Theda BARA
 Actrice américaine
C’est à partir de l’anagramme Death Arab que la Fox créa Theda Bara, la première vamp du cinéma, « apportant ruine et désastre à des milliers d’hommes. » Dans des tenues très audacieuses pour l’époque, elle a bati une grande popularité basée sur l’érotisme et la domination sexuelle.
Theda Bara née Theodosia Burr Goodman voit le jour le 29 juillet 1885 à Cincinnati dans l’Ohio. Son père, Bernard Goodman est un tailleur juif prospère de Pologne. Sa mère, Pauline Coppett est née en Suisse. Elle a deux frères et sœurs plus jeunes, Mark et Esther surnommée Lori. Elle grandit à Avondale, une importante communauté juive dans la banlieue de Cincinnati. Elle obtient son diplôme à la Walnut Hills High School en 1903 et fréquente pendant deux ans l'Université de Cincinnati.
La première vamp
La petite Theodosia se produit avec des troupes de théâtrales locales avant de s’installer à New York en 1908. Elle fait ses débuts à Broadway dans The Devil. Elle fait ses premières apparitions au cinéma sur la côte Est où les studios de la Fox se sont installés. Puis elle déménage à Los Angeles pour poursuivre son ascension à la Fox qui vient d'installer ses locaux à Hollywood. L’actrice à la volonté farouche a atteint la trentaine et joue les mangeuses d’homme dans Embrasse-moi idiot, La Sonate à Kreutzer, La Fille du Diable et Le Serpent. Theda Bara telle que l’a rebaptisée la Fox est connue pour porter des costumes très révélateurs dans ses films. Les studios ont fait la promotion de la star avec une campagne publicitaire massive, la présentant comme la fille d'origine égyptienne d'une actrice française et d'un sculpteur italien. Ils ont affirmé qu'elle avait passé ses premières années dans le désert du Sahara, à l'ombre du Sphinx, puis qu'elle avait déménagé en France pour devenir actrice de théâtre. Mais ce passé d’actrice aussi mystérieuse au passé exotique ne repose sur aucun fait vérifiable. Elle n’a jamais mis les pieds en Italie ni en Afrique et n’a séjourné que brièvement en France.
La plus grande star de la Fox
Theda Bara est la plus grande star du studio entre 1915 et 1919. Elle joue les grands personnages du répertoire dans Les deux Orphelines d’Herbert Brenon, Carmen de Raoul Walsh, East Lynne de Bertram Bracken, Roméo et Juliette, La Dame aux Camélias et Madame du Barry de J. Gordon Edwards. Elle fait sensation en incarnant Cléopâtre dans La Reine des Césars où ses costumes ne couvrent que le minimum de sa nudité. Theda Bara est alors la plus grande star du studio Fox entre 1915 et 1919, mais fatiguée d'être cataloguée comme un vampire, elle a laissé expirer son contrat de cinq ans avec la société. Elle a bien tenté d’échapper à l’étiquette de vamp dans Sous deux drapeaux et Sa double vie mais ce répit est de courte durée. Même si Theda Bara prend son métier au sérieux, elle a trop de succès en jouant des femmes exotiques et dévergondées pour développer une carrière plus polyvalente. Elle fait encore un superbe coup d’éclat dans Salomé, son film le plus audacieux sous la direction de son réalisateur attitré J. Gordon Edwards. Elle tourne son dernier film pour la Fox, The Lure of Ambition en 1919. L’année suivante, elle fait son grand retour à Broadway dans The Blue Flame mais son jeu est vivement critiqué et sa prestation un semi-échec.
La retraite avec Charles Brabin
En juillet 1921, Theda Bara épouse le réalisateur Charles Brabin qui la dirige dans Kathleen Mavourneen et La belle Russe mais la star annonce son retrait du cinéma qu’elle ne reprend qu’en 1925 avec The Unchastened Woman et l’année suivante dans Madame Mystery, un court métrage de Stan Laurel et Hal Roach où elle s’auto-parodie dans son rôle de vampire auprès d’Oliver Hardy. Avec Charles Brabin, elle achète une propriété à Harbourville en Nouvelle-Écosse. Elle fait quelques interventions à la radio et donne quelques interviews qui entretiennent sa légende. En revanche, son biopic entrepris par Columbia pour lequel Betty Hutton est pressenti ne verra jamais le jour. Le 7 avril 1955, après un long séjour au California Lutheran Hospital de Los Angeles, Theda Bara meurt d'un cancer de l'estomac à 69 ans. Elle laisse dans le deuil son mari, sa mère et sa sœur cadette, Lori. Elle a été enterrée sous le nom de Theda Bara Brabin au cimetière Forest Lawn Memorial Park à Glendale, en Californie. En 1937, un incendie dans les coffres-forts de stockage de films au nitrate de Fox dans le New Jersey avait détruit la plupart des films muets de ce studio.


FILMOGRAPHIE :

Avec Charles Brabin
1914 : The Stain de Frank Powell
1915 : Siren of Hell de Raoul Walsh
1915 : Embrasse-moi, idiot (A Fool There Was) de Frank Powell
1915 : La Sonate à Kreutzer (The Kreutzer Sonata) d’Herbert Brenon
1915 : Le Cas Clemenceau (The Clemenceau Case) d’Herbert Brenon
1915 : La Fille du diable (The Devil's Daughter) de Frank Powell
1915 : Les Deux Orphelines (The Two Orphans) d’Herbert Brenon
1915 : Lady Audley's Secret de Marshall Farnum
1915 : Le Péché (Sin) d’Herbert Brenon
1915 : Carmen (Carmen) de Raoul Walsh
1915 : The Galley Slave de J. Gordon Edwards
1915 : Destruction (Destruction) de Will S. Davis
1916 : Le Serpent (The Serpent) de Raoul Walsh
1916 : Gold and the Woman de James Vincent
1916 : The Eternal Sappho de Bertram Bracken
1916 : East Lynne de Bertram Bracken
1916 : Sous deux Drapeaux (Under Two Flags) de J. Gordon Edwards
1916 : Sa double vie (Her Double Life) de J. Gordon Edwards
1916 : Roméo & Juliette (Romeo and Juliet) de J. Gordon Edwards
1916 : La Renarde (The Vixen) de J. Gordon Edwards
1917 : La Rose du Sang (The Rose of Blood) de J. Gordon Edwards
1917 : The Darling of Paris de J. Gordon Edwards
1917 : La Tigresse (The Tiger Woman) de George Bellamy et J. Gordon Edwards
1917 : Son plus grand Amour (Her Greatest Love) de J. Gordon Edwards
1917 : Cœurs et Âmes (Heart and Soul) de J. Gordon Edwards
1917 : La Dame aux Camélias (Camille) de J. Gordon Edwards
1917 : La Reine des Césars (Cleopatra) de J. Gordon Edwards
1917 : Madame du Barry (Du Barry) de J. Gordon Edwards
1918 : When a Woman Sins de J. Gordon Edwards
1918 : Sous le Joug (Under the Yoke) de J. Gordon Edwards
1918 : La Diablesse (The She Devil) de J. Gordon Edwards
1918 : Le Chemin interdit (The Forbidden Path) de J. Gordon Edwards
1918 : L’Âme du Bouddha (The Soul of Buddha) de J. Gordon Edwards
1918 : Salomé (Salome) de J. Gordon Edwards
1919 : Le Chant de la Sirène (The Siren's Song) de J. Gordon Edwards
1919 : The Lure of Ambition d’Edmund Lawrence
1919 : The Light de J. Gordon Edwards
1919 : When Men Desire de J. Gordon Edwards
1919 : A Woman There Was de J. Gordon Edwards
1919 : Kathleen Mavourneen de Charles Brabin
1919 : La Belle Russe (La Belle Russe) de Charles Brabin
1925 : The Unchastened Woman de James Young
1926 : Madame Mystery de Richard Wallace et Stan Laurel (cm)


Filmographie de Theda BARA
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs B > Contact