soixante, Eva Bartok devient une des étoiles les plus brillantes du cinéma européen en tournant dans plus d’une trentaine de productions, parmi lesquelles Le Maître de Poste de Josef von Baky, Les Secrets du docteur Bronsky de John Gilling. Elle partage l’affiche avec son troisième mari Curd Jürgens, dans cinq films entre 1953 et 1956. Pour l’anecdote, presque trois décennies plus tard, Eva révèle que Deana, sa fille naît en 1957 pendant son mariage avec Curd, est en fait la fille naturelle de Frank Sinatra avec qui elle a eu une brève liaison un an plus tôt.
Vedette internationale
Eva Bartok tourne aussi bien à Londres qu'en Allemagne. On peut l'admirer dans La vie d’un journaliste de Gordon Parry avec Jack Hawkins, Victoria et son hussard de Rudolf Schündler avec Friedrich Schoenfelder, La merveilleuse aventure de Georg Wilhelm Pabst, Dix mille chambres à coucher de Richard Thorpe avec Dean Martin, Douze heures d’horloge de Géza von Rádvanyi avec Lino Ventura, Pépées et caviar et Caviar sur canapé de Géza von Rádvanyi avec O.W. Fischer, Six femmes pour l’assassin de Mario Bava avec Cameron Mitchell. En 1964, elle tourne aussi pour la télévision dans la série britannique The midnight men et, l’année suivante, dans l’épisode Winter in Ischia de la série TV Play of the Week. Elle travaille sur un dernier film en Israël en 1966, mais déjà son métier ne la passionne plus.
Obscure adepte
Par la suite, Eva Bartok abandonne définitivement le cinéma. On la voit occasionnellement sur scène à Londres et à Berlin, avant qu’elle n’intègre le mouvement Subud, une obscure secte indonésienne, qui l’éloigne de la profession, de sa famille et de ses proches. Après de longs séjours à Djakarta et sur l’île d’Hawaii où elle enseigne la doctrine du Subud, elle revient vivre en Californie dans les années 1970, avec Dag Moline, son cinquième et dernier mari, et reprend contact avec les siens. Le couple se lance dans la production sans succès et finit par divorcer. Les dernières années de la vie d’Eva Bartok sont partagées entre des voyages en Indonésie et la gestion d’une galerie d’art à San Francisco avec une amie. Revenue vivre à Londres, elle meurt le 1er août 1998, terrassée par une crise cardiaque, à l'âge de 71 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Curd Jürgens
1947 : Le prophète des champs (Mezei próféta) de Frigyes Bán
1949 : Madeleine (The strange Case of Madeleine) de David Lean
1950 : L’inconnue des cinq cités (A Tale of five Cities) de Montgomery Tully
1952 : Le Corsaire rouge (The crimson Pirate) de Robert Siodmak
1952 : Enquête à Venise (Venitian Bird) de Ralph Thomas
1953 : Enquête dans l’espace (Spaceways) de Terence Fisher
1953 : La dernière Valse (Der letzte Walzer) d’Arthur Maria Rabenalt
1953 : Double crimes à minuit (Park Plaza 605) de Bernard Knowles
1953 : La Vie d’un journaliste (Front page Story) de Gordon Parry
1953 : Meines Vaters Pferde de Gerhard Lamprecht
1954 : Cirque d’amour (Rummelplatz der Liebe) de Kurt Neumann
1954 : Victoria et son hussard (Viktoria und ihr Husar) de Rudolf Schündler
1954 : Orient Express (Orientexpress) de Carlo Ludovico Bragaglia
1954 : Rapt à Hambourg (Break in the Circle) de Val Guest
1954 : L’affaire Baby spécial (Vom Himmel fallen) de John Brahm
1955 : Le maître de poste (Dunja) de Josef von Báky
1955 : Les Secrets du docteur Bronski (The gamma People) de John Gilling
1956 : Les Drogués (Ohne dich wird es Nacht) de Curd Jürgens
1956 : La merveilleuse Aventure (Durch die Wälden, durch die Auen) de G. W. Pabst
1956 : 10000 chambres à coucher (Ten thousand Bedrooms) de Richard Thorpe
1957 : Le Médecin de Stalingrad (Der Arzt von Stalingrad) de Géza von Radványi
1957 : Madeleine (Madeleine : Tel. 13 62 11) de Kurt Meisel
1958 : Opération Amsterdam (Operation Amsterdam) de Michael McCarthy
1958 : Douze Heures d’horloge (Ihr Verbrechen war Liebe) de Géza von Rádvanyi
1959 : SOS Pacifique (SOS Pacific) de Guy Green
1959 : Ein Student ging vorbei de Werner Klinger
1959 : Derrière le rideau (Beyond the Curtain) de Compton Bennett
1960 : Ti aspetterò all’inferno de Piero Regnoli
1961 : La Vérité d’un Mensonge (Unter Ausschluß der Öffentlichkeit) d’Harald Philipp
1961 : Pépées et caviar (Es muß nicht immer Kaviar sein) de Géza von Rádvanyi
1961 : Caviar sur canapé (Diesmal muß es Kaviar sein) de Géza von Rádvanyi
1961 : Agence matrimoniale Aurora (Eheinstitut Aurora) de Wolfgang Schleif
1962 : Avventura al motel de Renato Polselli
1962 : Ferien wie noch nie de Wolfgang Schleif
1963 : Six femmes pour l’assassin (Sei donne per l’assassino) de Mario Bava
1965 : Sabina (Sabina v’hagvarim) de Peter Freistadt


Filmographie d'Eva BARTOK
 
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